Éléments d'histoire sur la fin de l'UNEF (1997/2001) En introduction à la reprise du site unef.org tel qu'il était en 2000 où vous trouverez tous les documents sur l'année 2000 (ceux de 2001 sont sur la version UNEF RS de mars 2003, voir cette rubrique), nous vous donnons un rapide résumé des dernières années de l'UNEF, version légèrement étoffée de la contribution d'un d'entre nous à l'article de Wikipédia sur notre syndicat Après le congrès de Toulouse (1997), très agité, l'arrivée au pouvoir de la gauche plurielle, conduisit à la cristallisation des affrontements. LUNEF sétait prononcée en février contre la réforme Bayrou. Tandis que la direction cherchait des aspects positifs dans la politique dAllègre, ses opposants y virent la continuation de la précédente. Le mouvement étudiant de lautomne 1998 contre le rapport Attali et le plan U3M consacra la coupure en deux de lUNEF, entre une direction qui refusa de sengager, et renonça en même temps à son opposition à la réforme Bayrou, et une minorité (AGE de Rouen, Caen, Limoges, Lille, Paris IV et association de Toulouse-Mirail, rejointes ensuite par les AGE de Pau, Nantes, Paris I et Evry) qui soutint le mouvement et fit ensuite de la lutte contre ces réformes laxe principal de son activité syndicale. Ce mouvement marqua aussi la fin dune période, celle où congrès et Collectifs nationaux étaient dominés par les affrontements entre communistes et trotskistes : lopposition qui se forma alors comprenait les militants de la GR (Gauche révolutionnaire scission de la LCR) qui dirigeaient les AGE de Rouen et Caen, mais aussi de nombreuses autres sensibilités, compris des communistes hostiles soit à la direction du PCF, soit seulement à la ligne syndicale de la direction de lUNEF, et des socialistes, tandis que les militants de la LCR se retiraient progressivement de lUNEF, beaucoup passant à SUD (Nancy, Poitiers, Reims, minorité de Paris I), certains à lUNEF-ID (Strasbourg). Ceux qui restèrent, surtout à Jussieu, où ils dirigeaient lAGE, et à Nanterre, où ils étaient tantôt une forte minorité, tantôt la majorité, se désintéressèrent de lUnion nationale, refusant de participer au Bureau national et étant presque systématiquement absents des Collectifs nationaux. A partir de janvier 1999, sajoute à cette question celle de lunité avec lUNEF-ID, avancée par la direction Delpas (officiellement : pour tenter de répondre au très faible taux de syndicalisation du monde étudiant) malgré de nombreuses réticences dans sa majorité. Elle domine le 79e congrès (Pantin, avril 1999) qui, dans une grande confusion, vote à une écrasante majorité une motion "contre toute forme de réunification" (votent pour: lopposition et la plus grande partie de la majorité, le reste sabstenant ; seuls votent contre des délégués des deux AGE encore dirigée par des membres de la LCR (Jussieu) ou co-dirigée (Nanterre)), mais reconduit la direction sortante. Durant ce congrès, lAGEL (Limoges), lAGE la plus forte de lUNEF daprès ses résultats électoraux, annonce sa scision de lUnion nationale. Elle est rejointe ensuite par lAGE de Pau et lAssociation de Toulouse-Mirail, qui forment avec elle Solidarité étudiante. LUNEF sort donc de ce congrès profondément divisée. Dun côté, lopposition, affaiblie, poursuit dans les AGE quelle domine la lutte contre les réformes Bayrou-Allègre et tente, en participant à lintersyndicale "Ensemble contre les réformes Allègre", de maintenir des liens avec les scissionnistes de SE, den rétablir avec lAGET-ASL, et den créer avec le SEUL de Montpellier. De lautre la direction garde la perspective de lunification avec lUNEF-ID, alors prévue pour la fin 1999. Les réticences des AGE de la majorité et le passage de Lyon à une opposition ouverte à lautomne condamnent ce processus. Mais la division persiste sur la question des réformes et est aggravée par le mouvement de lEducation nationale contre Allègre. Les élections aux CROUS de mars 2000 sont un désastre pour lUNEF (majorité comme opposition) qui ne conserve quune dizaine délus, et perd donc tout espoir de conserver son représentant au CNOUS. Une tentative de liste unitaire avec lAGET-ASL (scission de l'UNEF Toulouse Arsenal après le 78e congrès de mai 1997) et SE, recherchant le soutien du SEUL échoue : seule lAGET-ASL accepte, ce qui condamne la tentative, et la liste fait finalement moins de voix que le total des élus UNEF, pour des raisons restées à ce jour mystérieuses. En juin 2000, alors que la liste pour le CNESER est prête, que lopposition y participe et la soutient, et que lUNEF paraît certaine dy conserver son élu, et donc le statut dorganisation nationale représentative , Karine Delpas annonce au Bureau national à trois jours du dépôt, le vendredi 2 juin, que lUNEF-ID propose une liste commune (avec une place éligible pour lUNEF seulement) et quil faut laccepter. La proposition est ratifiée le lendemain par un Collectif national très peu représentatif, presque uniquement par les voix des membres du secrétariat national. Votent contre non seulement les représentants dAGE oppositionnelles, mais aussi dAGE qui soutenaient jusque là la majorité (Bordeaux, Orléans). En revanche, les dirigeants LCR de Jussieu et Nanterre votent pour. Olivier Ruet (Caen), Emmanuel Lyasse (Paris IV), Guirec Manceau (Évry) et Jihad Wachill (Paris I) décident alors de lancer une liste alternative et de tenter de trouver en 48 heures les 22 élus de conseils centraux de 22 établissements différents nécessaires. Ils obtiennent le soutien du SEUL et de lAGET-ASL, mais non de SE (le dossier sur le CN et ses suites). La liste, intitulée " Ensemble, pour une Université publique de qualité ouverte à tous. Liste de rassemblement syndical ", est finalement dirigée par Olivier Ruet et comprend des élus UNEF des AGE de lancienne opposition (Caen, Paris IV, Paris I, Rouen, Lille I, Lille III, Evry, Paris XII, Nantes, Dijon), dArras, de Lyon (Lyon I, Lyon II, INSA), une élue UNEF de Paris III et un dOrléans à titre personnel, des élus de lAGET-ASL (Toulouse Arsenal), de SE Pau et du SEUL (Montpellier II et III). Elle est soutenue par lUGEM-UNEF (Montpellier II et III). Déposée incomplète le lundi 5, mais apparemment complétée dans les délais prévus par les textes, elle est déclarée invalide par le ministère (le dossier sur cette liste). La liste " unitaire " UNEF-ID/UNEF obtiendra moins de voix que le nombre délus revendiqués par la seule UNEF-ID. Entretemps, dautres AGE, dont Bordeaux, Rennes et Orléans, condamnent la décision du Collectif national. Mais les opposants se divisent sur la suite à donner. Alors que la majorité dentre eux veut prendre acte du rejet écrasant par lUNEF de sa direction pour entreprendre la reconstruction du syndicat, lAGE de Caen crée unilatéralement fin juin la FSE qui est rejointe par le SEUL, puis par lUGED-UNEF (Dijon) et lAGET-ASL. La direction Delpas prévoyait de faire avaliser la dissolution de lUNEF et le processus dunification par un congrès en novembre, pour participer ensuite à un congrès d'unification en décembre. Elle convoque pour cela un collectif national le 23 septembre. Ses opposants exigent le report du congrès, en s'appuyant sur les délais fixés par le règlement intérieur. Le résultat du vote sur ce point est contesté. Finalement, les adversaires de la réunion quittent la salle (leur déclaration), décident de boycotter le CN suivant et de réunir une conférence nationale des AGE de l'UNEF fin octobre. Cette conférence adopte l'appel d'Antony, mais décide finalement la participation au congrès organisé par la direction. Malgré les conditions de son organisation, le refus de lunification (auquel se sont ralliés entre-temps les AGE de Clermont et Orsay) y est majoritaire (malgré le changement de camp du CEN-UNEF de Nantes, qui s'aligne alors sur les positions des militants LCR), et la direction doit reculer, mais refuse dêtre renouvelée (le dossier sur ce congrès). La " réunification " semble alors enterrée. Les militants LCR et leurs nouveaux amis nantais en tirent les conséquences en rejoignant l'UNEF-ID lors de son congrès d'avril 2001. Les mois qui suivent sont marqués par un effondrement de lactivité, et la quasi disparition des AGE qui avaient jusque là mené la contestation, Rouen, Paris IV et Lyon, en raison de leur incapacité à renouveler leurs directions. Au printemps, à la surprise générale, la direction Delpas relance le processus dunification et convoque pour le 13 mai un Collectif national pour lavaliser. Celui-ci est caractérisé par une grande confusion, de nombreuses contestations des mandats des délégués de part et dautre, et un vote final incertain. En particulier, l'opposition dénonce l'admission avec droit de vote de délégués ayant participé au congrès de l'UNEF-ID, dont un a été élu à son BN, un autre à sa commission administrative. Mais la direction Delpas considère quelle y a gagné et convoque un congrès pour juin. Ce congrès, boycotté par la quasi totalité des AGE, vote la dissolution de lUNEF et son adhésion immédiate à une fusion (sans congrès) avec lUNEF-ID. Mais les adhérents de lancienne UNEF opposés à lunification, pour eux " la liquidation de lUNEF dans lUNEF-ID " ont été incapables de construire quoi que ce soit et se sont, dès le lendemain du Collectif national du 13 mai 2001, divisés en deux camps 1) Ceux qui voulaient revendiquer leur continuité avec lUNEF, et affirmer une ligne syndicale dopposition aux réformes de lUniversité menées par Bayrou, par Allègre et Lang, quils considéraient comme fidèle à ce quavait été lUNEF avant 1997. C'est la position des AGE d'Évry, de Lille, d'Emmanuel Lyasse (minoritaire à Paris IV depuis avril) et, au départ, de Paris I. 2) Ceux qui voulaient créer une nouvelle organisation, admettant donc la validité de la dissolution de lUNEF, et étaient beaucoup plus flous sur les réformes. C'est la position prise par l'UNEF Paris IV, dirigée par Philippe Lieutaud, après sa transformation en AGEPS en avril. Elle est soutenue par les AGE d'Orsay et de Paris XII. Les AGE de Montpellier et de Lyon hésitaient. Les autres, dont Bordeaux et Clermont se désintéressèrent du débat. LAG extraordinaire convoquée fin juin en référence aux statuts de 1969 (La convocation envoyée par Paris I, en concurrence avec une autre de Paris IV) fut le lieu de laffrontement entre ces deux camps, et de l'apparition d'un troisième Quand Paris I accepta de renoncer à la continuité avec l'UNEF, Évry et Lille, poussés par Emmanuel Lyasse, quittèrent la réunion (leur déclaration). Les six autres AGE présentes, Paris IV, Paris I, Paris XII, Orsay, Lyon et Montpellier trouvèrent un compromis sur la création dune " UNEF autrement " qui neut jamais la moindre existence. L'UNEF avait vécu. Paris IV et Paris XII rejoignirent à l'automne la FSE, qu'elles quittèrent au bout d'un an pour passer à l'UNEF dite réunifiée. L'UGEM (Montpellier) passa à SUD Étudiants au bout d'un an, après le départ d'une minorité pour la FSE. Clermont-Ferrand avait dès juin décidé de rejoindre l'UNEF dite réunifiée. L'AGEO (Orsay) et l'AGER (Rouen) cessèrent toute activité et disparurent, comme l'avaient déjà fait l'AGEUR (Rennes) et l'UGES (Orléans) l'année précédente. L'UNEF Lyon, très affaiblie, devint l'USEL qui adhéra beaucoup plus tard, en 2003, à la FSE La FAEB (Bordeaux) se transforma d'abord en Réseau B, avant de rejoindre, à la surprise générale, la FSE. L'UNEF Paris I explosa en novembre 2001 entre partisans et adversaires de l'adhésion à la FSE. Les premiers cessèrent toute activité. Les seconds, légèrement majoritaires, créèrent Oxygène. En janvier 2002, lUNEF Evry, lAGEL-UNEF (Lille), Oxygène Paris I et quelques Parisiens isolés (dont Emmanuel Lyasse et Jihad Wachill) tentèrent de créer un réseau UNEF Résistance syndicale dans la continuité de lancienne UNEF, en espérant rallier Lyon et Montpellier, qui refusèrent de les suivre. LAGEL-UNEF seffondra rapidement. Oxygène Paris I, transformé par l'arrivée de nouveaux adhérents, passa à la FSE au printemps 2003. LUNEF Evry survécut jusqu'en 2004 comme syndicat local puis cessa à son tour toute activité quand son président Guirec Manceau, termina ses études, faute de successeur. (Pour plus de détails sur l'UNEF résistance, voir la fin de l'historique du site) Signalons enfin qu'en 2007, l'AGE de l'actuelle UNEF de Clermont, puis celle de Paris IV, deux des rares pouvaient revendiquer une continuité avec l'UNEF dont nous vous parlons ici, ont fait scission pour reprendre leur autonomie, sous les noms d'AGEC et d'AGEPS. |
Le site unef.org tel qu'il était en décembre 2000 (version la plus complète)
Version de juillet 2000 (tous les liens ne fonctionnent pas)
La dernière version, en mars 2003 (UNEF RS, avec tous les textes après décembre 2000)
Les archives du forum discussions@unef.org, de septembre 1999 à mai 2004
Le site officiel de lUNEF tel quil est resté de 1997 à 2001
(lien externe vers le site www.archive.org)