CONTRE LE PLAN SOCIAL TUDIANT, MAINTENONS NOS REVENDICATIONS
Allocations dâtudes: de lâutopie lâarnaque
Lâallocation dâtudes pour tous est une revendication vieille comme le syndicalisme tudiant. Elle repose sur lâide que chacun dâentre nous devait tre salari par lâtat en tant quâtudiant. Ë lâpoque, vers 1950, il nây avait que quelques milliers dâtudiants, presque tous issus de milieux aiss, qui trouvaient injuste de dpendre financirement de leurs riches parents.
Aujourdâhui, la situation a radicalement chang. Il y a plus de deux millions dâtudiants, dont 700 000 sont obligs de se salarier pendant lâanne, beaucoup plus pendant les vacances, aux dpens de leurs tudes, de courir de petit boulot en petit boulot, voire sombrent dans la misre (100 000 selon le rcent rapport Dauriac, rejet par Allgre, sont au dessous du seuil de pauvret officiel, qui ne tient pas compte de ce que les tudes ont un cot).
Face cela, la politique des gouvernements successifs a t constante depuis vingt ans: recul gnralis de lâaide sociale, qui a contribu aggraver la situation.
Dans ce contexte, on voit mal quel sens peut avoir la revendication dâune allocation dont le montant serait le mme pour tous, et qui remplacerait la fois les bourses, les RU, les cits et les aides au logement.
Bien videmment, nous nâavons rien contre son principe, si elle permettait tout le monde dâtudier. Seulement, pour cela, il faudrait compter au moins 4000 F par mois, multiplis par 2,2 millions dâtudiants, soit plus de 100 milliards de F par anĘ! Ceux qui prtendent que nous pourrions lâobtenir aujourdâhui dâun seul coup, dâun gouvernement dont le seul but est de rduire ses dpenses (câest contre cela quâil faut lutter !) ne sont pas srieux.
En revanche, sâil sâagit, avec un budget total constant voire en rgression de donner beaucoup moins chacun pour donner tous la mme chose, mme ceux qui nâen ont pas besoin, nous ne sommes pas dâaccord. Câest ici quâon passe de lâutopie lâarnaque.
Et câest ici quâon retrouve lâallocation instaure par le plan social dâAllgre, que lâUNEF-ID considre comme sa grande victoire. En fait, il sâagit, pour toute la France, de 7000 aides de mme montant quâune bourse, mais attribues sans autre critre que la preuve (pas vidente faire, dâailleurs) quâon ne touche pas dâargent de ses parents. Ce nâest pas une allocation dâtudes: son montant est trs insuffisant pour vivre. Elle nâest pas pour tous: il en manqueˇ 2 193 000, et les assistantes sociales du CROUS ne savent pas comment en dsigner les heureux bnficiaires. Câest une goutte dâeau, qui ne suffit mme pas compenser les restrictions sur les autres aides, et qui en plus ne va pas forcment ceux qui en ont le plus besoin.
Nous ne sommes donc pas de ceux qui crient victoire et disent que câest un premier pas vers sa gnralisation. Câest plutt un premier pas vers la casse du systme des bourses.
Lâaspiration des tudiants tre de plus en plus autonomes est lgitime: il est juste dâexiger que la collectivit prenne en charge nos annes de formation, qui sont pour elle un investissement. Mais la vraie question est celle des moyens dâavancer vers cette autonomie. Pour nous, il est clair que les aides financires, tant quâil nây en a pas pour tout le monde, doivent dâabord aller ceux qui en ont le plus besoin. Le travail de reprsentants tudiants est de se battre contre leur diminution, pour lâaugmentation progressive de leurs montants et du nombre de leurs bnficiaires (La situation exigerait au moins le doublement de lâun et de lâautre), pas de brandir une revendication qui nâa aucun sens dans la situation actuelle, et peut facilement tre dtourne par le pouvoir pour liquider les aides existantes, comme le montre le PSE dâAllgre. En revanche, les aides dites indirectes, Resto-U et Cits-U, doivent tre accessibles tous, et tre un moyen, galitaire celui-l, dâautonomie pour tous ceux qui le dsirent (voir page 7 nos propositions ce sujet).
Nos lus agiront pour quâ Paris les prtendues "allocations dâtudes" soient donnes sur critres sociaux, comme les bourses, et non la tte du client.
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Plus que jamais, exigeons l'anne Joker
La suppression des bourses en cas de redoublement est un des aspects les plus ignobles du systme actuel. "Vous n'avez pas russi avoir votre anne avec une aideĘ? Essayez donc sansĘ!" (ce qui veut presque toujours dire en se salariant plein temps).
Quand on est riche, on a le droit de passer deux ans sur la mme anne. Quand on est pauvre, pas question. C'est a, la justice socialeĘ!
Rassurez-vous, nous dira-t-on, grce au PSE d'Allgre, cette injustice a pris fin, le maintien des bourses en cas de redoublement a t obtenu. Malheureusement, c'est totalement faux.
Cette mesure ne concerne que les premiers cycles. On se demande bien ce qui peut justifier cela. Surtout, le maintien est conditionnel, et les conditions sont drastiques. Pour l'obtenir, il faut prouver son assiduit et avoir russi une partie de son anne (gnial: pour que la bourse soit maintenue en cas d'chec, il faut avoir russi)
Un petit progrs, quand mmeĘ? Oui, pour une minorit parmi les redoublants. Pour les autres c'est une rgression. En effet, auparavant, une AIE, infrieure de deux chelons la bourse tait attribue aux boursiers redoublants. Avec le PSE, elle est supprime. Ce sera le maintien de la bourse, ou rien.
Encore une revendication tudiante dtourne contre nous par Allgre et ses complices.
Les lus UNEF et UNEM porteront la revendication d'une vritable anne joker garantissant le droit au redoublement des boursiers.
Ils demanderont le maintien des bourses pour tous les redoublants.
Ils dfendront au cas par cas les dossiers de ceux qui ne l'auront pas obtenu, pour qu'ils aient au moins une aide exceptionnelle (AIE ou FSU).
Pour un vrai demi tarif sur la carte orange
De 1990 1998, l'UNEF, puis l'UNEF-ID ont rclam le demi tairf sur la carte orange (question de justice: pour les salaris, l'entreprise en rembourse la moiti).
On nous a donn la carte Imagine R. Pour la plupart d'entre nous, c'est un lger progrs. Mais les inconvnients sont nombreux, surtout on est oblig de payer pour un an mme si on n'est pas Paris en juillet et aot.
Nous continuons donc, pour notre part, demander un vrai 50 %: qu'on puisse au dbut du mois payer son coupon deux fois moins cher en prsentant sa carte d'tudiant.
Pendant que l'aide sociale stagne, les droits d'inscription montent
Pour tre tudiant, il faut payer, beaucoup, tous les ans la rentre: a semble naturel.
Pourtant, a n'a pas toujours t le cas: jusqu'en 1984, la carte d'tudiant cotait 100 F (au plus 170 F d'aujourd'hui), scu comprise. Depuis, elle a augment chaque anne plus que l'inflation, pour frler les 2000 F aujourd'hui. Avec a, l'tat nous reprend largement la faible hausse du budget de l'aide sociale depuis cette date.
La loi Savary de 1984, qui a permis cette augmentation, prvoyait cependant que 10Ę% des tudiants non boursiers pourraient tre exonrs.
L encore, le PSE prtend faire mieux. Il appelle a "bourse taux zro", la bourse qui ne donne pas un centime. a fait monter le pourcentage total de boursiers. Un dtail: cette anne, 11500 de ces pseudo-bourses ont t attribues. Une aumne.
Et l'exonrationĘ? Dans notre fac, elle a t maintenue cette anne. Mais dans d'autres, on a dj rpondu aux tudiants qu'il n'en tait plus questionˇ puisqu'Allgre avait invent la bourse taux zro ! On risque donc de passer de 10 % moins de 1 %. Merci le PSEĘ!
Les lus UNEF et UNEM demanderont:
ö que les bourses taux zro soient transformes en vritables bourses.
ö que l'exonration soit maintenue, et concerne vraiment 10 % d'entre nous.
Ils protesteront contre toute nouvelle hausse des droits d'inscription, et porteront l'exigence d'un retour la situation d'avant 1984