L'UNEF Paris IV avait été le fer de lance, vous devez commencer à le savoir, de la lutte contre ce qu'elle considérait comme la liquidation de l'UNEF, que d'autres appelaient refondation ou réunification, de juin 2000 à janvier 2001, avec une direction Philippe Lieutaud / Emmanuel Lyasse ressuscitée (de fait d'abord, en droit à partir de la rentrée).

Elle est entrée en crise après sa défaite aux élections du 12 décembre 2000 contre l'U-ID, moins par la défaite elle-même, qui n'était que le retour à une vieille habitude, que par ce qu'elle révélait de son incapacité à renouveler ses militants et ses cadres. Le retrait d'Emmanuel Lyasse du secrétariat à l'orga (Volontaire, pour raison d'âge. Pour une fois, il n'a pas été viré. Voir le premier texte ci-dessous), où lui a succédé Dan Gutman en janvier lors d'une assemblée générale qui n'a pas laissé d'autre trace, a confirmé cette incapacité. L'AGE n'a plus d'apparition en tant que telle sur l'Université (hors une petite affiche) après les élections.

Le contexte national n'incitait pas à l'optimisme. Si l'échec de la « réunification » semblait alors acquis (Il l'était, d'ailleurs, quoi qu'on en ait dit par la suite), tout indiquait (le désastreux CN du 3 février [compte-rendu, alors en privé, d'E. Lyasse] en particulier), que notre Union nationale était condamnée à dépérir, laissant l'autre UNEF seule. La plupart des autres AGE n'étaient pas très en forme non plus.

Le 2 avril, Philippe Lieutaud, Daniel Lemoine et Dan Gutman ont proposé de résoudre le problème par la transformation de l'AGE en syndicat exclusivement local, ne s'affichant plus comme UNEF, mais comme AGEPS. Cette proposition était soutenue par des anciens adhérents de Clignancourt, qui avaient quitté l'UNEF, mais disaient qu'ils reviendraient à l'AGEPS. Une assemblée générale a été convoquée pour le 27 avril, pour adopter de nouveaux statuts et un manifeste. Emmanuel Lyasse a manifesté immédiatement son opposition, alors sans grande intention d'insister.

Entre-temps, la direction de l'UN a relancé (BN du 22 avril [compte-rendu de Jihad Wachill sur le forum unef.org]) le projet de liquidation officielle sous prétexte de réunification, provoquant une vive réaction de presque toute les AGE, ce qui changeait tout pour Philippe Lieutaud, qui a voulu reprendre la tête de l'opposition, mais non pour ses camarades localistes. Il a donc dû jongler avec l'idée du maintien de l'affiliation sans affichage local, ce qu'Emmanuel Lyasse ne pouvait accepter, d'où le masssacre. L'AG, après un débat presque uniquement à deux, a donné une majorité certaine à l'AGEPS. Le massacre s'est alors déplacé au niveau national, contribuant sinon à l'échec des opposants, du moins à son caractère ridicule.