(T-U 7, févr-mars 1999, p.1)
EDITORIAL:
Contre les réformes Allègre:
après les élections, la mobilisation

Jamais un gouvernement n'avait poussé aussi loin la casse de l'Université publique, d'application de la réforme laissée par Bayrou en rapport Attali, de démolition du statut des pions en baisse des postes aux CAPES/Agreg. Cela, nous vous l'avons souvent dit, depuis la rentrée, dans Trait d'Union.

Mais pour la première fois depuis très longtemps, cette volonté de destruction a rencontré une riposte. Parce que le pouvoir est allé vraiment loin. Parce que, dans toute la France, de Montpellier à Amiens, de Toulouse à Tolbiac, les étudiants sont de plus en plus nombreux à comprendre que choisir l'union dans la lutte est le seul moyen de sauver nos études et notre avenir.

Ce mouvement a été traité par le mépris, par la censure (qui vous en a parlé, à part Trait d'Union ?). Comme prévu, il a cessé au moment des examens: c'était le calcul d'Allègre qui, hélas, n'a pas d'examens à passer, et qui en a profité pour faire avancer ses projets de réforme.

Nous avons déjà commencé à en voir les conséquences. À Paris IV, les partiels se sont déroulés dans une pagaille sans précédent connu: chevauchement d'horaires, épreuves mal définies, désordre dans le retour des notes et des copies... Surtout, nous pouvons légitimement nous interroger sur le sérieux des épreuves quand, pour des raisons d'économie de temps ou de locaux, on nous demande de faire en trois, voire deux heures, les dissertations qui se faisaient d'habitude en quatre heures. Comment alors la notation peut-elle être objective ? Comment pouvons-nous apprendre à rédiger une dissertation, si le partiel n'est pas une occasion de nous entrainer ? (Nous sommes intervenus sur ce thème en commission de scolarité. La plupart des profs sont d'accord, mais ne peuvent rien faire).

Au ministère, on s'en moque: le but n'est pas de nous former intellectuellement mais de faire de nous, au moindre coût, une réserve de main d'ßuvre à bon marché.
Pourtant, la semestrialisation Bayrou-Attali n'a encore été que très partiellement appliquée à Paris IV. Si sa systématisation, acceptée par les conseils en novembre sur ordre d'Allègre (voir T-U numéro 5), entre dans les faits, ce sera bien pire.
Nous devons réagir. C'est maintenant à tous les étudiants de France qu'il appartient de montrer à Allègre, à Jospin et à tous ceux qui les soutiennent dans leur opération "Dégraissez le mammouth !" (qui, comme par hasard, se trouvent surtout à droite) que les examens ont été une pause dans le mouvement, non sa fin.
Actuellement, les profs du secondaire se mobilisent. Les lycéens, les premiers à être descendus dans la rue, comprennent à quel point Allègre leur a menti. Tous ensemble, nous pouvons imposer une autre logique.
En votant très majoritairement pour les listes UNEF, UNEM et non syndiqués (voir p. 2), vous avez montré votre opposition à cette politique. Nous ne vous avons jamais caché qu'il ne suffisait pas de voter pour nous. Nos élus n'ont aucun pouvoir réel: ils sont un relais et un point d'appui pour agir avec vous tous, pour qu'on revienne sur la semestrialisation à Paris IV, pour développer un mouvement d'ampleur nationale contre le rapport Attali et les réformes Allègre.

Pour en savoir plus, demandez nous le 4 pages Ensemble, combattons la réforme Allègre, publié unitairement par les syndicats qui ont participé au mouvement de décembre

Appel désespéré de la trésorière:
Depuis la rentrée, l'UNEF est sur tous les fronts. Vous l'avez vu. Votre vote semble montrer que cela vous a plu. Résultat: nos caisses sont encore plus vides que d'habitude ! La subvention versée par la Fac (3000F) ne couvre même pas les frais de campagne électorale. Les cotisations de la rentrée ont été dépensées depuis longtemps...
Alors, si vous pensez qu'il faut que nous continuions, et si vous en avez les moyens, pourquoi ne pas nous aider ? Même de toutes petites sommes seront acceptées avec reconnaissance.


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