(T-U 7, fvr-mars 1999, p.4)

LIBEREZ LA SORBONNE !
Lettre ouverte Monsieur le Recteur d'Acadmie

Monsieur le Recteur,

Depuis la rentre d'octobre, se sont multiplis en Sorbonne des incidents mettant en cause la scurit et la libert d'expression de tous et perturbant gravement le droulement des cours. A l'initiative de ces incidents se trouve, toujours, le personnel du rectorat.

Il ne peut y avoir dsormais une manifestation quelque propos que ce soit dans le quartier sans que la Sorbonne soit partiellement ou totalement ferme, avec un mpris total pour les tudiants et les enseignants dont le travail est ainsi perturb, voire rendu impossible.

Il est de plus en plus difficile aux tudiants ayant cours dans le grand Amphi d'y accder. La fermeture des galeries Lettres et Sciences leur fait perdre un temps considrable. Ces cours sont de plus en plus en plus souvent annuls sous des prtextes divers.

A l'occasion des dernires lections Paris IV, plusieurs tentatives ont t faites pour gner la campagne de notre syndicat (et la sienne seulement, d'ailleurs...). Cela n'a pas suffit dissuader les tudiants de voter majoritairement pour nos listes.

Quand nous protestons, nous sommes souvent traits par vos agents avec la dernire grossiret. Quand nous insistons en rappelant certains principes et certaines ralits, ils se rfugient derrire vos ordres, dont nous ne voyons jamais de trace crite. Quand nous tlphonons au rectorat pour demander des explications, nous avons affaire des gens charmants, partageant nos proccupations, qui nous promettent que Monsieur Vitry nous rappellera ds que possible. Il ne rappelle jamais. Les protestations des enseignants, celle du CA de notre Universit ont t traites avec le mme mpris.

Vous semblez agir comme si la Sorbonne tait votre proprit personnelle. L'objet de cette lettre est de rappeler qu'il n'en est rien. Elle appartient d'abord ses enseignants et ses tudiants. Ils attendent de votre personnele qu'il assure leur scurit. Ils n'ont pas accepter qu'il organise l'inscurit, la pagaille et la censure, remettant en cause huit cents ans de liberts de l'Universit de Paris. Ils peuvent, et doivent, lui demander des comptes.

C'est pourquoi nous exigeons qu'une commission comprenant des lus tudiants et des reprsentants des universits concernes soit mise en place pour traiter des problmes de scurit, de circulation et d'expression en Sorbonne. Tant qu'une telle commission n'existera pas, nous appelons les tudiants rejeter toute consigne de votre personnel qui leur paratra illgitime.