(Trait d’Union, numéro 18, spˇcial ˇlections, 12 dˇcembre 2000, page 3)

CONTRE LA RÉFORME BAYROU-ALLÈGRE, CONTINUER À DÉFENDRE NOS ÉTUDES

Nous sommes la seule organisation étudiante qui se soit prononcée contre la réforme Bayrou-Allègre (annoncée par Bayrou en 97, imposée par Allègre à la rentrée 99) et vous ait informés sur ces dangers.

Nous sommes aussi les seuls à nous être préoccupés de son application à Paris IV. Nous n'avons pas pu l'empêcher, mais nous avons pu maintenir un certain nombre d'acquis:

Il n'y a presque pas eu de semestrialisation des enseignements. La continuité est maintenue entre ceux du premier et ceux du second, ce qui est indispensable pour progresser sur toute l'année.

La session de septembre est maintenue alors que l'arrêté Bayrou permettait sa suppression.

La capitalisation des acquis par E-C est maintenue alors que la réforme prévoyait de la limiter aux UE (ex: en DEUG 1 d'Histoire, avec 9 dans une période, 10 dans les trois autres, il aurait fallu tout repasser)

En revanche, il reste beaucoup à obtenir sur l'organisation des examens, qui a tourné à la catastrophe cette année. La semestrialisation multiplie les examens et diminue les délais. La seule solution trouvée à Paris IV a été de réduire le nombre et / ou la durée des épreuves, ce qui n'est pas acceptable.

Devant le désastre de l'an passé, l'administration s'était engagée à chercher des solutions. Elle est en train de les trouver, sur le mot d'ordre de "simplification". A nos dépens et aux dépens du sérieux des examens !

1) Limitation drastique du nombre d'options

2) Remise en cause du passage conditionnel, qui ne serait plus calculé sur les E-C validées, mais sur les UE. Traduction: on pourrait redoubler avec une seule heure de cours à chaque semestre ! Ça revient à annuler une partie de notre victoire sur la conservation des notes.

3) Fin du libre choix entre contrôle continu et contrôle terminal. Pour être dispensé d'aller aux TD, il faudra prouver qu'on est salarié. On pourra réussir les exams et se voir refuser le diplôme pour absence en TD ! De plus, ce serait la fin de la possibilité de mélanger CC et CT. Dernière minute : au CEVU de vendredi, nos élus au ont obtenu un recul sur ce point.

Il nous faut au contraire imposer nos solutions

- Retour à des épreuves d'une durée normale pour chaque EC.

- Etudes de solutions au cas par cas pour qu'il n'y ait pas deux fois plus d'épreuves en septembre qu'en janvier et en juin

- Retour, pour tous ceux qui ne peuvent pas (ou ne veulent pas) assister à tous les TD à un véritable contrôle terminal, sans épreuve obligatoire en janvier. Cela a été fait l'an dernier pour les élèves des prépas. Pourquoi pas pour les autres ?

- On nous affirme que, malgré tous les bugs de l'année dernière, le nouveau système informatique, Apogée, est parfaitement fiable. Nous sommes prêts à le croire, à une condition: qu'on nous prouve qu'il est capable de s'adapter à nos besoins, plutôt que de vouloir adapter nos études à ses exigences.

Pour faire avancer ces solutions, vous aurez besoin d'élus présents dans les conseils pour les défendre, présents aussi sur la fac pour construire avec vous le rapport de forces qui pourra les imposer.

C'est comme cela que nous avons gagné l'an passé sur la conservation des notes. A ce moment-là, ni l'UNEF-ID, ni l'UNI n'ont donné signe de vie. Aux récentes commissions de scolarité où l'administration a présenté ses propositions pour les examens, nous étions les seuls présents.

Examens: déjà une victoire

Les convocations étaient proprement illisibles, avec des codes complexes pour les EC. Les relevés de notes étaient à peu près incompréhensibles. Nos élus ont obtenu au CA de rentrée la promesse que les prochaines porteront clairement l'intitulé des épreuves. Nous veillerons à ce que cette promesse soit tenue.

Surprise: A deux semaines des élections, l'UNEF-ID découvre les méfait de la réforme Bayrou-Allègre !

L'UNEF-ID, après deux ans de silence et d'absence des conseils sur ce sujet, vient comme par hasard de lancer une pétition,.

Elle demande que les notes d'une même matière soient compensables de semestre à semestre. C'est une très bonne idée… mais malheureusement impossible à réaliser, car illégale depuis la réforme, dont le principe est la coupure entre les deux semestres.

Pour cela, il faudrait abroger la réforme. C'est ce que nous demandons depuis trois ans, mais cela ne peut s'obtenir qu'au niveau national, pas à Paris IV.

L'UNEF s'est battue et se bat contre la réforme au niveau national. Elle continuera à se battre à Paris IV pour qu'elle soit appliquée le moins mal possible.

L'UNEF-ID a soutenu la réforme au ministère, la qualifiant de "grande victoire du mouvement étudiant". Maintenant que ses inconvénients sont évidents pour tout le monde, elle prétend les combattre localement, en avançant des revendications impossibles à satisfaire dans le cadre de la réforme.

Bref, une fois de plus, on peut se demander si l'UNEF-ID ne nous prend pas pour des idiots.

 

Attention, une réforme peut en cacher d'autres !

Nous en sommes toujours, et pour longtemps encore, aux problèmes que pose l'application de la réforme de 1997. Mais Allègre ne s'est pas contenté d'imposer la réforme de son prédécesseur: il a préparé son aggravation.

La pseudo licence professionnelle a été mise en place à la rentrée. Nous la combattons non parce que nous sommes contre un enseignement supérieur professionnel, mais parce qu'elle n'a rien à voir avec cela (un semestre d'enseignements mal définis, un semestre de stage pas ou mal payé et noté par le patron). A Paris IV, une seule a été mise en place, malgré notre opposition. Nos élus exigeront qu'on en fasse un bilan sérieux, et s'opposeront à toute autre.

La liquidation du CAPES a été suspendue par le départ d'Allègre. Au contraire, Lang promet un nombre de postes à la hausse (reste à savoir si elle compensera la baisse continue depuis 1997). Nous avons été la seule organisation étudiante à agir sur cette question (Appel Sauvons le CAPES et l'Agrégation en mars), et avons contribué à cette double victoire. Nous resterons vigilants sur ces deux points.

Enfin, le but du gouvernement est toujours d'imposer à terme une semestrialisation totale, qui remettrait en cause tout ce que nous avons obtenu à Paris IV contre la réforme Bayrou et condamnerait définitivement la session de septembre, et le 3-5-8 prévu par le rapport Attali . Nous devons être prêts à nous mobiliser contre une nouvelle réforme.