(Trait d’Union, numéro 17, novembre 2000 , pages 2-3)

Bilan des élus UNEF dans les conseils centraux de Paris-IV (1ère partie)

Le 12 décembre 2000 auront lieu les élections des conseils centraux de l’université, c’est-à-dire des représentants étudiants du Conseil d’Administration (CA), du Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire (CEVU) et du Conseil Scientifique (CS). L’UNEF Paris-IV avait présenté des listes il y a 2 ans, espérant obtenir des tribunes de discussion pour défendre nos idées, dans un contexte défavorable, celui de l’application de la réforme Bayrou (dite Bayrou-UNEF ID), que nous avons toujours combattue.

Aujourd’hui, nous pensons nécessaire de faire le point, de présenter le bilan du mandat de nos élus. Nous allons vous donner les chiffres de la participation des élus étudiants, les avancées que nous avons obtenues, les chantiers qui restent en cours, et aussi les limites de notre action. Nous pensons qu’il est fondamental que vous puissiez voter en toute connaissance de cause, car glisser un bulletin dans une urne est un geste important, et ce geste doit vous être utile.

Tout d’abord, et ce fut tout à fait nouveau pour nos élus qui n’avaient jamais été majoritaires dans les urnes, ils ont pu constater que nos victoires électorales leur permettaient d’être considérés comme des interlocuteurs beaucoup plus crédibles envers l’administration. Ainsi, nous avons pu intervenir sur de nombreux dossiers et obtenir de nombreuses avancées. Dans ce Trait d'Union, nous allons privilégier les questions pédagogiques, avant d’aborder dans les numéros suivants les questions liées à l’aide sociale, et enfin les points divers (le budget de l’université, les grands travaux, la vie associative, les conventions internationales, etc.).

Ainsi, même si nous n’avons pas pu empêcher la mise en place de la semestrialisation, imposée par le ministère, nous avons obtenu un contrôle des connaissances bien plus favorable que ce qui était proposé par l’administration. Nous y sommes parvenus par une bonne mobilisation étudiante (une pétition avec près de 1000 signatures, plusieurs Assemblées Générales étudiantes, des rassemblements étudiants pendant la tenue de la Commission scolarité qui statuait sur ce dossier, et pendant le Conseil d’Administration qui a ratifié cet accord) et par la mobilisation de nos élus. Nous avons donc obtenu la mise en place de la conservation et un calcul favorable aux étudiants pour les passages en année conditionnelle (nous tenons à votre disposition dans nos locaux les procès verbaux qui confirment nos affirmations). Cependant, cet acquis est encore fragile (Cf. La pétition du mois).

Nous discutons aussi avec les enseignants sur le choix de privilégier ou non le Contrôle continu (CC) ou final (CF), car la semestrialisation impose de privilégier le CC, ce qui est défavorable aux étudiants salariés. Nous ne nous sommes pas opposé à la généralisation du CC, obtenant la garantie que les étudiants salariés ou victimes de problèmes de santé puissent conserver le CF. Cependant, la semestrialisation implique, pour des raisons techniques complexes, la limitation du choix possible de modules libres, ce qui nécessite la suppression de certains enseignements, suppressions nuisibles à la richesse universitaire de notre université

De même, nous avons négocié un calendrier universitaire 2000/2001 qui nous semble plus équilibré que celui de l’an dernier, puisque par exemple les examens de fin de semestre auront lieu mi-janvier (l’an dernier c’était lors de la première semaine de rentrée). Encore une fois, la réforme Bayrou est fautive, avec la mise en place de la semaine de réorientation de premier cycle, qui n’a concerné qu’une quarantaine d’étudiants. En bref, on arrête les cours et on met en place des commissions de réorientation pour à peu près 1% des étudiants... Belle réussite, d’ailleurs critiquée par la Conférence des Présidents d’Université et par l’UNEF Paris-IV, qui ne crient pas victoire quand une mesure casse le calendrier du DEUG, et envoie à l’abattoir des étudiants de premier année qui connaissent un taux d’échec très important. En gros, se réorienter en fin de semestre, c’est 9 chances sur 10 de repiquer ; la réorientation, grande victoire étudiante comme disent d’autres ? Au vu de la réalité, il n'y a pas de quoi se vanter. Quitte à redoubler, autant se réorienter en fin d’année après avoir validé quelques UE.

Enfin, gros dossier déjà abordé à maintes reprises par Trait d'Union, l’organisation des examens. Là, il n'y a pas de solution miracle. L'organisation des examens a toujours été un problème à Paris-IV pour des raisons bien connues: insuffisance des moyens (locaux,, personnel administratif), face au grand nombre d'enseignement, centralisation des examens malgré un nombre bien trop important d'UFR. La semestrialisation Bayrou-Allègre, en doublant les problèmes et divisant par deux les délais, a provoqué la catastrophe que nous avons connue l'année dernière. Le changement de système informatique qu'on nous a imposé en même temps n'a rien arrangé.

Il est facile de constater que le système informatique n’est pas totalement au point. Mais ce n’est pas tout, il faut aussi noter que les secrétaires des UFR ne sont pas assez formés sur les nouveaux programmes, que la centralisation des examens, bien ancrée dans l’esprit Paris-IV, ne peut fonctionner que si les UFR jouent le jeu, ce qui n’est pas, hélas, le cas. C’est tout un état d’esprit à changer, qui exige de notre part, militants et élus de l’UNEF, une sensibilisation des enseignants et des administratifs. C’est un combat très long à mener, et il faut avoir l’humilité de considérer que ce n’est pas avec des appels démagogiques que l’on pourrait changer cela. Nos élus ont fait évoluer le point de vue de nombreux enseignants et administratifs, alors que nous avons constaté que certains élus étudiants, pour des querelles de chapelle et par incompétence, n’ont pensé qu’à décrédibiliser la fonction d’élus étudiants.

Comme vous avez pu le constater, nous sommes intervenus dans de nombreux dossiers, et ce n’est pas fini. Mais ce que nous considérons comme le plus important, c’est d’avoir influencé la mentalité d’une partie de Paris-IV. Mais c’est un combat de longue haleine qui débute à peine.

Quelle est la participation des élus étudiants dans les conseils centraux ?

C'est la première fois qu'un tel compte-rendu est fait par des élus étudiants, compte-rendu qui faisait partie de nos promesses de campagne. Précisions : les 2 élus de l'UNEF-ID du CEVU nous ont rejoint 3 mois après avoir été élu, ce qui explique la faible participation de l'UNEF-ID au CEVU. De même, Guillaume, élu UNEF-ID du CA, a travaillé avec nos élus de manière unitaire, en accord avec ses principes. Elu à l'heure actuelle sur une liste unitaire en Littérature Française, il partage une grande partie de notre orientation.

Rappel : l'UNEF a obtenu aux élections des conseils centraux de janvier 1999 12 élus (6 au Conseil d'administration, 4 au Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire, 2 au Conseil Scientifique). L'UNEF-ID a obtenu 7 élus (4 au CA, 2 au CEVU, qui nous ont rejoint peu après, et 1 au CS). Enfin, l'UNI a obtenu 5 élus : 2 au CA, 2 au CEVU, 1 au CS.

Sur les 14 CA qui se sont tenus, notre syndicat a toujours été représenté par au moins l'un de nos élus (en moyenne nous tournions par équipe de 3), l'UNEF-ID a été représentée 5 fois par sa présidente, et 5 fois par Guillaume, et l'UNI a été représentée 3 fois.

Sur les 7 CEVU qui se sont tenus, dont le vice-président est un élu de l'UNEF, nous avons toujours été représentés, l'UNEF-ID a été représenté 2 fois, et l'UNI deux fois.

Sur les 5 CS, nous avons été représentés 3 fois, l’UNEF-ID une seule, et l’UNI jamais.

Brève

L’UNI a lancé une campagne pour que les étudiants obtiennent le remboursement de leurs frais d’inscription, arguant que les décisions du CNESER (qui fixe les frais d’inscription), étaient caduques, car une liste avait fraudé (devinez quel syndicat étudiant a été condamné pour fraude électorale. Un indice : c’est un syndicat Indépendant et Démocratique...). Cependant, l’argumentaire juridique, qui semble béton, ne l’est pas tout à fait. Pour être remboursé de ses frais de scolarité, il suffit de contacter le service des bourses qui, en fonction de la situation de l’étudiant, traitera votre dossier. Les personnes qui y travaillent sont très compétentes. Pour toute information, venez au local UNEF ou au service des bourses en Sorbonne, Salle 121.