Semestrialisation: autopsie d'une catastrophe qui n'a rien de naturel
Un des points de la désastreuse réforme Bayrou-Allègre-UNEF-ID, cest la semestrialisation. LUNEF a toujours combattu cette réforme, et notamment la semestrialisation, une aberration qui conduit à des difficultés sans nombre, et qui va à lencontre des principes éducatifs les plus simples.
Cest mieux que si cétait pire ? Voire...
Certes, pour certaines matières, le découpage des programmes en deux nest pas très perturbateur. En littérature française, par exemple, chaque semestre correspond à un certain nombre douvrages. Dans ce cas, létude de chacun de ces livres ne nécessite pas la connaissance des précédents. Les choses ne sont pas si simples ailleurs. En histoire ou en géographie, par exemple, comment décider de couper un programme en deux, comment estimer que ce qui a été vu au début de lannée na plus lieu dêtre à la fin, au nom de quel principe décider quil nexiste pas de continuité dans les faits ? Dans les cursus de langues, ainsi quen latin et en grec, comment imaginer un semestre de version et un semestre de thème, sans aucun retour sur la version ? Les inspirateurs de la réforme ont imaginé tout ça.
Une simplification ? Pas sûr... Dailleurs, dans leur esprit, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Avant lexamen de janvier était un simple partiel, dont la note comptait dans le contrôle continu. Cela évitait bien souvent de devoir faire les devoirs pendant les heures de TD, les semestres étant très courts (un semestre fait 12 ou 13 semaines, cest moins quun trimestre de lycée...). La conséquence ? Des devoirs sur table le samedi matin, beaucoup denseignants ne voulant pas, et cest normal, priver leurs étudiants dune heure de cours. Par contre, ce nest pas très agréable pour les étudiants.
Cela nest quanecdotique à côté des problèmes dexamens :
- une note du début de programme qui ne rattrappe pas la note de fin de programme (les UE se compensent entre elles, mais les UE des deux semestres sont différentes... même si les enseignements de lune se poursuivent dans lautre. La logique ? A lUNEF, nous la cherchons encore...)
- par conséquent, des étudiants qui ne comprennent pas pourquoi, sils ont échoué en janvier et réussi en juin à un même module, ils doivent repasser la partie de janvier. Car qui peut le plus peut le moins... Mais, à luniversité, plus maintenant.
- les étudiants ne sont pas les seuls à ne pas comprendre. Les ordinateurs eux aussi ont du mal, et les secrétariats dUFR dautant plus.
- et puis, il y a la durée des épreuves... au lieu dune session dexamen en juin, il y en a deux, de taille équivalente... mais la session de septembre a toujours la même durée. La conséquence ? des épreuves réduites, des étudiants qui ne savent pas combien de temps durent leur épreuve, qui ne savent pas sils devront passer un écrit ou un oral, parfois même qui ne savent même pas sur quel programme ils seront interrogés.
- ... et il y a les convocations aux épreuves, illisibles (... quand elles arrivent et quelles sont justes... Mais pour savoir si elles sont justes, il faut souvent bien vérifier et ce nest pas facile). Maintenant, les modules ont des codes. Avant, par exemple, le module de français n°101 sappelait FR101. Maintenant, il sappelle DLM 101 (Deug de Lettres Modernes 101 - sans précision de la matière). Le problème, cest quand deux modules ont le même code. Ainsi, LA 205 (latin 205) est devenu DLM 205, et LF 205 (langue française 205) DLM 205 également. Comment sy retrouver ? Avec de nouvelles lettres bien sûr, quand les UFR y pensent. Alors on rajoute un G qui signifie Grammaire, par exemple. Il ny a pas que les étudiants qui font des confusions. Les UFR aussi.
Les solutions ? Combattre avec nous la semestrialisation.
Et, au quotidien, tout vérifier de ce qui nous est envoyé : convocations aux examens à confronter aux programmes (pour voir si on na pas oublié de vous convoquer à quelque chose que vous auriez dû passer - ça arrive), notes à aller voir UFR par UFR dès quelles arrivent, de façon à tout de suite le signaler quand la note napparaît pas alors que vous avez passé lépreuve (alors il y a eu un problème, plus vous vous en apercevez tôt, plus il peut être réglé facilement) ; après avoir vérifié ses notes dans les UFR au fur et à mesure, les confronter avec les résultats reçus par courrier. Si une note napparaît pas ou si certaines ne correspondent pas avec ce que vous avez vu dans les UFR, il faut tout de suite sen inquiéter).
Si cest trop dur, si vous ne comprenez vraiment rien, si vous ne savez plus où vous adresser parce que vous avez limpression dêtre baladé dun service à lautre, venez nous voir. Les élus UNEF sauront toujours vous conseiller, et vous aider si cest nécessaire.
Et, bien sûr, il s'agit maintenant de lutter pour que cette première année de la semestrialisation à Paris IV soit aussi la dernière, et que cette catastrophe ne se reproduise pas l'an prochain. Pour cela nous vous proposons de manifester l'opposition des étudiants victimes de la semestrialisation à son maintien.