(Trait d’Union, numéro 16, octobre 2000, page 1-2)

PARIS IV BRULE-T-IL ?

Ça y est, c’est la rentrée ! Et de mémoire de militant, jamais rentrée ne fut aussi catastrophique. Et vous êtes nombreux à partager ce constat : absence d’informations claires sur les modalités des épreuves de juin et surtout de septembre dans de nombreuses UFR (notamment les Lettres), problèmes dans les convocations, retards dans les résultats d’examens, étudiants qui ont pris des modules qui ne font pas partie des maquettes, arborescences informatiques erronées, difficultés pour se réinscrire, pas de relevés de note, TD surchargés dans les TD de CAPES et d’Agreg, accueil glacial dans (certaines) UFR et (certains) services centraux, etc. Des représentants de l’UNEF Paris-IV, membres des conseils centraux, ont soulevé une grande partie de ces points lors du conseil d’administration du 22 septembre 2000, ainsi que lors d’un rendez-vous pris avec Monsieur le président Molinié. Les réponses étaient les mêmes°: " l’université est consciente des problèmes, et elle fait de son mieux ". L’UNEF Paris-IV doit bien l’admettre, si la Sorbonne coule, c’est parce que " la réforme Bayrou /UNEF-ID " (Molinié dixit lors du Conseil d’Administration du 22/09/2000), qui impose la semestrialisation, marche sur la tête.

Semestrialisation:
un an, ça suffit !

Quand on disait que la semestrialisation impliquait un découpage artificiel des enseignements (notamment en Histoire où les enseignants ont souvent, et nous les soutenons, triché avec la réforme, en liant les modules d’un semestre sur l’autre, ce qui pose cependant des problèmes aux étudiants qui viennent d’UFR totalement semestrialisées), la suppression cette année du nombre de modules (même si la question se pose de maintenir des enseignements sans aucun étudiant inscrit dans les cours, et oui, ça existe...), personne ne nous croyait, et pourtant.... De plus, ce qui est bien avec cette réforme, c’est qu’on trouve tous les jours de nouveaux problèmes. On savait que la semestrialisation, mathématiquement, multipliait par deux la durée des examens, puisque la session de janvier est une vraie session qui oblige à la mise en place d’épreuves dans toutes les matières sur une durée de 3 semaines ; alors que les partiels concernaient moins d’étudiants et pouvaient être dilués de janvier à mars, ce qui posait moins de problèmes de locaux par exemple. Ainsi, pour l’année 2000-2001, le calendrier prévoit à peu près 10 semaines d’examens et 26 semaines de cours, (même si en réalité on approchera plus de 13 semaines d’examens et 24 de cours). Ce qui implique plus de bachotage, plus de copies à corriger, plus de jurys à réunir, etc. Et quand les jurys (au hasard) de lettres ne se sont pas réunis, les étudiants en Histoire qui ont des modules libres de Lettres ne peuvent passer devant leurs jurys. Et ce que l’on appelle l’effet " boule de neige " se met en place. Si on prend du retard en janvier, on est à la bourre en juin, et carrément à la rue en septembre. Et il ne risque pas d’y avoir grand monde pour gérer les examens de janvier 2001...

Le 6 octobre, notre représentant à une réunion (qui rassemblait les principaux responsables administratifs de l’université, mais aucun autre représentant étudiant) a été abasourdi de constater que des cas particuliers de la session de juin n’étaient pas réglé, qu’il était le seul à savoir que la rentrée des Lettres Modernes était reportée, et que personne n’avait de solution face à cette situation. A part serrer les dents et penser à ce que l’on ferait à Bayrou où à un élu de l’UNEF-ID s’ils s’étaient pointés à la réunion, personne n’avait de solution... Bref, aujourd’hui, plus personne ne se souvient que tous les élus enseignants, et tous les élus administratifs de notre université, qui râlent aujourd’hui, ont voté cette réforme. Seuls les élus de l’UNEF Paris-IV avaient voté contre, pensant que ce seraient les étudiants qui régleraient la note, ce qui est le cas. C’est pourquoi nous l’avons mauvaise, car c’est triste de voir une université que nous apprécions s’enfoncer jour après jour, car personne n’a le courage de remettre publiquement en question cette réforme... Nous avons besoin de vous pour recenser plus précisément les problèmes, UFR par UFR, cycle par cycle. Et si vous connaissez des situations inextricables, contactez-nous.

Vous allez sans doute nous dire : pourquoi ce sectarisme, cette haine, envers l’UNEF-ID ? Après tout, ils ne font de mal à personne, on ne les voit que deux fois par an, (voire moins dans les conseils, mis à part des repentis à qui nous avons pardonné...). Ils encaissent des chèques en juillet, promettent Le Monde à 5 Francs, des polycopiés, des places de théâtre, et des dérogations pour faire son DEUG en 6 ans. Cependant, cette machine électorale (même si elle a perdu les élections des conseils centraux de 1999 et d’UFR de 2000), a lancé une OPA sur la direction nationale de l’UNEF, et annoncé " la réunification du mouvement étudiant " pour créer, comme disent les mauvaises langues, une jeune gauche plurielle syndicale qui aurait comme mission d’assurer la paix dans les facs jusqu’aux élections présidentielles. Mais attention, c’est peut-être de la calomnie... L’UNEF Paris-IV a fait le choix de refuser ce processus, considérant que l’unité se construit sur le terrain, et pas dans les cabinets ou dans le café qui jouxte le ministère des transports et celui de la formation professionnelle... Les étudiants n’ont rien à gagner dans la naissance d’une organisation dont les deux seules idées sont la codirection des universités (il est évident que des étudiants gérant l’aide sociale et les subventions associatives, sans contrôle, sont incapable de malversations...), et l’allocation d’études pour tous (ou vote pour moi et je te promets 5000 Francs par mois). Cette promesse ne repose sur aucun argumentaire sérieux, et personne ne sait comment l’UNEF-ID va en obtenir la mise en place. En menaçant Jospin de lancer un grand mouvement de grève ? De toute façon, vous n’en entendrez plus parler avant les prochaines élections du CROUS...

Nous vous reparlerons de cette réunification par la suite, car si nous faisons le choix de l’indépendance, et rejetons ce processus, plus que jamais nous aurons besoin de vous, de votre soutien. Il nous sera difficile de lutter, sans vous, contre de telles machines électorales. N’hésitez pas, en tout cas, pour tout problème de rentrée, à nous contacter. Nous sommes plus que jamais motivés pour nous battre. Et vous ?

Signez et faites signer la pétition
Semestrialisation: un an, ça suffit !

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