(T-U 4, oct 1998, p.1)

EDITORIAL

En cette nouvelle rentrŽe universitaire, l'UNEF Paris IV constate que la situation des Žtudiants est loin d'tre idŽale. Les difficultŽs qu'ils rencontrent sont nombreuses et variŽes. Elles dŽmontrent la pertinence de s'unir pour y trouver une solution, qui peuvent avoir de dramatiques consŽquences pour les Žtudiants.

C'est le cas des Žtudiants de Musicologie qui attendent les rŽsultats de la session de septembre, qui ne seront publiŽs qu'ˆ la fin du mois d'octobre, alors que les cours magistraux et les Travaux DirigŽs reprennent ˆ partir du 19 octobre. Comment dans ces conditions entamer cette nouvelle annŽe universitaire sur de bonnes bases alors que de nombreux Žtudiants ne sont pas en mesure de savoir en quel cycle ils vont tre ?

C'est le cas de nombreux Žtudiants de premier cycle obligŽs de redoubler aprs avoir obtenu 4 modules durant leur premire annŽe ou 10 durant leurs deux premires annŽes, et qui du fait de la rŽforme Bayrou n'atteignent pas le seuil des 70% ou des 80% pour passer en annŽe conditionnelle, avec toutes les consŽquences que cette situation crŽe : perte de la bourse, perte d'une annŽe pour 2 modules ˆ repasser alors que l'ancien systme permettait le passage en annŽe conditionnelle.

C'est le cas des nombreux Žtudiants obligŽs de faire la queue pour s'inscrire alors que le secrŽtariat est fermŽ un jour sur deux. Si l'administration connait des difficultŽs de personnel, il faut qu'elle prenne ses responsabilitŽs et qu'elle embauche des personnes pour gŽrer l'afflux du dŽbut de l'annŽe. Car ces retards dans l'inscription occasionnent de graves consŽquences. Retard dans l'obtention de la carte d'Žtudiant et donc des certificats de scolaritŽ, indispensables pour obtenir les allocations familliales, le tarif rŽduit pour les transports, etc... De plus, pour pimenter le tout, les minitels de la Sorbonne, en nombre insuffisant, ont ŽtŽ pris d'assaut, et les erreurs de manipulations, du fait d'un service minitel au fonctionnement peu clair, ont entrainŽ de graves retards dans l'inscription des Žtudiants. D'ailleurs, le service minitel a connu plusieurs pannes, ce qui permet de douter de son efficacitŽ rŽelle.

C'est le cas des Žtudiants qui ont fait confiance aux secrŽtaires des diffŽrentes UFR, qui doivent gŽrer en dŽbut d'annŽe un afflux trs important d'Žtudiants, sans en avoir les moyens matŽriels, ou la formation concernant les rŽformes universitaires qui se succdent ˆ un rythme quasi-annuel.

Ainsi, de nombreux Žtudiants, confiants, s'aperoivent que les modalitŽs d'examen qu'ils croyaient exactes le sont beaucoup moins.

De nombreux dossiers sont aussi ˆ l'ordre du jour. C'est le cas des CAPES/Agreg, qui s'aperoivent que les discours de Bayrou et d'Allgre sur la baisse dŽmographique, qui justifiaient une baisse des places offerts aux concours ne sont pas partagŽs par les lycŽens dans leur trs grande majoritŽ. C'est l'informatisation de la Sorbonne, qui tra”ne en longueur, alors que la situation est indigne d'une universitŽ telle que la Sorbonne.

C'est le plan social Žtudiant, qui va en partie dans le bon sens, et qui prŽvoit une hausse du budget de l'aide sociale, mais qui reste trs insuffisante (5% soit 100 francs par mois pour les bourses les plus ŽlevŽes) et qui n'a pas permi la mise ˆ plat de l'ensemble du problŽme de l'aide sociale Žtudiante qui ne privilŽgie pas assez l'aide sociale sur critres sociaux (ˆ peine 30% en volume de l'aide sociale universitaire). C'est pourquoi la discussion parlementaire sur le budget qui va avoir lieu est importante, au vu des besoins matŽriels de l'Enseignement supŽrieur.

Enfin, il ne faut pas oublier que le rapport Attali est ŽtudiŽ ˆ l'heure actuelle par Allgre, que la question europenne est au centre des prŽoccupations de la future rŽforme (encore une !), et que si les discussions abordŽes lors du colloque sur les 800 ans de la Sorbonne sont reprises dans le futur projet du ministre, les Žtudiants sont en droit d'tre inquiŽts. Ultra-libŽralisation de l'UniversitŽ, ouverte largement aux entreprises qui seront partie prenantes des programmes, crŽation d'universitŽs rŽgionales adaptŽes aux besoins locaux des entreprises, disparition des filires contre-productives telles que la philosophie, les lettres classiques, les sciences humaines en gŽnŽrale.

Sur autant de sujets, l'UNEF Paris IV se mobilise, par son travail de terrain, par ses interventions dans les conseils de l'UniversitŽ, par ses propositions concrŽtes formulŽes sur l'ensemble de ces dossiers. Seuls nous ne pourront pas avancer sur autant de questions, qui concernent d'ailleurs l'ensemble des Žtudiants. C'est pourquoi n'hŽsitez pas ˆ prendre contact avec nous, et ˆ participer ˆ nos initiatives.