La démolition du CAPES dHistoire est programmée pour 2003 !
Nous avons appris au dernier conseil d'UFR d'Histoire de lannée dernière ce qu'était exactement la réforme du CAPES d'Histoire-Géo. Conclusion: chassez Allègre par la porte, Lang arrive par la fenêtre !
Lang avait présenté en février sa réforme du CAPES. Elle contenait un certain nombre de remises en cause préoccupantes, mais remettait à plus tard la question essentielle, celle des programmes.
Nous y sommes, pour l'Histoire en tout cas. A l'écrit, les épreuves ne changent pas. En revanche, le programme est réduit: il n'y aura plus que deux périodes à étudier, en alternance. C'est quand même ennuyeux: on donne l'impression de ne plus recruter que des demi historiens. Les profs se déclarent soulagés, car ces deux questions correspondront à deux de celles du programme de l'Agrégation. Cependant, on précise que la formulation pourra en être adaptée, ce qui ouvre la porte à bien des choses.
Mais à l'oral, c'est sans commune mesure. L'épreuve actuelle est une leçon sur le programme, le candidat ayant une bibliothèque à sa disposition. On la remplace par une épreuve portant sur les programmes du secondaire. A priori, ça peut ressembler à la leçon de hors-programme de l'Agreg, et ça se défend.
Mais la suite est redoutable. En effet, ce programme sera précisé ultérieurement sous la forme d'une liste de thèmes. Les candidats n'auraient aux dernières nouvelles que des manuels du secondaire à leur disposition, et on leur demanderait de faire ce qu'ils feraient devant une classe, devant un jury prié de retomber en enfance pour pouvoir apprécier leur prestation. Le caractère totalement artificiel d'une telle épreuve saute aux yeux. Il est évident qu'on n'est pas devant un jury de concours dans les mêmes conditions que devant une classe, et qu'il ne peut donc s'agir pour le candidat que d'une humiliante comédie. Il pourra démontrer par une telle épreuve sa servilité, mais certes pas sa compétence scientifique. Une précision: le candidat qui tirera un sujet d'ancienne ou de médiévale, périodes au programme en 6e et 5e, devra apparemment faire une leçon de ce niveau là.
On retrouve la conception qui animait les projets d'Allègre: il est inutile, voire nocif, de recruter des enseignants qui en sachent plus que leurs futurs élèves.
Il y aura désormais à l'oral trois épreuves pseudo-pédagogiques, et plus aucune épreuve scientifique.
Face à cette démolition totale, la réaction des professeurs présents à ce conseil est particulièrement désespérante. En gros: "l'essentiel est préservé, puisque les cours pour l'écrit pourront continuer comme avant; cherchons à mettre en place une préparation spécifique pour l'oral". Un esprit cruel dirait qu'ils sont prêts à voir sans réagir scier la branche sur laquelle ils sont assis pourvu qu'on ne les force pas à se lever avant qu'elle casse.
Cette réforme devrait s'appliquer pour le CAPES 2003. Ça laisse du temps pour une réaction Nous appelons tous les historiens, étudiants et enseignants, à se mobiliser avec nous pour exiger
1) Le maintien des quatre périodes à l'écrit
2) Une véritable leçon hors-programme à l'oral, sans liste de thèmes mais avec bibliothèque
3) La suppression de l'épreuve prétendument professionnelle qui a montré sa nocivité
Si vous êtes daccord avec notre analyse, contactez-nous.
Ce texte de lUNEF Paris IV a déjà été repris sur le site Web du collectif Sauvons lEcole, le regroupement denseignants du secondaire qui a animé la lutte pour la démission dAllègre et continue à se battre pour que ses réformes le suivent