Le guide pratique de la rentrée

Jeune bachelier ou rescapé des classes prépas, tu prends contact avec la fac pour la première fois ?
Gare au choc !

Manuel de survie en Sorbonne (et assimilés)

Côté Cours

Essayez de vous construire des emplois du temps cohérents, sans oublier que la vie étudiante peut offrir, si vous le désirez, des quantités impressionnantes de temps libre.
Sachez que vous n'êtes pas obligés de rester dans votre filière pour le choix des options. Vous pouvez découvrir, suivant les DEUG, la linguistique, le cinéma italien ou l'histoire de la Pologne. Attention cependant: plus vos options sont éloignées de votre matière principale, plus il vous faudra de motivation pour arriver à y avoir un niveau convenable avec peu d'heures de cours (vous serez notés comme ceux dont c'est la spécialité).
Vos inscriptions pédagogiques ne sont pas définitives: si votre emploi du temps ne vous convient plus, ou si vous êtes allergiques à un chargé de TD, vous pouvez en changer, "dans la limite des places disponibles et jusqu'au délai imparti. Allez (avec diplomatie) demander à l'enseignant dont vous voulez suivre le TD s'il est d'accord. Ça ne pose pas de problèmes administratifs.
Arrghh ! Le mot est lâché: administratif.
Si vous avez lu Kafka, apprenez qu'il a dû être étudiant ici. En tout cas, méfiez -vous terriblement: les guichets sont rarement ouverts (se résigner à prévoir toujours deux voyage, le premier pour constater que c'est fermé et consulter l'horaire affiché sur la porte), les guichetiers souvent débordés, parfois de mauvaise humeur, les affichages erronés, les délais de réponse grotesques, les décrets ministériels catastrophiques et les profs dépassés.

Résumons: faites confiance aux profs pour ce qui concerne l'enseignement et la nature des épreuves, jamais pour ce qui est administratif (la plupart ont renoncé à suivre le rythme d'une réforme tous les deux ans, les plus sages refusent de répondre et renvoient au secrétariat, d'autres essaient d'improviser…), faites une confiance modérée aux secrétariats d'UFR, plus modérée encore à ceux des services centraux. Surtout tâchez (avec tact) d'avoir des informations écrites: elles ne sont guère plus fiables, mais laissent des traces et offrent matière à contestation. (Principe de base: à Paris IV, un administratif ne reconnaît presque jamais vous avoir mal informé et donc être responsable d'une erreur de votre part, un prof une fois sur deux en moyenne)
Votre survie dépend de votre patience, de votre ténacité. Vos meilleures armes: savoir exactement ce que vous cherchez, le demander poliment, ne pas hésiter à vous faire aider par un prof qui vous aime bien (l'intervention d'un prof en votre faveur, même s'il n'a pas tous compris à votre problème d'ailleurs, fait souvent des miracles). En dernier recours, l'engueulade, qui ne sert à rien, mais qui défoule.
À toutes les étapes, n'oubliez pas l'existence d'un hôpital de brousse bureaucratique, le local de l'UNEF. Faites confiance à l'UNEF. On ne vous dit pas ça parce que c'est nous (enfin… pas seulement), mais parce que c'est votre intérêt. Nous ne savons pas tout, certes, mais avons pour principe de ne jamais inventer, et disposons d'un certain nombre de numéros de responsables administratifs qui nous renseignent volontiers.

De façon générale, repérez les lieux dès la rentrée: bibliothèque, salles de cours, RU ou cafétérias, services du CROUS Ce guide devrait vous y aider.

Les systèmes de notation sont globalement incompréhensibles (résultat de la stratification des réformes successives). Les profs eux-mêmes y perdent leur latin. N'hésitons pas à le dire: nous, nous avons compris (un long travail collectif). Alors, lisez l'article "Examens" de ce guide, et consultez-nous sur vos problèmes précis.

Côté Jardin.

La Fac, c'est bien, la vie étudiante, c'est mieux. En plus d'être le temple où vous brûlerez vos ailes au feu de la Connaissance (si du moins Lang ne réussit pas là où Allègre vient d'échouer: abolir la Connaissance), la Sorbonne est aussi le point de départ d'une vie joyeuse et facilement noctambule.
Même si vous avez décidé d'être plus studieux que les autres, si vous êtes dans une filière mammouth à 500 étudiants par amphi, vous aurez peut-être du mal à retrouver des visages connus. Une seule solution: faire le premier pas. Attention: on reste facilement anonyme à Paris IV.
Et si le ton de la conversation autour des machines à café vous gonfle, profitez de la vie associative; théâtre, fanzines, télévision, ciné-clubs poètes, humanitaire, international et même… syndicale, toutes les associations existent. Et s'il en manque une, vous pouvez toujours la monter.
Pour ce qui est de la vie culturelle, il y a encore quelques avantages directs à être étudiant (même s'ils diminuent): billets à prix réduits, voire invitations, pour cinéma, concerts, expos, au CROUS de Port-Royal et aux kiosques de la Mairie de Paris.
Quant aux bars et autres pubs, leur nombre est plus suffisant rien qu'entre Odéon et Quartier latin. Dans les XVIIe et XVIIIe, c'est moins drôle: n'hésitez pas à prendre le bus ou le métro
Ce conseil vaut aussi pour les librairies: les librairies universitaires restent concentrées dans le quartier latin.
 
 

Pour conclure, deux adages:

On a rarement son année en n'allant pas aux cours,
on l'a encore moins en n'allant pas aux examens.

Ce n'est pas en restant dans son lit qu'on se fait des amis.