Quelle connerie la guerre !

A-T-ON JAMAIS AMENE LA PAIX AVEC DES BOMBES ?

Face à l'’horreur, nul ne peut rester insensible.
Depuis le 25 mars, les forces de l'OTAN bombardent la Yougoslavie, entraînant l'exode de milliers de Kosovars. Cette décision unilatérale d'intervenir dans un Etat souverain, sans qu'il y ait eu agression d'un autre Etat, porte un préjudice énorme à l'ONU et constitue un précédent grave en Europe.

Depuis les frappes, ce sont 630.000 réfugiés qui ont quitté tout ce qui faisait leurs vies, des milliers de traumatisés pour qui tout sera à reconstruire.
L'espace de contestation contre Milosevic s'amenuise, les milices et autres groupes paramilitaires ont le champ libre pour épurer la région et on assiste à un regain de nationalisme pro-serbe à mesure que les frappes s'intensifient.
Mais malgré le harcèlement médiatique justifiant l'interventionde l'OTAN, de nombreuses voix s'élèvent pour condamner cette logique de guerre qui ne fera que rendre encore plus difficile toute solution de cohabitation et risque un embrasement général dans les Balkans.

UNE ALTERNATIVE EST POSSIBLE !

Les bombardements de l'OTAN n'ont ouvert aucune perspective politique crédible.
Selon le Centre des Droits de l'Homme de Belgrade, "la première bombe de l'OTAN sur Belgrade a annulé 10 ans de combat pour la démocratie en Yougoslavie".
Des solutions pacifiques et politiques sont possibles.
C'est pourquoi l'UNEF, signataire d'un appel unitaire avec le Mouvement de la Paix, la CGT, le MRAP, le PCF, le MJCF, l'appel des Cent pour la Paix..., demande:

- l'arrêt des bombardements de l'OTAN et de toutes les opérations de guerre
- la solidarité aux populations civiles, aux forces démocratiques, pacifiques et antinationalistes de la région
- l'arrêt des massacres et de la purification ethniques par le gouvernement de Milosevic
- une réunion d'urgence de l'ONU pour décider l'arrêt des bombardements de l'OTAN, des opérations militaires, paramilitaires ou policières serbes et des négociations immédiates pour une issue politique, le respect des droits des peuples du Kosovo et de la région à déterminer les conditions de leur vie future pour construire une paix durable, la mise en place d'une force multinationale, indépendante de l'OTAN, pour garantir la paix


FAISONS VIVRE LA SOLIDARITE !

Face à l'exode, la solidarité s'organise. Ainsi, le Secours Populaire, la Croix Rouge, Médecins du Monde, etc. organisent des collectes, recueillent des fonds et les font parvenir dans les camps de réfugiés. Nous aussi, dans nos facs, faisons vivre la solidarité en organisant des collectes, en témoignant notre soutien aux étudiants yougoslaves qui vivent sous les bombes.
CONTACTS
Secours Populaire Français: 01.44.78.21.00
Croix-Rouge: 01.44.43.11.00
Mouvement de la Paix: 01.40.12.09.12
Sur le site www.udu.org sont publiées des lettres d'étudiants yougoslaves sous les bombes
Ecrire aux étudiants yougoslaves: ingo@pmail.net

Extraits de messages d' un étudiant de l'Union des Etudiants Yougoslaves:
" La situation empire de jour en jour (...). Les attaques ont commencé ce soir vers 20h-20h30. De nombreuses bases et usines de l'armée à côté de nombreuses villes de Yougoslavie sont touchées par les missiles (...). Les gens ont très peur et essayent de se cacher dans les caves. (...) Je ne suis pas sûr que ces bombes amèneront la démocratie et la tolérance ici. Quand je regarde la télévision (elle marche encore) et que j'écoute la radio je vois une grande polarisation entre les gens et une grande rage contre les USA en particulier. Il me semble que le résultat de tout ça sera l'essor de positions extrémistes de part et d'autre et non une quelconque solution normale. Le problème c'est que des gens innocents (des 2 côtés) vont souffrir, tandis que les créateurs du conflit n'auront rien.(...) Le futur est dans les mains des étudiants et les étudiants ne peuvent permettre les bombes et la violence comme moyen de résoudre les problèmes. Nous avons désepérément besoin de votre aide !"

HISTORIQUE

1974: Autonomie du Kosovo
1989: Milosevic abolit l'autonomie et prend prétexte des heurts qui suivent cette décision pour instaurer l'état d'urgence, épurer
l'administration, interdire la presse albanophone, limoger des enseignants...
1991: Proclamation d'une République du Kosovo à l'issue d'un réferendum clandestin
1992: Ibrahim Rugova (Ligue Démocratique du Kosovo) est élu clandestinement président. La LDK mène la résistance à l'état d'exception et lutte pacifiquement pour rétablir un statut d'autonomie du Kosovo
1996: l' UCK (armée de libération du Kosovo), radicalisée par l'intransigeance des autorités serbes, se fait connaître par une série d'attentats. Sa stratégie d'affrontement avec la police serbe relancera les vagues de répression de 1997 à

Le Kosovo:
2 millions d'habitants, 90% d'Albanais, 10% de Serbes
Position des Serbes: le Kosovo est le berceau de leur  histoire et doit rester sous contrôle de Belgrade, capitale  yougoslave
Position des albanais: les indépendantistes albanais revendiquent une République du Kosovo

Les Accords de Rambouillet:
Large autonomie du Kosovo dans les frontières de la  République de Serbie, avec des institutions propres  (gouvernement, cour constitutionnelle, cour suprême,  assemblée de 120 membres)
Déploiement d'une force de 26.000 soldats de l'OTAN  pour garantir la mise en oeuvre du règlement politique
En échange, la Serbie devait réduire sa présence policière  et l'UCK rendre les armes
Réunion internationale au bout de 3 ans pour établir un  règlement final sur la base de la volonté du peuple, des  autorités compétentes et des efforts de chaque partie  concernant la mise en oeuvre de l'accord
Les Serbes seraient favorables sur l'accord de principe de l'autonomie, mais refusent le déploiement de l'OTAN, exigence américaine dont tout le monde savait qu'ils refuseraient cette stucture comme force au Kosovo pour des raisons historiques.
Seuls les Kosovars ont signé ces accords à la dernière minute sous l'impulsion des Etats Unis et cela laisse planer le doute qu'ils l'aient fait pour précipiter une action à l'encontre de la Serbie, devenue par sa non signature, l'obstacle à l'accord.
La précipitation, la mise à l'écart des russes dans les derniers jours de la négociation, pose la question de savoir si l'option militaire n'était pas le but de certains dès le début, et si toutes les solutions politiques ont vraiment été recherchées.

Le site du Comité Sorbonne d’Action contre la Guerre


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