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Rapport introductif

COLLECTIF NATIONAL DU 3 JUIN 2000

Nanterre

rapportrice Cécile Cukierman

Le rapport que je vous présente reprends les trois points inscrits à l'ordre du jour de notre collectif national : préparation des chaînes et actualité sociale; les élections au CNESER, enfin le contenu de notre congrès, sa date et ses débouchés.

I Actualité sociale et universitaire; le travail de l'UNEF

A Le contexte politique et social

La France est aujourd'hui en période de croissance. IL y a eu un collectif budgétaire qui s'est réunit pour répartir la cagnotte du gouvernement, ce qui montre qu'aujourd'hui la question budgétaire est aussi une question de choix financier. La semaine dernière a été annoncé une baisse du chômage qui là encore s'il faut regarder de plus près démontre une situation de croissance. Cette situation économique peut laisser à penser que le mouvement social va rester en attente or il n'en est rien. Le MEDEF est à l'offensive avec un contrat d'aide au retour à l'emploi marqué par la volonté de massifier les contrats à courte durée, avec l'obligation pour les chômeurs d'accepter n'importe quel emploi. Face à cela le mouvement social se mobilise et nous étudiants devons aussi voir comment nous intervenons sur cette question qui de fait remet en cause l'objectif de nos formations et la question de l'insertion professionnelle. D'autre part, de nombreuses luttes sociales s'engagent :

- batailles et manifestation nationale pour le droit de vote des immigrés aux élections locales

- lutte autour de R. Millet et de la question de la précarité dans le travail des jeunes aujourd'hui

- la marche mondiale des femmes le 17 juin 2000 en France

- la proposition faite par le parti communiste français aux organisations du mouvement social d'organiser le tour de France des inégalités. A cette occasion une rencontre avec les organisations étudiantes (comme l'Unef, l'Unef-id, la Fage, la Joc, le Mjs, le Mjcf...) s'est tenue pour présenter cette initiative. Il est donc proposé que l'UNEF s'engage dans cette initiative dans un esprit de convergences sur cette question des inégalités.

B Le contexte universitaire

Un nouveau ministre a été nommé suite à un fort mouvement de l'Education nationale qui portait aussi bien sur la question du statut des enseignants, des moyens, mais aussi de la pédagogie pour les élèves... Ainsi de nombreux collectifs se sont mis en place associant les élèves, les parents et les profs pour réfléchir à quelle école pour demain? (Cf. La ligue de l'enseignement). Pour autant, ce ministre n'a fait que des effets d'annonce et peu de choses se mettent en place concrètement.

Concernant l'enseignement supérieur, là encore les gestes se font attendre. En effet, J. Lang n'a pas annoncé de changement radical avec la politique d'Allègre concernant la promotion du service public d'Enseignement supérieur et sur les réformes en cours (U3M, licence professionnelle, harmonisation européenne, loi sur l'innovation...). En même temps, un nouveau rapport sur la précarité étudiante commandé par C. Allègre a été remis mardi dernier au Ministre. Ce rapport établi par l'OVE confirme l'existence d'une précarité étudiante tout en renvoyant à la baisse le nombre annoncé par le rapport Dauriac, puisque l'OVE établi à 20.000 le nombre d'étudiant vivant en dessous du seuil de pauvreté. Pour ce faire, il se base sur le fait que seulement 4% des étudiants font une demande d'aide exceptionnelle aux services sociaux. Ce rapport montre bien que le problème de l'Enseignement supérieur est un problème de fond. Il ne s'agit pas de faire du rafistolage mais bien de réformer en profondeur ses structures. Aujourd'hui sur l'aide sociale le problème est le même que sur les normes pour les locaux, les critères sont obsolètes pour évaluer réellement les besoins et assurer la réussite du plus grand nombre.

Enfin mardi dernier, le comité de suivi du Plan social étudiant s'est réunit et a annoncé 9000 allocations d'études pour 2000-2001 (soit 2000 de plus que pour cette année) et la mise en place de bourses sur critères sociaux pour les DESS.

C L'état de l'UNEF à la veille des chaînes d'inscription

D'une manière générale, cette année universitaire a été marquée pour l'Unef par la volonté de travailler sa démarche de rassemblement initié à notre dernier congrès avec la volonté de créer une nouvelle organisation syndicale utile pour les étudiants. Cependant ne nous cachons pas la vérité, il y a eu des évolutions en "dents de scie", les choses n'ont pas toujours été simple au jour le jour. Cependant cette année a été marquée par différentes rencontres au niveau national mais aussi au niveau local. De plus cette démarche s'est aussi concrétisée sur le terrain :

- festivals à Bordeaux, Orléans et récemment à Paris 8 avec le festival art et création

- l'élaboration des listes au CROUS où de nombreux liens ont été tissés avec des associations étudiantes culturelles, d'étudiants étrangers, d'étudiants handicapés, de résidents en cité-u...

- l'oragnisation d'une semaine des étudiants salariés à Evry avec le SNES, la CGT, la JOC, le Réseau anti-précarité du Mouvement jeune communiste.

- le travail effectué en début d'année par le secteur insertion professionnelle dans le collectif jeune sur les 35h.

- le travail fournit dans le collectif droits des femmes, la participation à l'égalité parade puis dans quelques jours avec la marche mondiale pour le droit des femmes.

- enfin ce qui a été perçu comme un événement étudiant cette année avec la création d'une nouvelle mutuelle étudiante.

Je souhaiterai revenir sur ce dernier point. En effet, la création de la M.E. a montré que les organisations étudiantes savaient se mettre autour d'une table pour sauver le mutualisme étudiant et faire front ensemble à l'arrivée des assurances privées sur nos facs. Enfin, la création de cette mutuelle ne s'est pas faite sans douleur. Les débats ont été vifs, longs mais au final personne n'a imposé son dictât aux étudiants. Ainsi l'unef -id a refusé de faire parti du bureau. Cette expérience je pense est pour tout le monde la preuve qu'aujourd'hui il en est fini des organisations qui décident seules pour imposer aux autres ensuite mais il est temps de coélaborer ensemble.

Ainsi au vu de l'actualité, du recul que l'on peut prendre sur cette année universitaire, un espace de lutte unitaire est ouvert. L'Unef est conforté dans sa démarche d'être à l'initiative d'une recomposition du mouvement étudiant. En même temps, les derniers résultats au CROUS puis au CNOUS (5 élus Unef-id, 2 fage/pde, 1 uni) doivent nous pousser à réfléchir plus en profondeur le type de syndicalisme que nous voulons porter pour être utiles au plus grand nombre.

II Les élections au CNESER

C'est donc bien dans cette actualité que doit s'inscrire la préparation des élections au CNESER.

A Eléments techniques

A ce jours, l'UNEF dispose de 184 élus, l'Unef-id 715 élus, la FAGE 300 élus, l'UNI 200 élus, PDE 200 élus enfin SUD 60 élus.

La liste au CNESER doit comporter 22 noms d'élus étudiants inscrits dans 22 établissements différents. Il ne peut y avoir plus de 6 élus titulaires d'un même cycle ni plus de 6 élus suppléants d'un même cycle. Enfin, je ne reviens sur le rôle du CNESER que j'avais développée lors de notre dernier collectif national.

B Contexte des élections du CNESER

Depuis notre dernier congrès, nous avons décider d'être à l'initiative de la création d'une nouvelle organisation unie, citoyenne et rassembleuse. C'est cette idée qui nous a guidé dans notre activité et qui doit donc nous guider dans la constitution de la liste au CNESER. Pour ces raisons, c'est naturellement que l'UNEF a proposé à plusieurs organisations de nous rencontrer pour élaborer ensemble une liste au CNESER qui soit la plus à l'image des étudiants : tant dans leur diversité d'origine sociale, géographique, de filière mais aussi de leur forme d'engagement. Il y a 3 semaines nous avons donc essayé de prendre contact avec l'Unef-id, la Fage, sud étudiant, solidarité étudiante, l'aget/asl, des associations locales (Médoc, Libre, le Toast, africa pac, le cri étudiant, handi-sup, agir ensemble à Lille 3). Certaines ont répondu rapidement, d'autres moins. SE Grenoble a refusé, Agir ensemble à Lille 3 a donné son accord pour une liste UNEF, les autres associations n'ont pas vu l'intérêt pour elles d'être sur une liste, beaucoup refusant de faire un choix entre l'UNEF et l'UNEF ID, la Fage a également refusé (souhaitant faire une liste associative autour de la CNELIA). Quant à Sud et l'Unef id, ils nous ont appelé mercredi dernier pour les rencontrer le lendemain (jeudi dernier).

La rencontre avec SUD : la proposition qu'ils ont faite est d'accepter la base minimale d'un texte qu'ils avaient adressé à une série d'AGE dont ils avaient les coordonnées internet et dont ils pensaient qu'elles pourraient être intéressées par une telle démarche, mais comme ils nous l'ont dit ils n'ont jamais souhaité l'adresser directement au bureau national de l'UNEF. De plus ils nous ont dit qu'a priori ils étaient en capacité de déposer une liste au CNESER avec le soutient d'autres syndicats locaux et qu'ils souhaitaient travailler à une recomposition syndicale sur la base de ce texte. D'ores et déjà la réponse que nous leur avons faite est la suivante. Pour des raisons de choix d'orientations de l'UNEF pris à notre dernier congrès mais aussi par les Collectif nationaux de cette année universitaire, ils nous semblaient difficile de donner un accord sur cette base, sauf modification d'orientation du collectif national et qu'ils nous semblaient difficile d'accepter sur la forme une telle démarche qui consistait à amender un texte plus qu'à le coélaborer ensemble.

La rencontre avec l'Unef-id : Leur BN de la semaine dernière à demander à prendre contact avec nous pour voir quel type de liste nous pourrions réfléchir ensemble. Sachant qu'ils refusaient une liste qui serait une liste de complaisance et d'arrangements de boutique syndicale. Ils souhaitent donc que si liste de rassemblement il y a, elle soit réfléchit comme un groupe de travail qui s'engage à travailler ensemble sur le long terme. Quelles sont alors les gestes, la garanties que peuvent prendre les composantes d'une telle liste pour un tel travail?

D'ores et déjà pour l'Unef-id, il s est pour eux clair qu'ils déposeront une liste à parité entre les élus syndiqués et les associations étudiantes, qu'une vingtaine d'association ou collectif d'association ont donné leur soutient et une trentaine sont en attente. Il est aussi acté pour eux que de cette liste doit découler un congrès pour fonder une nouvelle organisation avec de nouveaux statuts, un nouveaux noms pour l'année universitaire 2000-2001. Que ce congrès sera préparé dès les chaînes avec des cartes communes unef-id et associations étudiante parties prenantes d'une même démarche. Sur ce point, je tiens à insister sur l'évolution du débat avec l'Unef-id. En effet, le débat n'est pas posé comme une réunification entre l'UNEF et l'Unef-id puis les associations suivront ou ne suivront pas. Mais le débat est aujourd'hui pour eux de réfléchir à une coélaboration avec les associations.

C L'UNEF et le CNESER

Lors de notre dernier collectif national, nous avons émis le souhait de réfléchir à une liste de rassemblement la plus large possible et donc de rencontrer toutes les organisations étudiantes.

Nous avons aussi réfléchit aux grands thèmes qui traversent les débats du CNESER : la citoyenneté (place de l'étudiant, rôle des institutions, discrimination), pédagogie (rapport au cours, contenu de nos formations), condition de vie et d'études (refus de pôles d'excellence, construction et rénovation des locaux, débats budgétaires), recherche (statut de l'étudiant chercheur, refus de la loi de l'innovation).

Indépendamment de tous les débats, nous avons aussi réfléchit à une liste qui puissent être la plus représentative possible des étudiants (filières, origines géographiques...)

Aujourd'hui nous avons donc à réfléchir à trois choix :

1 une liste unef

2 une liste avec Sud et accepter la recomposition syndicale qu'ils proposent

3 une liste avec des associations étudiantes et l'Unef-id et de travailler ensemble à un processus plus de création d'une nouvelle organisation syndicale.

Je tiens à rajouter la proposition qui a été rapportée hier soir en BN par Olivier Ruet que le SEUL acceptait l'idée d'une liste avec l'UNEF sur la base d'un retrait des réformes allègre.

J'insiste donc sur le fait que ces choix doivent être tous discuté par le CN. Cependant la discussion doit avoir lieu dans un contexte ambitieux pour les étudiants et surtout pas dans l'optique de comment sauver un élu puisque la question ne se pose pas en ces termes.

C'est donc bien en fonction de tout ce que nous discutons depuis un an, en terme de rassemblement et d'ouverture et surtout pas en faisant ce que nous reprochons aux autres : un accord électoral à la va vite et puis une fois le CNESER passé on rentre tous chez nous.

La proposition qui est dons retenue par le secrétariat et qui nous est soumise est de retenir la troisième option. Cette proposition est retenue pour les raisons que je vous ai déjà données mais aussi sur le fait que :

- par nos discussions, nos actions, le débat avec l'Unef-id a évolué et que sur un certain nombre de point dont l'Unef-id ne voulait même pas entendre parler il y a encore trois mois, c'est aujourd'hui elle qui les propose : rassemblement, unité, coélaboration, refus d'addition d'appareil mais réflexion sur le choix des individus.

- nos choix d'orientation avec ou sans nous sont en train de se concrétiser dans le paysage étudiant.

- depuis deux ans, nous avons travailler au niveau du CNESER régulièrement avec l'UNEF id dans l'intersyndicale de l'enseignement supérieur, dans les commissions et réunions du CNESER et que nous nous sommes retrouver sur un certain nombre de vote (refus de la loi sur l'innovation, abstention sur la licence pro face au manque de garantie pour un vrai cadrage national, motion pour la libre inscription, sur la dénonciation de l'absence de démocratie et de transparence dans U3M et l'inégalité de ce plan entre les région...)

N'est-il pas plus juste, plus clair pour les étudiants d'afficher dès ces élection, le choix et la volonté de travailler ensemble pour mieux les représenter, mieux les défendre et donc mieux établir un rapport de force majoritaire et progressiste qui puisse peser dès le début du mandat des nouveaux élus étudiants au CNESER?

Cependant, je l'ai déjà dit, quel que soit le type de liste que nous déciderons, cette liste doit être discutée dans un contexte plus large que les élections au CNESER, qui est pour l'UNEF quel choix, quel processus de recomposition syndicale dans le paysage étudiant?

III Préparation des chaînes, recomposition syndicale et congrès de l'UNEF

De fait le type de liste nous invite à réfléchir que un certain nombre de choix à faire pour l'UNEF dans les semaines à venir. Comme je l'ai dit, il s'agit maintenant de réfléchir à quel type de recomposition syndicale. Dans le choix d'une telle liste au CNESER, je vous propose d'engager un processus d'unification du monde étudiant avec la tenu d'un congrès fondateur en décembre prochain. Pour la réussite d'un tel processus cela nécessite la mise ne place d'un certain nombre d'initiative commune et ce dès les chaînes d'inscription afin d'avoir une préparation large et publique de ce congrès. Nous proposons donc qu'indépendamment des cartes de l'UNEF, puissent être proposé dès juillet des coupons de participation de construction d'une nouvelle organisation. Que ce processus soit animé par un comité de liaison paritaire qui soit animé par toutes les organisations partie prenante et qui ne soit pas exclusif dans le sens où une organisation peut décider de le rejoindre à tout moment. Que les coupons de participations soir gérés en commun tant dans leur retrait que dans leur remontée nationale.

Que ce congrès soit préparé avec les étudiant par des congrès locaux, qui élaboreront avec les étudiants adhérants au processus les statut, l'orientation de cette nouvelle organisation.

Que l'UNEF soit à l'initiative de rencontre unitaire publique sur les facs, que nous ayons confiance dans ce que nous portons, dans notre démarche syndical. En clair, que nous ne soyons pas spectateur d'un tel processus mais bel et bien acteur. Pour que cette nouvelle organisation soit à l'image de la diversité (sociale, de filière, géographique mais aussi d'opinion) des étudiants. Pour que cette nouvelle organisation soit utile au plus grand nombre.

Enfin la convocation d'un congrès de l'UNEF pour les 28 et 29 octobre, pour analyser l'évolution d'un tel processus, pour que tous les adhérents de l'UNEF donnent leur avis sur les choix de ce collectif national.

Complément

Au vu du Collectif national, une délégation de l'UNEF a rencontré une délégation de l'Unef-id, le dimanche 4 juin. La liste déposée lundi comprend : 11 élus associatifs et 11 élus syndicaux dont 3 pour l'UNEF répartis ainsi : 1bis, 3 et 8 sur la liste.

Une réunion avec les candidats de la liste s'est tenu mardi 6 juin après midi pour coélaborer la plate forme électorale, ci jointe dans le courier.

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