[discussions] Dans nos facs ! (Re : OU EST L'UNEF?)
Posté par Emmanuel Lyasse le 5/10.
Enfin, une série de questions constructives, susceptibles de faire avancer
le débat. J'essaie d'y répondre, en espérant des réactions sur ce forum.
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>De : "charlie kave"
>À : "unef"
>Objet : OU EST L'UNEF?
>Date : Jeu 5 oct 2000 15:47
>
> Je persiste à croire que les attaques dont sont victimes l'université et
> bien d'autres secteurs de la société méritent un rassemblement
> syndicale d'ampleur. Seulement j'aimerai savoir en quoi les défenseurs
> d'une Unef vivante trouvent t ils leur interet? Est ce qu'ils sont
> porteurs d'un projet de refondation de celle ci?
Oui.
Ce projet ne date pas d'hier. Nous l'avons (tu en étais) porté au congrès de
Pantin, dans des conditions où il ne pouvait aboutir. Les camarades
lyonnais, avec qui nous n'avions pas pu dialoguer alors, ont rompu
spectaculairement avec la direction nationale d'alors à l'automne 98, pour
appeler à un deuxième renouveau de l'UNEF dans lequel nous pouvions
largement nous reconnaître. Enfin, le texte commun Paris IV Paris I Evry au
CN de mai (toujours lisible sur le site http://unef.org) tirait les
conséquence du désastre du CROUS pour appeler au renouveau.
Ce que nous avons construit depuis qu'en juin le club Pailleron a
officialisé une trahison dont nous ne doutions plus depuis Pantin s'inscrit
dans la lignée de ce que nous avions fait avant. Les AGE qui s'y sont
ralliées, ou qui ont établi des contacts avec nous, ne pouvaient l'ignorer
et l'ont assumé. La première base de la constitution de la liste pour le
CNESER a été les conditions posées par le SEUl à sa participation à une
liste UNEF: elles n'ont pas suscité d'objection.
Certes, le ressort de cette réunion a été le refus de la liquidation de
l'UNEF dans l'U-ID. mais il n'est pas difficile d'y lire en creux un projet
syndical.
Il est clair aujourd'hui qu'il n'est pas question de maintenir l'UNEF telle
qu'elle était au 1er juin (qui en voudrait ?) et qu'il n'y aurait pas de
sens à prétendre refaire l'UNEF telle qu'elle était cinq ans, dix ans,
vingt-cinq ans auparavant.
C'est une nouvelle UNEF, une troisième UNEF, qu'il s'agit de construire.
> De nouveaux statuts
> sont ils en préparation?
Oui, même si ce n'est pas pour nous la priorité. Je crois que la rédaction
des statuts est le dernier point à envisager (Une divergence avec les
camarades de Caen). Mais nous avons tous des idées sur ce qu'ils devraient
être, et en discutons.
Un point fondamental doit être le caractère fédératif, consubstanciel à la
notion même de syndicat. Il est présent dans les statuts de l'UNEF, moins
dans le règlement intérieur, et ne l'était pas du tout dans la
représentation que s'en faisaient ceux qui étaient censés les appliquer.
C'est d'ailleurs le principal défaut du règlement actuel de l'UNEF: il n'est
pas mal du tout, mais absolument rien n'est prévu au cas où le secrétariat
national le violerait, ce qu'il a fait constamment depuis des années
(Exemple type: "Le BN est tenu d'organiser un congrès national tous les
ans")
> Une ligne syndicale est elle mise en avant par
> des textes de références?
Voir plus haut.
Pour le moment, il n'y a pas de texte de référence, mais une convergence
constatée dans les textes et dans la pratique syndicale des différentes AGE.
La réunion nationale à la fin du mois, puis le 80e congrès serviront à
synthétiser cela dans un texte.
> Quels combats sont ils à même de lancer?
Ces combats existent depuis longtemps. Ils sont menés par les AGE au
quotidien. Le SOS-Inscription des AGE parisiennes, contre l'odieux système
RAVEL et la loi Savary, en est un exemple. Aujourd'hui, il s'agit de mener
une campagne d'ampleur contre l'application des réformes
Bayrou-Allègre-Lang, en s'appuyant sur ce qui a déjà été fait localement.
> Quelles nouvelles, quelles analyses en font ils?
Nous réussissons à obtenir des choses localement (exemple: l'absence de
semestrialisation des enseignements et le maintien de la capitalisation des
acquis à Paris IV).
Nous réussissons à gagner la sympathie de la majorité des étudiants quand
nous dénonçons les réformes en cours.
Nous n'avons pas réussi à susciter un mouvement d'ampleur suffisante pour
qu'on revienne sur les réformes, et d'abord sur leur base, la
semestrialisation.
Je crois que pour que des étudiants en situation de précarité croissante
acceptent de bouger vraiment, avec tous les risques que cela implique pour
eux, il faut non seulement qu'ils soient conscients de la nocivité de la
réforme (ils le sont largement) mais aussi qu'ils soient convaincus qu'on
peut obtenir quelque chose. C'est à nous de les en convaincre. Pour cela, il
faut que nous nous en convainquions nous-mêmes.
> La volonté de faire
> vivre l'Unef a tout prix
Pas "à tout prix", non.
Dans la mesure où elle peut être un instrument à la disposiiton pour se
défendre.
>est elle la résultante d'un certain
> sentimentalisme? D'une stratégie d'ensemble
Les deux également, mais c'est le deuxième point qui compte. je répondrai
plus longuement sur cette question du nom dans un autre message, auquel je
renvoie.
> ou d'une volonté délibéré de
> prendre le pouvoir?
Certes non. Ça n'a aucun sens. Personnellement, en matière de syndicalisme
étudiant, je n'aspire qu'à une seule chose: LA RETRAITE.
Dans la période actuelle, je crois qu'il y a beaucoup plus de coups à
prendre que de pouvoir à ramasser. C'est pour que ça change que nous devons
continuer.
> Est ce la fin des guerres de chapelles?
Hélas non, manifestement. Les derniers événements en ont éteint certaines,
mais rallumé d'autres. Mais notre but doit être des les dépasser toutes. Ce
n'est pas de nous que viendront d'éventuels obstacles.
> Est ce pour
> rester dans l'histoire?
Ça, c'est l'histoire qui en décidera. Ce ne peut être un but en soi: ce
serait le moyen le plus sûr de lui tourner le dos.
>Est ce que cette volonté de la faire vivre ne
> va pas occulter les forces des militants en les détournants des luttes
> estudiantines?
Il n'en est pas question.
Si nous rénovons l'UNEF contre les réunifiants, ce sera d'abord par notre
travail syndical au quotidien, sur nos facs. Sinon, ça n'a aucun intérêt.
Je réponds, en prime, à la question que tu as posée sur le forum du SEUL
quant à l'élection de la direction provisoire. La direction provisoire
devrait être élue par la réunion de la fin de ce mois, qui a vocation
d'assemblée générale extraordinaire. Nous avons retenu pour cela le
principe: une AGE, une voix.
Enfin, évidemment, je répète que nous ne considérons pas l'UNEF rénovée
comme une fin en soi, mais comme une étape vers le rassemblement syndical
alternatif à l'imposture de la "grande UNEF" de l'Ennemi, quez le texte
commun Paris IV Paris I Evry de mai appelait déjà.
EL
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