Répondre à ce message - retour au sommaire de la page  

[discussions] La rentree des anti-Allegre

Posté par Emmanuel Lyasse le 13/9.

Editorial du site du Collectif anit Allègre
http://www.geocities.com/Athens/Thebes/8739/


La rentrée des anti-Allègre

 Nous devons rester mobilisés et vigilants sur les points de la réforme que
nos luttes ont permis d¹ajourner mais qui sont loin d¹être enterrés : les
TPE, les nouveaux programmes, les projets de réforme du capes et du bac.

 Boycott des TPE

 Nous rappelons qu¹à la suite des grèves de l¹an dernier, nous avons fait
reculer le ministère sur les TPE. Alors que la circulaire de rentrée du B.O.
de février 2000 exigeait leur mise en place généralisée dès septembre, ils
ne sont plus maintenus au premier trimestre que dans une classe par
établissement. Il faut donc profiter de ce retour à un caractère
expérimental pour expliquer partout qu¹ils sont inapplicables et pernicieux.

          1.Flou fantaisiste des thèmes imposés.
          2.Flou des finalités : apprendre aux élèves à taper à la machine ?
à se documenter ? à s¹ouvrir à l¹interdisciplinarité ? Tout cela en une
heure par semaine, pour trente élèves par petit groupe (soit quatre minutes
par groupe de deux !).
          3.Mise en pratique impossible, vu la pauvreté de l¹équipement des
établissements et des CDI, les problèmes de circulation des élèves pendant
les heures de cours, etc.
          4.Évaluation injuste et inégalitaire puisqu¹elle favorise les
élèves qui possèdent déjà du matériel informatique à la maison et qui
peuvent être aidés par la famille.
          5.On sait enfin que le même type d¹exercice, évalué au bac en STT,
comme devaient l¹être les TPE, n¹est qu¹une formalité, qui permet à presque
tous les candidats de cette section de réussir leur examen. Ils trouvent
tout fait leur mémoire sur internet ou auprès de leurs  camarades.

 Boycott des manuels

 C¹est l¹année-test pour les éditeurs : nous devons continuer à bouder les
nouveaux manuels. C¹est d¹autant plus justifiable ­ notamment en français ­
que les épreuves du bac n¹ont pas changé. Les élèves de seconde passeront
donc le même examen que leurs aînés. Ils doivent donc être formés aux mêmes
exercices, alors que les nouveaux manuels font l¹impasse sur la préparation
à l¹examen. Il y a fort à parier que les éditeurs, bien qu¹ils soient
toujours friands de programmes nouveaux qui leur permettent de renouveler la
gamme de leurs produits, demandent au ministère de ne pas brusquer les
choses. Bordas, par exemple, a trouvé plus prudent de retarder la sortie
d¹un nouveau livre en français, par peur d¹un fiasco.
 Les éditeurs ont été très sensibles aux lettres des professeurs annonçant
le boycott. Il faut continuer à leur écrire pour dénoncer l¹indigence des
nouveaux manuels qu¹ils nous ont envoyés car les réactions des professeurs
sont toujours, paraît-il, considérées avec beaucoup d¹attention.

 Réforme du capes

 C¹est sans doute sur ce point que se joue l¹avenir de l¹enseignement
secondaire public : grâce aux actions de l¹an dernier, le ministère a
renoncé à un projet de réforme du concours qui faisait porter la sélection
non sur le niveau de connaissance disciplinaire mais sur les aptitudes
psychopédagogiques des étudiants. C¹était signer la mort d¹un enseignement
ambitieux au lycée, mais aussi la fin du caractère universitaire de notre
formation car c¹est principalement à l¹université ­ et non dans les IUFM ­
qu¹un futur professeur acquiert des compétences dans la
 discipline qu¹il devra enseigner. C¹était surtout donner aux IUFM la main
mise sur les concours, puisque l¹essentiel des connaissances requises ne
serait plus enseigné à l¹université mais chez les prétendus pédagogues.
C¹était enfin rapprocher le lycée de l¹école primaire en creusant le fossé
avec l¹université. Les IUFM, n¹ayant pu l¹obtenir en avril dernier,
reviennent à la charge, avec un nouveau projet de réforme qui doit être
arrêté en novembre. Il s¹agirait maintenant d¹interdire aux candidats libres
­ ce qui ne sont pas présentés par les IUFM ­ de passer le concours. Ainsi,
les candidats formés solidement à leur discipline par l¹université ­ qui
sont proportionnellement plus nombreux à réussir le capes que ceux qui sont
formés par les IUFM ­ seraient obligés de déserter les facultés, la
discipline pour laquelle ils ont choisi ce métier, pour le catéchisme des
scientologues de l¹éducation.

 Nous devons faire échec à cette " révolution culturelle " qui, en quelques
années, amènerait dans l¹enseignement secondaire de jeunes collègues
incompétents au niveau disciplinaire, beaucoup plus dociles aux facéties
pédagogistes, et plus soucieux de l¹animation de leur classe que de son
 niveau intellectuel.

 Faute d¹avoir pu nous convaincre, ou nous endormir, ou nous lasser, on veut
maintenant nous noyer sous le flot d¹une nouvelle génération entièrement
formatée par les IUFM, sans contrepoids universitaire. C¹est là le vrai
danger. Plus qu¹avec les parents et les élèves, pour qui ces problèmes de
concours sont bien abscons, c¹est avec les étudiants et les collègues des
universités qu¹il faut que nous menions cette lutte.

 Réforme du bac

 Les grèves de l¹an dernier nous ont, dans ce domaine aussi, apporté une
demi-victoire. Ajournée jusqu¹aux élections présidentielles, il dépend de
notre mobilisation et de notre vigilance qu¹elle n¹aboutisse pas à
transformer cet examen général d¹entrée à l¹université, en rituel
d¹intégration sociale comparable au brevet des collèges ou à la première
communion.

 Il faut donc refuser tout contrôle continu, qui retirerait son caractère
national, anonyme et égalitaire à l¹examen.

 Il faut aussi s¹opposer à l¹accroissement du nombre d¹épreuves anticipées
en fin de première qui réduirait d¹un an l¹apprentissage dans les matières
concernées. Outre l¹allègement inévitable des contenus, on imagine le nombre
de postes ainsi récupérés par la suppression de ces enseignements
 en terminale.


-----------------------------------------

 Restons présents dans le débat et dans la lutte : si nos actions ont eu un
tel écho depuis deux ans, c¹est que les collègues se retrouvaient dans nos
analyses et nos protestations. Dans les réunions pédagogiques, dans les
réunions avec les parents d¹élèves, dans les réunions syndicales, continuons
à affirmer haut et fort nos principes et nos valeurs. Nous avons montré deux
ans de suite quelle puissance et quelle popularité pouvait avoir notre
combat pour des savoirs ambitieux. Les périodes électorales ne sont jamais
celles des réformes brutales : tout nous encourage donc à ne pas baisser la
garde.

---------------------------------------------------------------------
Desinscription: envoyez un message a: discussions-unsubscribe@unef.org

Pour obtenir de l'aide, ecrivez a: discussions-help@unef.org