[discussions] Et si on parlait de syndicalisme =?iso-8859-1?Q?=E9?= tudiant ?
Posté par Benharous Lionel le 15/6.
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Salut à tous !
Je suis Lionel Benharous, ancien membre du B.N. de l'U.N.E.F. (que j'ai
quitté quelques mois après le congrès de Toulouse) et ancien président de
l'U.N.E.F. Paris IV (mais, d'après ce que je lis, elle a beaucoup changé !)
et aujourd'hui simple adhérent de l'U.N.E.F Paris VIII...
Toujours interessé par le devenir de mon organisation syndicale étudiante,
je me suis jeté sur Le Monde, Libération et autres journaux qui annoncaient
sa réunification avec l'U.N.E.F.-I.D. Puis, je suis venu voir ce qui s'en
disait sur ce forum de discussion : c'est atterant ! Il me semble qu'une
question aussi importante que la rénovation du paysage syndical étudiant
nécessite un peu plus que des attaques personnelles ou des références à
Staline... C'est donc en tentant d'éviter ces écueils, sans répondre en
particulier à aucun message ou ne faire aucune attaque personnelle envers
des personnes que pourtant, pour certaines, je connais bien, que je vais
tenter d'expliquer quelles sont les raisons qui, selon moi, justifient
aujourd'hui le débat et les projets d'unification du mouvement étudiant.
La réunification doit, selon moi, se faire pour plusieurs raisons.
La première tient à la nature même de l'U.N.E.F. Qu'est-ce que l'U.N.E.F. ?
Des quelques années que j'y ai passé, je retiens deux choses : la volonté de
construire un syndicat de masse et directement utile aux étudiants. Force
est de constater, malheureusement, que concernant la première nous n'avons
pas réussi. Mais pour la seconde ? Serons-nous plus utile en nous condamnant
à devenir un groupuscule ou devons-nous saisir l'opportunité d'un
rassemblement plus large ? Je suis persuadé que l'U.N.E.F.-I.D. pèse
aujourd'hui (et pas toujours dans le bon sens) sur les décisions importantes
qui se prennent concernant le devenir de l'université. Nous non ! C'est donc
d'abord essentiellement dans un souci d'efficacité qu'il me semble important
d'aller vers l'unification...
La seconde est que l'argument majeur sur lequel reposent les refus de
l'unification ne me convainct pas : l'U.N.E.F. serait sur le point de perdre
son identité ! Mais cette identité est-elle si fragile qu'elle ne puisse
survivre à l'intérieur d'une organisation plus large ? Je suis là encore
persuadé que les orientations et les pratiques syndicales dont l'U.N.E.F est
porteuse sont si fortement ancrées parmi ses militants qu'elles ne
disparaîtront pas avec la réunification.
La troisième est qu'il me semble que l'U.N.E.F. et l'U.N.E.F.-I.D. n'ont pas
de divergences orientationnelles suffisamment fortes pour que l'unité soit
impossible. On me répondra : réforme Bayrou ? projets Attali et Allègre ?
Certes... mais il y a quelques années on nous aurait dit : justice sociale ?
allocation d'étude ? Je ne néglige pas ces nuances importantes entre nos
deux organisations. Toutefois, il me semble que l'énorme majorité des
militants de l'U.N.E.F. et de l'U.N.E.F.-I.D. sont favorables à une
université publique, laïque, plus juste, plus solidaire... C'est une base
solide. De plus, j'ai le souvenir de divergences d'orientation entre
camarades de l'U.N.E.F bien plus fortes que celles qui nous séparent de
l'U.N.E.F. - I.D. Et pourtant cela ne nous a pas empêché de cohabiter dans
le même syndicat. Alors pourquoi pas dans une structure plus large encore ?
Enfin, je me pose une question : l'U.N.E.F. a-t-elle le choix ? Plus d'élu
au C.N.O.U.S., en recul dans de nombreuses universités, en difficulté
financière... le tableau semble sombre. Doit-on attendre que cette
organisation disparaisse ou déperisse ou lui donner la chance de revivre
dans une nouvelle structure, plus large ? Je suis trop attaché à l'U.N.E.F.
pour la voir mourir, soi disant par fidélité à ses convictions. Je le répète
: nous continuerons à les porter ailleurs.
Evidemment, aucune autre solution que l'expression de la volonté
démocratique des adhérents (par un congrès ou autrement) ne saurait
enteriner une décision aussi fondamentale. Toutefois, cette décision doit
être le résultat d'un débat sérieux, où s'échangent des arguments pas des
invectives... Tel est le but de mon intervention !
P.S. :
cela sera la seule note personnelle de ce message mais je voudrais dire
bonjour à Raf. que je ne vois plus beaucoup...