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Re: [discussions] La proie & l'ombre (ou l'inverse)

Posté par Stephane PATUREY le 15/6.

piece jointe : TEXT/HTML
Enfin tu sais comme mois que depuis la décision du CN, le débat n'avance pas : d'un côté, c'est bouh liquidateurs et de l'autre c'est toujours aussi sectaires ces totos.
Moi j'en ai marre de me taper sur le forum des débats de merde, des messages bidons.
Certains sont d'accord pour faire le processus de rassemblement du mouvement étudiant. Comment on s'y prend ? Quel type de structure d'organisation on propose pour que chacun puisse s'y exprimer, que son avis compte, et qu'il puisse être décideur ? Comment on fait pour que cela ne soit pas que de la masturbation intellectuelle ? Quelles expériences peut-on mettre en place pour commencer à travailler ensemble ? Les chaînes d'inscription peuvent-elles être le premier moyen...? Et à l fin on se retrouvera ou non dans une même organisation, on verra ?
C'est ça qui m'intéresse, c'est de ça qu'il faut discuter, à mon avis. 
Alors s'il vous plait arrêtons les procès d'intention.

Et dernière chose que je tiens à rappeler à certains : l'utilisation de message personnel sur un forum de discussions est puni par la loi. Alors prière à certains de s'abstenir. Un procès est toujours en cours...

Stéphane PATUREY
  ----- Message d'origine ----- 
  De : Vincent CHARBONNIER 
  À : Liste de discussion de l'UNEF 
  Envoyé : jeudi 15 juin 2000 00:24
  Objet : [discussions] La proie & l'ombre (ou l'inverse)


    « Et cependant, il n'y a pas lieu d'éviter l'abstraction si elle a une portée pratique. Au risque de décevoir ceux qui veulent l'action tout de suite, et seulement l'action, on ne leur épargnera aucune considération intellectuelle. »
  Henri Lefebvre, Le Manifeste différentialiste 
  Paris : Gallimard, 1970, p. 53



  Je dois dire ici mon effarement devant l'indigence des réponses de certains camarades aux différentes contributions qui alimentent la présente liste de discussion. Ainsi, Stéphane (Paturey) qui me, nous répond -via la liste de discussion-, qu'il faut cesser de "blablater" (ce sont ces termes) et qu'il faut agir. Outre le fait qu'on a connu ces camarades beaucoup plus diserts, ce genre de réponses zappées atteste bien de la crainte que j'exprimais au sujet de la culture démocratique au sein de l'UNEF, particulièrement les camarades qui doivent assurer le malheureux service après-vente d'une unification avec ou sans re, manifestement impréparée, ce qui la rend d'autant plus pitoyable et en déconsidère chaque jour un peu plus l'intérêt etr la crédibilité. N'est pas Darty qui veut - personnellement je préfère celui de la CAMIF. Bref, ce genre de réponse me fait douloureusement penser à ce dessin satirique paru dans un journal américain après l'invasion de la Grenade par les GI's de Reagan en 1983, où l'on voyait un brave djaïe sur un monceau de cadavres leur annoncer fièrement : « On tire d'abord et on discute après » Dois-je alors comprendre que certains camarades du BN sont du même avis : on re/uni-fie d'abord et après on discute ? (C'est une question) 

  Cette fameuse phrase du philosophe Henri Lefebvre, écrite aux alentours de 1970, période assez agitée, verbalement tout du moins, me permet de faire le lien, avec une autre remarque relative à la question de l'hégémonie. J'avais à ce propos, voici quelques semaines, sur cette même liste, diffusé une contribution réclamant en substance une nouvelle stratégie d'hégémonie en milieu étudiant qui, s'inspirant des élaborations du philosophe et révolutionnaire italien Antonio Gramsci, insistait sur la nécessité de re-conquérir le milieu étudiant, non tant par des appareillages, que par la construction d'une hégémonie culturelle sociale et syndicale, débouchant à terme dans la constitution d'un "bloc historique syndical". Concrètement, il suffit de lire le très intéressant article du Monde du mercredi 14 juin, en première page, sur le Medef et les patrons qui est très instructif. Ensuite, il s'agit de s'emparer des questions qui intéressent les étudiants au premier chef, comme les examens, la transmission des savoirs, de ses modes, de ses transformations possibles, etc. ("le pédagogique"). Pour aller à l'essentiel et lancer surtout le débat, il est de la reponsabilité des syndicats enseignants et étudiants, en collaboration, de lancer, le débat sur une évaluation critique de la réforme Bayrou, qu'il ne s'agit plus de dénoncer de façon rituellement incantatoire, comme cela se fait ici ou là. Voila un cas pratique de réunification par le bas, véritablement démocratique en somme. 

  Au passage, on pourra peut-être saisir en quoi la lutte contre la réforme Bayrou n'était pas forcément une lutte syndicalement juste (au double sens de justice et de justesse), dans la mesure où nombre d'étudiants partagaient les attendus. Voila au moins deux débats constructifs et syndicaux qu'il serait bon de mener collectivement, sans exclusive, ni anathèmes, bref sans codex, avec les militants et sympathisants de l'Unef-Id par exemple, qui ne sont pas moins étudiants que ceux de l'UNEF. Si, si, c'est vrai, ils sont humains !!!!!!! 

  Une dernière remarque pour la route. Il est très frappant de constater que nombre de participants à ce forum, soient pour beaucoup et je m'y inclus, des anciens militants, qui n'arrivent pas à couper le cordon avec l'UNEF (cf. les derniers messages de Paturey, Balsan-Duverneuil. On pourrait y voir un signe de la confiscation des débats par une petite minorité, mais personnellement, j'y vois surtout l'indice d'une réalité trop souvent ignorée. Au fond, ceux qui écrivent sont ceux qui possèdent un certain bagage militant et une expérience syndicale. Or, la question se pose de la transmission de ces savoirs, de ces expériences, de ces savoirs-faire. La solution ne consiste assurément pas à faire du scoutisme syndical, où, autour d'un feu amical et fraternel, les anciens racontent ce qu'ils virent et ce qu'ils firent (y compris les plus inavouables). L'une des options possibles pourrait être précisément de travailler, ensemble, camardes d'années, de filières, d'origines socio-culturelles différentes, sur des questions qui concernent le quotidien des étudiants, le leur comme le nôtre d'ailleurs (la pédagogie, l'aide sociale, etc.). 

  Allez camarades, courons, le jeune monde vieillit vite autour de nous!!!!!!!!!!!! 

  Vincent Charbonnier (Nantes)