Re: [discussions] Vous avez dit division ?
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De : Emmanuel Lyasse
À : discussions@unef.org
Envoyé : samedi 10 juin 2000 09:48
Objet : [discussions] Vous avez dit division ?
J'entends monter les lamentations venant de la rue Pailleron
"L'UNEF est divisée, que c'est mal que c'est triste".
Quelle farce !
Jamais, au contraire, depuis des années, l'UNEF n'a été si unie. Un vrai
miracle.
Unie pour refuser sa liquidation dans l'U-ID.
Unie pour réfléchir aux moyens de se reconstruire comme organisation
nationale.
Tout d'un coup, on se met à discuter entre camarades d'AGE entre lesquelles
c'était jusque là la guerre froide. On échange sur nos pratiques syndicales,
pour découvrir à quel point elles sont convergentes. On se rend compte que
la division était jusque là entretenue par une direction nationale qui y
voyait sa seule chance de se maintenir, et de nous mener tous là où nous ne
voulons pas aller.
On découvre aussi que les affreux sectaires mao-trotsko / rouges-bruns
(rayez la mention inutile, ça dépendait du jour et des menteurs officiels)
du SEUL, de l'AGET Arsenal dite ASL... partagent nos conceptions et nos
pratiques, et n'attendaient que de nous voir les affirmer haut et fort pour
participer avec nous au rassemblement syndical.
Et les étudiants, partagent-ils vos conceptions et vos pratiques ? C'est là que se pose le débat. Aujourd'hui combien d'étudiants voire d'adhérents ne partagent pas les pratiques traditionnelles du syndicalisme ? Comment peut-on être utile si déjà les étudiants ne partagent pas nos pratiques ? C'est ces questions qu'on a décidé d'aborder dans le processus de rassemblement du mouvement étudiant, lui-même décidé à PANTIN.
Jean-François Mazert, de Lyon, a bien raison qui suggère ici que nous
laissions la quinzaine de camarades qui tient à aller faire sa tendance dans
l'UID nous quitter, et continuions l'UNEF sans eux.
"Et le débat de fond ?", disent-ils. "Vous ne débattez pas sur le fond, que
c'est mal, que c'est triste".
QUESTION PRÉALABLE: pensez-vous vraiment, chers camarades, que répéter sur
tous les tons et tous les modes "C'est scandaleux, il n'y a pas de débat de
fond", c'est faire avancer le débat de fond ? Si vous répondez "oui", nous
serons obligés de conclure que soit vous êtes très bêtes, soit vous nous
prenez pour des cons.
Sur la question de l'unité, de ses voies, de ses rapports avec la prétendue
réunification, le débat a eu lieu. Souvent. Longtemps. A Pantin. Après
Pantin. Dans les AGE. A ce qui aurait dû être les assises de l'unité, en
Sorbonne, en décembre.. Et puis ces jours néfastes des élections du CROUS,
où même les plus sectaires d'entre nous ont été surpris de découvrir e
qu'était réellement l'U-ID, la machine à mentir aux étudiants, comme l'a
caractérisé un excellent texte de militants de Paris IV, Paris I, Evry et de
l'UNEM (disponible sur ce forum, loin, très loin derrière les messages qui
s'accumulent, et par un lien sur la page d'accueil unef.org).
De nombreux textes ont été publiés sur la notion d'unité syndicale. Le plus
utile aujourd'hui me semble celui de nos trois AGE parisiennes pour
l'avant-denier CN, disponible aux mêmes conditions. Ce CN, en choisissant
pour le CNOUS d'appeler au rassemblement syndical contre l'U-ID et les
corpos avait choisi la bonne voie. L'AGET Arsenal avait su y répondre
favorablement. Le SEUL avait manifesté son intérêt. Le renouveau syndical
semblait en marche.
Encore une fois, à PANTIN nous n'avons pas décidé de faire un rassemblement contre une autre organisation, nous avons décidé d'un processus de rassemblement le plus large possible ( avec SE, ASL, SEUL, UID, FAGE, associations, étudiants lambda...).
C'est à tout cela, à ce débat et à son aboutissement, que la direction issue
du congrès de Pantin a brutalement tourné le dos. Et sans "débat de fond",
en 48 heures.
Régulier, ce dernier CN ? A exclure, ceux qui le contestent ?
Qui a exclu qui ? Ne serait-ce pas vous qui vous êtes exclus des débats du CN en le quittant la salle et en attendant même pas la fin des discussions et des décisions ?
Les amateurs de débat de fond ne savent plus parler que de sanctions et
d'exclusion, pour les motifs les plus grotesques.
Vous voulez faire joujou-statuts ? Chouette ! Quand j'étais petit, c'était
mon jeu préféré. En grandissant, j'ai compris ce qu'il pouvait avoir de
vain, mais crois y avoir gardé un petit talent. Allons-y !
Règlement intérieur de l'UNEF, modifié pour la dernière fois en CN les 12 et
13 mars 1994,
Art. 39 : "Le Bureau National est tenu de convoquer tous les ans un congrès
national"
Fermez le ban ! Depuis le 2 avril, anniversaire de son élection à Pantin, le
BN est anti-statutaire, et donc démissionnaire d'office. Allez nous parler
de la légitimité de l'adoption du rapport liquidateur de Nanterre samedi
dernier, après ça !
Complètement idiot, me direz-vous. C'est aussi mon avis. Mais pas plus que
les arguments des camarades qui expliquent que puisque le CN a voté, cette
décision s'impose. Je voulais juste montrer ici combien il était facile de
retourner le fétichisme statutaire contre ceux qui le pratiquent.
Soyons sérieux. La légitimité de l'UNEF, ce sont les AGE qui travaillent à
construire le syndicat au quotidien, chacune sur sa ou ses facs. Un CN où la
plupart n'étaient pas représentées pour des raisons évidentes, où celles qui
étaient présentes ont tous votée contre celui-ci n'a aucune légitimité pour
tourner le dos aux décisions des précédents, et des congrès. Vos
braillements, vos statuts imaginaires, votre commission de contrôle n'y
feront rien.
En déposant une liste alternative à la liquidation, nous avons, à quelques
uns, la plupart agissant à titre individuel faute de pouvoir, en 48 heures,
réunir leurs AGE, créer les conditions d'un véritable débat. Les AGE devront
maintenant se prononcer sur le vote de leurs élus et sur l'avenir de l'UNEF;
Car cette liste est complète, mon cher Rémi, je suis navré de te l'apprendre
(mais pas autant que je suis navré de te voir te réjouir bruyamment du viol
incroyable par le ministère mercredi soir des règles qu'il a lui-même
fixées. On voit là la vérité de vos grands discours sur la démocratie et la
citoyenneté).
Il est bien connu que la démocratie ne marche que dans un sens, contre les opprimés. La démoratie dans l'UNEF est passée par un vote en CN pour une liste de rassemblement, alors soyez bon joueur, soyez démocrates !
Si elle était néanmoins, contre toute justice, invalidée, nous
plaiderions, et avant cela diffuserions notre bulletin de vote.
Aux décisions qui seront prises par les AGE sur le vote de leurs élus, à la
façon dont elles seront suivies, on verra où est la véritable UNEF. Les
premières prises de position en donnent un indice certain.
C'est pourquoi je me permets de conclure encore une fois, n'en déplaise à la
poignée de camarades qui confondent la possession d'un bail d'ailleurs
précaire rue Pailleron avec une propriété viagère sur l'UNEF:
Nous sommes l'UNEF !
Moi aussi d'ailleurs !
L'UNEF vivra !
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