[discussions] ...pourvu qu'on ait le flacon
Posté par Vincent CHARBONNIER le 11/6.
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Comme j'avais l'intention de développer les quatres points de ma
précédente contribution, le camarade Mély me donne l'occasion de le
faire, d'une autre adresse, plus commode pour moi, mais c'est la même
personne.
1. La libre parole qui sévit actuellement sur la liste de discussion est
à la fois intéressante et inquiétante. Intéressante parce que de plus en
plus de personnes y participent, de manière désordonnée mais y
participent quand même. Inquiétante parce qu'il faut "attendre" une
situation de crise, que personne ne niera pour que la discussion
s'installe. Je repose donc ma question : tout cela constitue t-il la
manifestation exemplaire d'une culture réellement et profondément
démocratique au sein de l'UNEF, où est-ce simplement l'urgence qui
commande (Mon Dieu ils ne savent ce qu'ils disent!)
2. Comment en est-on arrivé à cette situation de crise ? Comment en
est-on arrivé à deux gamelles succesives aux élections du CROUS, 1998 et
2000 ? Cette question je la pose sans pouvoir y répondre, car justement,
c'est là le point aveugle du débat.
3. Le mode actuel. J'ai pris soin, dans mon précédent message, de
signaler que je fus militant à l'UNEF-ID avant de rentrer (plus tard) à
l'UNEF. Jai omis de préciser que je le fus de 1990 à 1993, et que durant
ces quatres années, je me suis farouchement battu au sein de mon
organisation (U-ID) pour la réunification des deux UNEF. Et il me
souvient des discours violemment hostiles de part et d'autre contre
toute perspective de genre, avec autant d'arguties que de mauvaise(s)
foi(s). Les choses ont changé va t-on me répondre, ce qui justifie
qu'une telle perspective est aujourd'hui crédible et porteuse. Certes,
mais on ne m'empechera pas de penser que cette conversion de l'UNEF en
particulier fut aussi soudaine qu'opportuniste, ainsi qu'en témoigne, je
suis désolé de le rappeler à Laurent Méry, la manière dont fut annoncée
en CN une décision aussi lourde de conséquences que celle d'une liste
commune au CNESER et d'une réunification prochaine, et ainsi qu'en
témoigne, de manière encore plus frappante, le moment historique de
cette prise de décision, soit en 1999, avant le congrès de Pantin(s ?),
presqu'un an après la première taule aux élections du CROUS de 1998. Le
mode actuel de cette réunification possède, à n'en pas douter, tous les
caractères distinctifs d'une décision prise d'en haut pour ceux d'en
bas, sans autre concertation qu'un CN presque confidentiel où manquaient
nombre d'AGE. Bref, il s'agit d'une décision BUREAUCRATIQUE &
STALINIENNE, une simple réunion d'appareils, sans concertation à la
base. Car, chers camarades, vous semblez avoir oublié qui vous a fait
roi, vous semblez avoir oublié que vous n'êtes que l'émanation,
temporaire, entre deux congrès, d'une orientation décidée par l'ENSEMBLE
DES MILITANTS DE L'UNION et non je ne sais quel carteron d'étudiants qui
se proclament dirigeants, de qui, de quoi ?. Vous n'avez pas que vos
certitudes à nous opposer, mais pas votre science infuse de la
démocratie. Une vraie réunification syndicale part du haut vers le bas,
puisque, selon la fameuse loi de la gravitation universelle de Newton
que je vous conseille de potasser, nous dit bien que, aussi haut que
vous soyez ou puissez être assis, vous ne l'êtes (nous ne le sommes) que
sur votre (notre) cul. Ce sont les équipes militantes présentes dans les
universités qui feront l'UNEF de demain, mais pas des nouveaux croisés
fraichement convertis à la pluralité... De surcroît, pourquoi, après
trente ans de division se presser d'entreprendre la réunification, ici
et maintenant, soit, d'ici au congrès de réunification prévu mi-décembre
2000, et en ne comptant que le temps réellement disponible pour discuter
au fond, à peine trois mois (Octobre, novembre, décembre). Car une
discussion au fond, exige de ne pas s'en tenir à une discussion
eugénique entre militants mais aussi d'associer tous les étudiants, pour
lesquels la réunification est voulue comme un outil pour les défendre.
Or, si je ne m'abuse, nous sommes au mois de juin, l'année universitaire
est finie et la plupart des étudiants sont partout ailleurs sauf à la
fac. Juillet, août et septembre sont connus pour être les moments forts
de l'année universitaire, reste donc octobre, novembre, décembre.
Question : D'où vient cette urgence qui bafoue le peu de démocratie qui
reste, et qui caractérise le mode actuel cher au camarade Méry ?
Pourquoi vouloir se perdre tout de suite dans les bras après trente
d'abstinence coupable ? Tout ceci me reconduit finalement à ma première
remarque : la démocratie syndicale ne se théorise pas tant qu'elle se
pratique réellement. Et je ne suis pas sur que le "chemin de Damas"
emprunté par quelques camarades soit celui de la démocratie.
Vincent Charbonnier (Nantes)