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[discussions]

Posté par BALSAN DUVERNEUIL le 11/6.

Le pingouin te salue.
Il te rappelle cependant qu'il ne s'est pas assis sur sa banquise à attendre
de voir couler le Titanic. Il a annoncé l'Iceberg et proposé aux passagers
de participer àla construction au moins d'un radeau qui permettrait de
regagner la terre ferme afin d'y construire un nouveau navire.
A l'époque, le pingouin a même commencé à construire, avec d'autres
pingouins qui avaient quitté le Titanic après avoir vu l'iceberg (AGET-ASL,
SE...), une petite chaloupe qui s'appelait "Ensemble contre les réformes
Allègre". Avec ça on avait même réussi à obliger les morses de Sud a nous
préter des planches et quelques flotteurs et les passagers du Titanic à nous
donner des rames.
Pendant qu'on tapait avec nos petit marteaux et qu'on attachait nos petits
flotteurs, les passagers du Titanic continuait à nous dire : "vous êtes tout
seul sur votre banquise, si vous voulez survivre rejoignez-nous". Et nous,
les pauvres cons de pingouins tout seuls on disait : "vous allez couler,
alors mettez les chaloupes à la mer et essayons, ensemble de construire un
nouveau navire".
La réponse était toujours la même : "vous êtes minables, c'est nous qui
avons raison, nous on a un gros bateau et vous, vous êtes des pingouins".

On a jamais dit, comme Sud, "c'est notre banquise qui est la plus belle" ni
"on vous prête notre banquise mais nous restons les chefs". On a toujours
essayé de faire quelque chose ensemble.
Et que tu le veuille ou non, l'analyse des pingouins tout seul sur leur
banquise était juste. Lorsque nous avons lancé l'appel de Toulouse en 1999,
pour construire un nouveau bateau, avec les futurs naufragés du Titanic et
les pingouins des banquises, les passagers nous ont regardé comme ils l'ont
toujours fait : avec condescendance.

Aujourd'hui, les passagers du Titanic sont accrochés à leurs rares bouées de
sauvetages et aux débris du navire.
Les pingouins sont effectivement sur une banquise qui est en train de
fondre.
Seulement, les pingouins, prévoyant, on gardé le radeau qu'ils avaient
commencé à bâtir. Ils se réunissent entre eux mi-juin pour le lancer à
l'eau.
Seulement, ils continuent à proposer aux passagers du Titanic de les
rejoindre, de récupérer le bois qui flotte pour faire un radeau plus grand.

Au fait, non, je ne suis pas seul sur la banquise. On est pas nombreux c'est
vrai, mais si je ne m'abuse Toulouse, Limoges, Pau, Montpellier, Nîmes,
Béziers, c'est pas beaucoup moins que ce qu'était l'UNEF en 1920.

Alors camarade passager, on continue à se cracher à la gueule les uns des
autres, ou bien on le construit ensemble, ce radeau


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>De : Matthieu Lavois 
>À : FREDERIC.BALSAN@wanadoo.fr
>Objet : l'allégorie du pingouin et du Titanic
>Date : Dim 11 juin 2000 14:22
>

> La réponse à Nathan ou l'allégorie du pingouin et du
> Titanic
>
> Cher Nathan,
> Maître Canevet, notre gourou chasseur de soucoupes volantes
> intersidérales, m'a gentiment montré le mail que tu lui as
> envoyé. Tu as beaucoup d'humour, cher Nathan, et un sens de
> la formule qui justifierai un sous-titre porteur: «Nathan,
> des jeux intelligents». Bref, je fais parti des quelques
> malheureux qui pourissent, accrochés au bateau qui coule,
> pas très loin de ceux qui meurent de faim, médusés sur leur
> radeaux. Bon, notre situation n'est pas très enviable,
> c'est vrai. Mais c'est vrai aussi qu'en montant sur le
> pont, on s'attendait pas franchement à une croisière pour
> les Seychelles. Tout de même, il y a un petit avantage à
> notre place: c'est, si l'on y prête attention, l'exotisme
> du décor.
> Oui, nous coulons, ce qui est assez ennuyeux, même si
> l'orchestre joue encore l'Internationale par habitude. Oui,
> nous coulons dans la banquise, le trou du cul du monde.
> Aussi, dans ce désert inhospitalier, ce paysage
> désèpérement vide, quelle n'est pas notre satisfaction
> d'apercevoir dans un petit coin un sympathique pinguouin
> (c'est ça, l'exotisme). Un pingouin donc, un petit pingouin
> qui nous regarde avec son oeil vide de pingouin. Il est
> tout seul, sur la banquise, et il se dit que décidément, ça
> valait le coup d'être là depuis si longtemps pour voir ça:
> le nauffrage du Titanic-Unef.
> Ca fait un baille qu'il attend, le pingouin. Il est parti
> de bonne heure de chez lui, pensant qu'il serait nombreux
> chez ses congénères à vouloir jouir du spectacle. Mais en
> fait, non, il a pu prendre la meilleure place: il est tout
> seul. Et le bateau est passé, lentement, et a commencé à
> s'enfoncer. Et plus le temps passe, plus le pingouin est
> content d'être là. Vraiment il s'amuse, presqu'au point
> d'oublier qu'il est tout seul sur sa banquise. C'est vrai
> que cela fait longtemps qu'il ne passe plus grand chose sur
> la banquise; alors un naufrage, tu imagines. Ca, ça va
> faire les gros titre de la balénière, principal journal des
> pingouins, ou plutôt du dernier pingouin (et oui: ce
> pingouin là est en voie de disparition). Je vois d'ici les
> articles sur ce capitaine fou qui barbotte avec sa
> boué-canard en hurlant: «elle est bonne!». Et ses matelots,
> dont pas un n'ose lui dire qu'il n'a plus toute sa tête. Et
> les passagers qui se massent sur le pont. Les uns prient
> Saint Vladimir Ilitch, les autres continuent à se demander
> ce que ce malheureux iceberg faisait là, à sa place, tant
> ce qui est normal peut paraitre à certains surprenant. Et
> nous coulons. C'est tout juste si au loin les cris des
> mourant sur leur radeau nous parviennent encore.
> Le pingouin trouve sa amusant. Parfois il est pris d'un
> rire étrange et inquiétant. Il se dit que cela valait le
> coup d'être le dernier pingouin pour voir cela. Mais voilà
> que les passagers voient le pingouin. Alors ils lui font
> signe: «Ohé pingouin! Appelle nous une ambulance! Est-ce
> qu'au moins, tu as de l'aspirine? Non?». Le pingouin ne
> répond rien, le pingouin ne comprend rien: il fait coucou
> avec son aile, ravi qu'on l'ai remarqué. Et les passagers
> commencent à s'agacer: qu'est-ce que c'est que ce pingouin
> à la con qui ne comprend rien à rien? Et puis, tout à coup,
> un passager écarquille les yeux, puis glisse un mot à
> l'oreille de son voisin. Celui-ci sourit, et transmet à son
> voisin, qui fait de même tant et si bien qu'à la fin le
> bateau tout entier est pris d'une franche hilarité.
> «Tiens? dit le Pingouin. Est-ce qu'on se moquerait de moi?»
> Il regarde autour de lui. Catastrophe! Sa chère banquise
> fond comme neige au soleil. Et les passagers: «alors,
> pingouin, irais-tu à l'eau avant nous?». Ca, pas question!
> Et le pingouin s'installe, déterminé à jouir jusqu'au bout
> du spectacle, sûr que le bateau coulera avant la fonte de
> sa banquise. Et les passagers regardent le pingouin,
> déterminé à ne pas couler avant lui. Et il y a fort à
> parier que passagers et pingouin se regardent encore, si
> comme je le pense, tu es encore au SEUL et moi à l'UNEF.
> La solution est très claire, cher Nathan. Le SEUL ne vaut
> pas grand chose, et il n'est même pas propriétaire de la
> banquise où nous voulons accoster. Et nous ne vaudrons rien
> (nous qui ne valons déjà pas grand chose non plus) si aucun
> de nous ne gagne sain et sauf cette banquise. Cependant, je
> pense que l'avenir est dans notre capacité à gagner la
> banquise. Et celle-ci se rétressissant, il va bien falloir
> que nous nous sérions un peu, en éspérant l'inversion des
> tendances climatiques. Et qui sait si, à la faveur de cette
> situation cocasse, les passagers pourris et les pingouins
> isolés ne s'entendront pas à merveille, au point de vouloir
> demeurer ensemble après cette grande trouille. C'est mon
> souhait, cher Nathan. Pardonne moi si je ne te laisse pas
> beaucoup de temps pour juger de notre sincérité, mais comme
> tu le vois le bateau coule... On voudrait ne rien faire
> sans toi; et puis toi d'ailleurs, que ferais-tu sans nous?
> Une marée noire est si vite arrivée, qui emporte à jamais
> les espoirs de ciel bleu de tous les Fous de Balsan...
> Si tu croyais un peu en nous, ça nous aiderait, je
> t'assure. En attendant, je t'adresse, accompagnant ma
> petite histoire (que tu prendrais je l'espère comme la
> petite touche d'humour caustique destiné à nous faire
> supporter la situation) mes salutations fraternelles et
> syndicales.
> Matthieu, le 5 juin 2000
>
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