[discussions] =?iso-8859-1?Q?A_nouveau_sur_l'intervention_imp=E9rialiste?=

   A ce jour, les réactions qui ont suivi mon intervention sur ce forum
gardent le silence sur la question qui, à mes yeux, est centrale: celle de
la guerre criminelle menée aujourd'hui en Afghanistan par les troupes
américaines et anglaises, bientôt rejointes par les troupes françaises;
celle du massacre des peuples d'Afghanistan et du saccage méthodique de ses
infrastructures - des installations électriques jusqu'aux installations
sanitaires.

    Pour Emmanuel Planchette, "les syndicats étudiants ont pour but de
défendre les étudiants": compte tenu de son silence absolu sur le problème
que j'ai voulu soulever, cela équivaut pratiquement à balayer de la main
toute vélléité de combat contre l'intervention impérialiste, toute
responsabilité des organisations syndicales étudiantes dans ce combat.
Philippe Lieutaud, quant à lui, affirme que: "alors que tant de dossiers
devraient nous attirer (ECTS, réforme du FAVE, de l'aide sociale, appétit
hégémonique de l'UNEF sur la sphère universitaire dans sa globalité, etc)"
les étudiants risquent de s'"épuiser en pure perte" à mener un tel combat.
Sans doute, d'avoir le nez trop souvent collé aux rapports de leurs conseils
d'UFR, messieurs Planchette et Lieutaud n'ont-ils pas remarqué le lien
étroit qui existait entre l'opération de brigandage lancée par Bush et la
vague policière répressive et raciste qui s'abat sur le monde entier - avec
en premier chef l'amplification du massacre en Palestine perpétré par
l'ex-terroriste et criminel de guerre Sharon, mais aussi l'octroi d'un sauf
conduit à tous les Bonaparte au petit pied du monde (tels Poutine,
Bouteflika ou Ben Ali), ou encore les plans policiers mis en place partout
en Europe et aux USA?

    Philippe Lieutaud assimile la lutte anti-impérialiste à de
l'"anti-américanisme" primaire. Sans doute n'a-t-il pas relevé que les
"patriotiques" patrons américains n'ont pas attendu bien longtemps avant de
tirer profit de la situation actuelle, en licenciant cyniquement des
centaines de milliers de leurs "compatriotes" salariés (574000, selon une
estimation de l'AFL-CIO), dont un certain nombre pourrait se retrouver à la
rue. Et comment apprécie-t-il le fait que des milliers de travailleurs et de
jeunes américains aient cherché à engager le combat contre la politique
guerrière de leur propre impérialisme? Faut-il également qualifier ce combat
d'anti-américanisme primaire?

    Et que dire de l'aubaine qu'a signifié, pour le patronat français,
l'onde de choc des attentats du 11 septembre, puisqu'elle leur a permis à
eux aussi de licencier par charettes entières? Que dire des brimades
multiples, policières, que subissent en France la population immigrée, la
population française issue de l'immigration, ou plus encore les
sans-papiers? Faut-il céder à l'esprit de "patriotisme économique" et
courber l'échine? Ou affirmer les choses comme elles sont: c'est-à-dire que
la défense des peuples d'Afghanistan et le combat du mouvement ouvrier en
France, tout comme celui du mouvement étudiant, sont une seule et même
chose? Que "notre" impérialisme, à la traîne de l'impérialisme américain,
est notre ennemi, de même qu'il est aujourd'hui celui des peuples d'Asie
Centrale et du Moyen-Orient?

    J'estime que l'intervention impérialiste en Afghanistan est l'élément le
plus important de la situation actuelle: quand bien même l'offensive menée
contre l'enseignement supérieur public me semble inquiétante (je suis
étudiant, au même titre que Philippe Lieutaud), elle me parait, à cet égard,
secondaire. Ou pour mieux dire: c'est dans le combat contre l'intervention
impérialiste en Afghanistan que se concentre le combat de la jeunesse
étudiante pour son avenir. C'est aussi là que se nouent les enjeux majeurs
pour tout le mouvement syndical étudiant et le mouvement ouvrier.

    Je souhaite donc que la discussion se recentre sur cette question: je
souhaite également que l'appel que je vous ai communiqué, son contenu,
quelle que soit l'appartenance ou la non-appartenance des intervenants à ce
forum, fasse l'objet d'une discussion argumentée et méthodique. Quant à moi,
je me tiens prêt à débattre des positions et à m'informer des initiatives
prises par les AGE d'Evry, Nice et Paris - à commencer par l'appel du 12
octobre - comme je le fais avec les militants de l'AGEL à Lille.




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