[discussions] =?ISO-8859-1?B?6WxlY3Rpb25zIOk=?=tudiantes au CNESER
Posté par BALSAN DUVERNEUIL le 14/5.
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De : Nelly
Objet : élections étudiantes au CNESER
Date : Dim 14 mai 2000 16:37
Fédération SUD-Etudiant
Solidaires
Unitaires
Démocratiques
23, rue de la Mare
75020 Paris
Répondeur 01 44 62 13 21
Télécopie 01 44 62 12 34
mail
Objet : campagne des élections au Conseil National de l’Enseignement
Supérieur et de la Recherche (CNESER)
CherEs camarades,
En vue des élections au CNESER (du 26 juin au 5 juillet 2000), nous
comptons présenter une liste regroupant celles et ceux qui se sont
mobiliséEs contre les attaques libérales et pour la défense d’un service
public d’enseignement supérieur de qualité. Le CNESER est
obligatoirement consulté sur tous les problèmes touchant à
l’organisation générale de l’enseignement supérieur. Toute réforme doit
lui être soumise, pour avis. Il n’est donc pas décisionnel, mais est
sensé permettre au ministre de demander l’avis de la communauté
universitaire. Son rôle est relativement restreint, mais le
développement de la contractualisation lui a donné un rôle dans la
définition des grands axes de la politique universitaire. Alors que les
attaques contre le service public sont de plus en plus virulentes, la
représentation étudiante a toujours entériné (en votant " pour " ou en
s’abstenant) tous les projets gouvernementaux. C’est pourquoi même si
nous ne nous faisons aucune illusion sur cette instance et sur son
poids, nous voulons y porter un contre-pouvoir étudiant. En association
avec les forces syndicales enseignantes et IATOS (notamment Sud
éducation) qui partagent notre projet, nous porterons dans ce conseil
une voix alternative.
Ensemble nous nous sommes retrouvés depuis le mouvement de
novembre-décembre 1995 pour dénoncer la privatisation progressive de
l’université, ouvrant les portes de l’enseignement supérieur aux
entreprises et aux fonds privés, l’autonomisation des universités, les
économies d’enseignantEs et de personnels, et la précarisation du statut
de l’étudiantE.
Ainsi, la réforme Bayrou (1997) censée lutter contre l’échec en DEUG a
mis en place une semestrialisation scindant l’année universitaire en
deux parties indépendantes. Loin d’avoir réussi ce pari, elle a permis
d’éclater la cohérence pédagogique annuelle et a ouvert la voie à une
politique de professionnalisation accrue par le biais de l’introduction
de stages de longue durée. De plus, la réorganisation en unités
d’enseignements appauvrit les contenus des enseignements empêchant toute
réelle ouverture interdisciplinaire et vers la recherche et faisant
ainsi du DEUG un " Bac-bis ". De plus cette nouvelle organisation du
DEUG laisse ouverte la voie de la semestrialisation de l'aide sociale.
Le projet Attali (1998) incitant individuellement enseignants et
chercheurs, à travers la loi sur l’innovation, à se lancer dans la
création d’entreprises " innovantes "(sic), engageant via le Plan
Université du Troisième Millénaire (U3M) les universités à tisser et à
renforcer les liens avec le milieu économique local, organisant par
l’intermédiaire de l’agence Edufrance la vente du " savoir-faire
éducatif français " à l’étranger — qui préfigure la marchandisation du
savoir éducatif —, a travaillé de multiples façons à inscrire dans les
têtes et dans les faits l’emprise croissante du marché sur l’éducation.
Comme l’ont écrit fort justement Pierre Bourdieu et Christophe Charle
dans Le Monde du 8 avril 2000, " dans l’université, à moyen constant, la
création de filières " professionnelles " — dont le dernier avatar sont
les licences professionnelles — ne peut se faire qu’au détriment des
filières existantes, qualifiées de classiques et déclarées inadaptées.
Cette fausse professionnalisation est, en réalité, le cheval de Troie de
la privatisation de l’enseignement supérieur. Elle favorise ou autorise
les interventions croissantes du " monde économique ". Elle justifie
l'allégement des savoirs disciplinaires au profit de l’acquisition de
compétences floues dont on ne sait si elles pourront être mise en œuvre
dans un cadre professionnel. Enfin elle remet en cause la notion de
diplôme nationale et la certification par l'État de titres
universitaires ".
La nouvelle réforme du CAPES ajournée à 2001, est significative de la
volonté de remodeler l’éducation nationale dans son entier. En réduisant
comme une peau de chagrin le temps de préparation aux épreuves écrites
d’admissibilité, c’est en fait l’ensemble des connaissances
disciplinaires qui seront ainsi amoindries. Enfin, alors même que la
volonté affichée était de lutter contre l’échec massif des étudiantEs à
ce concours, on assiste, en fait, à un renforcement de la conception
élitiste par la présélection, et la réorientation " obligatoire ".
Ainsi, refusant une vision systématiquement " allégée " de
l’enseignement supérieur, nous voulons porter un projet alternatif de
refonte du service public en renouant avec les valeurs fondamentales
d’égalité et de solidarité. Égalité dans l’accès à un savoir de qualité,
solidarité entre touTEs les acteurs/-trices de la communauté
universitaire. Aujourd’hui, le défi à relever doit être celui d’un
enseignement dispensé par un véritable service public d’éducation ouvert
à toutes et à tous, permettant à chacune et chacun de maîtriser son
destin social et professionnel.
Enfin, être présentE au CNESER peut nous permettre de faire avancer un
certain nombre de revendications visant à améliorer les conditions de
vie et d'étude des étudiantEs. Comme l'égalité réelle entre étudiantE
françaisE et étudiantE étrangèrE (carte d'étudiantE = carte de séjour),
la lutte contre la précarité (réduction et mensualisation des frais
d'inscription, …).
Aujourd’hui, la mobilisation étudiante est encore trop faible du fait de
sa dispersion mais malgré des sensibilités différentes, ensemble, nous
avons su résister aux attaques libérales, ensemble nous pouvons le faire
savoir jusque dans l’instance interlocutrice du ministère, ensemble
faisons enfin vivre un contre-pouvoir syndical qui, informé, sera mieux
armé pour contrer les projets gouvernementaux contraires aux intérêts
des étudiantEs. C’est sur cette base unitaire que nous vous invitons à
participer ensemble à une liste pour les élections du CNESER.
En espérant que cette proposition retiendra toute votre attention,
veuillez recevoir nos salutations syndicales.
Nadia BENHELAL, Jean-Luc DELAUNAY et Cédric de BELLAING
porte-paroles la fédération SUD-Etudiant.
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