[discussions] le personnel du rectorat de Paris agresse l'UNEF en Sorbonne
Posté par UNEF Paris IV (AGEPS) le 10/5.
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Ci-dessous, lettre adressée au Président de l'Université à ce sujet.
Nous vivons sous un gouvernement de progrès et de démocratie...
EL
Emmanuel Lyasse,
élu étudiant au Conseil Scientifique,
agrégé de l'Université, enseignant à Paris IV en 1995/96
En Sorbonne, le 10 mai 2000,
Monsieur le Président,
Je vous écris encore sur le coup de l'émotion pour vous rapporter des faits
qui me paraissent extrêmement graves et sur lesquels j'espère pouvoir
compter sur votre compréhension et votre soutien.
Ayant affiché hier sur les panneaux réservés aux organisations étudiantes,
j'ai constaté aujourd'hui vers quinze heures que ces affiches avaient été
sauvagement lacérées (ce qui m'a surpris, mais me surprend moins vue la
suite). J'ai immédiatement entrepris de les remplacer.
Comme je revenais avec mon seau à la main, un vigile, qui m'a dit plus tard
se nommer Monsieur Caillé (orthographe non sûre), m'a abordé, a prétendu
qu'il était interdit de coller à la colle dans la Sorbonne, et m'a demandé
de lui remettre mon seau. j'ai évidemment refusé. Il m'a alors ordonné
d'attendre sur place son responsable. J'ai refusé, et me suis dirigé vers le
local UNEF, en précisant que le "responsable" pouvait m'y rejoindre. Il m'a
retenu de force, en faisant appel à deux collègues. Comme je protestai, il
m'a dit avoir "tous les droits". Comme j'ai fini par le qualifier de
guignol, ce qui n'était qu'un constat, il s'est mis à me tutoyer et à
m'insulter. L'arrivée providentielle à ce moment d'un témoin, notre camarade
Mustapha El Kouni, qui sortait du local au moment où j'allais y rentrer, n'a
pas suffi à le faire cesser.
Le responsable, qui m'a dit après se nommer Monsieur Hudry et être
"responsable Hygiène et Sécurité" (curieuse conception de l'une et de
l'autre) a maintenu l'aberrante affirmation qu'il était interdit de coller à
la colle. Je lui ai fait remarquer que durant la campagne des élections du
CROUS, il m'avait déjà sorti un certain nombre d'ahurissantes
contre-vérités, mais ne m'avait fait aucune remarque à ce sujet, alors
qu'évidemment nous collions massivement. Il ne m'a donné aucune réponse
satisfaisante, s'est très rapidement mis à hurler, et a fini par m'accuser
de vivre en parasite de l'argent du contribuable. Vers la fin de notre
entretien, devant Monsieur Hudry qui n'a pas réagi, Monsieur Caillé m'a dit
textuellement "Je vous préviens. On se retrouvera sur le terrain", ce que
mon camarade pourra confirmer si besoin est. Comme je demandai des
explications à Monsieur Hudry à ce sujet, il a fini par me signaler que tous
les vigiles étaient assermentés. Je n'ai jamais vu qu'on juge utile de
rappeler cette qualité, sinon quand on a l'intention de mentir.
Je précise enfin qu'hier, alors que je collais, j'ai été abordé par un
vigile qui, beaucoup plus urbainement, s'est inquiété de ce que j'allais
faire, mon travail terminé des affiches que je venais d'arracher, et m'a
laissé poursuivre sitôt que je lui eus confirmé que je n'avais évidemment
pas l'intention de les laisser sur place. Ceci pour vous confirmer, d'une
part que cette interdiction est soit absolument imaginaire, soit très
récente, d'autre part que je ne pense certes pas que tous les vigiles de la
Sorbonne sont de grossiers merles. Je constate que ce sont ceux-là que les
responsables du rectorat soutiennent, et en y mettant la même grossièreté.
Je vous laisse apprécier ces faits. Ils sont l'aboutissement regrettable
mais logique d'une situation où le Recteur de Paris donne pleine latitude à
de grossiers imbéciles qui n'ont jamais fait d'études pour oublier qu'ils
sont là pour assurer la sécurité des enseignants et des étudiants de nos
Universités, non pour leur empoissonner l'existence.
Leur seul argument, hors grossièreté, durant la vingtaine de minutes qu'a
duré au total l'altercation a été "vous devez obéir". Ils m'ont dit à
plusieurs reprises, connaissant mes réactions habituelles à leurs mensonges
et abus de pouvoir, qu'il était inutile de leur demander des textes, qu'ils
n'en avaient pas Je n'ai pas été tant d'années étudiant et épisodiquement
enseignant dans cette Université pour l'accepter. Il est évident qu'à
l'instant où j'écris cela, ma colère n'est pas tant tournée contre les
grossiers imbéciles en question que contre ceux qui leur ont mis de telles
idées dans la tête.
J'ai immédiatement téléphoné à la vice-chancellerie, où on n'a pu me passer
Monsieur Dubrulhe, mais m'a écouté avec sympathie, et conseillé de
m'adresser parallèlement à vous. Madame Vattel m'a demandé de vous écrire le
présent rapport, que j'adresse également au vice-chancelier.
Ne doutant pas que vous partagerez notre indignation en constatant ce que le
Rectorat de Paris fait de notre Université, je vous prie, Monsieur le
Président, de croire à l'assurance de mes sentiments les meilleurs.