[discussions] Pour le renouveau du syndicalisme etudiant
Posté par UNEF Paris IV, UNEF Paris I le 3/5.
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DÉCLARATION SOUMISE À LA RÉFLEXION DU COLLECTIF NATIONAL DE L'UNEF DES 6 ET
7 MAI 2000
Les récentes élections du CROUS ont été un désastre pour l'UNEF. Aux
heureuses exceptions près de Clermont et de Nantes, les listes présentées
par des AGE qui y sont affiliées ne progressent nulle part, et reculent
presque partout, ce par rapport au résultat déjà catastrophique de 1998.
Plus largement, elles sont un sujet de remise en cause pour le syndicalisme
étudiant dans son ensemble. Progressent en effet des organisations qui n'ont
jamais eu de caractère syndical. Triomphe, aussi et surtout, une force,
l'UNEF-ID, sur le caractère syndical de laquelle on peut s'interroger, après
la campagne à tout point de vue scandaleuse qu'elle a menée.
On peut certes, et on doit, émettre des réserves sur la façon dont ces
élections sont organisées, en particulier l'ont été cette année. Elles n'en
sont pas moins un symptôme d'une crise générale de la notion même de
syndicalisme étudiant, hors du cadre de laquelle leur résultat ne peut être
analysé sérieusement.
Elles n'en sont pas le principal symptôme. Ce n'est pas la première fois
qu'un ministre qui a incarné une accélération de la politique plus que
trentenaire de casse de l'Éducation nationale est contraint à démissionner
par la mobilisation des acteurs de celle-ci. Les exemples d'Alain Devaquet
en 1986 et Lionel Jospin en 1992 suffisent à l'illustrer. Mais c'est la
première fois que la part propre du mouvement étudiant dans cette
mobilisation est si faible: quelques efforts locaux, limités, n'ont pas
suffit à lui donner sa part, alors que les étudiants étaient pourtant
victimes autant que les enseignants du secondaire de la politique que menait
Allègre après beaucoup d'autres.
Les mobilisations locales, du mouvement de novembre-décembre 1998 aux plus
récentes grèves d'Évry et du Havre n'ont pas trouvé de relais national
suffisamment puissant pour permettre leur débouché dans une participation
massive des étudiants au mouvement de toute l'Éducation nationale. A l'heure
où il s'agit de poursuivre la lutte pour que le départ d'Allègre marque la
rupture avec ses réformes et celles de ses prédécesseurs, ce constat est
plus qu'inquiétant.
Pour nous, il est clair que cette absence de mobilisation et le résultat des
élections du CROUS sont dus non au rejet par les étudiants du syndicalisme,
mais à l'absence d'un syndicalisme étudiant crédible, dont le besoin est
pourtant criant.
Il est donc pour nous hors de question de nous résigner à l'inaction, ou à
substituer à la notion de syndicalisme celle, fourre-tout, de "mouvement
étudiant" .
En 1971, à une crise aussi grave, avait répondu le renouveau du syndicalisme
étudiant. Aujourd'hui, c'est à un deuxième renouveau que nous appelons, sans
en méconnaître les difficultés, mais conscients de sa nécessité.
Ce renouveau ne sera possible que par l'affirmation de trois principes:
‹ DÉTERMINATION à défendre les intérêts des étudiants, et subordination de
tout autre principe d'action à celui-ci.
‹ MOBILISATION constante par une présence au quotidien sur le terrain. Le
refus de toute démarche délégataire ne doit pas être un principe moral mais
un impératif pratique. Il s'agit de convaincre le plus grand nombre possible
d'étudiants qu'un syndicat ne peut pas servir à agir à leur place, mais peut
leur donner des moyens d'agir.
‹ UNITÉ, bien sûr. Devant l'urgence d'un tel renouveau, il ne devrait pas
être question de querelles de chapelle ou de ranc¦urs liées à des
affrontements ou scissions anciens ou récents. Mais unité syndicale, dans
l'objectif précis défini par les deux principes précédents. Il est inutile
de rappeler ici le mal qu'a fait la recherche pendant l'année 1999 de
l'unité pour l'unité, sans principe ni projet, aux dépens de l'action
syndicale.
Une première échéance doit être l'occasion de manifester notre volonté de
renouveau, sur ces trois principes: les élections du CNOUS et du CNESER. Le
contexte donne à ces élections qui, par nature, sont sans surprise, un enjeu
capital: elles peuvent faire émerger, face à l'hégémonie de l'UNEF-ID et des
corpos, une force porteuse de l'exigence d'un véritable syndicalisme
étudiant, dépassant les clivages d'appareils internes et externes.
Nous appelons donc à la constitution, sur une plate-forme clairement
syndicale qui suffira à les distinguer radicalement des autres listes en
présence, de listes pour le CNOUS et le CNESER de rassemblement sur la base
des trois principes énoncés ci-dessus, dans la perspective de la réunion à
l'automne d'un congrès du renouveau et de l'unité du syndicalisme étudiant
organisé par tous les syndicats locaux et toutes les directions nationales
qui auront pris part à cette démarche.
Nous demandons à tous les élus et militants syndicaux étudiants de France de
prendre toutes leurs responsabilités pour que cette démarche aboutisse,
comme nous sommes prêts à prendre toutes les nôtres
En Sorbonne, le 2 mai
Tolbiac, le 2 mai
UNEF Paris IV (AGEPS)
(Union nationale des étudiants de France,
Association générale des étudiants de Paris-Sorbonne)
1 rue Victor Cousin 75230 Paris cedex 05
tél. 01-40-46-32-27 (répondeur)
http://paris4.unef.org (paris4@unef.org)
UNEF Paris I
(Union nationale des étudiants de France,
Université de Panthéon-Sorbonne)
90 rue de Tolbiac 75013 Paris.
paris1@unef.org