[discussions] Fwd: Se preparer a la guerre de son plein gre
Posté par George Katout le 13/7.
Article interressant d'un sociologue israelienn...
>From: "Solidarite-Palestine"
>Reply-To: "Solidarite-Palestine"
>To:
>Subject: Se preparer a la guerre de son plein gre
>Date: Thu, 12 Jul 2001 19:58:38 +0200
>
>Se préparer à la guerre de son plein gré
>par Baruch Kimmerling
>
>Baruch Kimmerling est l'un des plus grands sociologues israéliens. Il
>enseigne au département de sociologie et d'anthropologie de l’Université
>Hébraïque de Jérusalem. Très impliqué dans le débat d'idées politiques et
>intellectuelles en Israël, il publie depuis 30 ans des articles dans le
>quotidien israélien Ha'Aretz. L'article qui suit, «Preparing for the war of
>his choosing», a été publié le 12 juillet 2001.
>
>Ce que nous craignions est devenu réalité: deux groupes ethniques
>nationalistes, vivant dans les arrière-cours les uns des autres, sont en
>train de s’engager dans un processus de régression vers le tribalisme
>superstitieux. Tout le pays retentit du son des tambours appelant les deux
>tribus à se rassembler autour du feu de camp, à se parer des couleurs de la
>guerre, et à s’engager dans la bataille qui éliminera jusqu’au dernier
>membre de l’autre camp. Il n’y a pas de gauche, il n’y a pas de droite,
>nous sommes tous Juifs. Il n’y a pas de Fatah, de Hamas ou de Front
>Populaire - ils sont tous des Arabes, Palestiniens et Musulmans, des
>«shahid» (martyrs) - et au diable le prix de la guerre. Dans une guerre de
>ce type, plus que dans toute autre forme de guerre, la différence entre le
>front et l’arrière s’estompe, tout comme les différences entre soldat et
>civil, enfant et adulte, victime et attaquant. Même ceux qui disent que
>cette guerre n’est pas la leur, qu’elle n’est qu’une marche vers la folie
>et le mal, ne sont pas immunisés, ni des attaques terroristes ni de
>l’engagement militaire, parce qu’ils font partie de la tribu, et à cause de
>la pression sociale et de la manière déformée dont la «réalité» sociale et
>politique est élaborée et présentée. À ce stade du scénario, la guerre
>apparaît comme un destin inévitable, et qu’il suffira pour faire éclater la
>troisième guerre israélo-palestinienne (après la première en 1948 et la
>seconde en 1982) qu'un massacre terroriste de plus vienne finalement
>légitimer l’attaque totale. Et Israël n’abandonne même pas cette
>perspective au hasard, puisque la «politique d’assassinats» ou la «défense
>active» ou quelque autre nom qu’on lui donne dans notre langage orwellien,
>ne fait qu’attiser les désirs de revanche du côté palestinien.
>
>Les colons et les porte-parole de la droite ont parfaitement raison
>lorsqu’ils disent qu’ils n’ont pas élu Ariel Sharon pour parvenir à un
>accord avec les Palestiniens, ou pour être «contraints». Sharon a été élu
>pour démanteler l’Autorité Palestinienne, pour enterrer une fois pour
>toutes la moindre chance de réconciliation avec les Palestiniens, et pour
>poursuivre la conquête de la Judée et de la Samarie au profit des Juifs.
>Sharon le sait parfaitement, et il n’y a aucune raison de croire qu’il
>n’entend pas satisfaire de telles aspirations, car ce sont aussi les
>siennes. Mais le Sharon de 2001 est une version nettement plus expérimentée
>et perfectionnée que le modèle de 1982. Il a appris la leçon, il sait qu’on
>ne part pas en guerre simplement parce qu’on en a décidé ainsi, et à
>l’image de ses pères spirituels des partis politiques Mapai et Ahdut Avoda,
>il est en train d’élaborer, avec une magnifique tactique et une patience
>admirable, un consensus intérieur et international en vue d’une guerre dont
>il sait qu’elle fera de nombreux morts, une guerre dont le camp israélien
>ne se tirera pas à bon compte, une guerre qui pourrait se transformer en
>catastrophe internationale.
>
>Sur le plan intérieur, il a obtenu jusqu’ici un franc succès. Il est vrai
>qu’il a reçu d’Ehud Barak, de Shlomo Ben-Ami - et de Bill Clinton - une
>assistance généreuse. Chacun d’eux, pour des raisons qui leur
>appartiennent, ont fait porter aux Palestiniens la totalité des
>responsabilités de leur propre échec, et ne se sont pas interrogés sur les
>erreurs qu’ils avaient pu commettre à Camp David, affirmant qu’«Israël n’a
>pas de partenaire pour la paix.» À elle seule, cette déclaration a paralysé
>le camp de la paix israélien, bien qu’à mesure que le temps passe, il
>devienne de plus en plus clair que si l’offre Barak-Clinton était
>effectivement la plus généreuse qui ait jamais été présentée officiellement
>aux Palestiniens, elle était aussi moins généreuse que cela a été affirmé,
>ou que des fuites l’ont laissé entendre. En effet, cette offre comportait
>des termes qu’il était impossible aux Palestiniens d’accepter pour parvenir
>à une «fin du conflit». Entre autres choses, les propositions israéliennes
>de Camp David comportaient l’annexion de 12% des Territoires sans aucune
>contrepartie pour les Palestiniens. Les Américains ont ensuite indiqué
>qu’Israël pourrait se contenter de 9%, plus 1% pour, semble-t-il, les dunes
>de Halutza, mais Israël a refusé de prendre le moindre engagement concret
>en vue de l’évacuation des colonies. De plus, Israël exigeait l’exercice
>d’un rôle de supervision aux postes frontières du futur État palestinien,
>et, comme il ressort de la carte qui a été présentée aux Palestiniens,
>Israël voulait conserver deux blocs de colonies, ce qui avait pour
>conséquence de découper la Cisjordanie en plusieurs parties.
>Fondamentalement, l’offre israélienne présentée par Barak (et même d’autres
>offres moins «généreuses») aurait pu constituer une bonne base de
>négociation, dont les détails auraient été affinés à mesure que les
>populations des deux camps auraient appris à les accepter, n’avait été le
>calendrier impossible auquel Barak et Clinton étaient soumis, et qui les
>pressait d’obtenir des résultats immédiats et spectaculaires. Clinton,
>rappelez-vous, en était au dernier mois de son mandat, et souhaitait
>quitter la scène internationale en beauté. Barak, victime de son
>inexpérience et des pressions exercées par sa coalition, a établi lui-même
>un calendrier qu’il était impossible de respecter.
>
>Pour dissimuler leur échec, il était plus facile à Clinton et à Barak d’en
>faire porter l’entière responsabilité à Arafat. Dès lors, il est clair
>désormais que la manière dont les propositions israéliennes ont été
>présentées constitue une fraude à l’encontre des opinions publiques tant
>israélienne qu’internationale. Il ne s’agissait même pas d’une
>conspiration, mais l’échec des pourparlers, la manière dont cet échec a été
>présenté, et la violente réaction palestinienne, ont fait rapidement
>basculer l’opinion publique, ont paralysé le camp de la paix, et ont
>suscité confusion et embarras au sein de l’élite spirituelle et
>intellectuelle.
>
>Ces facteurs ont contribué non seulement à la victoire de Sharon, mais,
>pire encore, ont créé au sein de l’opposition un vide politique et
>idéologique qui a conduit à une domination sans précédent de la scène
>politique par les religieux radicaux et la droite laïque - à un point tel
>qu’il semble aujourd’hui que rien ni personne ne pourra arrêter le
>glissement vers un conflit total.
>
>On dirait que le public ne sera dégrisé qu’à 5 heures du soir après la
>guerre. Néanmoins, il semble qu’il nous reste peut-être bien encore cinq
>minutes pour faire taire les tam-tams de la guerre. Faisons comprendre à
>Sharon que nous savons que cette guerre ne serait pas seulement une guerre
>que nous aurions choisie de notre plein gré, mais aussi une mauvaise guerre
>coloniale.
>
>Traduit de l'anglais par Giorgio Basile
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