| Répondre à ce message - retour au sommaire de la page |
------=_NextPart_001_00F6_01C10985.69A054A0
Content-Type: text/plain;
charset="x-user-defined"
Content-Transfer-Encoding: quoted-printable
=20
-------------------------------------------------------------------------=
-------
=20
05 Juillet 2001 - POLITIQUE
"EN FINIR AVEC LA PRECARITE.=20
Yassir Fichtali, vingt-trois ans, pr=E9sident de l'UNEF, =E9tudiant en =
licence de m=E9canique =E0 Paris-VI, et St=E9phane Paturey, vingt-quatre =
ans, vice-pr=E9sident, =E9tudiant en ma=EEtrise de STAPS, plaident pour =
l'autonomie des =E9tudiants et des jeunes, et mettent en garde contre le =
" dumping =E9ducatif " europ=E9en.=20
TEXTE=20
Quelles sont les difficult=E9s auxquelles se heurtent les =E9tudiants =
aujourd'hui dans leur cursus ?=20
Yassir Fichtali. Il y a aujourd'hui plus de 2 millions d'=E9tudiants en =
France. L'universit=E9 est pass=E9e par une phase de massification, sans =
vraiment se d=E9mocratiser : l'=E9chec est important chez les =
=E9tudiants. Or cette d=E9mocratisation passe par l'autonomie : les =
=E9tudiants sont consid=E9r=E9s comme mineurs socialement, alors qu'ils =
sont majeurs civilement =E0 dix-huit ans, et p=E9nalement =E0 seize ans. =
Autre obstacle : =E0 l'universit=E9, le rapport au savoir et la =
transmission de ce savoir sont r=E9gis par des m=E9thodes d'enseignement =
qui datent de quelques dizaines d'ann=E9es, qui s'exercent aussi dans =
des lieux construits =E0 cette =E9poque-l=E0. La p=E9dagogie n'a pas =
=E9volu=E9 avec la massification de l'enseignement sup=E9rieur. Des =
cours continuent de se donner dans des amphis de 1 000 personnes, =
l'enseignement se cantonne encore dans un rapport de ma=EEtre =E0 =
=E9l=E8ve : l'universit=E9 a besoin d'interactivit=E9. Tous ces =
=E9l=E9ments font que les =E9tudiants qui ma=EEtrisent le plus de =
savoirs =E0 l'entr=E9e de l'universit=E9 s'en sortent, alors =
l'=E9tudiant qui a besoin d'un suivi p=E9dagogique individualis=E9 ne =
trouve pas de solution =E0 l'universit=E9. Le probl=E8me budg=E9taire =
couronne le tout. En somme, l'universit=E9 reste anonyme, les =
=E9tudiants y sont r=E9duits =E0 un r=F4le consum=E9riste, et non pas =
citoyen, parce que les structures ne sont pas adapt=E9es pour leur =
=E9panouissement.=20
St=E9phane Paturey. Deux millions d'=E9tudiants, c'est significatif en =
terme de niveau d'instruction pour l'ensemble de la soci=E9t=E9, et en =
terme de possibilit=E9s d'insertion sur le march=E9 du travail. Mais =
l'=E9chec est encore trop important =E0 l'universit=E9. Aujourd'hui, =
entre 30 et 40 % des =E9tudiants sortent des fili=E8res g=E9n=E9ralistes =
sans dipl=F4me, parce que les moyens donn=E9s aux =E9tudiants ne sont =
pas suffisants. Sur le plan p=E9dagogique, le fonctionnement de =
l'universit=E9 pousse au bachotage des savoirs pendant les examens. =
Quant =E0 l'aide individuelle mat=E9rielle pour les =E9tudes, qui doit =
permettre l'autonomie, elle manque cruellement : comment se vivre comme =
citoyen quand on subit des probl=E8mes financiers ou des pressions =
familiales ? Le syst=E8me des bourses doit imp=E9rativement =EAtre =
r=E9nov=E9. Et l'aide sociale doit =EAtre coh=E9rente : il faut tout =
reposer sur la table pour voir comment on aide l'=E9tudiant =E0 =
s=E9curiser le temps qu'il passe =E0 la fac, ce qui lui permettra de =
r=E9ussir.=20
De nombreux probl=E8mes s'accumulent =E0 l'universit=E9 : certaines =
fili=E8res sont prises d'assaut, =E9norm=E9ment d'=E9tudiants doivent =
travailler pour s'en sortir financi=E8rement. Comment, pr=E9cis=E9ment, =
mettre en coh=E9rence une solution =E0 ces dysfonctionnements ?=20
Yassir Fichtali. Il faut avancer sur l'allocation d'autonomie, pour en =
finir avec la pr=E9carit=E9, la d=E9pendance, pour donner les armes de =
la r=E9ussite aux =E9tudiants. Car entrer =E0 l'universit=E9 n'est pas =
une fin en soi : l'important, dans un contexte =E9conomique o=F9 des =
qualifications sont exig=E9es, est de r=E9ussir, ce qui implique une =
v=E9ritable d=E9mocratisation. L'allocation serait accord=E9e sur la =
base d'un projet, aux jeunes en formation ou en insertion, =E0 partir de =
dix-huit ans, et jusqu'au moment de l'entr=E9e dans la vie active. Cela =
r=E9glerait le casse-t=EAte du salariat =E9tudiant, qui touche un =
=E9tudiant sur trois, et le probl=E8me central de toute la jeunesse, =
puisque les =E9tudiants ne sont pas les seuls =E0 vivre dans la =
pr=E9carit=E9. Cette allocation ouvrirait une voie diff=E9rente de celle =
des pr=EAts =E9tudiants, qui est un syst=E8me qui ne marche pas, parce =
que les =E9tudiants ne souhaitent pas s'endetter =E0 dix-huit ans. Cette =
autonomie financi=E8re ouvre aussi la voie =E0 l'autonomie =
intellectuelle. Ce d=E9bat autour de l'autonomie n'=E9tait pas majeur =
jusque-l=E0, mais il avance dans la soci=E9t=E9.=20
St=E9phane Paturey. Le salariat =E9tudiant comble souvent un manque =
d'aide financi=E8re et mat=E9rielle. Mais le salariat montre aussi =
parfois un manque de contenu p=E9dagogique dans les formations. Certains =
=E9tudiants acceptent des emplois par manque de stages, de =
professionnalisation =E0 un moment pr=E9cis de leur cursus. C'est =E0 =
l'universit=E9 de permettre de vivre ces exp=E9riences-l=E0, parce que =
le monde du travail demande aussi des comp=E9tences qui ne sont pas dans =
les formations. Actuellement, il y a beaucoup de bachotage. Beaucoup =
d'=E9tudiants sont refus=E9s =E0 l'embauche pour cette raison qu'ils =
n'ont pas d'exp=E9rience d'entreprise.=20
Yassir Fichtali. Je poserais plut=F4t cette question sous l'angle de la =
pluridisciplinarit=E9, plut=F4t que des comp=E9tences. Effectivement, =
une forme de professionnalisation peut avoir lieu en fin de cursus, =E0 =
bac + 3, 5 ou 8. Mais la qualification, =E0 l'oppos=E9 de la =
comp=E9tence, permet =E0 l'=E9tudiant d'=EAtre reconnu nationalement, =
dans les conventions collectives. La comp=E9tence, elle, est =
d=E9termin=E9e par l'entreprise. Que des entreprises mettent la pression =
sur les universit=E9s pour imposer des comp=E9tences, c'est de l'unique =
responsabilit=E9 de l'entreprise. L'universit=E9 doit assurer des =
savoirs fondamentaux, qui font de l'=E9tudiant, pas seulement un futur =
salari=E9 ou une variable d'ajustement dans une entreprise, mais surtout =
un citoyen dot=E9 de culture g=E9n=E9rale.=20
Comment appr=E9ciez-vous l'implication des universit=E9s fran=E7aises en =
Europe, et l'=E9volution de la probl=E9matique de l'enseignement sur le =
plan europ=E9en ?=20
Yassir Fichtali. Je suis favorable =E0 l'Europe, mais il faut faire =
tr=E8s attention. Je ne suis pas pour l'Europe du dumping =E9ducatif, je =
ne suis pas pour une Europe qui irait dans le sens d'une marchandisation =
de l'enseignement sup=E9rieur. Le service public n'est pas le meilleur =
cadre - il doit =EAtre am=E9lior=E9 - mais il est le seul cadre qui =
puisse r=E9pondre =E0 la volont=E9 de la jeunesse et de la soci=E9t=E9 =
d'acqu=E9rir des connaissances et de progresser. Certaines =E9volutions =
sont acquises au plan europ=E9en : les niveaux de qualification =E0 bac =
+ 3, 5 et 8 sont harmonis=E9s, et, =E0 Prague, le caract=E8re public de =
l'enseignement sup=E9rieur a =E9t=E9 reconnu. L'avenir tient dans la =
question des ECTS (European Transfer Credit System), qui permettent la =
mobilit=E9 et la reconnaissance des parcours dans les universit=E9s =
europ=E9ennes. Sur le principe, c'est une bonne chose. Mais attention : =
5 000 " bourses mobilit=E9 ", c'est bien, sauf que c'est seulement 5 000 =
pour 2 millions d'=E9tudiants. De surcro=EEt, sur le fond de la =
r=E9forme, plusieurs points restent en suspens. Ainsi, =E0 propos de la =
pluridisciplinarit=E9, le risque existe que l'universit=E9 devienne un =
supermarch=E9 du savoir o=F9 un =E9tudiant choisit ses modules comme il =
l'entend. Aucun cadrage, actuellement, ne limite cette possibilit=E9. =
Par ailleurs, les moyens de cette r=E9forme ne sont pas fix=E9s, ce qui =
la condamne d'avance. Le budget de l'Europe pour l'=E9ducation, est de 1 =
% : l'universit=E9 europ=E9enne ne se fera pas =E0 ce niveau. Plus =
globalement, un travail de conviction reste =E0 faire aupr=E8s des =
autres pays europ=E9ens, qui n'ont pas toujours conscience de ce qu'est =
un service public, et qui ont tendance =E0 s=E9lectionner, =E0 fixer des =
droits d'inscription tr=E8s =E9lev=E9s, etc. La France aurait =
int=E9r=EAt =E0 se placer au centre de cette r=E9forme, pour tirer les =
=E9volutions vers le haut.=20
St=E9phane Paturey. Deux modes de mondialisation s'affrontent. La =
mondialisation lib=E9rale veut former une =E9lite et faire du profit =E0 =
tout prix. La mondialisation progressiste promeut un savoir pour tout =
homme et toute femme de demain. Car l'exclu de demain sera celui qui ne =
ma=EEtrisera pas les savoirs. Ce qui implique qu'il faut faire en sorte =
que chacun acquiert un maximum de savoirs. En Europe, plusieurs =
mod=E8les coexistent. Or le seul cadre possible est le service public, =
qui doit donner une coh=E9rence aux dipl=F4mes. On doit pouvoir =
commencer des =E9tudes en France et les continuer =E0 l'=E9tranger, en =
tirant au plus haut niveau de connaissances les formations pour qu'elles =
puissent se rejoindre. Pour que chacun termine ses =E9tudes selon sa =
fili=E8re, la mobilit=E9 doit se faire, et la question des bourses est =
primordiale. Des moyens doivent =EAtre allou=E9s =E0 la logique =
impuls=E9e. Ce qui implique des d=E9blocages de budgets europ=E9ens. =
Sinon, la contradiction sera trop forte : comment concevoir que seule =
une =E9lite aurait droit aux avantages d'un service public r=E9affirm=E9 =
?=20
Entretien r=E9alis=E9 par Anne-Sophie Stamane=20
-------------------------------------------------------------------------=
-------
ACCUEIL | DERNIER NUMERO | ARCHIVES | RECHERCHE
-------------------------------------------------------------------------=
-------
Page r=E9alis=E9e par Intern@tif - Jeudi 5 Juillet 2001=20
05 Juillet 2001 - POLITIQUE
Etudiant(e)s et pourquoi pas citoyen(ne)s ?=20
L'universit=E9, un lieu de d=E9bat et de confrontation d'id=E9es, =
d'assembl=E9es g=E9n=E9rales bouillonnantes o=F9 utopies et projets font =
l'objet de discussions passionn=E9es. Une image d'Epinal h=E9rit=E9 de =
mai 68 qui ne correspond plus =E0 la r=E9alit=E9 de la vie =E9tudiante. =
D'ailleurs, les nouveaux bacheliers qui s'inscrivent =E0 la fac ne se =
font pas d'illusion sur cette question (voir portraits). Pour une grande =
majorit=E9, l'universit=E9 et l'enseignement sup=E9rieur en g=E9n=E9ral =
sont un moyen pour d=E9crocher des dipl=F4mes et avoir plus de chance de =
trouver un emploi.=20
Est-ce que cela signifie que les =E9tudiants se d=E9sint=E9ressent des =
questions li=E9es =E0 leurs formations et plus largement des grands =
d=E9bats qui traversent la soci=E9t=E9 ? Pour Olivier Valentin, =
secr=E9taire national de l'Union des =E9tudiants communistes, ce constat =
lapidaire ne refl=E8te pas la r=E9alit=E9. Selon lui, les diff=E9rents =
mouvements qui ont secou=E9 =E9pisodiquement l'universit=E9 ces dix =
derni=E8res ann=E9es " t=E9moignent au contraire d'une forte capacit=E9 =
des =E9tudiants =E0 s'interroger sur la place que la soci=E9t=E9 =
r=E9serve =E0 leur formation, =E0 leur avenir professionnel et aux =
moyens mis =E0 leur disposition pour =E9tudier ". " Mais, faute d'espace =
de d=E9bat mis =E0 leur disposition, ces m=E9contentements et =
aspirations ne trouvent gu=E8re de possibilit=E9s de se muer en projet =
politique de r=E9forme de l'universit=E9 port=E9 par les =E9tudiants ", =
ajoute-t-il.=20
Les administrations des universit=E9s s'acharnent en effet =E0 r=E9duire =
les possibilit=E9s de d=E9bat sur les campus. Les =E9tudiants qui =
tentent de mettre en place des initiatives =E0 caract=E8re politique se =
heurtent =E0 des difficult=E9s inconnues il y a encore quelques ann=E9es =
: Refus d'accorder des salles ou des amphis, refus d'attribuer des =
locaux, fermetures de locaux existants...Militer =E0 la fac ressemble au =
parcours du combattant. " Cela contribue au recul significatif du =
d=E9bat politique et de l'action revendicative =E0 l'universit=E9, =
souligne Olivier Valentin. Depuis 1995, il n'y a pas eu de mouvement =
=E9tudiant avec un caract=E8re national. L'abstention aux =E9lections =
universitaires atteint le plus souvent le taux effrayant des 90 %. =
Pourtant, la situation des universit=E9s ne s'est pas am=E9lior=E9e et =
les aspirations des =E9tudiants restent les m=EAmes. " La facult=E9 =
n'est plus un lieu de citoyennet=E9. Constat qui interpelle toutes les =
organisations =E9tudiantes, syndicales, mutualistes, politiques. Les =
syndicats UNEF et UNEF-ID tentent d'y r=E9pondre par l'unification du =
mouvement =E9tudiant. Une d=E9marche qui a abouti =E0 leurs =
retrouvailles et la construction d'une nouvelle organisation (voir =
article page 3).=20
L'arriv=E9e de 2 millions d'=E9tudiants, avec une grande diversification =
des origines sociales, a fait entrer les in=E9galit=E9s dans =
l'enseignement sup=E9rieur de mani=E8re massive. Le d=E9fi =E0 relever =
reste celui de la d=E9mocratisation.=20
Pour L'UEC, " il y a urgence =E0 ce que l'avenir de l'enseignement =
sup=E9rieur soit mis entre les mains de tous, et notamment des =
=E9tudiants, dans la mesure o=F9 l'acc=E8s ou non =E0 la connaissance va =
d=E9terminer de fa=E7on grandissante la place et le r=F4le de chacun =
dans la soci=E9t=E9 ". " La hausse g=E9n=E9rale du niveau de =
qualification requis pour exercer n'importe quel type d'activit=E9, =
professionnelle ou non, pose des questions nouvelles quant =E0 l'acc=E8s =
=E0 la formation, =E0 sa dur=E9e, et =E0 sa fr=E9quence tout au long de =
la vie. Les exclus du savoir et de l'information seront les exclus de =
demain ", explique Olivier Valentin. Pour lui, " la formation est =
devenue =E9l=E9ment central de la construction d'une soci=E9t=E9 qui =
soit celle de la promotion de tous les individus. Cela appelle une =
v=E9ritable r=E9volution du service public d'enseignement sup=E9rieur, =
pour faire reculer les in=E9galit=E9s =E0 l'universit=E9, afin de =
permettre =E0 chacun de conqu=E9rir son autonomie ".=20
En clair, mettre en chantier une v=E9ritable " s=E9curit=E9 du parcours =
de formation jusqu'=E0 l'acc=E8s =E0 l'emploi stable et qualifi=E9 ". Un =
projet ambitieux qui implique, selon Olivier Valentin, de " s=E9curiser =
le temps de formation ". C'est-=E0-dire mettre en place un syst=E8me =
d'aide et de r=E9ponse diversifi=E9e adapt=E9 aux situations de chacun =
pour garantir la r=E9ussite de tous en mati=E8re d'acc=E8s au logement =
social, aux transports, =E0 la culture. C'est une id=E9e qui fait son =
chemin, puisqu'une s=E9rie d'organisations =E9tudiantes, comme la =
nouvelle UNEF, la Jeunesse =E9tudiante catholique (JEC) ou le Mouvement =
des jeunes socialistes (MJS), la reprennent =E0 leur compte. Mais il =
convient aussi de " s=E9curiser l'acc=E8s =E0 l'emploi ", en inventant =
des passerelles entre la formation et le monde du travail qui permettent =
un vrai passage =E0 l'emploi stable et qualifi=E9 d=E8s la sortie des =
=E9tudes.=20
Reste la question de " la citoyennet=E9 =E0 l'universit=E9 ". Elle exige =
l'=E9laboration de lieux de d=E9cisions nouveaux qui ne laissent de =
c=F4t=E9 aucun individu et aucune association et leur permettent de =
donner leur avis et de participer au contenu des r=E9formes touchant la =
vie des =E9tudiants. Autant d'=E9l=E9ment que l'UEC entend verser au =
d=E9bat sur l'autonomie de la jeunesse pour que celle-ci ne se r=E9sume =
pas =E0 un traitement financier a minima.=20
St=E9phane Sahuc=20
-------------------------------------------------------------------------=
-------
=20
-------------------------------------------------------------------------=
-------
=20
05 Juillet 2001 - POLITIQUE
La sant=E9 des =E9tudiants n'est pas un commerce=20
Point de vue=20
Par Carine Seiler, pr=E9sidente de la LMDE=20
Karine Delpas, secr=E9taire g=E9n=E9rale de la LMDE=20
Rompre avec une conception mercantile de la sant=E9 des =E9tudiants, =
inscrire le r=F4le de la mutuelle dans les valeurs de solidarit=E9 qui =
ont pr=E9valu lors de la cr=E9ation du r=E9gime =E9tudiant de =
S=E9curit=E9 sociale (RESS) en 1948 et assurer sa viabilit=E9, voil=E0 =
en quelques mots les objectifs que se donne la Mutuelle des =E9tudiants =
(LMDE).=20
Aujourd'hui, nous pouvons affirmer qu'un premier cap est franchi : la =
Mutuelle des =E9tudiants est p=E9renne et vient de vivre son premier =
rendez-vous d=E9mocratique avec la mise en place de la premi=E8re =
=E9quipe =E9lue. Gestionnaire de la S=E9curit=E9 sociale =E9tudiante, la =
mutuelle a fait un choix clair : =EAtre un outil de pr=E9vention et de =
conqu=EAtes sociales pour r=E9duire au minimum les risques sanitaires =
auxquels sont confront=E9s les =E9tudiants et favoriser leur =E9gal =
acc=E8s aux soins. La mutuelle doit notamment r=E9pondre aux 20 % =
d'=E9tudiants ne b=E9n=E9ficiant d'aucune couverture compl=E9mentaire et =
am=E9liorer la situation sanitaire et sociale ainsi que la qualit=E9 de =
vie des =E9tudiants.=20
Contribuer =E0 cr=E9er un environnement favorable au bien-=EAtre =
physique et moral pour l'ensemble des =E9tudiants, participer ainsi =E0 =
am=E9liorer leurs chances de r=E9ussite, a motiv=E9, lors de =
l'assembl=E9e g=E9n=E9rale des 23 et 24 juin, l'engagement de la =
mutuelle autour de quelques priorit=E9s : am=E9liorer la qualit=E9 de =
service ; renouer avec un r=F4le d'expertise pour disposer du maximum de =
donn=E9es sur la situation de vie des =E9tudiants et pouvoir d=E8s lors =
jouer un r=F4le d'alerte vis-=E0-vis des pouvoirs publics ; ouvrer pour =
la reconnaissance d'un statut de l'=E9tudiant et des jeunes en agissant =
pour la mise en place d'une allocation d'autonomie ; ouvrer =E0 la =
remutualisation des =E9tudiants, notamment en faisant de la CMU un outil =
meilleur pour l'acc=E8s =E0 une couverture compl=E9mentaire.=20
Par ailleurs, la Mutuelle des =E9tudiants souhaite jouer son r=F4le =
d'acteur du mouvement social en intervenant sur des th=E9matiques =
concernant le monde =E9tudiant ou les jeunes en g=E9n=E9ral. Ainsi, =
r=E9solument oppos=E9e =E0 toute interdiction des raves parties, la =
mutuelle veut montrer qu'il n'y a aucune incompatibilit=E9 entre =
libert=E9 et s=E9curit=E9 sanitaire. Avec M=E9decins du monde et les =
organisateurs de raves, nous souhaitons participer =E0 des actions de =
pr=E9vention et assurer une pr=E9sence sanitaire sur le lieu des raves.=20
Toutes ces actions et r=E9flexions participent de notre volont=E9 de =
doter la mutuelle d'un projet ambitieux et donner vie sur le terrain =E0 =
ces orientations, car la sant=E9 des =E9tudiants n'est pas un commerce.=20
Pour cela, la pr=E9sence d'=E9lus =E9tudiants est un atout =
indispensable. Ils repr=E9sentent un point d'appui pour les adh=E9rents =
et les =E9tudiants qui souhaitent donner leur avis ou s'engager pour de =
nouvelles conqu=EAtes sociales.=20
Enfin, la r=E9alisation de ces objectifs n=E9cessite une action =
concert=E9e de la mutuelle, des =E9tudiants et de leur syndicat pour =
obtenir de la CNAM un mode de financement du r=E9gime =E9tudiant de =
S=E9curit=E9 sociale qui valorise la satisfaction d'objectifs de sant=E9 =
publique et non les performances commerciales de la mutuelle.=20
-------------------------------------------------------------------------=
-------
ACCUEIL | DERNIER NUMERO | ARCHIVES | RECHERCHE
-------------------------------------------------------------------------=
-------
Page r=E9alis=E9e par Intern@tif - Jeudi 5 Juillet 2001=20
------=_NextPart_001_00F6_01C10985.69A054A0
Content-Type: text/html;
charset="x-user-defined"
Content-Transfer-Encoding: quoted-printable
=20
=20
=20
=20

=20
=
05 Juillet 2001 =
-=20
POLITIQUE
"EN FINIR AVEC =
LA PRECARITE.=20
Yassir Fichtali, vingt-trois ans,=20
président de l'UNEF, étudiant en licence de =
mécanique=20
à Paris-VI, et Stéphane Paturey, vingt-quatre ans,=20
vice-président, étudiant en maîtrise de STAPS, =
plaident pour=20
l'autonomie des étudiants et des jeunes, et mettent en garde =
contre le=20
" dumping éducatif " européen.
TEXTE
Quelles sont les difficultés =
auxquelles=20
se heurtent les étudiants aujourd'hui dans leur cursus ?
Yassir Fichtali. Il y a aujourd'hui =
plus de 2=20
millions d'étudiants en France. L'université est =
passée par=20
une phase de massification, sans vraiment se démocratiser :=20
l'échec est important chez les étudiants. Or cette=20
démocratisation passe par l'autonomie : les étudiants sont =
considérés comme mineurs socialement, alors qu'ils sont =
majeurs=20
civilement à dix-huit ans, et pénalement à seize =
ans. Autre=20
obstacle : à l'université, le rapport au savoir et la =
transmission=20
de ce savoir sont régis par des méthodes d'enseignement =
qui datent=20
de quelques dizaines d'années, qui s'exercent aussi dans des =
lieux=20
construits à cette époque-là. La pédagogie =
n'a pas=20
évolué avec la massification de l'enseignement =
supérieur.=20
Des cours continuent de se donner dans des amphis de 1 000 personnes,=20
l'enseignement se cantonne encore dans un rapport de maître =
à=20
élève : l'université a besoin =
d'interactivité. Tous=20
ces éléments font que les étudiants qui =
maîtrisent le=20
plus de savoirs à l'entrée de l'université s'en =
sortent,=20
alors l'étudiant qui a besoin d'un suivi pédagogique=20
individualisé ne trouve pas de solution à =
l'université. Le=20
problème budgétaire couronne le tout. En somme,=20
l'université reste anonyme, les étudiants y sont =
réduits=20
à un rôle consumériste, et non pas citoyen, parce =
que les=20
structures ne sont pas adaptées pour leur épanouissement. =
Stéphane Paturey. Deux millions =
d'étudiants, c'est significatif en terme de niveau d'instruction =
pour=20
l'ensemble de la société, et en terme de =
possibilités=20
d'insertion sur le marché du travail. Mais l'échec est =
encore trop=20
important à l'université. Aujourd'hui, entre 30 et 40 % =
des=20
étudiants sortent des filières généralistes =
sans=20
diplôme, parce que les moyens donnés aux étudiants =
ne sont=20
pas suffisants. Sur le plan pédagogique, le fonctionnement de=20
l'université pousse au bachotage des savoirs pendant les examens. =
Quant=20
à l'aide individuelle matérielle pour les études, =
qui doit=20
permettre l'autonomie, elle manque cruellement : comment se vivre comme =
citoyen=20
quand on subit des problèmes financiers ou des pressions =
familiales ? Le=20
système des bourses doit impérativement être=20
rénové. Et l'aide sociale doit être cohérente =
: il=20
faut tout reposer sur la table pour voir comment on aide =
l'étudiant=20
à sécuriser le temps qu'il passe à la fac, ce qui =
lui=20
permettra de réussir.
De nombreux problèmes =
s'accumulent=20
à l'université : certaines filières sont prises =
d'assaut,=20
énormément d'étudiants doivent travailler pour s'en =
sortir=20
financièrement. Comment, précisément, mettre en=20
cohérence une solution à ces dysfonctionnements ?
Yassir Fichtali. Il faut avancer sur=20
l'allocation d'autonomie, pour en finir avec la précarité, =
la=20
dépendance, pour donner les armes de la réussite aux=20
étudiants. Car entrer à l'université n'est pas une =
fin en=20
soi : l'important, dans un contexte économique où des=20
qualifications sont exigées, est de réussir, ce qui =
implique une=20
véritable démocratisation. L'allocation serait =
accordée sur=20
la base d'un projet, aux jeunes en formation ou en insertion, à =
partir de=20
dix-huit ans, et jusqu'au moment de l'entrée dans la vie active. =
Cela=20
réglerait le casse-tête du salariat étudiant, qui =
touche un=20
étudiant sur trois, et le problème central de toute la =
jeunesse,=20
puisque les étudiants ne sont pas les seuls à vivre dans =
la=20
précarité. Cette allocation ouvrirait une voie =
différente=20
de celle des prêts étudiants, qui est un système qui =
ne=20
marche pas, parce que les étudiants ne souhaitent pas s'endetter =
à=20
dix-huit ans. Cette autonomie financière ouvre aussi la voie =
à=20
l'autonomie intellectuelle. Ce débat autour de l'autonomie =
n'était=20
pas majeur jusque-là, mais il avance dans la =
société.=20
Stéphane Paturey. Le salariat=20
étudiant comble souvent un manque d'aide financière et=20
matérielle. Mais le salariat montre aussi parfois un manque de =
contenu=20
pédagogique dans les formations. Certains étudiants =
acceptent des=20
emplois par manque de stages, de professionnalisation à un moment =
précis de leur cursus. C'est à l'université de =
permettre de=20
vivre ces expériences-là, parce que le monde du travail =
demande=20
aussi des compétences qui ne sont pas dans les formations. =
Actuellement,=20
il y a beaucoup de bachotage. Beaucoup d'étudiants sont =
refusés=20
à l'embauche pour cette raison qu'ils n'ont pas =
d'expérience=20
d'entreprise.
Yassir Fichtali. Je poserais =
plutôt cette=20
question sous l'angle de la pluridisciplinarité, plutôt que =
des=20
compétences. Effectivement, une forme de professionnalisation =
peut avoir=20
lieu en fin de cursus, à bac + 3, 5 ou 8. Mais la qualification, =
à=20
l'opposé de la compétence, permet à =
l'étudiant=20
d'être reconnu nationalement, dans les conventions collectives. La =
compétence, elle, est déterminée par l'entreprise. =
Que des=20
entreprises mettent la pression sur les universités pour imposer =
des=20
compétences, c'est de l'unique responsabilité de =
l'entreprise.=20
L'université doit assurer des savoirs fondamentaux, qui font de=20
l'étudiant, pas seulement un futur salarié ou une variable =
d'ajustement dans une entreprise, mais surtout un citoyen doté de =
culture=20
générale.
Comment appréciez-vous =
l'implication des=20
universités françaises en Europe, et l'évolution de =
la=20
problématique de l'enseignement sur le plan européen ? =
Yassir Fichtali. Je suis favorable =
à=20
l'Europe, mais il faut faire très attention. Je ne suis pas pour =
l'Europe=20
du dumping éducatif, je ne suis pas pour une Europe qui irait =
dans le=20
sens d'une marchandisation de l'enseignement supérieur. Le =
service public=20
n'est pas le meilleur cadre - il doit être amélioré =
- mais=20
il est le seul cadre qui puisse répondre à la =
volonté de la=20
jeunesse et de la société d'acquérir des =
connaissances et=20
de progresser. Certaines évolutions sont acquises au plan =
européen=20
: les niveaux de qualification à bac + 3, 5 et 8 sont =
harmonisés,=20
et, à Prague, le caractère public de l'enseignement=20
supérieur a été reconnu. L'avenir tient dans la =
question=20
des ECTS (European Transfer Credit System), qui permettent la =
mobilité et=20
la reconnaissance des parcours dans les universités =
européennes.=20
Sur le principe, c'est une bonne chose. Mais attention : 5 000 " =
bourses=20
mobilité ", c'est bien, sauf que c'est seulement 5 000 pour =
2=20
millions d'étudiants. De surcroît, sur le fond de la=20
réforme, plusieurs points restent en suspens. Ainsi, à =
propos de=20
la pluridisciplinarité, le risque existe que l'université =
devienne=20
un supermarché du savoir où un étudiant choisit ses =
modules=20
comme il l'entend. Aucun cadrage, actuellement, ne limite cette=20
possibilité. Par ailleurs, les moyens de cette réforme ne =
sont pas=20
fixés, ce qui la condamne d'avance. Le budget de l'Europe pour=20
l'éducation, est de 1 % : l'université européenne =
ne se=20
fera pas à ce niveau. Plus globalement, un travail de conviction =
reste=20
à faire auprès des autres pays européens, qui n'ont =
pas=20
toujours conscience de ce qu'est un service public, et qui ont tendance =
à=20
sélectionner, à fixer des droits d'inscription très =
élevés, etc. La France aurait intérêt =
à se=20
placer au centre de cette réforme, pour tirer les =
évolutions vers=20
le haut.
Stéphane Paturey. Deux modes de =
mondialisation s'affrontent. La mondialisation libérale veut =
former une=20
élite et faire du profit à tout prix. La mondialisation=20
progressiste promeut un savoir pour tout homme et toute femme de demain. =
Car=20
l'exclu de demain sera celui qui ne maîtrisera pas les savoirs. Ce =
qui=20
implique qu'il faut faire en sorte que chacun acquiert un maximum de =
savoirs. En=20
Europe, plusieurs modèles coexistent. Or le seul cadre possible =
est le=20
service public, qui doit donner une cohérence aux diplômes. =
On doit=20
pouvoir commencer des études en France et les continuer à=20
l'étranger, en tirant au plus haut niveau de connaissances les =
formations=20
pour qu'elles puissent se rejoindre. Pour que chacun termine ses =
études=20
selon sa filière, la mobilité doit se faire, et la =
question des=20
bourses est primordiale. Des moyens doivent être alloués =
à=20
la logique impulsée. Ce qui implique des déblocages de =
budgets=20
européens. Sinon, la contradiction sera trop forte : comment =
concevoir=20
que seule une élite aurait droit aux avantages d'un service =
public=20
réaffirmé ?
Entretien réalisé par =
Anne-Sophie=20
Stamane
ACCUEIL | DERNIER=20
NUMERO | ARCHIVES | RECHERCHE
Page réalisée par Intern@tif - Jeudi 5 Juillet 2001
05 Juillet 2001 =
-=20
POLITIQUE
Etudiant(e)s et pourquoi pas =
citoyen(ne)s ?=20
L'université, un lieu de =
débat et=20
de confrontation d'idées, d'assemblées =
générales=20
bouillonnantes où utopies et projets font l'objet de discussions=20
passionnées. Une image d'Epinal hérité de mai 68 =
qui ne=20
correspond plus à la réalité de la vie =
étudiante.=20
D'ailleurs, les nouveaux bacheliers qui s'inscrivent à la fac ne =
se font=20
pas d'illusion sur cette question (voir portraits). Pour une grande=20
majorité, l'université et l'enseignement supérieur =
en=20
général sont un moyen pour décrocher des =
diplômes et=20
avoir plus de chance de trouver un emploi.
Est-ce que cela signifie que les=20
étudiants se désintéressent des questions =
liées=20
à leurs formations et plus largement des grands débats qui =
traversent la société ? Pour Olivier Valentin, =
secrétaire=20
national de l'Union des étudiants communistes, ce constat =
lapidaire ne=20
reflète pas la réalité. Selon lui, les =
différents=20
mouvements qui ont secoué épisodiquement =
l'université ces=20
dix dernières années " témoignent au contraire =
d'une=20
forte capacité des étudiants à s'interroger sur la =
place=20
que la société réserve à leur formation, =
à=20
leur avenir professionnel et aux moyens mis à leur disposition =
pour=20
étudier ". " Mais, faute d'espace de débat mis =
à=20
leur disposition, ces mécontentements et aspirations ne trouvent=20
guère de possibilités de se muer en projet politique de=20
réforme de l'université porté par les =
étudiants=20
", ajoute-t-il.
Les administrations des =
universités=20
s'acharnent en effet à réduire les possibilités de=20
débat sur les campus. Les étudiants qui tentent de mettre =
en place=20
des initiatives à caractère politique se heurtent à =
des=20
difficultés inconnues il y a encore quelques années : =
Refus=20
d'accorder des salles ou des amphis, refus d'attribuer des locaux, =
fermetures de=20
locaux existants...Militer à la fac ressemble au parcours du =
combattant.=20
" Cela contribue au recul significatif du débat politique et =
de=20
l'action revendicative à l'université, souligne Olivier =
Valentin.=20
Depuis 1995, il n'y a pas eu de mouvement étudiant avec un=20
caractère national. L'abstention aux élections =
universitaires=20
atteint le plus souvent le taux effrayant des 90 %. Pourtant, la =
situation des=20
universités ne s'est pas améliorée et les =
aspirations des=20
étudiants restent les mêmes. " La faculté n'est =
plus un=20
lieu de citoyenneté. Constat qui interpelle toutes les =
organisations=20
étudiantes, syndicales, mutualistes, politiques. Les syndicats =
UNEF et=20
UNEF-ID tentent d'y répondre par l'unification du mouvement=20
étudiant. Une démarche qui a abouti à leurs =
retrouvailles=20
et la construction d'une nouvelle organisation (voir article page 3). =
L'arrivée de 2 millions=20
d'étudiants, avec une grande diversification des origines =
sociales, a=20
fait entrer les inégalités dans l'enseignement =
supérieur de=20
manière massive. Le défi à relever reste celui de =
la=20
démocratisation.
Pour L'UEC, " il y a urgence =
à ce=20
que l'avenir de l'enseignement supérieur soit mis entre les mains =
de=20
tous, et notamment des étudiants, dans la mesure où =
l'accès=20
ou non à la connaissance va déterminer de façon=20
grandissante la place et le rôle de chacun dans la =
société=20
". " La hausse générale du niveau de =
qualification=20
requis pour exercer n'importe quel type d'activité, =
professionnelle ou=20
non, pose des questions nouvelles quant à l'accès à =
la=20
formation, à sa durée, et à sa fréquence =
tout au=20
long de la vie. Les exclus du savoir et de l'information seront les =
exclus de=20
demain ", explique Olivier Valentin. Pour lui, " la formation =
est=20
devenue élément central de la construction d'une=20
société qui soit celle de la promotion de tous les =
individus. Cela=20
appelle une véritable révolution du service public =
d'enseignement=20
supérieur, pour faire reculer les inégalités =
à=20
l'université, afin de permettre à chacun de =
conquérir son=20
autonomie ".
En clair, mettre en chantier une=20
véritable " sécurité du parcours de formation=20
jusqu'à l'accès à l'emploi stable et =
qualifié=20
". Un projet ambitieux qui implique, selon Olivier Valentin, de =
"=20
sécuriser le temps de formation ". C'est-à-dire =
mettre en=20
place un système d'aide et de réponse diversifiée=20
adapté aux situations de chacun pour garantir la réussite =
de tous=20
en matière d'accès au logement social, aux transports, =
à la=20
culture. C'est une idée qui fait son chemin, puisqu'une =
série=20
d'organisations étudiantes, comme la nouvelle UNEF, la Jeunesse=20
étudiante catholique (JEC) ou le Mouvement des jeunes socialistes =
(MJS),=20
la reprennent à leur compte. Mais il convient aussi de "=20
sécuriser l'accès à l'emploi ", en inventant =
des=20
passerelles entre la formation et le monde du travail qui permettent un =
vrai=20
passage à l'emploi stable et qualifié dès la sortie =
des=20
études.
Reste la question de " la=20
citoyenneté à l'université ". Elle exige=20
l'élaboration de lieux de décisions nouveaux qui ne =
laissent de=20
côté aucun individu et aucune association et leur =
permettent de=20
donner leur avis et de participer au contenu des réformes =
touchant la vie=20
des étudiants. Autant d'élément que l'UEC entend =
verser au=20
débat sur l'autonomie de la jeunesse pour que celle-ci ne se=20
résume pas à un traitement financier a minima.
Stéphane Sahuc
=20
=20
=20
=20

=20
=
05 Juillet 2001 =
-=20
POLITIQUE
La santé des étudiants =
n'est pas=20
un commerce
Point de vue
Par Carine Seiler, présidente =
de la LMDE=20
Karine Delpas, secrétaire=20
générale de la LMDE
Rompre avec une conception mercantile =
de la=20
santé des étudiants, inscrire le rôle de la mutuelle =
dans=20
les valeurs de solidarité qui ont prévalu lors de la=20
création du régime étudiant de =
Sécurité=20
sociale (RESS) en 1948 et assurer sa viabilité, voilà en =
quelques=20
mots les objectifs que se donne la Mutuelle des étudiants (LMDE). =
Aujourd'hui, nous pouvons affirmer =
qu'un premier=20
cap est franchi : la Mutuelle des étudiants est pérenne et =
vient=20
de vivre son premier rendez-vous démocratique avec la mise en =
place de la=20
première équipe élue. Gestionnaire de la=20
Sécurité sociale étudiante, la mutuelle a fait un =
choix=20
clair : être un outil de prévention et de conquêtes =
sociales=20
pour réduire au minimum les risques sanitaires auxquels sont=20
confrontés les étudiants et favoriser leur égal=20
accès aux soins. La mutuelle doit notamment répondre aux =
20 %=20
d'étudiants ne bénéficiant d'aucune couverture=20
complémentaire et améliorer la situation sanitaire et =
sociale=20
ainsi que la qualité de vie des étudiants.
Contribuer à créer un=20
environnement favorable au bien-être physique et moral pour =
l'ensemble des=20
étudiants, participer ainsi à améliorer leurs =
chances de=20
réussite, a motivé, lors de l'assemblée=20
générale des 23 et 24 juin, l'engagement de la mutuelle =
autour de=20
quelques priorités : améliorer la qualité de =
service ;=20
renouer avec un rôle d'expertise pour disposer du maximum de=20
données sur la situation de vie des étudiants et pouvoir=20
dès lors jouer un rôle d'alerte vis-à-vis des =
pouvoirs=20
publics ; ouvrer pour la reconnaissance d'un statut de l'étudiant =
et des=20
jeunes en agissant pour la mise en place d'une allocation d'autonomie ; =
ouvrer=20
à la remutualisation des étudiants, notamment en faisant =
de la CMU=20
un outil meilleur pour l'accès à une couverture=20
complémentaire.
Par ailleurs, la Mutuelle des =
étudiants=20
souhaite jouer son rôle d'acteur du mouvement social en =
intervenant sur=20
des thématiques concernant le monde étudiant ou les jeunes =
en=20
général. Ainsi, résolument opposée à =
toute=20
interdiction des raves parties, la mutuelle veut montrer qu'il n'y a =
aucune=20
incompatibilité entre liberté et sécurité =
sanitaire.=20
Avec Médecins du monde et les organisateurs de raves, nous =
souhaitons=20
participer à des actions de prévention et assurer une=20
présence sanitaire sur le lieu des raves.
Toutes ces actions et =
réflexions=20
participent de notre volonté de doter la mutuelle d'un projet =
ambitieux=20
et donner vie sur le terrain à ces orientations, car la =
santé des=20
étudiants n'est pas un commerce.
Pour cela, la présence =
d'élus=20
étudiants est un atout indispensable. Ils représentent un =
point=20
d'appui pour les adhérents et les étudiants qui souhaitent =
donner=20
leur avis ou s'engager pour de nouvelles conquêtes sociales. =
Enfin, la réalisation de ces =
objectifs=20
nécessite une action concertée de la mutuelle, des=20
étudiants et de leur syndicat pour obtenir de la CNAM un mode de=20
financement du régime étudiant de Sécurité =
sociale=20
qui valorise la satisfaction d'objectifs de santé publique et non =
les=20
performances commerciales de la mutuelle.
ACCUEIL | DERNIER=20
NUMERO | ARCHIVES | RECHERCHE
Page réalisée par Intern@tif - Jeudi 5 Juillet 2001=20
------=_NextPart_001_00F6_01C10985.69A054A0--