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Le mouvement étudiant se réunifie après trente ans de division entre les deux principaux syndicats de gauche. La fusion de l'UNEF-indépendante et démocratique et de l'UNEF-solidarité étudiante donne naissance à un seul et unique syndicat : l'Union nationale des étudiants de France.  Publié le 25 juin 2001 Au cours de l'Assemblée générale de fusion, lundi à la Sorbonne, Yassir Fichtali, président de l'UNEF-ID et étudiant en licence de mécanique à Paris, a été désigné président de cette UNEF réunifiée. "C'est un moment historique, attendu par tous, par tous les anciens de l'UNEF qui avaient appris là à devenir des citoyens responsables et par la génération actuelle à qui nous offrons un formidable espace pour conquérir de nouveaux droits", a déclaré M. Fichtali. "Comme la grande UNEF qui fut capable de gérer les oeuvres universitaires et de mobiliser les étudiants pour de grandes causes, la nouvelle UNEF doit prouver qu'elle sait encore offrir aux étudiants une aide pour leurs études et un espace de réflexion", a-t-il dit. Créée en 1907, l'UNEF a joué un rôle considérable dans la vie politique française où les étudiants se sont impliqués notamment dans le Front populaire, la Résistance, la guerre d'Algérie. Commençant à se déchirer à l'occasion de mai 1968 entre communistes et "gauchistes", elle a éclaté en 1971 avec la constitution de deux organisations "ennemies" au départ. Des bases peu enthousiastes Toutes deux ont gardé le nom d'UNEF mais se se sont distinguées progressivement en UNEF-SE, animée d'abord exclusivement puis essentiellement par des étudiants communistes, et UNEF-ID, dirigée d'abord par des trotskystes du PCI puis par des socialistes mais organisée en "tendances" où se retrouvent également les minorités d'extrême-gauche. Depuis une dizaine d'années, les deux UNEF se sont rapprochées, organisant même des actions communes, les nouveaux dirigeants ayant "oublié" les dissensions des années de rupture. L'idée de réunification faisait son chemin. En mars 1999, Carine Seiler, alors présidente de l'UNEF-ID (élue ce week-end à la tête de la Mutuelle étudiante), lançait un appel à la fusion. Bienvenue auprès de la direction de l'autre UNEF, cette réunification aurait dû se conclure rapidement mais le processus a connu retards et ratés, les bases renâclant à une telle aventure. Nombre de militants de l'UNEF-SE craignaient en effet de passer purement et simplement sous la coupe de l'UNEF-ID qui compte le double d'adhérents inscrits (14.000 contre 7.000), et arrive en tête des élections devant la FAGE (Fédération des associations générales étudiantes - centre) non considéré comme un syndicat à proprement parlé. Cependant, les choses ont progressé au fil des mois, les responsables étudiants se rendant compte de leur faible audience - près de deux millions de jeunes sont inscrits dans le supérieur - et le processus s'est accéléré ces derniers jours. L'UNEF-SE, dirigée par Karine Delpas, a tenu au cours du week-end un congrès de dissolution. Dimanche soir, à l'issue de ces assises tenues dans la discrétion, les responsables des deux organisations se sont réunis. Ils ont adopté une charte, des statuts, avant de convoquer l'Assemblée de constitution de la nouvelle UNEF. (Avec AFP) |
Yassir Fichtali a été désigné président de cette UNEF réunifiée. (Photo AFP)
