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Posté par phillipe lieutaud le 5/6.
Oui, SUD n'a pas rendu un grand service au syndicalisme étudiant il y a un
an en refusant de rompre avec leur logique de l'unité. Cette logique, on l'a
connaît bien, et elle peut se résumer ainsi "ce qui ne s'appelle pas SUD ou
qui refuse de combattre sous cette bannière ne nous intéresse pas". En
effet, la pierre d'achoppement il y a un an n'était pas tant la question de
la tête de liste, que SUD refusait de "concéder", mais l'intitulé de cette
liste. En effet, SUD souhaitait que la liste s'intitule quelque chose du
style "liste SUD de rassemblement". Cette méthode avec du recul me rappelle
celles d'une autre organisation.
Pour autant, ce qui s'est passé dans le passé doit-il nous obliger à nous
couper de SUD et des militants qui animent cette organisation ? Je ne le
pense pas, car nombreux sont les militants avec lesquels je partage
certaines idées. Notre ambition doit-elle être de (re)construire une
organisation qui vive cloisonnée, qui considère qu'elle ne doive avoir aucun
contact avec SUD, l'UNEF-ID, et avec quiconque discute avec celles-ci ? Ce
n'est pas en tout cas ce que je défends. En effet, si nous appliquions cette
logique, nous ne participerions pas à l'intersyndicale des 23 et 24 juin
2001, même par l'envoi d'observateurs. Nous devrions cesser de discuter avec
toute organisation qui discute et/ou travaille avec celles-ci, ce qui en
fait beaucoup : la quasi-totalité des organisations syndicales des salariés
de l'éducation nationale, et de nombreuses AGE locales. C'est pour cela que
même si nous avons des désaccords forts avec SUD, et que ces désaccords
d'orientation n'ont pas de raison d'être dépassés à court terme, je pense
qu'il faut continuer de discuter avec SUD. A la condition seulement que SUD
cesse de nous considérer comme une bande d'AGE en totale décomposition qui
considèrent qu'un nouveau soleil se lève au SUD. Si cette fédération
syndicale souhaite discuter avec les AGE de l'UNEF, qu'elle nous considère
comme ce que nous sommes, c'est-à-dire la majorité militante de l'UNEF, car
tout le monde sait que les AGE en rupture avec Karine Delpas représentent la
majorité des AGE, des militants, des adhérents et des élus de l'UNEF.
Le pari que nous tentons et de poser de nouvelles bases au syndicalisme
étudiant, de faire une offre alternative à celle défendue par l'UNEF-ID et
par Karine Delpas, de réfléchir sur de nombreux thèmes comme l'autonomie,
l'attaque libérale que subit l'université, de réfléchir à la
professionnalisation de masse qui est mise en place à l'université. Sur
cette question, nous devons rompre avec une attitude de défense,
c'est-à-dire cesser de rejeter sans avoir de projet alternatif. Nous devons
nous opposer aux "solutions proposées" car elles sont libérales, mais se
contenter de rejeter n'est pas suffisant pour impulser de dynamiques à long
terme qui pourraient nous permettre d'imposer de nouvelles orientations aux
décideurs politiques. C'est pourquoi nous devons aussi réfléchir à une
stratégie syndicale offensive qui soit adaptée aux étudiants et permette de
les mobiliser après les avoir sensibilisés. Et cette sensibilisation doit
revenir à certains fondamentaux que nous avions oubliés par endroit, comme
l'existence d'une information régulière de l'actualité universitaire, de
débats, de confrontations fréquentes avec les étudiants, avec l'idée que le
projet alternatif porté doit-être proposé, défendu, enrichi perpétuellement,
car le monde que nous connaissons évolue très vite. Voici en partie la
démarche qui m'anime : militer dans une organisation aux structures
rénovées, plus ouvertes, et qui ne s'intéresse pas seulement aux réformes
étudiantes depuis la loi Faure. Nous devons être porteurs d'une alternative,
d'un projet. Cette idée, que l'UNEF-ID défend, doit nous guider, sauf que
nous devrons avoir en tête que le projet doit émaner de militants
syndicalistes, et non de groupes politiques, sinon c'est le risque que le
projet choisi serve des intérêts qui ne sont pas ceux du syndicat.
Oui, nous devons discuter, d'égal à égal, avec SUD, à la condition que SUD
ne souhaite pas nous imposer une orientation que nous ne partagerons pas en
totalité, avec l'arrière-pensée de récupérer des camarades. Sinon, en effet,
nous perdrons notre temps avec cette fédération, qui risque en plus de
connaître une nouvelle fois une grande déconvenue.
Philippe Lieutaud
Président de l'AGEPS
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