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Posté par s.e.u.l@netcourrier.com le 2/6.

C'est lors d'un colloque à Lille en mars 2001, en présence de Jack Lang, que la CPU a exprimé ses volontés de réformes et les propositions d'applications concrètes qui en découlent. L'essentiel a été résumé dans un texte daté du 19 avril 2001 et intitulé "Autonomie des universités et responsabilité : pour un service public renouvelé". 

La fin programmée de l'enseignement supérieur comme service public. 

La pensée de la CPU est résumée par son président, Bernard Belloc : "Ce que nous préparons est comparable au processus de 1982 sur la décentralisation. Avant les lois Defferre, les villes et les régions étaient comme les universités actuellement, c'est-à-dire des services déconcentrés de l'Etat" (Le Nouvel observateur, 10/05/2001). En clair, le but est que l'enseignement supérieur ne soit plus un service d'Etat. C'est le renforcement de l'autonomie des universités jusqu'au point de non-retour. Devenues des
établissements autonomes par rapport à l'Etat, les universités n'auront plus beaucoup de rapport avec la notion de service public.
Cette autonomie s'accompagnera d'une adaptation des universités aux spécificités locales : "Ainsi l'autonomie des universités apparaît comme une condition nécessaire à l'adaptation intelligente de ces établissements aux évolutions profondes qu'ils doivent subir, ainsi qu'aux spécificités des contextes dans lesquels ils se développent" (CPU, 19/04/2001). 
Cet abandon du caractère national de l'enseignement supérieur est confirmé par la fin du cadre national des diplômes (déjà amorcée par la mise en place des licences professionnelles) : "En matière d'habilitation des formations, la CPU souhaite vivement une simplification des procédures (passer d'une habilitation à priori à une évaluation a posteriori) laissant l'initiative aux universités" (ibid). C'est-à-dire que les universités créeront des diplômes locaux, sans avoir besoin de l'accord de l'Etat.
Evidemment, la pérennité et la reconnaissance de ces cursus seront très aléatoires. De véritables petits diplômes au rabais !

Logique de privatisation avec l'entrée renforcée des entreprises.

Selon la CPU, il faut que les universités se soucient plus des "attentes du monde socio-économique" (ibid). En clair, il faut se plier aux exigences des entreprises. L'appel au financement de ces dernières est explicite : "L'octroi de crédits d'impôts aux entreprises qui aident financièrement le développement de l'université peut être une mesure stimulante" (ibid). La CPU demande à ce que l'Etat finance les entreprises qui financeront les universités. C'est sûr que ce serait trop simple si l'Etat finançait
directement les facs. Trop simple, et surtout peu cohérent dans la logique actuelle de privatisation.

L'augmentation des frais d'inscription.

Il s'agit là de la consécration du désengagement financier de l'Etat : puisque l'Etat ne finance pas suffisamment, autant prendre de l'argent aux étudiants. Première étape : "Il faudra certainement évoluer d'un dispositif qui, pour l'instant, est annuel, vers un dispositif semestriel, ou en tous cas beaucoup plus souple" (intervention de François Petit, représentant de la CPU, au CNESER du 23/04/2001). Faire payer chaque semestre, encore une adaptation au système anglo-saxon. Deuxième étape :
"L'enseignement supérieur a un coût pour la nation et n'a donc pas forcément vocation à être entièrement gratuit pour les usagers. Il faut sans doute réfléchir à une responsabilisation des étudiants à travers un lien financier plus fort avec leurs établissements" (CPU, 19/04/2001). Une belle formulation pour éviter de parler ouvertement d'augmentation des frais d'inscription... Le plus sournois est sans doute l'argumentaire selon lequel plus on paie, plus on est responsabilisé ! Reste à savoir quelle sera
l'ampleur de cette augmentation : "L'exemple canadien, avec des scolarités de 5.000 à 10.000 francs, a été présenté au colloque de la CPU" (Le Nouvel observateur, 10/05/2001). Voilà qui est clair. Dernière étape : "La CPU n'est pas hostile à une augmentation progressive modérée des droits d'inscription, modulée par année d'études". Plus loin : "Les diplômes professionnels et de troisième cycle peuvent justifier une augmentation plus significative" (CPU, 19/04/2001). L'augmentation sera donc d'autant plus
importante pour les diplômes au fur et à mesure de la scolarité. Cela rentre dans la logique qui voudrait que les étudiants arrêtent leurs études le plus tôt possible. Avec bien entendu une sélection sociale...


On voit encore une fois en application la volonté d'adaptation totale au "modèle" anglo-saxon, ainsi que la "rentabilisation des services publics", principe consacré par les traités européens de Maastricht et Amsterdam. Notons la cohérence et l'accord total entre la CPU et Jack Lang : "La CPU s'est d'ores et déjà déclarée favorable à une organisation généralisée des enseignements en crédits capitalisables" (ibid). Prise dans sa totalité (avec l'application de l'ECTS - European Credit Transfert System - voir
"Première analyse de la réforme Lang", texte adopté en congrès de la FSE), la réforme qui sera votée cet été s'annonce comme l'attaque frontale la plus importante contre l'enseignement supérieur depuis la réforme Devaquet en 1986. Les étudiants et lycéens s'étaient à l'époque mobilisés, et avaient obtenu le retrait de la réforme. Le principal enjeu de l'intersyndicale des 23 et 24 juin prochains est de mettre en place les conditions nécessaires pour qu'il en soit de même à la rentrée prochaine.

Le SEUL-FSE,
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