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je vous copie colle et vous joins en dossier attach=E9 le texte =
d'orientation du Minist=E8re sur les ECTS et le discours de Jack LANG =
=E0 l'occasion du CNESER d'hier lundi 23 avril, qui a donn=E9 lieu =E0 =
un article du Monde d'hier dat=E9 de mardi que vous aurez peut =EAtre =
lu.
=20
bonne lecture ...
amiti=E9s syndicales
@ +
anthony
-------------------------------------------------------------------------=
---------------------------------------------------
Construction de l=92espace europ=E9en
de l=92enseignement sup=E9rieur
=20
- Orientations pour une nouvelle =E9tape -
=20
=20
Le pr=E9sent texte vise =E0 ouvrir au sein de la communaut=E9 de =
l=92enseignement sup=E9rieur un large d=E9bat devant conduire, dans le =
contexte de la Conf=E9rence de Prague, =E0 de nouvelles avanc=E9es.
A =96 Constat
=20
=20
1- A la suite des d=E9clarations de la Sorbonne (25 mai 1998) et de =
Bologne (19 juin 1999), l=92action men=E9e en France s=92est =
concentr=E9e sur la mise en place de l=92architecture commune fond=E9e =
sur deux cursus, avant et apr=E8s la licence.
Cette action s=92est notamment traduite par la cr=E9ation au 1er niveau =
de la licence professionnelle, par la mise en place du grade de mastaire =
concernant l=92ensemble des dipl=F4mes de niveau bac + 5 b=E9n=E9ficiant =
de la garantie de l=92Etat et par la politique des =E9coles doctorales.
La politique ainsi engag=E9e sera poursuivie et parachev=E9e afin =
d=92organiser, autant que faire se peut, l=92ensemble du dispositif =
d=92enseignement sup=E9rieur fran=E7ais en fonction des trois grades =
(licence, mastaire, doctorat), de le rendre lisible au niveau =
international et comparable aux autres syst=E8mes europ=E9ens. Cette =
action sera conduite tout en pr=E9servant les dipl=F4mes =
interm=E9diaires sp=E9cifiques (notamment =E0 bac + 2).
2- Le plan d=92action pour la mobilit=E9 adopt=E9 par l=92Union =
europ=E9enne =E0 l=92initiative de la Pr=E9sidence fran=E7aise conforte =
la construction commune.
Il fixe des objectifs ambitieux qui rendent indispensable l=92adaptation =
de l=92offre de formation sup=E9rieure =E0 des parcours =E9tudiants plus =
diversifi=E9s.
3- C=92est pourquoi la d=E9claration de Bologne a =E9galement promu la =
mise en place d=92un syst=E8me d=92unit=E9s capitalisables et =
transf=E9rables (" syst=E8me des cr=E9dits ") et une meilleure =
intelligibilit=E9 des dipl=F4mes, notamment par l=92adjonction d=92un =
descriptif des =E9tudes suivies et des acquis obtenus (" Diploma =
supplement ").
Le syst=E8me fran=E7ais n=92a pas encore pris toute la mesure de ces =
enjeux-l=E0 m=EAme si d=92importants r=E9sultats partiels ont d=92ores =
et d=E9j=E0 =E9t=E9 obtenus par les =E9tablissements, notamment dans le =
cadre des programmes communautaires. Le pr=E9sent texte propose au =
d=E9bat et =E0 la concertation un ensemble de pistes afin de d=E9finir =
les axes d=92une nouvelle politique nationale en la mati=E8re. =85/=85
B =96 Les avantages du syst=E8me des cr=E9dits
=20
=20
4- Le syst=E8me europ=E9en de cr=E9dits (ECTS =96 European Credit =
Transfer System =96 Syst=E8me europ=E9en de transferts de cr=E9dits) =
r=E9pond =E0 des caract=E9ristiques pr=E9cises.
a) Il se d=E9finit par rapport au travail =E0 effectuer par =
l=92=E9tudiant comprenant l=92ensemble des activit=E9s qui lui sont =
demand=E9es : enseignements quelle qu=92en soit la forme, travail =
personnel, stages, m=E9moires, projets, etc=85 Le syst=E8me de cr=E9dits =
ne se d=E9finit donc pas seulement par un volume d=92heures =
d=92enseignement dispens=E9es mais en fonction du volume d=92activit=E9s =
total requis de la part de l=92=E9tudiant et pris en compte dans son =
=E9valuation. En cela, il est plus large et plus riche que celui =
commun=E9ment recouvert par le terme d=92unit=E9 d=92enseignement en =
France.
b) Les cr=E9dits sont des unit=E9s de compte qui mesurent le succ=E8s =
=E0 des modules de formation de taille diverse ; ce syst=E8me s=92adapte =
=E0 toutes les modalit=E9s de formation, y compris bien entendu stages, =
m=E9moires, projets=85 ; il suppose donc modularisation et =
capitalisation.=20
c) Afin d=92assurer la concordance europ=E9enne, il est convenu que 60 =
cr=E9dits correspondent aux connaissances et comp=E9tences acquises et =
reconnues actuellement pour une ann=E9e universitaire =E0 temps plein.
Selon cette norme : un semestre vaut 30 cr=E9dits ; le niveau licence =
correspond =E0 180 cr=E9dits obtenus, le niveau mastaire =E0 300 =
cr=E9dits obtenus (120 cr=E9dits au del=E0 de la licence).
C=92est cette r=E9f=E9rence qui sera utilis=E9e dans la suite de ce =
texte, =E9tant entendu que le syst=E8me =E0 mettre en place en France =
devra prendre en compte d=92=E9ventuels ajustements de ces normes qui =
seraient d=E9finis au niveau europ=E9en.=20
d) Le syst=E8me de cr=E9dits est applicable =E0 tout cursus dipl=F4mant =
de l=92enseignement sup=E9rieur, aux universit=E9s comme aux autres =
=E9tablissements d=92enseignement sup=E9rieur.=20
e) Enfin, le syst=E8me des cr=E9dits facilite l=92int=E9gration de =
l=92ensemble des dimensions souhaitables : formation initiale et =
formation continue, enseignement =E0 distance et technologies de =
l=92information et de la communication, mobilit=E9 et attractivit=E9...
En particulier, le syst=E8me de cr=E9dits assure facilement la =
capitalisation et la transf=E9rabilit=E9 des acquis et donc favorise la =
mobilit=E9 europ=E9enne, qu=92il s=92agisse d=92=E9tudiants fran=E7ais =
partant pour =E9tudes =E0 l=92=E9tranger ou le contraire. De ce fait, il =
accro=EEt l=92attractivit=E9 de notre syst=E8me de formation =
sup=E9rieure.=20
Le syst=E8me de cr=E9dits offre un cadre de r=E9f=E9rence commun qui =
stimule la libre coop=E9ration des =E9tablissements europ=E9ens et des =
=E9quipes p=E9dagogiques et la reconnaissance des p=E9riodes =
d=92=E9tudes =E0 l=92=E9tranger.
=85/=85
5- Appliqu=E9 =E0 la France, ce syst=E8me pourrait permettre en outre de =
surmonter certaines difficult=E9s issues de notre d=E9finition actuelle =
des cursus dipl=F4mants.
On pourrait ainsi passer d=92une logique de parcours oblig=E9s =E0 une =
logique de parcours plus fluides comportant une part =
d=92individualisation, tout en garantissant leur coh=E9rence formative =
et dipl=F4mante par des progressions adapt=E9es afin d=92=E9carter =
totalement toute conception " consum=E9riste ".=20
6- Dans cette optique, les =E9quipes p=E9dagogiques construisent des =
parcours de formation diversifi=E9s, coh=E9rents et dipl=F4mants. Le =
parcours de formation se d=E9finit comme un ensemble de modules " =
cr=E9ditables " et articul=E9s entre eux selon une logique de =
progression adapt=E9e.=20
Pour ce faire, l=92=E9tablissement d=E9finit, dans le cadre de sa =
politique de formation, les principes et r=E8gles applicables qui sont =
adapt=E9es =E0 la diversit=E9 des secteurs et objectifs de formation =
comme =E0 celle des niveaux de formation.=20
En fonction du projet de l=92=E9tudiant, l=92=E9quipe p=E9dagogique lui =
propose, dans la gamme des possibles, le parcours le plus adapt=E9 =
compte tenu, notamment, du temps de formation disponible. =
L=92accompagnement de l=92=E9tudiant par les enseignants est ici =
indispensable.=20
7- L=92=E9tudiant s=92inscrit dans un parcours constitu=E9 de modules =
cr=E9ditables plut=F4t que dans " une ann=E9e de formation " ; la =
logique est modifi=E9e.
Ainsi, la d=E9finition du niveau licence par 180 cr=E9dits obtenus =
permet =E0 la fois de mieux prendre en compte les parcours " amont " des =
=E9tudiants qui peuvent =EAtre tr=E8s divers (d=92une part les =
diff=E9rents bacs, d=92autre part, par exemple, classe pr=E9paratoire, =
=E9cole professionnelle post bac=85), leurs objectifs universitaires et =
leurs rythmes d=92apprentissage. Dans cet esprit, on pourrait admettre =
qu=92une licence s=92obtienne par un parcours total plus court ou plus =
long que la dur=E9e th=E9orique de 3 ans.=20
De la m=EAme fa=E7on entre la licence et le mastaire, plut=F4t que de =
raisonner selon le sch=E9ma 1 an + 1 an, on pourrait imaginer des cursus =
int=E9gr=E9s de 120 cr=E9dits, accordant ainsi aux =E9tablissements une =
plus grande autonomie p=E9dagogique.
=85/=85
8- L=92organisation des cursus en cr=E9dits favorise une meilleure =
ma=EEtrise des parcours de formation des =E9tudiants et le =
d=E9veloppement des innovations.
L=92accent peut ainsi =EAtre mis sur des " moments forts " : par =
exemple, l=92ann=E9e d=92entr=E9e =E0 l=92universit=E9 ou les moments =
d=92orientation et de r=E9orientation.
Ainsi, l=92agencement des modules pourrait =EAtre construit de fa=E7on =
simple en premi=E8re ann=E9e, ann=E9e d=92entr=E9e dans l=92enseignement =
sup=E9rieur. Cet agencement serait con=E7u de fa=E7on =E0 permettre =E0 =
l=92=E9tudiant =E0 la fois une initiation aux m=E9thodes de =
l=92enseignement sup=E9rieur et la d=E9couverte, pour ceux qui le =
souhaitent, de deux ou trois disciplines, l=92une d=92entre elles =
pouvant =EAtre consid=E9r=E9e comme la discipline privil=E9gi=E9e. A =
titre d=92illustration, 3 ou 4 parcours pourraient =EAtre propos=E9s =
dans un domaine de formation donn=E9 : du parcours monodisciplinaire au =
parcours tri-disciplinaire. Les =E9tudiants pourraient ainsi =
d=E9terminer =E0 divers moments leur orientation pour la suite de leur =
cursus et prendre connaissance de la vari=E9t=E9 et de l=92int=E9r=EAt =
des combinatoires qui leur seraient ensuite propos=E9es.
Ensuite, =E0 tout moment de son parcours, en fonction des r=E9sultats =
qu=92il obtient comme de l=92=E9volution de son projet, l=92=E9tudiant =
peut b=E9n=E9ficier de r=E9orientations. Ainsi, par exemple, dans le =
cursus pr=E9-licence, un =E9tudiant engag=E9 initialement dans un =
parcours universitaire " classique " peut souhaiter une insertion =
professionnelle plus rapide, soit en premi=E8re moiti=E9 de cursus vers =
un dipl=F4me professionnalis=E9 =E0 bac +2, soit ult=E9rieurement vers =
une licence professionnelle.
Au total, le syst=E8me propos=E9 permet de construire une offre de =
formation plus riche tout en structurant les progressions.=20
9- La construction des parcours par une accumulation coh=E9rente de =
modules cr=E9ditables peut permettre, beaucoup plus facilement que dans =
le syst=E8me actuel, la mise en =9Cuvre de formations =
pluridisciplinaires tout en pr=E9servant, bien entendu, les cursus =
disciplinaires.
En effet, le dispositif existant est constitu=E9 soit de cursus =
pluridisciplinaires (par exemple, AES, LEA), soit, pour l=92essentiel de =
cursus disciplinaires dans lesquels une part tr=E8s limit=E9e est =
r=E9serv=E9e aux mati=E8res optionnelles. Cette situation contraint =
consid=E9rablement la libert=E9 p=E9dagogique des =E9tablissements qui =
ne peuvent proposer =E0 l'habilitation des cursus pluridisciplinaires =
nouveaux que dans le cadre de proc=E9dures d=E9rogatoires. Une offre =
organis=E9e en modules cr=E9ditables rem=E9die =E0 ces difficult=E9s et =
favorise la constitution de nouvelles =E9quipes p=E9dagogiques =
pluridisciplinaires.
De m=EAme, le syst=E8me des cr=E9dits permettrait d=92int=E9grer -si =
cela appara=EEt souhaitable- les aptitudes acquises et reconnues dans la =
ma=EEtrise des comp=E9tences d=E9sormais indispensables =E0 la formation =
de tout =E9tudiant en langues vivantes =E9trang=E8res (CLES) et =
technologies informatiques (certificat de comp=E9tences =E0 construire). =
Quel que soit son domaine de formation, aucun dipl=F4m=E9 ne devrait, =
=E0 terme, quitter l=92enseignement sup=E9rieur sans ma=EEtriser ces =
outils. Cet objectif doit =EAtre atteint d=E8s que possible et dans le =
d=E9lai le plus bref au niveau mastaire.
=85/=85
10- Le syst=E8me des modules cr=E9ditables s=92adapte parfaitement =E0 =
la politique de professionnalisation des formations sup=E9rieures, =
qu=92il s=92agisse de pr=E9profes-sionnalisation ou de formations tr=E8s =
professionnalis=E9es.
En effet, les stages et les projets =E0 vocation professionnelle sont =
con=E7us dans les formations sup=E9rieures dans une logique formative. =
Ils doivent =EAtre =E9valu=E9s. D=E8s lors, rien ne s=92oppose =E0 les =
d=E9finir sous forme de modules et de cr=E9dits.=20
Cette possibilit=E9 est offerte aussi bien pour des stages =
d=92initiation ou de d=E9couverte que pour des formations enti=E8rement =
organis=E9es sous le r=E9gime de l=92alternance ou de l=92apprentissage. =
11- La mise en =9Cuvre des cr=E9dits doit faciliter tant la validation =
des acquis de l=92exp=E9rience qu=92une gestion diff=E9rente du temps de =
formation d=E9sormais rendue plus facile par les technologies de =
l=92information et de la communication et le d=E9veloppement de =
l=92enseignement =E0 distance.
Le projet de loi de modernisation sociale pose le principe g=E9n=E9ral =
de validation des acquis de l=92exp=E9rience pouvant aller jusqu=92=E0 =
la d=E9livrance compl=E8te du dipl=F4me. Ce projet de loi concerne tous =
les niveaux de formation et vise avant tout les acquis de =
l=92exp=E9rience professionnelle. Cependant, pour l=92enseignement =
sup=E9rieur sp=E9cifiquement, il est pr=E9vu d=92=E9tendre la validation =
=E0 toutes les formes d=92=E9tudes, en France (mobilit=E9 =
inter-=E9tablissements) ou =E0 l=92=E9tranger (mobilit=E9 =
internationale). Il convient donc que le nouveau dispositif =
parcours/cr=E9dits int=E8gre toutes ces possibilit=E9s de validation. =
Les cr=E9dits pourraient donc =EAtre attribu=E9s =E9galement par une =
prise en compte g=E9n=E9ralis=E9e des acquis qu=92ils soient issus de =
l=92exp=E9rience professionnelle ou qu=92ils r=E9sultent de p=E9riodes =
d=92=E9tudes, quelles qu=92elles soient, effectu=E9es en France ou =E0 =
l=92=E9tranger. En particulier, le syst=E8me doit faciliter la =
d=E9livrance de dipl=F4mes binationaux (codiplomation).
Par ailleurs, le syst=E8me des cr=E9dits ayant notamment pour but =
l=92adaptation au rythme et aux contraintes sp=E9cifiques des =
=E9tudiants, il facilite =E9galement le d=E9veloppement des technologies =
de l=92information et de la communication appliqu=E9es =E0 =
l=92enseignement (TICE) et l=92articulation entre l=92enseignement =
pr=E9sentiel et l=92enseignement =E0 distance. Il est clair -toutes les =
exp=E9riences =E9trang=E8res le d=E9montrent- que la " mise en ligne " =
de modules/cr=E9dits est beaucoup plus ais=E9e que celle de nos cursus =
actuels et permettra donc de rattraper notre relatif retard en la =
mati=E8re.
Cette approche pourrait =EAtre favoris=E9e par l=92identification d=92un =
r=E9gime p=E9dagogique de l=92=E9tudiant en temps partag=E9 conduisant =
=E0 rendre plus adaptable une offre aujourd=92hui construite pour des =
=E9tudiants =E0 temps plein. Cette mesure aurait l=92avantage de =
renforcer l=92int=E9gration formation initiale/formation continue en =
s=92appliquant aussi bien aux " salari=E9s-=E9tudiants " qu=92aux " =
=E9tudiants-salari=E9s ". Elle s=92accompagnerait d=92une politique =
d=92information la plus compl=E8te possible et d=92un appui =E0 la =
construction des parcours.
*
* *
=85/=85
Ce qui pr=E9c=E8de montre que le syst=E8me europ=E9en des cr=E9dits =
pr=E9sente plusieurs types d=92avantages par rapport =E0 la d=E9finition =
actuelle des cursus.
Tout particuli=E8rement, il permet de favoriser la mobilit=E9 et =
d=92int=E9grer dans une approche globale les nouveaux besoins issus de =
la diversification de la demande de formation (initiale et continue) =
comme de la diversit=E9 des m=E9thodes et outils p=E9dagogiques =
d=E9sormais disponibles.=20
C=92est pourquoi il semble utile d=92adopter ce syst=E8me en France =
d=E8s lors que :
a.. des mesures seraient prises pour que le dispositif permette =
la r=E9duction des in=E9galit=E9s entre =E9tudiants et =E9carte toute =
nouvelle discrimination par un accompagnement ad=E9quat =E0 =
l=92=E9laboration des parcours et un renforcement des aides =E0 la =
mobilit=E9 ;=20
a.. des encouragements seraient apport=E9s =E0 l=92initiative =
p=E9dagogique des =E9tablissements pour am=E9liorer la r=E9ussite des =
=E9tudiants et r=E9duire les taux d=92=E9checs, notamment au d=E9but des =
=E9tudes sup=E9rieures ;=20
a.. la constitution de v=E9ritables =E9quipes p=E9dagogiques et =
la valorisation des r=E9alisations p=E9dagogiques des enseignants =
seraient facilit=E9es.=20
*
* *
Il convient dans ce contexte de pr=E9ciser les contours d=92une =
d=E9marche qui doit rester pragmatique et r=E9aliste. S =91il faut une =
grande ambition, il faut aussi pr=E9ciser les voies et moyens de la =
r=E9alisation. C=92est pourquoi, il vaut mieux adopter un dispositif =
progressif donnant aux =E9tablissements et aux =E9quipes p=E9dagogiques =
la ma=EEtrise de l=92action la plus pertinente. Les =E9quipes =
p=E9dagogiques ont ici un r=F4le essentiel : elles ont =E0 concilier =
l=92objectif de diversification et d=92adaptation des parcours et les =
contraintes d=92organisation qui s=92imposent =E0 elles (gestion des =
emplois du temps, taille minimale des groupes, organisation des =
progressions et de la semestrialisation etc=85).
Telle que propos=E9e, l=92introduction du syst=E8me europ=E9en des =
cr=E9dits dans l=92enseignement sup=E9rieur fran=E7ais offre de =
nouvelles responsabilit=E9s aux =E9tablissements et aux =E9quipes =
p=E9dagogiques et un nouvel espace de d=E9veloppement des initiatives.=20
=85/=85
C =96 M=E9thode et propositions
=20
=20
12- Sur la base du pr=E9sent texte d=92orientations, un d=E9bat national =
et une vaste concertation sont lanc=E9s au sein de la communaut=E9 de =
l=92enseignement sup=E9rieur. Ils portent =E0 la fois sur les objectifs =
g=E9n=E9raux et sur les propositions de mise en oeuvre.
L=92objectif propos=E9 est que, dans un d=E9lai de cinq ans, l=92offre =
compl=E8te de formation sup=E9rieure fran=E7aise conduisant =E0 des =
dipl=F4mes garantis par l=92Etat soit propos=E9e sous cette forme.
Le champ concerne donc aussi bien les universit=E9s que les autres =
=E9tablissements d=92enseignement sup=E9rieur.
Le d=E9bat et la concertation doivent conduire au printemps 2001 =E0 des =
conclusions op=E9rationnelles.
13- Sans abroger les textes existants, un nouveau texte r=E9glementaire =
autoriserait d=E8s 2001 et pendant un d=E9lai de cinq ans, les =
=E9tablissements =E0 pr=E9senter =E0 l=92habilitation, leur offre de =
formation, sous forme de semestres et de modules/cr=E9dits, selon des =
conditions que la concertation doit pr=E9cis=E9ment d=E9finir. A titre =
d=92illustrations :=20
a.. le dispositif devrait r=E9pondre aux d=E9finitions =
europ=E9ennes (cr=E9dits, descriptif des dipl=F4mes=85) et favoriser la =
prise en compte des p=E9riodes de mobilit=E9 ;=20
a.. la proposition de l=92=E9tablissement pourrait =EAtre =
partielle mais devrait concerner de grands champs de formation ;=20
a.. les principes et les modalit=E9s de capitalisation et de =
compensation devraient =EAtre d=E9finis et l=92=E9valuation des =
enseignements g=E9n=E9ralis=E9e ;=20
a.. un dispositif d=92accompagnement et de gestion des parcours =
=E9tudiants devrait =EAtre mis en =9Cuvre ; les modalit=E9s de =
validation des acquis et l=92adaptation =E0 l=92enseignement =E0 =
distance et aux TICE devraient =EAtre pr=E9vues ;=20
a.. la coh=E9rence des parcours, des progressions et des cursus =
serait garantie et v=E9rifi=E9e dans le cadre du cursus pr=E9-licence =
d=92une part, du cursus post-licence d=92autre part.=20
Dans le cadre de leur strat=E9gie de formation d=E9finie par leur projet =
d=92=E9tablissement et prise en compte dans la politique contractuelle, =
les =E9tablissements mettront =E0 profit les nouvelles possibilit=E9s =
offertes par le syst=E8me des cr=E9dits pour renforcer la =
professionnalisation et l=92internationalisation de leurs formations. =
=85/=85
Ainsi, pendant une p=E9riode de cinq ans, deux dispositifs =
r=E9glementaires pourraient coexister au niveau national afin de laisser =
aux =E9tablissements le choix et la ma=EEtrise des rythmes =
d=92adaptation. Bien entendu, dans chaque =E9tablissement et pour chaque =
grand champ de formation, un choix devrait =EAtre effectu=E9 entre :
a.. soit les cursus tels que d=E9finis par les textes de 97,=20
a.. soit une organisation en semestres et modules/cr=E9dits qui, =
notamment, permet de conserver les cursus monodisciplinaires tout en =
ouvrant de nouvelles possibilit=E9s pluridisciplinaires.=20
14- Offrant des espaces plus larges d=92innovations, confortant le =
principe d=92autonomie p=E9dagogique des =E9tablissements d=E9fini par =
la loi, le processus propos=E9 devra bien entendu, afin de garantir la =
coh=E9rence nationale et le caract=E8re national des dipl=F4mes, faire =
l=92objet d=92une proc=E9dure d=92habilitation qui devrait =EAtre =
fond=E9e davantage sur une v=E9ritable =E9valuation nationale des =
politiques de formation des =E9tablissements.
C=92est pourquoi, outre le dispositif d=92=E9valuation et d=92expertise =
p=E9dagogique du minist=E8re, outre l=92examen des propositions =
d=92habilitation par le CNESER dont le r=F4le n=92est pas modifi=E9, des =
r=E9flexions p=E9dagogiques par grand secteur de formation pourraient =
=EAtre men=E9es, en tant que de besoin, afin de pr=E9ciser les cahiers =
des charges et de d=E9finir les voies et moyens permettant de surmonter =
les =E9ventuels obstacles. S=92agissant des formations d=92ing=E9nieur =
ou des formations d=92IUT, ce r=F4le serait respectivement confi=E9 =E0 =
la CTI et aux CPN ; de m=EAme pour les IUP et la licence =
professionnelle, les commissions sp=E9cialis=E9es auraient =E0 assurer =
cette mission. Enfin, une =E9tude particuli=E8re sera men=E9e pour les =
STS.=20
Corr=E9lativement, au niveau europ=E9en, le minist=E8re et les =
conf=E9rences d=92=E9tablissements participeront aux r=E9flexions en =
cours sur les syst=E8mes d=92accr=E9ditation et de contr=F4le-qualit=E9 =
en r=E9affirmant les principes fondateurs du dipl=F4me national " =E0 la =
fran=E7aise " et des proc=E9dures d=92habilitation qui le garantissent =
et en oeuvrant =E0 une reconnaissance mutuelle des m=E9thodologies et =
des crit=E8res. De la m=EAme fa=E7on, seront pris en compte les travaux =
europ=E9ens concernant le socle de contenus facilitant la =
comparabilit=E9 et la reconnaissance des cursus et des dipl=F4mes.=20
15- La question des intitul=E9s de dipl=F4mes pose des probl=E8mes =
sp=E9cifiques qui devront faire l=92objet d=92=E9tudes particuli=E8res =
au cours de la concertation.
On ne mentionnera dans ce texte que quelques pistes.
16- Au niveau licence, par exemple, on pourrait :
a.. soit, s=92en tenir aux intitul=E9s existants et utiliser, de =
fa=E7on compl=E9mentaire, la possibilit=E9 offerte par le dispositif des =
licences pluridisciplinaires qui, modernis=E9, permettrait de =
construire, avec une plus grande ouverture, des cursus s=92appuyant sur =
plusieurs disciplines, qui seraient mentionn=E9es pour sp=E9cifier le =
dipl=F4me de licence pluridisciplinaire ; dans cette hypoth=E8se, un =
DEUG pluridisciplinaire pourrait =EAtre d=E9livr=E9 comme dipl=F4me =
interm=E9diaire avec les m=EAmes mentions. =85/=85=20
b.. soit, autoriser les =E9tablissements =E0 d=E9livrer des =
licences, pour chacun des grands secteurs correspondant, par exemple, =
=E0 chaque arr=EAt=E9 particulier de 1997, en sp=E9cifiant le parcours =
de l=92=E9tudiant par une mention et par le descriptif pr=E9vu au niveau =
europ=E9en.=20
Par exemple, l=92universit=E9 serait habilit=E9e =E0 d=E9livrer la =
licence de sciences et technologies mais, en fonction des parcours, =
pourrait d=E9livrer aussi bien une licence de sciences et technologies =
-mention physique- qu=92une licence de sciences et technologies -mention =
biologie et informatique-. De m=EAme des DEUG portant les m=EAmes =
intitul=E9s pourraient =EAtre d=E9livr=E9s au niveau interm=E9diaire.=20
17- Au niveau mastaire, il est clair que les possibilit=E9s offertes =
aujourd'hui par les DESS et DEA n=92=E9puisent pas la totalit=E9 des =
besoins.
Le syst=E8me 1 + 1 -ann=E9e de ma=EEtrise + 1=E8re ann=E9e actuelle de =
3=E8me cycle- ne permet pas facilement la construction de parcours =
int=E9gr=E9s de la licence au mastaire permettant une orientation =
progressive soit vers le cursus long (DEA, doctorat), soit vers =
l=92insertion professionnelle au niveau mastaire.=20
Dans certaines disciplines, en outre, la distinction DEA/DESS est =
formelle. Dans d=92autres, le besoin se fait sentir de cursus conduisant =
au mastaire qui, sans =EAtre fortement sp=E9cialis=E9s, int=E8grent =
n=E9anmoins des =E9l=E9ments de profession- nalisation.=20
Les r=E9flexions concernant l=92=E9volution des IUP d=92une part, des =
IUFM d=92autre part conduisent =E0 s=92interroger sur les certifications =
possibles =E0 l=92issue de ces parcours sp=E9cifiques de formation.
La n=E9cessit=E9 de retrouver pour nos formations de niveau mastaire une =
attractivit=E9 nouvelle pour les =E9tudiants =E9trangers conduit au =
souhait de nombre d=92universit=E9s ou d=92=E9coles sup=E9rieures de =
disposer d=92un outil dipl=F4mant permettant de conf=E9rer le mastaire =
mais adapt=E9 aux contraintes et aux besoins sp=E9cifiques des =
=E9tudiants =E9trangers.
Bien s=FBr, la tentation est grande de r=E9pondre =E0 ces besoins =
sp=E9cifiques (et il y en a d=92autres) par des dipl=F4mes particuliers. =
Cette solution de facilit=E9 doit =EAtre =E9cart=E9e car elle =
n=92introduirait qu=92une dose suppl=E9mentaire de complexit=E9 alors =
m=EAme que la volont=E9 g=E9n=E9rale est de clarifier et de simplifier.
D=E8s lors, le syst=E8me des cr=E9dits doit faciliter la solution du =
probl=E8me pos=E9. Le d=E9bat et la concertation devront, notamment, =
permettre de v=E9rifier si l=92hypoth=E8se de la cr=E9ation d=92un =
dipl=F4me unique d=92=E9tudes sup=E9rieures universitaires conf=E9rant =
le grade de mastaire est pertinente. Ce dipl=F4me serait accompagn=E9 =
d=92une mention et d=92un descriptif pr=E9cisant les aptitudes acquises. =
Dans cette hypoth=E8se, par exemple, pour un parcours de type DEA, le =
dipl=F4me unique mentionnerait =E0 la fois la sp=E9cialit=E9 et =
l=92orientation " recherche ".
=85/=85
En tout =E9tat de cause, l=92introduction du syst=E8me des cr=E9dits =
permet de construire de nouveaux parcours entre le niveau licence et le =
niveau mastaire, de penser diff=E9remment ce qui est aujourd=92hui =
l=92ann=E9e de ma=EEtrise et d=92introduire une plus grande fluidit=E9 =
et une orientation plus progressive et mieux ma=EEtris=E9e entre la voie =
de la formation =E0 la recherche et celle de la sp=E9cialisation =
professionnelle au niveau mastaire.=20
18- La mise en =9Cuvre pragmatique du syst=E8me des cr=E9dits pendant =
une p=E9riode de cinq ans, doit permettre de d=E9finir les mesures les =
plus appropri=E9es pour garantir le succ=E8s et favoriser la =
g=E9n=E9ralisation dans les meilleures conditions possibles.
Elle n=E9cessite =E9galement de mener des =E9tudes compl=E9mentaires, au =
del=E0 des dimensions purement p=E9dagogiques, sur l=92environnement de =
l=92offre de formation sup=E9rieure et notamment, sur :
a.. le syst=E8me d=92aide sociale aux =E9tudiants (bourses =
etc=85)=20
a.. le syst=E8me d=92inscriptions (incidences des semestres et =
des modules/cr=E9dits)=20
a.. le syst=E8me de r=E9partition des moyens aux =
=E9tablissements dont la mise =E0 plat a =E9t=E9 annonc=E9e et qui =
pourrait, si cela s=92av=E9rait utile, prendre en compte la nouvelle =
organisation p=E9dagogique=20
a.. l=92adaptation des outils informatiques (APOGEE).=20
*
* *
Telles sont les orientations soumises au d=E9bat et =E0 la concertation. =
S=92appuyant pleinement sur l=92autonomie p=E9dagogique des =
=E9tablissements garantie par la loi, elles ont pour but de mettre notre =
syst=E8me d=92enseignement sup=E9rieur en mesure de s=92adapter =
efficacement aux enjeux europ=E9ens et internationaux, tout en =
favorisant les initiatives p=E9dagogiques, le d=E9veloppement de la =
pluridisciplinarit=E9 et la r=E9ussite des =E9tudiants.
Elles visent =E0 r=E9pondre =E0 la diversit=E9 des nouveaux besoins tout =
en pr=E9servant et m=EAme en renfor=E7ant les principes qui fondent en =
France le service public de l=92enseigneme
-------------------------------------------------------------------------=
----------------------------------------------------------------
Nouveaut=E9s Discours et
communiqu=E9s=20
=20
=20
=20
Lundi 24 avril 2001
Orientations p=E9dagogiques pour l'enseignement sup=E9rieur
Intervention de Jack Lang, ministre de l'=E9ducation nationale
=20
=20
Introduction=20
Premi=E8re partie - Les objectifs=20
favoriser la mobilit=E9 =E9tudiante en Europe et dans =
le monde=20
la diversification des parcours de formation=20
la formation tout au long de la vie=20
Deuxi=E8me partie - Un chemin vers une nouvelle =
organisation des =E9tudes : l'adoption du syst=E8me europ=E9en de =
"points capitalisables" ou de "cr=E9dits"=20
les caract=E9ristiques de ce syst=E8me=20
les vertus de ce syst=E8me=20
les difficult=E9s =E0 surmonter=20
une approche globale=20
Troisi=E8me partie - La mise en application=20
les conditions de la r=E9ussite de la r=E9forme=20
la m=E9thode=20
Conclusion=20
=20
=20
=20
=20
Introduction
=20
Je suis particuli=E8rement heureux de me retrouver aujourd=92hui =
pour la premi=E8re fois devant vous.
=20
J=92ai souhait=E9 que ce premier rendez-vous puisse donner lieu =E0 =
un d=E9bat d=92orientations sur l=92avenir de notre enseignement =
sup=E9rieur. Aujourd=92hui -je le crois- le temps est venu de ce grand =
d=E9bat et c=92est devant le CNESER que j=92ai voulu d=92abord faire =
conna=EEtre de fa=E7on tout =E0 fait officielle les perspectives que je =
propose aux universit=E9s, aux =E9coles sup=E9rieures et, =E0 travers =
les =E9tablissements, aux personnels et aux =E9tudiants.
=20
Je voudrais dire pour commencer que ma r=E9flexion s=92inscrit dans =
le droit fil des pr=E9occupations qui =E9taient les miennes quand en =
1992 j=92ai pu concr=E9tiser la r=E9novation p=E9dagogique des premiers =
cycles universitaires qu=92avait engag=E9e Lionel JOSPIN.=20
=20
Mon =E9tat d=92esprit est rest=E9 le m=EAme : assouplir et =
moderniser notre syst=E8me pour mieux r=E9pondre =E0 notre double =
volont=E9 de d=E9mocratiser la r=E9ussite des =E9tudiants et =
d=92=E9lever encore la haute qualit=E9 de notre enseignement et de notre =
recherche.
=20
Je n=92ignore rien des progr=E8s accomplis depuis lors ; je sais =
quels tr=E9sors d=92imagination et de d=E9vouement il a fallu aux =
=E9quipes universitaires pour faire face =E0 l=92afflux des =E9tudiants. =
=20
=20
Il nous faut encore avancer. A l=92automne dernier -au moment de la =
rentr=E9e- j=92avais d=E9j=E0 indiqu=E9 quelles =E9taient, pour les deux =
ann=E9es =E0 venir, mes orientations concernant l=92Enseignement =
Sup=E9rieur. Je rappelle l=92une d=92entre elles : la volont=E9 de voir =
encore s=92am=E9liorer l=92efficacit=E9 de nos premiers cycles, en =
particulier de nos premi=E8res ann=E9es d=92universit=E9. Dans ce but, =
j=92ai pris les premi=E8res d=E9cisions suivantes : cr=E9ation d=92une =
direction des =E9tudes de premi=E8re ann=E9e, possibilit=E9 de =
r=E9orientation des =E9tudiants en fin de 1=E8re ann=E9e et non plus =
seulement en fin de 1er semestre, possibilit=E9 de cr=E9er au moins en =
premi=E8re ann=E9e des cursus bi ou pluridisciplinaires. Sur tous ces =
th=E8mes, je viens d=92envoyer une lettre =E0 l=92ensemble des =
pr=E9sidents d=92universit=E9 en leur demandant de bien vouloir mettre =
en place tous les dispositifs ad=E9quats =E0 la rentr=E9e prochaine.
=20
Mais il nous faut encore aller plus loin pour assurer une pleine =
r=E9ussite des =E9tudiants et une plus grande ouverture d=E9mocratique =
de notre Enseignement sup=E9rieur.. Dans cet esprit, j=92ai demand=E9 =
=E0 Monsieur Fran=E7ois Petit, pr=E9sident de la commission =
p=E9dagogique et de la formation permanente de la CPU d=92animer une =
commission portant sur les =E9volutions souhaitables des m=E9thodes =
p=E9dagogiques, commission dans laquelle les membres du CNESER sont =
repr=E9sent=E9s, et qui commence ses travaux d=E8s jeudi prochain. =
J=92ai sugg=E9r=E9 =E0 Monsieur Petit d=92aborder =96 sans tabou =96 =
tous les sujets qui touchent =E0 la p=E9dagogie ; il me remettra ses =
premi=E8res conclusions en juin prochain.
=20
Ces premi=E8res initiatives s=92inscrivent dans une vision =
renouvel=E9e du syst=E8me universitaire : le moment est venu de fixer un =
cap nouveau : c=92est pourquoi je soumets =E0 votre r=E9flexion =
aujourd=92hui un ensemble de propositions
=20
=20
Premi=E8re partie - Les objectifs
=20
=20
favoriser la mobilit=E9 =E9tudiante en Europe et dans le monde
=20
Je veux d=92abord vous parler de l=92exigence internationale et, en =
tout premier lieu, de l=92exigence europ=E9enne.
=20
C=92est une banalit=E9 d=E9sormais que d=92affirmer qu=92aucun =
syst=E8me d=92enseignement sup=E9rieur ne peut ignorer -sans =
compromettre son avenir- la dimension internationale : coop=E9rations =
transnationales en mati=E8re de formation, en mati=E8re de recherche ; =
mobilit=E9 des =E9tudiants et des enseignants=85 En bref, ouverture au =
monde.
=20
Les avanc=E9es effectives
C=92est pourquoi j=92ai confirm=E9 d=92embl=E9e les orientations, =
qu=92=E0 l=92initiative de Claude All=E8gre, les ministres europ=E9ens =
avaient arr=EAt=E9es =E0 la Sorbonne en 1998 et =E0 Bologne en 1999. Il =
est essentiel que l=92enseignement sup=E9rieur fran=E7ais devienne plus =
lisible et comparable aux autres syst=E8mes europ=E9ens pour favoriser =
la mobilit=E9 des =E9tudiants et des professeurs.
J=92ai =E9galement approuv=E9 la cr=E9ation en France du grade de =
mastaire et de la licence professionnelle dont vous avez pu vous =
entretenir avec Jean-Luc MELENCHON.
C=92est pourquoi, enfin, j=92ai mis toute mon =E9nergie pour que, =
sous pr=E9sidence fran=E7aise, l=92Union europ=E9enne adopte un plan =
tr=E8s ambitieux pour la mobilit=E9. C=92=E9tait loin d=92=EAtre acquis =
; cela fut obtenu en novembre lors du Conseil des ministres de =
l=92=E9ducation et confirm=E9 par le sommet de Nice des chefs d=92Etat =
et de gouvernement. Ce plan pour la mobilit=E9 constitue une avanc=E9e =
importante, tr=E8s attendue par les =E9tudiants.
J=92ai estim=E9 aussi que l=92essentiel =E9tait d=92assurer =
l=92=E9galit=E9 des chances des =E9tudiants et d=92=E9viter que des =
discriminations ne r=E9sultent du niveau de ressources des =E9tudiants =
et de leur famille. C=92est pourquoi j=92ai pris une premi=E8re =
d=E9cision : la cr=E9ation de mille bourses de mobilit=E9 d=E8s la =
rentr=E9e prochaine. J=92envisage une progressive mont=E9e en puissance =
en 2002.
=20
J=92ai confi=E9 enfin =E0 Elie Cohen une double mission :
- la cr=E9ation d=92universit=E9s europ=E9ennes d=92=E9t=E9 ;
- l=92=E9laboration d=92un plan d=92ouverture internationale de =
notre enseignement sup=E9rieur. Avec le ministre Hubert V=E9drine, nous =
aurons bient=F4t l=92occasion d=92en tirer les cons=E9quences pratiques.
=20
Les principes d=92une construction de l=92espace europ=E9en de =
l=92enseignement sup=E9rieur.
Avant d=92aller plus loin, je voudrais vous dire dans quel esprit =
j=92envisage notre action. Je crois =E0 l=92espace europ=E9en de =
l=92enseignement sup=E9rieur, un espace qui d=E9borde les fronti=E8res =
de l=92Union pour embrasser la Grande Europe. J=92y crois, non pas parce =
qu=92il est de bon ton d=92=EAtre Europ=E9en mais, beaucoup plus =
profond=E9ment, parce que construire l=92espace europ=E9en c=92est =
d=E9fendre les valeurs sur lesquelles l=92Europe a, dans l=92histoire, =
donn=E9 au monde l=92id=E9e m=EAme d=92Universit=E9, de cette =
extraordinaire institution qui cr=E9e librement le savoir et le partage.
Lorsque je suis intervenu en octobre dernier =E0 la Cit=E9 =
internationale devant les premi=E8res assises europ=E9ennes des =
=E9tudiants dont j=92avais appuy=E9 l=92organisation, j=92ai avanc=E9 =
-avec prudence- la n=E9cessit=E9 d=92un =AB Maastricht de =
l=92=E9ducation =BB. S=92il faut un =AB Maastricht de l=92=E9ducation =
=BB, c=92est bien entendu pour sortir enfin la construction europ=E9enne =
de la vision purement =E9conomiciste dans laquelle certains veulent =
l=92enfermer, c=92est pour affirmer que l=92Europe a autre chose =E0 =
apporter au monde que les valeurs marchandes. C=92est pourquoi =
l=92Education et la Culture doivent =EAtre au c=9Cur de la construction =
europ=E9enne. A la pens=E9e unique du march=E9, il faut opposer les =
valeurs de l=92intelligence et de la cr=E9ation. Qui mieux que =
l=92Universit=E9 peut le faire ?
=20
Les prises de position des =E9tudiants
J=92observe que les =E9tudiants ne disent pas autre chose. Apr=E8s =
leurs premi=E8res assises =E0 Paris, ils viennent, =E0 la fin du mois =
dernier, de se r=E9unir =E0 G=F6teborg. Que veulent-ils ? Je les cite : =
=AB une Europe citoyenne et sans fronti=E8re=85 un enseignement =
sup=E9rieur europ=E9en diversifi=E9, accessible et de qualit=E9=85 un =
=E9gal acc=E8s =E0 l=92enseignement sup=E9rieur, quel que soit le milieu =
social=85 des =E9tudiants qui ne sauraient =EAtre assimil=E9s =E0 des =
consommateurs de marchandises=85 =BB. Sur la d=E9marche, ils =
consid=E8rent le processus de Bologne comme une =E9tape cruciale et =
souhaitent y =EAtre totalement associ=E9s =E0 travers leur organisation =
repr=E9sentative au niveau europ=E9en, l=92ESIB. Sur tous ces points, je =
suis enti=E8rement d=92accord. Vous trouverez dans le dossier qui vous a =
=E9t=E9 remis la d=E9claration int=E9grale de G=F6teborg.
=20
Les prises de position des Universit=E9s.
Quant aux universit=E9s europ=E9ennes, elles viennent =E0 Salamanque =
de se doter d=92une nouvelle Association Europ=E9enne de =
l=92Universit=E9 afin de faire entendre leur voix. Je m=92en r=E9jouis =
et je remercie vivement le Professeur Eric FROMENT qui vient d=92=EAtre =
=E9lu =E0 la t=EAte de cette =AB CPU d=92Europe =BB d=92avoir accept=E9 =
d=92=EAtre pr=E9sent aujourd=92hui et de participer =E0 nos travaux.
=20
La Conf=E9rence fran=E7aise des Pr=E9sidents d=92universit=E9 =
aujourd=92hui anim=E9e par le Pr=E9sident Belloc, des organisations de =
professeurs et de chercheurs militent elles aussi en faveur d=92une =
telle ambition.
=20
Ainsi donc, le mouvement lanc=E9 =E0 la Sorbonne par les autorit=E9s =
politiques =E0 pris corps. Les =E9tudiants et les =E9tablissements en =
sont devenus des acteurs =E0 part enti=E8re. Je ne peux que =
l=92approuver. C=92est ainsi que l=92espace europ=E9en de =
l=92enseignement sup=E9rieur se construira solidement et durablement.
=20
Dans ce combat, notre pays doit rester aux avant-postes. Or beaucoup =
reste =E0 faire. Vous le savez, le plan mobilit=E9 que vous avons =
adopt=E9 fixe des objectifs qui sont pour le moment loin d=92=EAtre =
atteints. Il offre =E0 chaque Etat de l=92Union, une sorte de =AB =
bo=EEte =E0 outils =BB comprenant pr=E8s de cinquante mesures qu=92il =
revient =E0 chaque pays de mettre en =9Cuvre.
Je reviendrai dans un instant sur les moyens d=92y parvenir.
=20
=20
La diversification des parcours de formation
=20
La deuxi=E8me orientation que je souhaite donner =E0 notre politique =
universitaire concerne la diversification des parcours propos=E9s aux =
=E9tudiants. J=92ai d=E9j=E0 indiqu=E9 que notre syst=E8me actuel est =
trop =AB tubulaire =BB, trop fig=E9. Il n=92est pas possible par =
exemple actuellement de d=E9livrer une licence de biologie-informatique. =
Cela n=92est pas pr=E9vu et pourtant c=92est un r=E9el besoin.=20
=20
Je n=92ai pas l=92intention de toucher =E0 la r=E9glementation de =
1997. Il me semble en revanche indispensable qu=92un texte-cadre =
pr=E9cise les conditions dans lesquelles les universit=E9s pourront =
innover, ouvrir de nouvelles voies qu=92actuellement cette =
r=E9glementation ne permet pas. Certaines l=92ont d=E9j=E0 fait, =
apr=E8s que leurs projets ont =E9t=E9 examin=E9s par le CNESER. Il faut =
que ces dispositifs puissent se g=E9n=E9raliser. Maintenons les cursus =
monodisciplinaires. Mais laissons en m=EAme temps les =E9quipes =
p=E9dagogiques innover en fonction des besoins de leurs =E9tudiants. Il =
faut que les =E9tudiants des universit=E9s puissent b=E9n=E9ficier des =
apports culturels, intellectuels qu=92offrent des cursus =
pluridisciplinaires tout comme, depuis longtemps, leurs camarades des =
formations professionnalis=E9es. Il faut qu=92ils puissent avoir la =
possibilit=E9 de suivre de tels types de cursus favorables =E0 une =
orientation progressive, utiles =E0 la pr=E9paration de certains =
m=E9tiers, indispensables =E0 l=92efficacit=E9 de certaines recherches.
=20
Nous devons donc =E9laborer un syst=E8me souple de constitution de =
parcours diversifi=E9s.=20
=20
=20
la formation tout au long de la vie
=20
Avec l=92=E9l=E9vation g=E9n=E9rale des niveaux de formation =
initiale, avec l=92=E9volution de plus en plus rapide des connaissances, =
la demande de formation continue sup=E9rieure va s=92accro=EEtre =
in=E9luctablement. De plus en plus souvent, des salari=E9s viendront =E0 =
l=92universit=E9 pour se former parfois =E0 plein temps mais le plus =
souvent =E0 temps partiel. C=92est ce que l=92on appelle la formation =
tout au long de la vie. Nombre de pays europ=E9ens, Monsieur Froment =
nous le dira peut-=EAtre tout =E0 l=92heure, mettent cet objectif au =
premier rang de leurs pr=E9occupations. Il faut que nous soyons =
capables d=92organiser les formations pour que les salari=E9s qui le =
souhaitent puissent g=E9rer leur temps de formation de la fa=E7on la =
plus efficace.=20
=20
Il faut que notre syst=E8me d=92enseignement sup=E9rieur soit =
adapt=E9 pour r=E9pondre =E0 ces nouvelles demandes. C=92est pourquoi il =
faut imaginer un r=E9gime p=E9dagogique particulier des =E9tudes =E0 =
temps partag=E9 qui sera =E9galement favorable pour les =E9tudiants qui =
ne sont pas =E0 plein temps =E0 l=92Universit=E9.
=20
Je vous propose donc de r=E9fl=E9chir =E0 une organisation =
p=E9dagogique des cursus qui int=E8gre les n=E9cessit=E9s que je viens =
d=92=E9voquer et qui soit suffisamment souple pour s=92adapter =E0 la =
vari=E9t=E9 des besoins.
=20
=20
Deuxi=E8me partie - Un chemin vers une nouvelle organisation des =
=E9tudes : l=92adoption du syst=E8me europ=E9en de =AB points =
capitalisables =BB ou de =AB cr=E9dits =BB
=20
=20
Les caract=E9ristiques de ce syst=E8me :
=20
Ce syst=E8me permettrait aux =E9tudiants de compl=E9ter =E0 l =
=91=E9tranger une formation commenc=E9e en France. Chaque module =
d=92enseignement valid=E9 par l=92universit=E9 serait affect=E9 d=92un =
certain nombre de points. L=92=E9tudiant devrait avoir obtenu 60 points =
pour r=E9ussir l=92ensemble de son ann=E9e. Ces points sont appel=E9s =
=AB cr=E9dits =BB dans les autres pays d=92Europe.=20
Un =E9tudiant qui, par exemple, obtiendra 40 cr=E9dits en Allemagne, =
sera certain, une fois tous les accords n=E9cessaires pass=E9s, de se =
voir reconna=EEtre les fractions de dipl=F4me obtenus et correspondant =
=E0 40 cr=E9dits, lorsqu=92il rentrera en France. Il n=92aura plus d=E8s =
lors qu=92=E0 obtenir les 20 cr=E9dits manquants pour obtenir son =
ann=E9e.
Ce syst=E8me, encore peu r=E9pandu en Europe, n=92est utilis=E9 en =
France que par des =E9coles d=92ing=E9nieurs et certaines universit=E9s. =
Je vous propose de le g=E9n=E9raliser dans notre pays non seulement pour =
favoriser la mobilit=E9 des =E9tudiants mais, plus encore, pour =
transformer notre propre organisation p=E9dagogique. Les retomb=E9es =
d=92une telle r=E9forme seront autant internationales que nationales.
=20
Elle repose sur trois id=E9es-force :
=20
a) un syst=E8me modulaire et semestrialis=E9.
=20
b) une d=E9finition des modules non seulement par les contenus ou =
les volumes horaires d=92enseignement mais par la quantit=E9 de travail =
demand=E9e =E0 l=92=E9tudiant et par l=92ensemble des connaissances et =
comp=E9tences qu=92il doit acqu=E9rir =E0 travers les enseignements, =
leur travail personnel, les stages, m=E9moires, projets, activit=E9s =
artistiques, civiques, etc.=20
Cette deuxi=E8me caract=E9ristique repr=E9sente un profond =
changement.
=20
c) une unit=E9 de compte commune aux diff=E9rents pays : les =
cr=E9dits ; 60 cr=E9dits correspondent =E0 l=92=E9quivalent actuel =
d=92une ann=E9e universitaire. Cette unit=E9 de compte commune - je =
n=92ose dire cet =AB euro des universit=E9s =BB - a bien =E9videmment =
pour but de favoriser la prise en compte et la validation des p=E9riodes =
d=92=E9tudes =E0 l=92=E9tranger.
=20
=20
Les vertus de ce syst=E8me
=20
Ce nouveau syst=E8me peut =EAtre le levier d=92un profond =
changement. Il permettra d=92atteindre plus facilement les grands =
objectifs que je viens d=92=E9noncer.
=20
a) La mobilit=E9 europ=E9enne des =E9tudiants sera facilit=E9e : =
les =E9tudes faites par les =E9tudiants =E0 l=92=E9tranger seront =
automatiquement valid=E9es une fois ceux-ci rentr=E9s en France.=20
=20
b) Les cursus pluridisciplinaires pourront =EAtre facilement =
constitu=E9s : =20
Ce que je veux vous proposer c=92est d=92utiliser cette organisation =
en cr=E9dits pour favoriser la constitution de parcours diversifi=E9s, =
pour permettre aux universit=E9s qui le souhaitent de proc=E9der =E0 des =
assemblages de modules de formation qui devront correspondre =E0 un =
total de 120 cr=E9dits pour le Deug, 180 cr=E9dits pour la licence, 120 =
cr=E9dits de la licence au mastaire.
=20
c) La formation tout au long de la vie :
On voit bien aussi comment la traduction des modules obtenus en =
cr=E9dits permettra =E0 un adulte qui veut reprendre sa formation =E0 40 =
ans de garder le b=E9n=E9fice de sa formation ant=E9rieure et de =
compl=E9ter, en fonction des choix qui lui seront offerts la formation =
acquise quelques ann=E9es plus t=F4t. Je note =E9galement que ce =
dispositif est adapt=E9 =E0 la validation des acquis de =
l=92exp=E9rience.
=20
d) La professionnalisation des formations sera mieux prise en compte
Je me refuse =E0 mettre une barri=E8re dans l=92enseignement =
sup=E9rieur entre un secteur r=E9put=E9 professionnalis=E9 et donc un =
secteur r=E9put=E9 ne pas l=92=EAtre. Certes il y a des formations plus =
g=E9n=E9rales et d=92autres plus professionnalis=E9es jusqu=92aux =
formules en alternance et en apprentissage. Mais, =E0 mon sens, c=92est =
tout l=92enseignement sup=E9rieur, d=92une certaine mani=E8re, qui est =
=E0 vocation professionnelle, les m=E9thodes et les rythmes pouvant =
varier selon la nature des formations. Certains d=E9bats sont =
d=E9pass=E9s. Il convient que l=92ensemble des formations sup=E9rieures =
introduisent progressivement des =E9l=E9ments de professionnalisation, =
des stages, des projets etc=85 Il convient donc de traduire =E9galement =
les acquis de ces stages en cr=E9dits. C=92est ainsi que nous =
valoriserons la conception universitaire de la formation professionnelle =
=96 cette =AB professionnalisation durable =BB dont a parl=E9 - =E0 =
juste titre - Jean-Luc MELENCHON.
=20
e) Les =E9tudiants en difficult=E9 seront mieux aid=E9s : ils =
pourront se voir offrir des modules de renforcement et des soutiens =
m=E9thodologiques, qui dans des conditions =E0 d=E9terminer, pourront =
leur =EAtre comptabilis=E9s. Le syst=E8me de cr=E9dit devrait aussi =
faciliter les passerelles entre fili=E8res diff=E9rentes : les =E9quipes =
p=E9dagogiques auront alors =E0 fixer les conditions d=92un passage =
entre, par exemple, une fili=E8re d=92IUT et une fili=E8re d=92UFR, =
entre un cursus d=92une =E9cole d=92arts et un cursus universitaire (ou =
inversement).
=20
f) Les formations par les nouvelles technologies seront prises en =
compte : le syst=E8me de cr=E9dits est particuli=E8rement adapt=E9 aux =
nouvelles formes d=92enseignement =E0 distance ou en ligne. Nous =
assistons sur le plan mondial, =E0 une v=E9ritable explosion. Il est =
imp=E9ratif que notre enseignement sup=E9rieur prenne toute sa place =
dans ce secteur avec les exigences de s=E9rieux et de qualit=E9 qui sont =
celles du service public. J=92aurai bient=F4t l=92occasion de =
m=92exprimer sur ce sujet et de vous soumettre d=92autres propositions.=20
=20
Le syst=E8me des cr=E9dits ayant pour but l=92adaptation aux rythmes =
et aux contraintes sp=E9cifiques des =E9tudiants facilitera la =
constitution de v=E9ritables =E9quipes p=E9dagogiques ainsi que la =
valorisation des r=E9alisations p=E9dagogiques des enseignants.
=20
Tels sont quelques-uns des m=E9rites du syst=E8me de traduction des =
modules de formation en cr=E9dits.
=20
Vous l=92avez vu en lisant le texte d=92orientations que vous a =
=E9t=E9 adress=E9 : ce que je vous propose aujourd=92hui c=92est =
d=92ouvrir un d=E9bat sur ces questions et sur l=92objectif de =
g=E9n=E9ralisation de ce syst=E8me.
=20
=20
Les difficult=E9s =E0 surmonter
=20
Je n=92ignore nullement qu=92il y a des difficult=E9s. On pourra =
m=92objecter que dans telle ou telle fili=E8re c=92est difficile =E0 =
r=E9aliser, qu=92il faut comparer les contenus et la qualit=E9, que tout =
doit reposer sur des accords de coop=E9ration entre =E9tablissements, =
que cela ne peut se faire en un jour, qu=92il y a des risques etc=85 =
=20
=20
Parlons-en. Si l=92on est d=92accord sur l=92objectif, ensemble nous =
pourrons surmonter toutes ces difficult=E9s et imaginer des solutions =
nouvelles.
=20
J=92observe simplement que dans le cadre des programmes =
ERASMUS/SOCRATES, d=E9j=E0 de nombreux cursus sont organis=E9s sous =
cette forme et dans tous les domaines de formation. Je note =E9galement =
que d=92autres pays europ=E9ens s=92engagent progressivement dans la =
g=E9n=E9ralisation de ce syst=E8me.
Nous ne sommes pas moins imaginatifs qu=92eux. C=92est l=92objet =
m=EAme du d=E9bat propos=E9 que de d=E9finir les conditions qui rendront =
le syst=E8me applicable en France.
Les =E9tudiants =E0 G=F6teborg comme les universit=E9s =E0 =
Salamanque appellent =E0 la g=E9n=E9ralisation du syst=E8me europ=E9en =
de cr=E9dits.=20
Ces questions seront au c=9Cur de la Conf=E9rence de Prague qui, =E0 =
la suite des rencontres de la Sorbonne et de Bologne, r=E9unira les =
Ministres europ=E9ens de l=92enseignement sup=E9rieur en mai prochain.=20
=20
Dans la perspective de cette =E9ch=E9ance, j=92ai souhait=E9 lancer =
une vaste concertation afin que je puisse =EAtre porteur =E0 Prague de =
messages forts de la communaut=E9 fran=E7aise de l=92enseignement =
sup=E9rieur.=20
=20
Mais au-del=E0 de la seule dimension internationale, je crois que la =
d=E9marche que je vous propose permet de mettre en perspective les =
enjeux et de conduire une approche globale, centr=E9e sur le parcours =
=E9tudiant et susceptible de mieux r=E9pondre =E0 la diversit=E9 des =
besoins de formation sup=E9rieure.
=20
=20
une approche globale
=20
Les besoins de formation se diversifient de plus en plus : nouveaux =
publics, nouvelles demandes, nouveaux contenus, nouvelles m=E9thodes. Je =
viens d=92illustrer ces propos en vous parlant de mobilit=E9 des =
=E9tudiants, de formations pluridisciplinaires, de professionnalisation, =
de formation continue et des techniques d=92information et de =
communication.
=20
Chacun de ces sujets ne doit pas =EAtre trait=E9 s=E9par=E9ment. Il =
faut conserver la vision d=92ensemble d=92une offre de formation =
sup=E9rieure suffisamment adaptable pour r=E9pondre =E0 la diversit=E9 =
des besoins.
=20
Un syst=E8me modulaire organis=E9 en cr=E9dits et une gestion =
efficace des parcours =E9tudiants, combin=E9s l=92un avec l=92autre, =
permettent =E0 mon sens de r=E9soudre ce qui peut appara=EEtre comme la =
quadrature du cercle : traiter la diversit=E9 dans le respect de la =
coh=E9rence nationale des formations et des dipl=F4mes.
=20
On voit bien que des agencements intelligents de modules peuvent =
construire, si n=E9cessaire, des formations adapt=E9es =E0 des =
situations tr=E8s diverses.=20
Il est clair que des parcours modulaires permettent une autre =
gestion du temps de formation pour la formation initiale comme pour la =
formation continue.
De m=EAme quand nous observons les universit=E9s =E9trang=E8res, =
nous voyons bien que celles qui sont le plus en pointe dans le domaine =
de l=92utilisation des nouvelles technologies et de l=92enseignement =E0 =
distance sont celles qui ont une offre modulaire validable et =
traductible en cr=E9dits.
=20
Cette vision globale, cette vision int=E9grant l=92ensemble des =
nouveaux besoins tels que je les per=E7ois, c=92est celle-l=E0 que je =
vous propose. Il est essentiel de r=E9pondre =E0 ces nouveaux besoins =
dans l=92universit=E9. Si nous ne le faisons pas, cela se fera hors de =
l=92universit=E9.=20
Au fond, il s=92agit de construire une offre de formation =
sup=E9rieure suffisamment souple et un syst=E8me accueillant facilement =
les retours en formation et ma=EEtrisant toute la palette des m=E9thodes =
de formation.
=20
Cette ambition, il me semble qu=92elle est =E0 notre port=E9e mais =
pas =E0 n=92importe quelles conditions. C=92est ce que je souhaite =
maintenant pr=E9ciser.
=20
=20
Troisi=E8me partie - La mise en application
=20
=20
Les conditions de la r=E9ussite de la r=E9forme
=20
Pour ma part, je vois quatre conditions essentielles :
=20
Le caract=E8re national du dipl=F4me
D=92abord le respect absolu du dipl=F4me national. Il n=92est =
=E9videmment pas question de remettre en question ce principe fondateur =
de tout notre enseignement sup=E9rieur. En clair, cela veut dire que =
l=92Etat doit continuer =E0 fixer le cadre dans lequel les =
=E9tablissements proposent leurs fili=E8res de formation, que ces =
propositions doivent faire l=92objet d=92une =E9valuation nationale =
portant sur leur pertinence et leur qualit=E9 et qu=92in fine, apr=E8s =
avis du CNESER, l=92acte juridique d=92habilitation =96 c=92est-=E0-dire =
d=92autorisation =E0 d=E9livrer les dipl=F4mes- est pris par le =
Ministre. Ces r=E8gles fondamentales sont, =E0 mes yeux, intangibles. Je =
ne serai pas le Ministre qui les fragilisera et, au contraire, je veux =
les conforter.
=20
La coh=E9rence des parcours propos=E9s :
En deuxi=E8me lieu, le principe de coh=E9rence. Le syst=E8me que je =
vous propose, ce n=92est pas le =AB supermarch=E9 =BB ni sous l=92aspect =
marchand -je crois avoir =E9t=E9 clair -, ni sous la forme d=92un =
dispositif o=F9 l=92=E9tudiant accumulerait, sans contrainte et sans =
r=E8gles, des modules sans liens entre eux. Il faut que les parcours =
soient d=E9finis par les =E9quipes p=E9dagogiques avec une part =
d=92individualisation ma=EEtris=E9e. Ce sont donc des parcours =
coh=E9rents, organis=E9s dans un objectif pr=E9cis de formation, qui =
seront propos=E9s au choix de l=92=E9tudiant.
=20
Ainsi au d=E9but des =E9tudes sup=E9rieures, on peut avoir affaire =
=E0 des =E9tudiants qui savent exactement ce qu=92ils veulent, =E0 =
d=92autres qui =96 sans avoir de difficult=E9s d=92apprentissage - =
h=E9sitent sur leur orientation, =E0 d=92autres enfin qui sont en =
graves difficult=E9s. On voit bien que le traitement ne peut =EAtre =
exactement le m=EAme. Des parcours adapt=E9s, sous contr=F4le des =
enseignants, peuvent =E0 coup s=FBr permettre d=92am=E9liorer la =
situation actuelle et donner tout leur sens aux mesures que j=92ai =
annonc=E9es cet automne. Je vous propose d=92aller dans cette direction =
tout en souhaitant une d=E9marche pragmatique, compte tenu du nombre =
d=92=E9tudiants concern=E9s. C=92est pourquoi les =E9tablissements =
devront pr=E9ciser ce qui est possible et d=E9finir, par un =
accompagnement ad=E9quat des =E9tudiants, des parcours qui, d=92une =
part, prennent en compte la r=E9alit=E9 des =E9tudiants, l=92=E9tat de =
maturation de leurs projets et, d=92autre part, s=92inscrivent dans des =
progressions coh=E9rentes et dipl=F4mantes.
=20
A l=92autre extr=E9mit=E9 du spectre, entre la licence et le =
mastaire, il y a probablement lieu de r=E9fl=E9chir =E0 l=92=E9volution =
de notre syst=E8me actuel : une ann=E9e de ma=EEtrise puis un choix =
entre DEA et DESS. Des fili=E8res modulaires de deux ans pourraient =
permettre une orientation plus progressive soit vers le cursus long =
(DEA, doctorat), soit vers l=92insertion professionnelle au niveau =
mastaire. Elles pourraient offrir plus facilement =E0 l=92=E9tudiant la =
possibilit=E9 de =AB s=92essayer =BB tant aux pratiques de la recherche =
qu=92au projet professionnel et de mieux s=92approprier ainsi les =
conditions de son orientation et de son insertion future.
=20
Ce ne sont l=E0 que des illustrations mais je voudrais dire aussi =
que le principe de coh=E9rence des parcours n=92interdit nullement =
d=92int=E9grer =E0 la formation l=92acquisition de comp=E9tences =
d=E9sormais indispensables =E0 tout dipl=F4m=E9 : la ma=EEtrise des =
langues vivantes =E9trang=E8res et celle des techniques de =
l=92information et de la communication. Permettez-moi enfin d=92ajouter =
-vous auriez regrett=E9 que je ne le fasse point- que le principe de =
coh=E9rence n=92interdit pas non plus l=92ouverture artistique et =
culturelle.
=20
Je n=92ignore pas que tout cela soul=E8ve des questions complexes. =
C=92est pr=E9cis=E9ment pourquoi nous souhaitons que la communaut=E9 =
universitaire y r=E9fl=E9chisse collectivement.
=20
La validation de tous les acquis
En troisi=E8me lieu, je voudrais insister sur les questions de =
validation et de certification. Les =E9tablissements d=92enseignement =
sup=E9rieur sont en m=EAme temps des institutions de formation et des =
institutions de certification. C=92est l=92une des caract=E9ristiques =
de l=92enseignement sup=E9rieur, partout dans le monde. Il forme et il =
dipl=F4me. Cependant, aujourd=92hui, avec la mobilit=E9 internationale, =
avec les allers-retours entre formation et vie professionnelle, avec le =
d=E9veloppement de la vie associative, des initiatives citoyennes et des =
pratiques artistiques et culturelles, il faut admettre que multiples =
sont les lieux o=F9 l=92on acquiert des connaissances et des =
comp=E9tences du niveau de l=92enseignement sup=E9rieur. Ces acquis de =
l=92exp=E9rience doivent pouvoir =EAtre valid=E9s dans l=92enseignement =
sup=E9rieur.
=20
Vous le savez, le projet de loi de modernisation sociale qui a =
=E9t=E9 adopt=E9 en premi=E8re lecture =E0 l=92Assembl=E9e Nationale =
=E9largit le champ de cette validation d=92acquis =E0 l=92ensemble du =
syst=E8me fran=E7ais de formation. Pour l=92enseignement sup=E9rieur =
sp=E9cifiquement, il prend en compte les acquis de la mobilit=E9 =
internationale. Je souhaite -je vous le dis fortement- que les =
=E9tablissements d=92enseignement sup=E9rieur de l=92Education =
nationale restent aux avant-postes dans cette affaire comme cela a =
toujours =E9t=E9 le cas avec la loi Savary de 1984 et la loi de 1992 que =
j'ai eu le privil=E8ge de faire adopter. Il me semble =E9vident qu=92un =
syst=E8me modulaire facilitera de fa=E7on consid=E9rable les =
possibilit=E9s de validation d=92acquis. Ainsi la validation =
s=92=E9tendra =E0 toutes les formes d=92=E9tude en France (mobilit=E9 =
inter-=E9tablissement) ou =E0 l=92=E9tranger (mobilit=E9 =
internationale). Les points pourront =EAtre attribu=E9s par une prise en =
compte g=E9n=E9ralis=E9e des acquis qu=92ils soient issus de =
l=92exp=E9rience professionnelle ou qu=92ils r=E9sultent de p=E9riodes =
d=92=E9tudes effectu=E9es en France ou =E0 l=92=E9tranger. Le syst=E8me =
facilitera d=92autre part la d=E9livrance de dipl=F4mes bi-nationaux.
=20
L=92implication et la cr=E9ativit=E9 des =E9quipes enseignantes.
Enfin, la d=E9marche que je vous pr=E9sente aujourd=92hui est un =
acte de confiance dans les =E9quipes enseignantes. Tout repose =
l=E0-dessus. Les enseignants du sup=E9rieur ont un m=E9tier dont je =
n=92ignore rien des difficult=E9s : accueillir en premi=E8re ann=E9e un =
public =E9tudiant de plus en plus h=E9t=E9rog=E8ne et former au plus =
haut niveau les =E9tudiants de troisi=E8me cycle. Etre en m=EAme temps =
les acteurs de la d=E9mocratisation et les cr=E9ateurs des nouveaux =
savoirs. Dans cet esprit, j=92ai souhait=E9 qu=92une r=E9flexion =
s=92engage pour mieux prendre en compte la diversit=E9 des missions qui =
sont confi=E9es aux enseignants-chercheurs et j=92attends bient=F4t les =
conclusions de M. Esperret, pr=E9sident de l=92universit=E9 de Poitiers, =
=E0 qui j=92ai confi=E9 une mission de proposition sur les =E9volutions =
du m=E9tier.=20
=20
Je souhaite =E9largir les marges d=92initiative des =E9quipes =
enseignantes. Vous-m=EAme au CNESER, vous avez eu =E0 examiner des =
cursus pluridisciplinaires qui sortaient des cadres pr=E9=E9tablis. Vous =
avez accept=E9 que, par d=E9rogation, le minist=E8re proc=E8de =E0 =
l=92habilitation. Il faut que ce soit possible sans d=E9rogation, de =
fa=E7on normale. En outre, l=92appel d=92offres =AB campus num=E9riques =
=BB, comme le concours sur la formation continue, ont =E9t=E9 de grands =
succ=E8s. En mati=E8re internationale, les initiatives se d=E9veloppent =
partout. Les contrats conclus avec les =E9tablissements, sous =
l=92=E9gide de Francine Demichel, sont l=E0 pour prouver la vitalit=E9 =
p=E9dagogique des =E9tablissements. Loin d=92en avoir peur, il faut au =
contraire s=92appuyer sur cette cr=E9ativit=E9 pour que notre offre de =
formation dipl=F4mante soit la mieux adapt=E9e =E0 la demande sociale, =
pour que notre service public, dans le respect de ses traditions, reste =
=E0 la pointe de la modernit=E9.
=20
=20
La m=E9thode
=20
Encore une fois ce que je vous propose d=92abord c=92est d=92ouvrir =
un d=E9bat sur les objectifs. La s=E9ance d=92aujourd=92hui en est la =
premi=E8re =E9tape.
Trouvez-vous ce d=E9bat opportun ? La probl=E9matique est-elle bien =
pos=E9e dans le texte qui vous a =E9t=E9 adress=E9 et dans =
l=92intervention que je fais devant vous ?=20
Pour que vous puissiez vous prononcer en connaissance de cause, je =
pense utile de pr=E9ciser encore quelques points.
=20
Le domaine d=92application
A mon sens, le d=E9bat doit concerner l=92ensemble de notre =
enseignement sup=E9rieur et, en premier lieu, la part qui est plac=E9e =
sous ma responsabilit=E9 : formations universitaires y compris IUT, mais =
aussi BTS, mais aussi fili=E8res d=92ing=E9nieurs.
Au-del=E0, il doit aussi embrasser les secteurs de l=92enseignement =
sup=E9rieur qui sont plac=E9s sous la tutelle d=92autres ministres =
(agriculture, industrie). C=92est pourquoi j=92envisage de proposer aux =
autres d=E9partements minist=E9riels de s=92associer =E0 cette vaste =
r=E9flexion.
Bien entendu, cela implique que l=92ensemble des instances =
comp=E9tentes pour tel ou tel secteur de formation se saisisse des =
questions soulev=E9es. Je pense, par exemples, =E0 la Commission des =
titres d=92ing=E9nieurs ou aux Commissions p=E9dagogiques nationales des =
IUT. Mais, comme vous le savez, il y en a beaucoup d=92autres.
=20
L=92=E9laboration d=92un texte-cadre :
L=92objectif que je fixe =E0 cette phase de r=E9flexion collective =
est d=92=EAtre en mesure de proposer au CNESER, au d=E9but de =
l=92=E9t=E9, un texte-cadre autorisant les =E9tablissements =E0 =
pr=E9senter =E0 l=92habilitation leur offre de formation sous forme de =
semestres et de modules cr=E9ditables.
En ce sens, je ne propose pas une nouvelle r=E9forme au sens des =
r=E9formes de 92 ou de 97. Je ne sugg=E8re pas d=92abroger les textes =
existants et d=92en =E9laborer de nouveaux. Nous pourrions laisser, =
pendant une p=E9riode d=E9termin=E9e le syst=E8me actuel coexister avec =
le nouveau. C=92est ainsi qu=92ont proc=E9d=E9 les Allemands. Je crois =
qu=92ils ont eu raison : cela permet =E0 la fois d=92exp=E9rimenter et =
de donner aux =E9tablissements le temps n=E9cessaire.
Je voudrais ici faire une observation g=E9n=E9rale. Nos textes =
r=E9glementaires p=E9dagogiques pr=E9sentent une palette tr=E8s diverse. =
Du plus pr=E9cis sur les contenus et les volumes, au plus g=E9n=E9ral se =
limitant aux objectifs. Par exemple le texte sur les DESS est tr=E8s =
succinct ; quant aux formations d=92ing=E9nieurs, cela va encore plus =
loin puisqu=92il n=92y a en la mati=E8re aucun texte r=E9glementaire les =
d=E9finissant. J=92en d=E9duis que ce n=92est pas le degr=E9 de =
pr=E9cision du texte r=E9glementaire qui fait le caract=E8re national =
d=92un dipl=F4me et assure sa reconnaissance tant au plan acad=E9mique =
qu=92au plan professionnel, c=92est la proc=E9dure par laquelle l=92Etat =
y apporte sa garantie. Cela est vrai pour les universit=E9s comme pour =
les =E9coles sup=E9rieures quelles qu=92elles soient.=20
=20
Bien entendu, le texte-cadre qui autoriserait les =E9tablissements =
=E0 exp=E9rimenter doit fixer les conditions de l=92exp=E9rimentation et =
pr=E9ciser en quelque sorte le cahier des charges.
Quelles modalit=E9s de construction des cursus ? Quels intitul=E9s =
de dipl=F4mes ? Quelles modalit=E9s de contr=F4le ? etc=85
Autant de questions qui doivent =EAtre cadr=E9es pour assurer la =
coh=E9rence d=92ensemble et la lisibilit=E9 de notre syst=E8me. Le texte =
qui vous a =E9t=E9 diffus=E9 propose des pistes.=20
=20
En tout =E9tat de cause, le d=E9bat qui s=92ouvre doit permettre de =
d=E9finir librement et ouvertement ces conditions. Je n=92ai pas d=92a =
priori sauf sur deux principes :
=20
- garantir l=92adaptation du syst=E8me fran=E7ais =E0 la =
construction de l=92espace europ=E9en, tout en pr=E9servant voire en =
renfor=E7ant sa qualit=E9 et ses valeurs ;
- garantir que le nouveau syst=E8me n=92engendrera pas des =
in=E9galit=E9s entre les =E9tudiants qui ont le =AB code =BB et ceux qui =
ne l=92ont pas mais au contraire r=E9duira ces in=E9galit=E9s, ces =
discriminations par un dispositif d=92accompagnement le plus efficace =
possible.
=20
Une capacit=E9 d=92initiative =E9largie mais une =E9valuation =
renforc=E9e.
Je voudrais enfin pr=E9ciser un dernier point. Il est clair que la =
d=E9marche que je propose, la confiance que je place dans les =
=E9tablissements et les =E9quipes enseignantes, renforcent leur =
capacit=E9 d=92initiative.
Mais, en mati=E8re de politique des formations sup=E9rieures, -je =
vous le dis- il ne peut y avoir plus d=92autonomie p=E9dagogique que =
s=92il y a plus d=92=E9valuation. Autant je suis pr=EAt =E0 lib=E9rer =
l=92initiative des universit=E9s de la contrainte de contr=F4les que =
l=92on a dit parfois tatillons, autant cela ne sera possible que si de =
v=E9ritables pratiques d=92=E9valuation se d=E9veloppent dans les =
=E9tablissements d=92une part, au niveau national d=92autre part. =
C=92est ce que j=92ai propos=E9 lors du colloque annuel tenu =E0 Lille =
le mois dernier par la Conf=E9rence des Pr=E9sidents d=92Universit=E9.
L=92approche globale que je vous propose permet de le faire et =
d=92am=E9liorer ce que nous appelons =AB la proc=E9dure d=92habilitation =
=BB. Il me semble en effet possible dans un grand secteur de formation =
d=92une universit=E9 d=92examiner globalement l=92offre de parcours, sa =
coh=E9rence et sa qualit=E9. Apr=E8s tout, c=92est la m=EAme =E9quipe =
enseignante qui enseigne de la premi=E8re ann=E9e des =E9tudes =
sup=E9rieures au doctorat. Cet examen d=92ensemble me semble =
pr=E9f=E9rable =E0 l=92approche dipl=F4me par dipl=F4me. Mais cela ne =
prend tout son sens que si, d=92abord, au niveau de l=92=E9tablissement, =
de v=E9ritables strat=E9gies de formation sont d=E9finies et une =
=E9valuation quantitative et qualitative des pratiques et des =
r=E9sultats est men=E9e associant l=92ensemble des acteurs et donc les =
=E9tudiants mais =E9galement, s=92il y a lieu, les partenaires, en =
particulier, professionnels.
=20
Quant au niveau national, il convient, =E0 mon sens, que =
s=92approfondissent =E9galement les m=E9thodologies d=92=E9valuation en =
alliant davantage analyse des cursus pr=E9-licence et post-licence, =
coh=E9rence globale et prise en compte des r=E9sultats. En la mati=E8re, =
les travaux conduits par le Comit=E9 national d=92=E9valuation, les =
pratiques des autres pays peuvent apporter des =E9clairages dont il ne =
faut pas se priver. La conf=E9rence de Salamanque a montr=E9 toute =
l=92actualit=E9 de ces questions.
Une telle =E9volution renforcera fondamentalement et la politique =
contractuelle et le principe du dipl=F4me national. Plus =
d=92=E9valuation, loin de l=92affaiblir, conforte le service public. =
=20
=20
J=92ai dit r=E9cemment parlant de notre d=E9mocratie qu=92il y avait =
un paradoxe fran=E7ais : plus les politiques nationales sont fortement =
dessin=E9es, plus s=92=E9panouissent les initiatives. Ce propos =
s=92applique parfaitement =E0 l=92enseignement sup=E9rieur.
=20
L=92organisation du d=E9bat :
Afin d=92aboutir cet =E9t=E9 =E0 la publication du texte-cadre que =
je propose, il convient que chacun se mette =E0 l=92ouvrage.
Le d=E9bat doit =EAtre conduit dans les =E9tablissements et sur le =
plan national. A cette fin, le texte d=92orientations comme mon =
intervention d=92aujourd=92hui seront diffus=E9s d=E8s demain dans tous =
les =E9tablissements d=92enseignement sup=E9rieur de l=92Education =
nationale afin que des discussions s=92instaurent selon les formes qui =
appara=EEtront les plus appropri=E9es. Je demande =E0 la CPU d=92une =
part, =E0 la CDEFI d=92autre part d=92en assurer la synth=E8se. =
Parall=E8lement, je me r=E9serve la possibilit=E9 de saisir les =
instances comp=E9tentes dans tel ou tel domaine, par exemple celles que =
j=92ai cit=E9es pr=E9c=E9demment : la CTI et les CPN.
De votre c=F4t=E9, je ne doute pas que vous m=E8nerez au sein de =
chacune de vos organisations, les r=E9flexions n=E9cessaires sur toutes =
les questions que la d=E9marche permet d=92aborder.
Je confie =E0 Francine DEMICHEL, directrice de l=92enseignement =
sup=E9rieur, le soin de recueillir toutes les propositions issues de vos =
r=E9flexions comme de celles des conf=E9rences d=92=E9tablissements. En =
tant que de besoin, des rencontres associant toutes les parties =
prenantes seront organis=E9es avec l=92appui de mon cabinet.
Je ne souhaite pas aujourd=92hui d=E9finir au del=E0 les formes =
d=92organisation mais je reste ouvert =E0 toute suggestion.
=20
En tous les cas, mon objectif demeure l=92ouverture de ces nouvelles =
possibilit=E9s par un texte-cadre pris d=E8s cette ann=E9e. Il faut que =
ce texte autorise les =E9tablissements =E0 exp=E9rimenter et =E0 =
=E9largir ce que nombre d=92entre eux ont d=92ores et d=E9j=E0 engag=E9 =
avec les programmes ERASMUS/SOCRATES.
=20
Le calendrier de l=92application
Dans la mesure o=F9 certains =E9tablissements auraient d=E9j=E0 =
organis=E9 leurs formations ou, du moins, certaines d=92entre elles en =
semestres et en modules cr=E9ditables - par exemple dans le cadre des =
programmes europ=E9ens -, je ne vois pour ma part aucun inconv=E9nient =
=E0 les autoriser d=E8s la rentr=E9e 2001 =E0 =E9tendre ou =E0 =
g=E9n=E9raliser le nouveau dispositif.
En quelque sorte, cela concernerait les secteurs de formation =
d=E9j=E0 pr=EAts ou, en tous les cas, ceux qui pourront facilement =
s=92adapter au cadrage que nous =E9laborerons.=20
Pour les autres, j=92avais song=E9 initialement =E0 une p=E9riode =
d=92adaptation progressive de 5 ans ; le contexte europ=E9en m=92invite =
=E0 proposer aux universit=E9s d=92affirmer leur dynamisme en allant =
plus vite : il m=92appara=EEt souhaitable, que le dispositif puisse =
=EAtre g=E9n=E9ralis=E9 d=92ici 3 ans.
=20
=20
Conclusion
=20
Voil=E0, Mesdames et Messieurs, ce que je souhaitais aujourd=92hui =
vous dire.
=20
Les questions que je viens d=92aborder n=92=E9puisent pas =
l=92ensemble des sujets qui concernent l=92Universit=E9. =
J=92=E9voquerai, dans les prochaines semaines, les =E9volutions du =
m=E9tier d=92enseignant-chercheur, le probl=E8me des m=E9thodes =
p=E9dagogiques, l=92ex=E9cution du plan U3M, la vie =E9tudiante, =
l=92encadrement, la recherche, les nouvelles technologies, etc.
=20
Les =E9tudiants nous invitent =E0 entreprendre =AB une r=E9volution =
p=E9dagogique =BB. Je comprends ce qu=92ils veulent dire et =96 m=EAme =
si je ne reprends pas le vocabulaire- je veux r=E9pondre =E0 leurs =
attentes par une r=E9novation p=E9dagogique permanente. J=92y tiens =
d=92autant plus qu=92ils ont montr=E9 =E0 G=F6teborg leur capacit=E9 =96 =
avec, naturellement, les objectifs sp=E9cifiques qui sont les leurs- =E0 =
s=92approprier l=92ambition de la construction de l=92espace europ=E9en =
de l=92enseignement sup=E9rieur.
=20
=20
Avec l=92accroissement des effectifs =E9tudiants depuis 15 ans, =
l=92Universit=E9 a subi un choc auquel aucun autre service public n=92a =
eu =E0 r=E9pondre. Elle a su le faire et d=E9montr=E9 ses capacit=E9s =
d=92adaptation. J=92observe d=92ailleurs que les critiques =E0 son =
endroit se font d=E9sormais timides ; mieux, de plus en plus, on entend =
louer les qualit=E9s d=92imagination, de r=E9ponse =E0 l=92impr=E9vu =
dont font preuve ses dipl=F4m=E9s.=20
=20
Il faut donner =E0 l=92Universit=E9 et =E0 l=92ensemble de =
l=92enseignement sup=E9rieur le plus large espace pour d=E9velopper sa =
force cr=E9atrice dans un contrat renouvel=E9 avec l=92Etat et, =
au-del=E0, avec la nation tout enti=E8re.
=20
=20
Retour haut de la page
-------------------------------------------------------------------------=
--- =20
=A9 Minist=E8re de l'=E9ducation nationale =
http://www.education.gouv.fr/discours/2001/orientsup.htm =20
=20
Espace europ=E9en d'enseignement sup=E9rieur: r=E9actions de la FAGE =
et de l'UNEF-ID aux propositions de Jack Lang devant le CNESER
Domaine(s) : Enseignement sup=E9rieur=20
Rubrique(s) : Etudiants, Gouvernement=20
Paris le 24-04-2001=20
FAGE. La FAGE (F=E9d=E9ration des associations g=E9n=E9rales =
=E9tudiantes) soutient les propositions de Jack Lang, ministre de =
l'Education nationale, sur la construction d'un espace europ=E9en =
d'enseignement sup=E9rieur. "L'approche du sommet de Prague et le retard =
relatif pris par notre pays dans cette construction europ=E9enne ont =
pouss=E9 le ministre =E0 l'audace. Ce n'est pas moins qu'une refonte en =
profondeur de notre syst=E8me d'enseignement sup=E9rieur qui nous est =
propos=E9 (...) Nous voyons dans ces orientations propos=E9es de =
nombreux points tr=E8s positifs =E0 nos yeux: une harmonisation qui =
repose sur un principe d'=E9quivalence et non d'uniformisation; des =
parcours universitaires individualis=E9s pour pouvoir r=E9pondre =E0 la =
diversit=E9 des origines et des attentes des =E9tudiants; le =
d=E9veloppement des formations pluridisciplinaires et la prise en compte =
de nouvelles formes de formation."=20
La f=E9d=E9ration =E9tudiante apporte =E9galement son soutien "au =
principe d'exp=E9rimentation au niveau des =E9tablissements, =E0 la =
condition que cela ne se fasse pas au d=E9triment des =E9tudiants qui ne =
doivent en aucun cas =EAtre les cobayes involontaires d'exp=E9riences =
p=E9dagogiques". St=E9phen Cazade, pr=E9sident de la FAGE, a d=E9clar=E9 =
hier lors de la r=E9union du CNESER (Conseil national de l'enseignement =
sup=E9rieur et de la recherche), apr=E8s l'intervention de Jack Lang =
(L'AEF du 23/04/2001): "On ne peut imaginer un syst=E8me qui =
renforcerait l'autonomie des =E9tablissements sans qu'il soit =
accompagn=E9 de mesures fortes pour augmenter les 'contre-pouvoirs' =E0 =
l'int=E9rieur de ces m=EAmes =E9tablissements. Nous devons profiter de =
ce d=E9bat pour imaginer toute une s=E9rie d'outils d'=E9valuation ainsi =
que des mesures concr=E8tes afin de renforcer la vie d=E9mocratique des =
=E9tablissements."=20
Contact: FAGE, 01 53 34 93 93=20
UNEF-ID. "Nous prenons acte des objectifs affich=E9s par Jack Lang, =
mais il y a un probl=E8me de moyens. Ainsi, les 1 000 bourses de =
mobilit=E9 que propose le ministre de l'Education nationale pour =
l'ann=E9e universitaire 2001-2002 sont insuffisantes", d=E9clare =E0 =
L'AEF Gweltaz Frigout, membre du bureau national de l'UNEF-ID (Union =
nationale des =E9tudiants de France-ind=E9pendante et d=E9mocratique), =
=E9lu au CNESER. "Nous avons rappel=E9 =E0 Jack Lang que la =
g=E9n=E9ralisation du syst=E8me de cr=E9dits ne doit pas conduire =E0 un =
empilement des modules et au d=E9veloppement d'un supermarch=E9 du =
savoir. De m=EAme, les =E9quipes p=E9dagogiques doivent =EAtre =
renforc=E9es." L'UNEF-ID pr=E9f=E8re l'=E9laboration d'un texte-cadre, =
"plut=F4t que des initiatives se multipliant de tous c=F4t=E9s", et veut =
renforcer le cadre national des dipl=F4mes. Le syndicat =E9tudiant =
revendique ainsi la mise en place de normes de qualit=E9 pour les =
formations. De plus, Gweltaz Frigout estime que "la phase de =
concertation aurait d=FB commencer plus t=F4t" et que "les mesures =
annonc=E9es au d=E9but de l'ann=E9e universitaire auraient d=FB =EAtre =
mises en place d=E8s cette ann=E9e au lieu d'=EAtre report=E9es =E0 la =
rentr=E9e 2001".
Contact: UNEF-ID, 01 42 02 25 55=20
R=E9dacteur : Sylvie Lecherbonnier=20
=20
=20
=20
------=_NextPart_002_014F_01C0CCEB.8AD0E260
Content-Type: text/html;
charset="x-user-defined"
Content-Transfer-Encoding: quoted-printable
je vous copie colle et vous joins en dossier attaché le =
texte=20
d'orientation du Ministère sur les ECTS et le discours de Jack =
LANG=20
à l'occasion du CNESER d'hier lundi 23 avril, qui a donné =
lieu=20
à un article du Monde d'hier daté de mardi que vous aurez =
peut=20
être lu.
bonne=20
lecture ...
amitiés syndicales
@=20
+
anthony
----------------------------------------------------------------=
------------------------------------------------------------
Construction de l’espace=20
européen
de l’enseignement=20
supérieur
- Orientations pour une nouvelle =
étape=20
-
Le présent texte vise à ouvrir au sein de la =
communauté=20
de l’enseignement supérieur un large débat devant =
conduire,=20
dans le contexte de la Conférence de Prague, à de =
nouvelles=20
avancées.
A –=20
Constat
1- A la suite des déclarations de la Sorbonne =
(25 mai=20
1998) et de Bologne (19 juin 1999), l’action menée en =
France=20
s’est concentrée sur la mise en place de =
l’architecture=20
commune fondée sur deux cursus, avant et après la =
licence.
Cette action s’est notamment traduite par la=20
création au 1er niveau de la licence professionnelle, =
par la=20
mise en place du grade de mastaire concernant l’ensemble des=20
diplômes de niveau bac + 5 bénéficiant de la =
garantie de=20
l’Etat et par la politique des écoles doctorales.
La politique ainsi engagée sera poursuivie et=20
parachevée afin d’organiser, autant que faire se peut,=20
l’ensemble du dispositif d’enseignement supérieur=20
français en fonction des trois grades (licence, mastaire, =
doctorat), de=20
le rendre lisible au niveau international et comparable aux autres=20
systèmes européens. Cette action sera conduite tout en=20
préservant les diplômes intermédiaires =
spécifiques=20
(notamment à bac + 2).
2- Le plan d’action pour la mobilité =
adopté=20
par l’Union européenne à l’initiative de la=20
Présidence française conforte la construction commune.
Il fixe des objectifs ambitieux qui rendent =
indispensable=20
l’adaptation de l’offre de formation supérieure =
à des=20
parcours étudiants plus diversifiés.
3- C’est pourquoi la déclaration de =
Bologne a=20
également promu la mise en place d’un système=20
d’unités capitalisables et transférables ("=20
système des crédits ") et une meilleure=20
intelligibilité des diplômes, notamment par =
l’adjonction=20
d’un descriptif des études suivies et des acquis obtenus =
("=20
Diploma supplement ").
Le système français n’a pas =
encore pris=20
toute la mesure de ces enjeux-là même si d’importants =
résultats partiels ont d’ores et déjà=20
été obtenus par les établissements, notamment dans =
le cadre=20
des programmes communautaires. Le présent texte propose au =
débat=20
et à la concertation un ensemble de pistes afin de définir =
les=20
axes d’une nouvelle politique nationale en la matière.=20
…/…
B – Les =
avantages du=20
système des=20
crédits
4- Le système européen de =
crédits (ECTS=20
– European Credit Transfer System – Système =
européen=20
de transferts de crédits) répond à des=20
caractéristiques précises.
a) Il se définit par rapport au travail =
à=20
effectuer par l’étudiant comprenant l’ensemble des=20
activités qui lui sont demandées : enseignements quelle=20
qu’en soit la forme, travail personnel, stages, mémoires, =
projets,=20
etc… Le système de crédits ne se définit =
donc pas=20
seulement par un volume d’heures d’enseignement =
dispensées=20
mais en fonction du volume d’activités total requis de la =
part de=20
l’étudiant et pris en compte dans son évaluation. En =
cela,=20
il est plus large et plus riche que celui communément recouvert =
par le=20
terme d’unité d’enseignement en France.
b) Les crédits sont des unités de =
compte qui=20
mesurent le succès à des modules de formation de taille =
diverse ;=20
ce système s’adapte à toutes les modalités de =
formation, y compris bien entendu stages, mémoires, =
projets… ; il=20
suppose donc modularisation et capitalisation.
c) Afin d’assurer la concordance =
européenne, il=20
est convenu que 60 crédits correspondent aux connaissances et=20
compétences acquises et reconnues actuellement pour une =
année=20
universitaire à temps plein.
Selon cette norme : un semestre vaut 30 =
crédits ; le=20
niveau licence correspond à 180 crédits obtenus, le niveau =
mastaire à 300 crédits obtenus (120 crédits au =
delà=20
de la licence).
C’est cette référence qui sera=20
utilisée dans la suite de ce texte, étant entendu que le=20
système à mettre en place en France devra prendre en =
compte=20
d’éventuels ajustements de ces normes qui seraient =
définis=20
au niveau européen.
d) Le système de crédits est applicable =
à=20
tout cursus diplômant de l’enseignement supérieur, =
aux=20
universités comme aux autres établissements =
d’enseignement=20
supérieur.
e) Enfin, le système des crédits =
facilite=20
l’intégration de l’ensemble des dimensions =
souhaitables :=20
formation initiale et formation continue, enseignement à distance =
et=20
technologies de l’information et de la communication, =
mobilité et=20
attractivité...
En particulier, le système de crédits =
assure=20
facilement la capitalisation et la transférabilité des =
acquis et=20
donc favorise la mobilité européenne, qu’il=20
s’agisse d’étudiants français partant pour=20
études à l’étranger ou le contraire. De ce =
fait, il=20
accroît l’attractivité de notre système de =
formation=20
supérieure.
Le système de crédits offre un cadre de =
référence commun qui stimule la libre coopération =
des=20
établissements européens et des équipes =
pédagogiques=20
et la reconnaissance des périodes d’études à=20
l’étranger.
…/…
5- Appliqué à la France, ce =
système=20
pourrait permettre en outre de surmonter certaines difficultés =
issues de=20
notre définition actuelle des cursus diplômants.
On pourrait ainsi passer d’une logique de =
parcours=20
obligés à une logique de parcours plus fluides comportant =
une part=20
d’individualisation, tout en garantissant leur cohérence =
formative=20
et diplômante par des progressions adaptées afin=20
d’écarter totalement toute conception " =
consumériste=20
".
6-
Dans cette optique, les=20
équipes pédagogiques construisent des parcours de =
formation=20
diversifiés, cohérents et diplômants. Le parcours de =
formation se définit comme un ensemble de modules "=20
créditables " et articulés entre eux selon une =
logique de=20
progression adaptée.
Pour ce faire, l’établissement =
définit,=20
dans le cadre de sa politique de formation, les principes et =
règles=20
applicables qui sont adaptées à la diversité des =
secteurs=20
et objectifs de formation comme à celle des niveaux de formation. =
En fonction du projet de l’étudiant,=20
l’équipe pédagogique lui propose, dans la gamme des=20
possibles, le parcours le plus adapté compte tenu, notamment, du =
temps de=20
formation disponible. L’accompagnement de l’étudiant =
par les=20
enseignants est ici indispensable.
7- L’étudiant s’inscrit dans un =
parcours=20
constitué de modules créditables plutôt que =
dans=20
" une année de formation " ; la logique est=20
modifiée.
Ainsi, la définition du niveau licence par 180 =
crédits obtenus permet à la fois de mieux prendre en =
compte les=20
parcours " amont " des étudiants qui peuvent être =
très divers (d’une part les différents bacs, =
d’autre=20
part, par exemple, classe préparatoire, école =
professionnelle post=20
bac…), leurs objectifs universitaires et leurs rythmes=20
d’apprentissage. Dans cet esprit, on pourrait admettre =
qu’une=20
licence s’obtienne par un parcours total plus court ou plus long =
que la=20
durée théorique de 3 ans.
De la même façon entre la licence et le =
mastaire,=20
plutôt que de raisonner selon le schéma 1 an + 1 an, on =
pourrait=20
imaginer des cursus intégrés de 120 crédits, =
accordant=20
ainsi aux établissements une plus grande autonomie=20
pédagogique.
…/…
8- L’organisation des cursus en crédits =
favorise=20
une meilleure maîtrise des parcours de formation des =
étudiants et=20
le développement des innovations.
L’accent peut ainsi être mis sur des =
" moments=20
forts " : par exemple, l’année d’entrée =
à=20
l’université ou les moments d’orientation et de=20
réorientation.
Ainsi, l’agencement des modules pourrait =
être=20
construit de façon simple en première année, =
année=20
d’entrée dans l’enseignement supérieur. Cet =
agencement=20
serait conçu de façon à permettre à=20
l’étudiant à la fois une initiation aux =
méthodes de=20
l’enseignement supérieur et la découverte, pour ceux =
qui le=20
souhaitent, de deux ou trois disciplines, l’une d’entre =
elles=20
pouvant être considérée comme la discipline=20
privilégiée. A titre d’illustration, 3 ou 4 parcours =
pourraient être proposés dans un domaine de formation =
donné=20
: du parcours monodisciplinaire au parcours tri-disciplinaire. Les=20
étudiants pourraient ainsi déterminer à divers =
moments leur=20
orientation pour la suite de leur cursus et prendre connaissance de la=20
variété et de l’intérêt des =
combinatoires qui=20
leur seraient ensuite proposées.
Ensuite, à tout moment de son =
parcours, en=20
fonction des résultats qu’il obtient comme de=20
l’évolution de son projet, l’étudiant peut=20
bénéficier de réorientations. Ainsi, par exemple, =
dans le=20
cursus pré-licence, un étudiant engagé initialement =
dans un=20
parcours universitaire " classique " peut souhaiter une =
insertion=20
professionnelle plus rapide, soit en première moitié de =
cursus=20
vers un diplôme professionnalisé à bac +2, soit=20
ultérieurement vers une licence professionnelle.
Au total, le système proposé permet de =
construire=20
une offre de formation plus riche tout en structurant les progressions. =
9- La construction des parcours par une accumulation=20
cohérente de modules créditables peut permettre, beaucoup =
plus=20
facilement que dans le système actuel, la mise en œuvre de=20
formations pluridisciplinaires tout en préservant, bien entendu, =
les=20
cursus disciplinaires.
En effet, le dispositif existant est =
constitué=20
soit de cursus pluridisciplinaires (par exemple, AES, LEA), soit, pour=20
l’essentiel de cursus disciplinaires dans lesquels une part =
très=20
limitée est réservée aux matières =
optionnelles.=20
Cette situation contraint considérablement la liberté=20
pédagogique des établissements qui ne peuvent proposer =
à=20
l'habilitation des cursus pluridisciplinaires nouveaux que dans le cadre =
de=20
procédures dérogatoires. Une offre organisée en =
modules=20
créditables remédie à ces difficultés et =
favorise la=20
constitution de nouvelles équipes pédagogiques=20
pluridisciplinaires.
De même, le système des crédits =
permettrait=20
d’intégrer -si cela apparaît souhaitable- les =
aptitudes=20
acquises et reconnues dans la maîtrise des compétences=20
désormais indispensables à la formation de tout =
étudiant en=20
langues vivantes étrangères (CLES) et technologies =
informatiques=20
(certificat de compétences à construire). Quel que soit =
son=20
domaine de formation, aucun diplômé ne devrait, à =
terme,=20
quitter l’enseignement supérieur sans maîtriser ces =
outils.=20
Cet objectif doit être atteint dès que possible et dans le=20
délai le plus bref au niveau mastaire.
…/…
10- Le système des modules créditables=20
s’adapte parfaitement à la politique de =
professionnalisation des=20
formations supérieures, qu’il s’agisse de=20
préprofes-sionnalisation ou de formations très=20
professionnalisées.
En effet, les stages et les projets à vocation =
professionnelle sont conçus dans les formations =
supérieures dans=20
une logique formative. Ils doivent être évalués. =
Dès=20
lors, rien ne s’oppose à les définir sous forme de =
modules=20
et de crédits.
Cette possibilité est offerte aussi bien pour =
des stages=20
d’initiation ou de découverte que pour des formations=20
entièrement organisées sous le régime de =
l’alternance=20
ou de l’apprentissage.
11- La mise en œuvre des crédits doit =
faciliter=20
tant la validation des acquis de l’expérience qu’une =
gestion=20
différente du temps de formation désormais rendue plus =
facile par=20
les technologies de l’information et de la communication et le=20
développement de l’enseignement à distance.
Le projet de loi de modernisation sociale pose le =
principe=20
général de validation des acquis de =
l’expérience=20
pouvant aller jusqu’à la délivrance complète =
du=20
diplôme. Ce projet de loi concerne tous les niveaux de formation =
et vise=20
avant tout les acquis de l’expérience professionnelle. =
Cependant,=20
pour l’enseignement supérieur spécifiquement, il est =
prévu d’étendre la validation à toutes les =
formes=20
d’études, en France (mobilité =
inter-établissements)=20
ou à l’étranger (mobilité internationale). Il =
convient donc que le nouveau dispositif parcours/crédits =
intègre=20
toutes ces possibilités de validation. Les crédits =
pourraient donc=20
être attribués également par une prise en compte=20
généralisée des acquis qu’ils soient issus de =
l’expérience professionnelle ou qu’ils =
résultent de=20
périodes d’études, quelles qu’elles soient,=20
effectuées en France ou à l’étranger. En =
particulier,=20
le système doit faciliter la délivrance de diplômes=20
binationaux (codiplomation).
Par ailleurs, le système des crédits =
ayant=20
notamment pour but l’adaptation au rythme et aux contraintes=20
spécifiques des étudiants, il facilite également le =
développement des technologies de l’information et de la=20
communication appliquées à l’enseignement (TICE) et=20
l’articulation entre l’enseignement présentiel et=20
l’enseignement à distance. Il est clair -toutes les=20
expériences étrangères le démontrent- que la =
"=20
mise en ligne " de modules/crédits est beaucoup plus =
aisée=20
que celle de nos cursus actuels et permettra donc de rattraper notre =
relatif=20
retard en la matière.
Cette approche pourrait être favorisée =
par=20
l’identification d’un régime pédagogique de=20
l’étudiant en temps partagé conduisant à =
rendre plus=20
adaptable une offre aujourd’hui construite pour des =
étudiants=20
à temps plein. Cette mesure aurait l’avantage de renforcer=20
l’intégration formation initiale/formation continue en=20
s’appliquant aussi bien aux " =
salariés-étudiants "=20
qu’aux " étudiants-salariés ". Elle=20
s’accompagnerait d’une politique d’information la plus =
complète possible et d’un appui à la construction =
des=20
parcours.
*
* *
…/…
Ce qui précède montre que le =
système=20
européen des crédits présente plusieurs types=20
d’avantages par rapport à la définition actuelle des =
cursus.
Tout particulièrement, il permet de favoriser =
la=20
mobilité et d’intégrer dans une approche globale les =
nouveaux besoins issus de la diversification de la demande de formation=20
(initiale et continue) comme de la diversité des méthodes =
et=20
outils pédagogiques désormais disponibles.
C’est pourquoi il semble utile d’adopter =
ce=20
système en France dès lors que :
- des mesures seraient prises pour que le dispositif permette =
la=20
réduction des inégalités entre =
étudiants et=20
écarte toute nouvelle discrimination par un =
accompagnement=20
adéquat à l’élaboration des parcours =
et un=20
renforcement des aides à la mobilité ;=20
- des encouragements seraient apportés à=20
l’initiative pédagogique des établissements =
pour=20
améliorer la réussite des étudiants et=20
réduire les taux d’échecs, notamment au =
début=20
des études supérieures ;=20
- la constitution de véritables équipes=20
pédagogiques et la valorisation des réalisations=20
pédagogiques des enseignants seraient facilitées.=20
*
* *
Il convient dans ce contexte de préciser les =
contours=20
d’une démarche qui doit rester pragmatique et =
réaliste. S=20
‘il faut une grande ambition, il faut aussi préciser les =
voies et=20
moyens de la réalisation. C’est pourquoi, il vaut mieux =
adopter un=20
dispositif progressif donnant aux établissements et aux =
équipes=20
pédagogiques la maîtrise de l’action la plus =
pertinente. Les=20
équipes pédagogiques ont ici un rôle essentiel : =
elles ont=20
à concilier l’objectif de diversification et =
d’adaptation des=20
parcours et les contraintes d’organisation qui s’imposent =
à=20
elles (gestion des emplois du temps, taille minimale des groupes, =
organisation=20
des progressions et de la semestrialisation etc…).
Telle que proposée, l’introduction du=20
système européen des crédits dans =
l’enseignement=20
supérieur français offre de nouvelles =
responsabilités aux=20
établissements et aux équipes pédagogiques et un =
nouvel=20
espace de développement des initiatives.
…/…
C – Méthode et=20
=
propositions
12- Sur la base du présent texte =
d’orientations,=20
un débat national et une vaste concertation sont lancés au =
sein de=20
la communauté de l’enseignement supérieur. Ils =
portent=20
à la fois sur les objectifs généraux et sur les=20
propositions de mise en oeuvre.
L’objectif proposé est que, dans un =
délai=20
de cinq ans, l’offre complète de formation =
supérieure=20
française conduisant à des diplômes garantis par=20
l’Etat soit proposée sous cette forme.
Le champ concerne donc aussi bien les =
universités que=20
les autres établissements d’enseignement =
supérieur.
Le débat et la concertation doivent conduire =
au=20
printemps 2001 à des conclusions opérationnelles.
13- Sans abroger les textes existants, un nouveau =
texte=20
réglementaire autoriserait dès 2001 et pendant un =
délai de=20
cinq ans, les établissements à présenter à=20
l’habilitation, leur offre de formation, sous forme de semestres =
et de=20
modules/crédits, selon des conditions que la concertation doit=20
précisément définir. A titre d’illustrations =
:
- le dispositif devrait répondre aux définitions =
européennes (crédits, descriptif des=20
diplômes…) et favoriser la prise en compte des=20
périodes de mobilité ;=20
- la proposition de l’établissement pourrait =
être=20
partielle mais devrait concerner de grands champs de formation ; =
- les principes et les modalités de capitalisation et =
de=20
compensation devraient être définis et=20
l’évaluation des enseignements=20
généralisée ;=20
- un dispositif d’accompagnement et de gestion des =
parcours=20
étudiants devrait être mis en œuvre ; les=20
modalités de validation des acquis et l’adaptation =
à=20
l’enseignement à distance et aux TICE devraient =
être=20
prévues ;=20
- la cohérence des parcours, des progressions et des =
cursus=20
serait garantie et vérifiée dans le cadre du =
cursus=20
pré-licence d’une part, du cursus post-licence=20
d’autre part.=20
Dans le cadre de leur stratégie de formation=20
définie par leur projet d’établissement et prise en =
compte=20
dans la politique contractuelle, les établissements mettront =
à=20
profit les nouvelles possibilités offertes par le système =
des=20
crédits pour renforcer la professionnalisation et=20
l’internationalisation de leurs formations. …/…
Ainsi, pendant une période de cinq ans, deux =
dispositifs=20
réglementaires pourraient coexister au niveau national afin de =
laisser=20
aux établissements le choix et la maîtrise des rythmes=20
d’adaptation. Bien entendu, dans chaque établissement et =
pour=20
chaque grand champ de formation, un choix devrait être =
effectué=20
entre :
- soit les cursus tels que définis par les textes de =
97,=20
- soit une organisation en semestres et modules/crédits =
qui,=20
notamment, permet de conserver les cursus monodisciplinaires =
tout en=20
ouvrant de nouvelles possibilités pluridisciplinaires.=20
14- Offrant des espaces plus larges =
d’innovations,=20
confortant le principe d’autonomie pédagogique des=20
établissements défini par la loi, le processus =
proposé=20
devra bien entendu, afin de garantir la cohérence nationale et le =
caractère national des diplômes, faire l’objet =
d’une=20
procédure d’habilitation qui devrait être =
fondée=20
davantage sur une véritable évaluation nationale des =
politiques de=20
formation des établissements.
C’est pourquoi, outre le dispositif=20
d’évaluation et d’expertise pédagogique du=20
ministère, outre l’examen des propositions =
d’habilitation par=20
le CNESER dont le rôle n’est pas modifié, des=20
réflexions pédagogiques par grand secteur de formation =
pourraient=20
être menées, en tant que de besoin, afin de préciser =
les=20
cahiers des charges et de définir les voies et moyens permettant =
de=20
surmonter les éventuels obstacles. S’agissant des =
formations=20
d’ingénieur ou des formations d’IUT, ce rôle =
serait=20
respectivement confié à la CTI et aux CPN ; de même =
pour les=20
IUP et la licence professionnelle, les commissions =
spécialisées=20
auraient à assurer cette mission. Enfin, une étude=20
particulière sera menée pour les STS.
Corrélativement, au niveau européen, le =
ministère et les conférences d’établissements =
participeront aux réflexions en cours sur les systèmes=20
d’accréditation et de contrôle-qualité en=20
réaffirmant les principes fondateurs du diplôme national =
"=20
à la française " et des procédures=20
d’habilitation qui le garantissent et en oeuvrant à une=20
reconnaissance mutuelle des méthodologies et des critères. =
De la=20
même façon, seront pris en compte les travaux =
européens=20
concernant le socle de contenus facilitant la comparabilité et la =
reconnaissance des cursus et des diplômes.
15- La question des intitulés de =
diplômes pose des=20
problèmes spécifiques qui devront faire l’objet=20
d’études particulières au cours de la =
concertation.
On ne mentionnera dans ce texte que quelques =
pistes.
16- Au niveau licence, par exemple, on pourrait :
- soit, s’en tenir aux intitulés existants et =
utiliser,=20
de façon complémentaire, la possibilité =
offerte par=20
le dispositif des licences pluridisciplinaires qui, =
modernisé,=20
permettrait de construire, avec une plus grande ouverture, des =
cursus=20
s’appuyant sur plusieurs disciplines, qui seraient=20
mentionnées pour spécifier le diplôme de =
licence=20
pluridisciplinaire ; dans cette hypothèse, un DEUG=20
pluridisciplinaire pourrait être délivré =
comme=20
diplôme intermédiaire avec les mêmes =
mentions.=20
…/…=20
- soit, autoriser les établissements à =
délivrer=20
des licences, pour chacun des grands secteurs correspondant, par =
exemple, à chaque arrêté particulier de =
1997, en=20
spécifiant le parcours de l’étudiant par une =
mention=20
et par le descriptif prévu au niveau européen.=20
Par exemple, l’université serait =
habilitée=20
à délivrer la licence de sciences et technologies mais, en =
fonction des parcours, pourrait délivrer aussi bien une licence =
de=20
sciences et technologies -mention physique- qu’une licence de =
sciences et=20
technologies -mention biologie et informatique-. De même des DEUG =
portant=20
les mêmes intitulés pourraient être =
délivrés au=20
niveau intermédiaire.
17- Au niveau mastaire, il est clair que les=20
possibilités offertes aujourd'hui par les DESS et DEA=20
n’épuisent pas la totalité des besoins.
Le système 1 + 1 -année de =
maîtrise +=20
1ère année actuelle de 3ème =
cycle- ne=20
permet pas facilement la construction de parcours intégrés =
de la=20
licence au mastaire permettant une orientation progressive soit vers le =
cursus=20
long (DEA, doctorat), soit vers l’insertion professionnelle au =
niveau=20
mastaire.
Dans certaines disciplines, en outre, la distinction =
DEA/DESS=20
est formelle. Dans d’autres, le besoin se fait sentir de cursus =
conduisant=20
au mastaire qui, sans être fortement spécialisés,=20
intègrent néanmoins des éléments de =
profession-=20
nalisation.
Les réflexions concernant =
l’évolution des=20
IUP d’une part, des IUFM d’autre part conduisent à=20
s’interroger sur les certifications possibles à =
l’issue de=20
ces parcours spécifiques de formation.
La nécessité de retrouver pour nos =
formations de=20
niveau mastaire une attractivité nouvelle pour les =
étudiants=20
étrangers conduit au souhait de nombre d’universités =
ou=20
d’écoles supérieures de disposer d’un outil=20
diplômant permettant de conférer le mastaire mais =
adapté aux=20
contraintes et aux besoins spécifiques des étudiants=20
étrangers.
Bien sûr, la tentation est grande de =
répondre=20
à ces besoins spécifiques (et il y en a d’autres) =
par des=20
diplômes particuliers. Cette solution de facilité doit =
être=20
écartée car elle n’introduirait qu’une dose=20
supplémentaire de complexité alors même que la=20
volonté générale est de clarifier et de =
simplifier.
Dès lors, le système des crédits =
doit=20
faciliter la solution du problème posé. Le débat et =
la=20
concertation devront, notamment, permettre de vérifier si=20
l’hypothèse de la création d’un diplôme =
unique=20
d’études supérieures universitaires conférant =
le=20
grade de mastaire est pertinente. Ce diplôme serait =
accompagné=20
d’une mention et d’un descriptif précisant les =
aptitudes=20
acquises. Dans cette hypothèse, par exemple, pour un parcours de =
type=20
DEA, le diplôme unique mentionnerait à la fois la=20
spécialité et l’orientation " recherche =
".
…/…
En tout état de cause, l’introduction du =
système des crédits permet de construire de nouveaux =
parcours=20
entre le niveau licence et le niveau mastaire, de penser =
différemment ce=20
qui est aujourd’hui l’année de maîtrise et=20
d’introduire une plus grande fluidité et une orientation =
plus=20
progressive et mieux maîtrisée entre la voie de la =
formation=20
à la recherche et celle de la spécialisation =
professionnelle au=20
niveau mastaire.
18- La mise en œuvre pragmatique du =
système des=20
crédits pendant une période de cinq ans, doit permettre de =
définir les mesures les plus appropriées pour garantir le=20
succès et favoriser la généralisation dans les =
meilleures=20
conditions possibles.
Elle nécessite également de mener des=20
études complémentaires, au delà des dimensions =
purement=20
pédagogiques, sur l’environnement de l’offre de =
formation=20
supérieure et notamment, sur :
le système d’aide sociale aux étudiants =
(bourses=20
etc…)=20
le système d’inscriptions (incidences des =
semestres et=20
des modules/crédits)=20
le système de répartition des moyens aux=20
établissements dont la mise à plat a =
été=20
annoncée et qui pourrait, si cela s’avérait =
utile,=20
prendre en compte la nouvelle organisation pédagogique=20
- l’adaptation des outils informatiques (APOGEE).=20
*
* *
Telles sont les orientations soumises au débat =
et=20
à la concertation. S’appuyant pleinement sur =
l’autonomie=20
pédagogique des établissements garantie par la loi, elles =
ont pour=20
but de mettre notre système d’enseignement supérieur =
en=20
mesure de s’adapter efficacement aux enjeux européens et=20
internationaux, tout en favorisant les initiatives pédagogiques, =
le=20
développement de la pluridisciplinarité et la =
réussite des=20
étudiants.
Elles visent à répondre à la diversité =
des=20
nouveaux besoins tout en préservant et même en =
renforçant=20
les principes qui fondent en France le service public de =
l’enseigneme
----------------------------------------------------------------------=
-------------------------------------------------------------------

&n=
bsp;
Lundi =
24 =
avril=20
2001
Orientations=20
pédagogiques pour l'enseignement =
supérieur
Intervention de=20
Jack Lang, ministre de l'éducation nationale
=20
Introduction
Je suis=20
particulièrement heureux de me retrouver aujourd’hui =
pour la=20
première fois devant vous.
J’ai souhaité que ce premier rendez-vous =
puisse donner=20
lieu à un débat d’orientations sur =
l’avenir de=20
notre enseignement supérieur. Aujourd’hui -je le crois- =
le=20
temps est venu de ce grand débat et c’est devant le =
CNESER que=20
j’ai voulu d’abord faire connaître de façon =
tout=20
à fait officielle les perspectives que je propose aux=20
universités, aux écoles supérieures et, =
à=20
travers les établissements, aux personnels et aux=20
étudiants.
Je =
voudrais dire=20
pour commencer que ma réflexion s’inscrit dans le droit =
fil des=20
préoccupations qui étaient les miennes quand en 1992=20
j’ai pu concrétiser la rénovation =
pédagogique des=20
premiers cycles universitaires qu’avait engagée Lionel =
JOSPIN.=20
Mon état =
d’esprit est=20
resté le même : assouplir et moderniser notre =
système=20
pour mieux répondre à notre double volonté de=20
démocratiser la réussite des étudiants et=20
d’élever encore la haute qualité de notre =
enseignement=20
et de notre recherche.
Je=20
n’ignore rien des progrès accomplis depuis lors ; je =
sais quels=20
trésors d’imagination et de dévouement il a =
fallu aux=20
équipes universitaires pour faire face à =
l’afflux des=20
étudiants.
Il nous faut=20
encore avancer. A l’automne dernier -au moment de la =
rentrée-=20
j’avais déjà indiqué quelles =
étaient, pour=20
les deux années à venir, mes orientations =
concernant=20
l’Enseignement Supérieur. Je rappelle l’une =
d’entre=20
elles : la volonté de voir encore s’améliorer =
l’efficacité de nos premiers cycles, en particulier de =
nos=20
premières années d’université. Dans =
ce but,=20
j’ai pris les premières décisions suivantes=20
: création d’une direction des études =
de=20
première année, possibilité de =
réorientation des=20
étudiants en fin de 1ère année et =
non plus=20
seulement en fin de 1er semestre, possibilité de=20
créer au moins en première année des cursus bi =
ou=20
pluridisciplinaires. Sur tous ces thèmes, je viens =
d’envoyer=20
une lettre à l’ensemble des présidents=20
d’université en leur demandant de bien vouloir mettre =
en place=20
tous les dispositifs adéquats à la rentrée=20
prochaine.
Mais il nous =
faut encore=20
aller plus loin pour assurer une pleine réussite des=20
étudiants et une plus grande ouverture démocratique de =
notre=20
Enseignement supérieur.. Dans cet esprit, j’ai =
demandé=20
à Monsieur François Petit, président de la=20
commission pédagogique et de la formation permanente de la =
CPU=20
d’animer une commission portant sur les évolutions=20
souhaitables des méthodes pédagogiques, =
commission=20
dans laquelle les membres du CNESER sont représentés, =
et qui=20
commence ses travaux dès jeudi prochain. J’ai=20
suggéré à Monsieur Petit d’aborder =
– sans=20
tabou – tous les sujets qui touchent à la =
pédagogie ; il=20
me remettra ses premières conclusions en juin=20
prochain.
Ces =
premières=20
initiatives s’inscrivent dans une vision renouvelée =
du=20
système universitaire : le moment est venu de fixer un cap =
nouveau : c’est pourquoi je soumets à votre=20
réflexion aujourd’hui un ensemble de=20
propositions
=20
Première partie - Les=20
objectifs
favoriser=20
la mobilité étudiante en Europe et dans le=20
monde
Je veux =
d’abord vous=20
parler de l’exigence internationale et, en tout premier lieu, =
de=20
l’exigence européenne.
C’est une banalité désormais que=20
d’affirmer qu’aucun système d’enseignement=20
supérieur ne peut ignorer -sans compromettre son avenir- la =
dimension=20
internationale : coopérations transnationales en =
matière de=20
formation, en matière de recherche ; mobilité des=20
étudiants et des enseignants… En bref, ouverture au=20
monde.
Les=20
avancées effectives
C’est=20
pourquoi j’ai confirmé d’emblée les =
orientations,=20
qu’à l’initiative de Claude Allègre, les =
ministres=20
européens avaient arrêtées à la Sorbonne =
en 1998=20
et à Bologne en 1999. Il est essentiel que =
l’enseignement=20
supérieur français devienne plus lisible et comparable =
aux=20
autres systèmes européens pour favoriser la =
mobilité=20
des étudiants et des professeurs.
J’ai également approuvé la =
création en=20
France du grade de mastaire et de la licence professionnelle dont =
vous avez=20
pu vous entretenir avec Jean-Luc MELENCHON.
C’est pourquoi, enfin, j’ai mis toute mon =
énergie=20
pour que, sous présidence française, l’Union=20
européenne adopte un plan très ambitieux pour la=20
mobilité. C’était loin d’être =
acquis ;=20
cela fut obtenu en novembre lors du Conseil des ministres de=20
l’éducation et confirmé par le sommet de Nice =
des chefs=20
d’Etat et de gouvernement. Ce plan pour la mobilité =
constitue=20
une avancée importante, très attendue par les=20
étudiants.
J’ai =
estimé=20
aussi que l’essentiel était d’assurer=20
l’égalité des chances des étudiants et=20
d’éviter que des discriminations ne résultent du =
niveau=20
de ressources des étudiants et de leur famille. C’est =
pourquoi=20
j’ai pris une première décision : la =
création=20
de mille bourses de mobilité dès la =
rentrée=20
prochaine. J’envisage une progressive montée en =
puissance en=20
2002.
J’ai =
confié enfin=20
à Elie Cohen une double mission :
- la création d’universités =
européennes=20
d’été ;
-=20
l’élaboration d’un plan d’ouverture=20
internationale de notre enseignement supérieur. Avec le =
ministre=20
Hubert Védrine, nous aurons bientôt =
l’occasion=20
d’en tirer les conséquences =
pratiques.
Les=20
principes d’une construction de l’espace européen =
de=20
l’enseignement supérieur.
Avant d’aller plus loin, je voudrais vous dire dans =
quel esprit=20
j’envisage notre action. Je crois à l’espace=20
européen de l’enseignement supérieur, un espace =
qui=20
déborde les frontières de l’Union pour embrasser =
la=20
Grande Europe. J’y crois, non pas parce qu’il est de bon =
ton=20
d’être Européen mais, beaucoup plus =
profondément,=20
parce que construire l’espace européen c’est=20
défendre les valeurs sur lesquelles l’Europe a, dans=20
l’histoire, donné au monde l’idée =
même=20
d’Université, de cette extraordinaire institution qui=20
crée librement le savoir et le partage.
Lorsque je suis intervenu en octobre dernier à la =
Cité=20
internationale devant les premières assises =
européennes des=20
étudiants dont j’avais appuyé =
l’organisation,=20
j’ai avancé -avec prudence- la nécessité=20
d’un « Maastricht de l’éducation ».=20
S’il faut un « Maastricht de =
l’éducation=20
», c’est bien entendu pour sortir enfin la construction=20
européenne de la vision purement économiciste dans =
laquelle=20
certains veulent l’enfermer, c’est pour affirmer que=20
l’Europe a autre chose à apporter au monde que les =
valeurs=20
marchandes. C’est pourquoi l’Education et la Culture =
doivent=20
être au cœur de la construction européenne. A la=20
pensée unique du marché, il faut opposer les valeurs =
de=20
l’intelligence et de la création. Qui mieux que=20
l’Université peut le faire ?
Les prises=20
de position des étudiants
J’observe que les étudiants ne disent pas =
autre chose.=20
Après leurs premières assises à Paris, ils =
viennent,=20
à la fin du mois dernier, de se réunir à =
Göteborg.=20
Que veulent-ils ? Je les cite : « une Europe citoyenne et sans =
frontière… un enseignement supérieur =
européen=20
diversifié, accessible et de qualité… un =
égal=20
accès à l’enseignement supérieur, quel =
que soit=20
le milieu social… des étudiants qui ne sauraient =
être=20
assimilés à des consommateurs de marchandises… =
».=20
Sur la démarche, ils considèrent le processus de =
Bologne comme=20
une étape cruciale et souhaitent y être totalement=20
associés à travers leur organisation =
représentative au=20
niveau européen, l’ESIB. Sur tous ces points, je suis=20
entièrement d’accord. Vous trouverez dans le dossier =
qui vous a=20
été remis la déclaration intégrale de=20
Göteborg.
Les prises=20
de position des Universités.
Quant aux universités européennes, elles =
viennent=20
à Salamanque de se doter d’une nouvelle Association=20
Européenne de l’Université afin de faire =
entendre leur=20
voix. Je m’en réjouis et je remercie vivement le =
Professeur=20
Eric FROMENT qui vient d’être élu à la =
tête=20
de cette « CPU d’Europe » d’avoir =
accepté=20
d’être présent aujourd’hui et de participer =
à nos travaux.
La=20
Conférence française des Présidents=20
d’université aujourd’hui animée par le=20
Président Belloc, des organisations de professeurs et de =
chercheurs=20
militent elles aussi en faveur d’une telle =
ambition.
Ainsi donc, le mouvement lancé =
à la=20
Sorbonne par les autorités politiques à pris corps. =
Les=20
étudiants et les établissements en sont devenus des =
acteurs=20
à part entière. Je ne peux que l’approuver. =
C’est=20
ainsi que l’espace européen de l’enseignement=20
supérieur se construira solidement et=20
durablement.
Dans ce =
combat, notre=20
pays doit rester aux avant-postes. Or beaucoup reste à =
faire.=20
Vous le savez, le plan mobilité que vous avons adopté =
fixe des=20
objectifs qui sont pour le moment loin d’être atteints. =
Il offre=20
à chaque Etat de l’Union, une sorte de « =
boîte=20
à outils » comprenant près de cinquante mesures=20
qu’il revient à chaque pays de mettre en=20
œuvre.
Je reviendrai =
dans un instant=20
sur les moyens d’y parvenir.
La=20
diversification des parcours de formation
La deuxième orientation que je souhaite donner =
à notre=20
politique universitaire concerne la diversification des parcours=20
proposés aux étudiants. J’ai déjà=20
indiqué que notre système actuel est trop « =
tubulaire=20
», trop figé. Il n’est pas possible par =
exemple=20
actuellement de délivrer une licence de =
biologie-informatique. Cela=20
n’est pas prévu et pourtant c’est un réel =
besoin.=20
Je n’ai pas=20
l’intention de toucher à la réglementation de =
1997. Il=20
me semble en revanche indispensable qu’un texte-cadre=20
précise les conditions dans lesquelles les =
universités=20
pourront innover, ouvrir de nouvelles voies qu’actuellement =
cette=20
réglementation ne permet pas. Certaines l’ont =
déjà fait, après que leurs projets ont=20
été examinés par le CNESER. Il faut que ces =
dispositifs=20
puissent se généraliser. Maintenons les cursus=20
monodisciplinaires. Mais laissons en même temps les =
équipes=20
pédagogiques innover en fonction des besoins de leurs=20
étudiants. Il faut que les étudiants des =
universités=20
puissent bénéficier des apports culturels, =
intellectuels=20
qu’offrent des cursus pluridisciplinaires tout comme, depuis=20
longtemps, leurs camarades des formations professionnalisées. =
Il faut=20
qu’ils puissent avoir la possibilité de suivre de tels =
types de=20
cursus favorables à une orientation progressive, utiles =
à la=20
préparation de certains métiers, indispensables =
à=20
l’efficacité de certaines recherches.
Nous devons donc élaborer un =
système=20
souple de constitution de parcours diversifiés. =
la=20
formation tout au long de la vie
Avec l’élévation générale =
des=20
niveaux de formation initiale, avec l’évolution de plus =
en plus=20
rapide des connaissances, la demande de formation continue =
supérieure=20
va s’accroître inéluctablement. De plus en plus =
souvent,=20
des salariés viendront à l’université =
pour se=20
former parfois à plein temps mais le plus souvent à =
temps=20
partiel. C’est ce que l’on appelle la formation tout au =
long de=20
la vie. Nombre de pays européens, Monsieur Froment nous le =
dira=20
peut-être tout à l’heure, mettent cet objectif au =
premier=20
rang de leurs préoccupations. Il faut que nous soyons =
capables=20
d’organiser les formations pour que les salariés qui le =
souhaitent puissent gérer leur temps de formation de la =
façon=20
la plus efficace.
Il faut =
que notre=20
système d’enseignement supérieur soit =
adapté pour=20
répondre à ces nouvelles demandes. C’est =
pourquoi il=20
faut imaginer un régime pédagogique particulier des =
études à temps partagé qui sera =
également=20
favorable pour les étudiants qui ne sont pas à plein =
temps=20
à l’Université.
Je=20
vous propose donc de réfléchir à une =
organisation=20
pédagogique des cursus qui intègre les=20
nécessités que je viens d’évoquer et qui =
soit=20
suffisamment souple pour s’adapter à la =
variété=20
des besoins.
=20
Deuxième partie - Un chemin vers =
une=20
nouvelle organisation des =
études :=20
l’adoption du système européen de « points =
capitalisables » ou de « crédits=20
»
=20
Les =
caractéristiques de=20
ce système :
Ce =
système permettrait aux étudiants de compléter =
à=20
l ‘étranger une formation commencée en France. =
Chaque=20
module d’enseignement validé par =
l’université=20
serait affecté d’un certain nombre de points.=20
L’étudiant devrait avoir obtenu 60 points pour =
réussir=20
l’ensemble de son année. Ces points sont appelés =
«=20
crédits » dans les autres pays d’Europe. =
Un étudiant qui, par exemple, obtiendra =
40=20
crédits en Allemagne, sera certain, une fois tous les accords =
nécessaires passés, de se voir reconnaître les =
fractions=20
de diplôme obtenus et correspondant à 40 =
crédits,=20
lorsqu’il rentrera en France. Il n’aura plus dès =
lors=20
qu’à obtenir les 20 crédits manquants pour =
obtenir son=20
année.
Ce =
système, encore=20
peu répandu en Europe, n’est utilisé en France =
que par=20
des écoles d’ingénieurs et certaines =
universités.=20
Je vous propose de le généraliser dans notre pays non=20
seulement pour favoriser la mobilité des étudiants =
mais, plus=20
encore, pour transformer notre propre organisation =
pédagogique.=20
Les retombées d’une telle réforme =
seront=20
autant internationales que nationales.
Elle repose sur trois idées-force =
:
a) un système modulaire et=20
semestrialisé.
b) =
une=20
définition des modules non seulement par les contenus ou les =
volumes=20
horaires d’enseignement mais par la quantité de =
travail=20
demandée à l’étudiant et par =
l’ensemble des=20
connaissances et compétences qu’il doit =
acquérir=20
à travers les enseignements, leur travail personnel, les =
stages,=20
mémoires, projets, activités artistiques, civiques, =
etc.=20
Cette deuxième=20
caractéristique représente un profond=20
changement.
c) une =
unité de=20
compte commune aux différents pays : les crédits ; 60=20
crédits correspondent à l’équivalent =
actuel=20
d’une année universitaire. Cette unité de compte =
commune=20
- je n’ose dire cet « euro des universités =
»=20
- a bien évidemment pour but de favoriser la prise en compte =
et la=20
validation des périodes d’études à=20
l’étranger.
=20
Les vertus de ce=20
système
Ce =
nouveau=20
système peut être le levier d’un profond=20
changement. Il permettra d’atteindre plus facilement les =
grands=20
objectifs que je viens d’énoncer.
a) La mobilité européenne des=20
étudiants sera facilitée : les études =
faites par=20
les étudiants à l’étranger seront =
automatiquement=20
validées une fois ceux-ci rentrés en France. =
b) Les cursus pluridisciplinaires =
pourront=20
être facilement constitués : =
Ce que je veux vous proposer c’est =
d’utiliser=20
cette organisation en crédits pour favoriser la constitution =
de=20
parcours diversifiés, pour permettre aux universités =
qui le=20
souhaitent de procéder à des assemblages de modules de =
formation qui devront correspondre à un total de 120 =
crédits=20
pour le Deug, 180 crédits pour la licence, 120 crédits =
de la=20
licence au mastaire.
c) =
La=20
formation tout au long de la vie :
On=20
voit bien aussi comment la traduction des modules obtenus en =
crédits=20
permettra à un adulte qui veut reprendre sa formation =
à 40 ans=20
de garder le bénéfice de sa formation =
antérieure et de=20
compléter, en fonction des choix qui lui seront offerts la =
formation=20
acquise quelques années plus tôt. Je note =
également que=20
ce dispositif est adapté à la validation des acquis de =
l’expérience.
d) La=20
professionnalisation des formations sera mieux prise en=20
compte
Je me refuse =
à mettre=20
une barrière dans l’enseignement supérieur entre =
un=20
secteur réputé professionnalisé et donc un =
secteur=20
réputé ne pas l’être. Certes il y a des =
formations=20
plus générales et d’autres plus=20
professionnalisées jusqu’aux formules en alternance et =
en=20
apprentissage. Mais, à mon sens, c’est tout=20
l’enseignement supérieur, d’une certaine =
manière,=20
qui est à vocation professionnelle, les méthodes et =
les=20
rythmes pouvant varier selon la nature des formations. Certains=20
débats sont dépassés. Il convient que =
l’ensemble=20
des formations supérieures introduisent progressivement des=20
éléments de professionnalisation, des stages, des =
projets=20
etc… Il convient donc de traduire également =
les=20
acquis de ces stages en crédits. C’est ainsi que =
nous=20
valoriserons la conception universitaire de la formation =
professionnelle=20
– cette « professionnalisation durable » dont a=20
parlé - à juste titre - Jean-Luc=20
MELENCHON.
e) Les =
étudiants=20
en difficulté seront mieux aidés : ils pourront se =
voir=20
offrir des modules de renforcement et des soutiens =
méthodologiques,=20
qui dans des conditions à déterminer, pourront leur =
être=20
comptabilisés. Le système de crédit devrait =
aussi=20
faciliter les passerelles entre filières différentes : =
les=20
équipes pédagogiques auront alors à fixer les=20
conditions d’un passage entre, par exemple, une filière =
d’IUT et une filière d’UFR, entre un cursus =
d’une=20
école d’arts et un cursus universitaire (ou=20
inversement).
f) Les =
formations par=20
les nouvelles technologies seront prises en compte : le =
système=20
de crédits est particulièrement adapté aux =
nouvelles=20
formes d’enseignement à distance ou en ligne. Nous =
assistons=20
sur le plan mondial, à une véritable explosion. Il est =
impératif que notre enseignement supérieur prenne =
toute sa=20
place dans ce secteur avec les exigences de sérieux et de=20
qualité qui sont celles du service public. J’aurai=20
bientôt l’occasion de m’exprimer sur ce sujet et =
de vous=20
soumettre d’autres propositions.
Le système des crédits ayant pour but=20
l’adaptation aux rythmes et aux contraintes spécifiques =
des=20
étudiants facilitera la constitution de véritables=20
équipes pédagogiques ainsi que la valorisation des=20
réalisations pédagogiques des =
enseignants.
Tels sont quelques-uns des mérites du=20
système de traduction des modules de formation en=20
crédits.
Vous =
l’avez vu=20
en lisant le texte d’orientations que vous a été =
adressé : ce que je vous propose aujourd’hui =
c’est=20
d’ouvrir un débat sur ces questions et sur =
l’objectif de=20
généralisation de ce système.
=20
Les =
difficultés à=20
surmonter
Je =
n’ignore=20
nullement qu’il y a des difficultés. On pourra =
m’objecter=20
que dans telle ou telle filière c’est difficile =
à=20
réaliser, qu’il faut comparer les contenus et la=20
qualité, que tout doit reposer sur des accords de =
coopération=20
entre établissements, que cela ne peut se faire en un jour,=20
qu’il y a des risques=20
=
etc… &n=
bsp; =20
Parlons-en. Si l’on =
est=20
d’accord sur l’objectif, ensemble nous pourrons =
surmonter toutes=20
ces difficultés et imaginer des solutions =
nouvelles.
J’observe simplement que dans le =
cadre des=20
programmes ERASMUS/SOCRATES, déjà de nombreux cursus =
sont=20
organisés sous cette forme et dans tous les domaines de =
formation. Je=20
note également que d’autres pays européens=20
s’engagent progressivement dans la =
généralisation de ce=20
système.
Nous ne sommes =
pas moins=20
imaginatifs qu’eux. C’est l’objet même du=20
débat proposé que de définir les conditions qui =
rendront le système applicable en France.
Les étudiants à Göteborg comme les=20
universités à Salamanque appellent à la=20
généralisation du système européen de=20
crédits.
Ces questions =
seront au=20
cœur de la Conférence de Prague qui, à la suite =
des=20
rencontres de la Sorbonne et de Bologne, réunira les =
Ministres=20
européens de l’enseignement supérieur en mai =
prochain.=20
Dans la perspective de =
cette=20
échéance, j’ai souhaité lancer une vaste=20
concertation afin que je puisse être porteur à Prague =
de=20
messages forts de la communauté française de=20
l’enseignement supérieur.
Mais au-delà de la seule dimension internationale, =
je crois=20
que la démarche que je vous propose permet de mettre en =
perspective=20
les enjeux et de conduire une approche globale, centrée sur =
le=20
parcours étudiant et susceptible de mieux répondre =
à la=20
diversité des besoins de formation=20
supérieure.
=20
une approche=20
globale
Les besoins =
de=20
formation se diversifient de plus en plus : nouveaux publics, =
nouvelles demandes, nouveaux contenus, nouvelles =
méthodes. Je=20
viens d’illustrer ces propos en vous parlant de =
mobilité des=20
étudiants, de formations pluridisciplinaires, de=20
professionnalisation, de formation continue et des techniques=20
d’information et de communication.
Chacun de ces sujets ne doit pas être =
traité=20
séparément. Il faut conserver la vision =
d’ensemble=20
d’une offre de formation supérieure suffisamment =
adaptable pour=20
répondre à la diversité des=20
besoins.
Un système =
modulaire=20
organisé en crédits et une gestion efficace des =
parcours=20
étudiants, combinés l’un avec l’autre, =
permettent=20
à mon sens de résoudre ce qui peut apparaître =
comme=20
la quadrature du cercle : traiter la diversité dans le =
respect de=20
la cohérence nationale des formations et des=20
diplômes.
On voit =
bien que des=20
agencements intelligents de modules peuvent construire, si=20
nécessaire, des formations adaptées à des =
situations=20
très diverses.
Il est =
clair que=20
des parcours modulaires permettent une autre gestion du temps de =
formation=20
pour la formation initiale comme pour la formation =
continue.
De même quand nous observons les =
universités=20
étrangères, nous voyons bien que celles qui sont le =
plus en=20
pointe dans le domaine de l’utilisation des nouvelles =
technologies et=20
de l’enseignement à distance sont celles qui ont une =
offre=20
modulaire validable et traductible en =
crédits.
Cette vision globale, cette vision =
intégrant=20
l’ensemble des nouveaux besoins tels que je les =
perçois,=20
c’est celle-là que je vous propose. Il est essentiel de =
répondre à ces nouveaux besoins dans=20
l’université. Si nous ne le faisons pas, cela se fera =
hors de=20
l’université.
Au =
fond, il=20
s’agit de construire une offre de formation supérieure=20
suffisamment souple et un système accueillant facilement les =
retours=20
en formation et maîtrisant toute la palette des =
méthodes de=20
formation.
Cette ambition, =
il me=20
semble qu’elle est à notre portée mais pas =
à=20
n’importe quelles conditions. C’est ce que je souhaite=20
maintenant préciser.
=20
Troisième partie - La mise en=20
application
Les=20
conditions de la réussite de la=20
réforme
Pour ma =
part, je=20
vois quatre conditions essentielles :
Le=20
caractère national du diplôme
D’abord le respect absolu du diplôme national. =
Il=20
n’est évidemment pas question de remettre en question =
ce=20
principe fondateur de tout notre enseignement supérieur. En =
clair,=20
cela veut dire que l’Etat doit continuer à fixer le =
cadre dans=20
lequel les établissements proposent leurs filières de=20
formation, que ces propositions doivent faire l’objet =
d’une=20
évaluation nationale portant sur leur pertinence et =
leur=20
qualité et qu’in fine, après avis du CNESER,=20
l’acte juridique d’habilitation –=20
c’est-à-dire d’autorisation à =
délivrer les=20
diplômes- est pris par le Ministre. Ces règles =
fondamentales=20
sont, à mes yeux, intangibles. Je ne serai pas le Ministre =
qui les=20
fragilisera et, au contraire, je veux les conforter.
La=20
cohérence des parcours proposés :
En deuxième lieu, le principe de =
cohérence.=20
Le système que je vous propose, ce n’est pas le « =
supermarché » ni sous l’aspect marchand -je crois =
avoir=20
été clair -, ni sous la forme d’un dispositif =
où=20
l’étudiant accumulerait, sans contrainte et sans =
règles,=20
des modules sans liens entre eux. Il faut que les parcours soient=20
définis par les équipes pédagogiques avec une =
part=20
d’individualisation maîtrisée. Ce sont =
donc des=20
parcours cohérents, organisés dans un objectif =
précis=20
de formation, qui seront proposés au choix de=20
l’étudiant.
Ainsi au=20
début des études supérieures, on peut avoir =
affaire=20
à des étudiants qui savent exactement ce qu’ils =
veulent,=20
à d’autres qui – sans avoir de difficultés =
d’apprentissage - hésitent sur leur orientation, =
à =20
d’autres enfin qui sont en graves difficultés. On voit =
bien que=20
le traitement ne peut être exactement le même. Des =
parcours=20
adaptés, sous contrôle des enseignants, peuvent =
à=20
coup sûr permettre d’améliorer la situation =
actuelle et=20
donner tout leur sens aux mesures que j’ai annoncées =
cet=20
automne. Je vous propose d’aller dans cette direction tout en=20
souhaitant une démarche pragmatique, compte tenu du nombre=20
d’étudiants concernés. C’est pourquoi les=20
établissements devront préciser ce qui est possible et =
définir, par un accompagnement adéquat des =
étudiants,=20
des parcours qui, d’une part, prennent en compte la=20
réalité des étudiants, l’état de=20
maturation de leurs projets et, d’autre part, =
s’inscrivent=20
dans des progressions cohérentes et=20
diplômantes.
A =
l’autre=20
extrémité du spectre, entre la licence et le =
mastaire,=20
il y a probablement lieu de réfléchir à=20
l’évolution de notre système actuel : une=20
année de maîtrise puis un choix entre DEA et DESS. Des=20
filières modulaires de deux ans pourraient =
permettre une=20
orientation plus progressive soit vers le cursus long (DEA, =
doctorat),=20
soit vers l’insertion professionnelle au niveau mastaire. =
Elles=20
pourraient offrir plus facilement à l’étudiant =
la=20
possibilité de « s’essayer » tant aux =
pratiques de=20
la recherche qu’au projet professionnel et de mieux =
s’approprier=20
ainsi les conditions de son orientation et de son insertion=20
future.
Ce ne sont =
là que des=20
illustrations mais je voudrais dire aussi que le principe de=20
cohérence des parcours n’interdit nullement=20
d’intégrer à la formation l’acquisition =
de=20
compétences désormais indispensables à tout=20
diplômé : la maîtrise des langues vivantes=20
étrangères et celle des techniques de =
l’information et=20
de la communication. Permettez-moi enfin d’ajouter -vous =
auriez=20
regretté que je ne le fasse point- que le principe de=20
cohérence n’interdit pas non plus l’ouverture =
artistique=20
et culturelle.
Je =
n’ignore pas=20
que tout cela soulève des questions complexes. C’est=20
précisément pourquoi nous souhaitons que la =
communauté=20
universitaire y réfléchisse=20
collectivement.
La=20
validation de tous les acquis
En=20
troisième lieu, je voudrais insister sur les questions de =
validation=20
et de certification. Les établissements d’enseignement=20
supérieur sont en même temps des institutions de =
formation et=20
des institutions de certification. C’est l’une des =
caractéristiques de l’enseignement supérieur, =
partout=20
dans le monde. Il forme et il diplôme. Cependant, =
aujourd’hui,=20
avec la mobilité internationale, avec les allers-retours =
entre=20
formation et vie professionnelle, avec le développement de la =
vie=20
associative, des initiatives citoyennes et des pratiques artistiques =
et=20
culturelles, il faut admettre que multiples sont les lieux où =
l’on acquiert des connaissances et des compétences du =
niveau de=20
l’enseignement supérieur. Ces acquis de=20
l’expérience doivent pouvoir être validés =
dans=20
l’enseignement supérieur.
Vous le savez, le projet de loi de modernisation sociale =
qui a=20
été adopté en première lecture à=20
l’Assemblée Nationale élargit le champ de cette=20
validation d’acquis à l’ensemble du =
système=20
français de formation. Pour l’enseignement =
supérieur=20
spécifiquement, il prend en compte les acquis de la =
mobilité=20
internationale. Je souhaite -je vous le dis fortement- que les=20
établissements d’enseignement supérieur de =
l’Education nationale restent aux avant-postes dans =
cette=20
affaire comme cela a toujours été le cas avec la =
loi=20
Savary de 1984 et la loi de 1992 que j'ai eu le =
privilège de=20
faire adopter. Il me semble évident qu’un =
système=20
modulaire facilitera de façon considérable les=20
possibilités de validation d’acquis. Ainsi la =
validation=20
s’étendra à toutes les formes =
d’étude en=20
France (mobilité inter-établissement) ou à=20
l’étranger (mobilité internationale). Les points =
pourront être attribués par une prise en compte=20
généralisée des acquis qu’ils soient =
issus de=20
l’expérience professionnelle ou qu’ils =
résultent=20
de périodes d’études effectuées en France =
ou=20
à l’étranger. Le système facilitera=20
d’autre part la délivrance de diplômes=20
bi-nationaux.
=20
L’implication et la créativité des =
équipes=20
enseignantes.
Enfin, la=20
démarche que je vous présente aujourd’hui est =
un acte=20
de confiance dans les équipes enseignantes. Tout repose=20
là-dessus. Les enseignants du supérieur ont un =
métier=20
dont je n’ignore rien des difficultés : accueillir en=20
première année un public étudiant de plus en =
plus=20
hétérogène et former au plus haut niveau les=20
étudiants de troisième cycle. Etre en même temps =
les=20
acteurs de la démocratisation et les créateurs des =
nouveaux=20
savoirs. Dans cet esprit, j’ai souhaité qu’une=20
réflexion s’engage pour mieux prendre en compte la=20
diversité des missions qui sont confiées aux=20
enseignants-chercheurs et j’attends bientôt les =
conclusions=20
de M. Esperret, président de l’université de =
Poitiers,=20
à qui j’ai confié une mission de proposition sur =
les=20
évolutions du métier.
Je souhaite élargir les marges d’initiative =
des=20
équipes enseignantes. Vous-même au CNESER, vous avez eu =
à examiner des cursus pluridisciplinaires qui sortaient des =
cadres=20
préétablis. Vous avez accepté que, par=20
dérogation, le ministère procède à=20
l’habilitation. Il faut que ce soit possible sans =
dérogation,=20
de façon normale. En outre, l’appel d’offres =
«=20
campus numériques », comme le concours sur la formation =
continue, ont été de grands succès. En =
matière=20
internationale, les initiatives se développent partout. Les =
contrats=20
conclus avec les établissements, sous l’égide de =
Francine Demichel, sont là pour prouver la vitalité=20
pédagogique des établissements. Loin d’en avoir =
peur, il=20
faut au contraire s’appuyer sur cette créativité =
pour=20
que notre offre de formation diplômante soit la mieux =
adaptée=20
à la demande sociale, pour que notre service public, dans le =
respect=20
de ses traditions, reste à la pointe de la=20
modernité.
La=20
méthode
Encore =
une fois ce=20
que je vous propose d’abord c’est d’ouvrir un =
débat=20
sur les objectifs. La séance d’aujourd’hui en est =
la=20
première étape.
Trouvez-vous=20
ce débat opportun ? La problématique est-elle bien=20
posée dans le texte qui vous a été =
adressé et=20
dans l’intervention que je fais devant vous ?
Pour que vous puissiez vous prononcer en =
connaissance de=20
cause, je pense utile de préciser encore quelques=20
points.
Le domaine=20
d’application
A mon =
sens, le=20
débat doit concerner l’ensemble de notre enseignement=20
supérieur et, en premier lieu, la part qui est placée =
sous ma=20
responsabilité : formations universitaires y compris IUT, =
mais aussi=20
BTS, mais aussi filières =
d’ingénieurs.
Au-delà, il doit aussi embrasser les =
secteurs de=20
l’enseignement supérieur qui sont placés sous la =
tutelle=20
d’autres ministres (agriculture, industrie). C’est =
pourquoi=20
j’envisage de proposer aux autres départements=20
ministériels de s’associer à cette vaste=20
réflexion.
Bien =
entendu, cela=20
implique que l’ensemble des instances compétentes pour =
tel ou=20
tel secteur de formation se saisisse des questions soulevées. =
Je=20
pense, par exemples, à la Commission des titres=20
d’ingénieurs ou aux Commissions pédagogiques =
nationales=20
des IUT. Mais, comme vous le savez, il y en a beaucoup=20
d’autres.
=20
L’élaboration d’un texte-cadre =
:
L’objectif que je fixe à cette =
phase de=20
réflexion collective est d’être en mesure de =
proposer au=20
CNESER, au début de l’été, un texte-cadre =
autorisant les établissements à présenter =
à=20
l’habilitation leur offre de formation sous forme de semestres =
et de=20
modules créditables.
En =
ce sens, je=20
ne propose pas une nouvelle réforme au sens des =
réformes de 92=20
ou de 97. Je ne suggère pas d’abroger les textes =
existants et=20
d’en élaborer de nouveaux. Nous pourrions laisser, =
pendant une=20
période déterminée le système actuel =
coexister=20
avec le nouveau. C’est ainsi qu’ont =
procédé les=20
Allemands. Je crois qu’ils ont eu raison : cela permet =
à la=20
fois d’expérimenter et de donner aux =
établissements le=20
temps nécessaire.
Je =
voudrais ici=20
faire une observation générale. Nos textes=20
réglementaires pédagogiques présentent une =
palette=20
très diverse. Du plus précis sur les contenus et les =
volumes,=20
au plus général se limitant aux objectifs. Par exemple =
le=20
texte sur les DESS est très succinct ; quant aux formations=20
d’ingénieurs, cela va encore plus loin puisqu’il=20
n’y a en la matière aucun texte réglementaire =
les=20
définissant. J’en déduis que ce n’est pas =
le=20
degré de précision du texte réglementaire qui =
fait le=20
caractère national d’un diplôme et assure sa=20
reconnaissance tant au plan académique qu’au plan=20
professionnel, c’est la procédure par laquelle =
l’Etat y=20
apporte sa garantie. Cela est vrai pour les universités comme =
pour=20
les écoles supérieures quelles qu’elles soient.=20
Bien entendu, le =
texte-cadre qui=20
autoriserait les établissements à expérimenter =
doit=20
fixer les conditions de l’expérimentation et =
préciser en=20
quelque sorte le cahier des charges.
Quelles modalités de construction des cursus ? Quels =
intitulés de diplômes ? Quelles modalités de=20
contrôle ? etc…
Autant de=20
questions qui doivent être cadrées pour assurer la=20
cohérence d’ensemble et la lisibilité de notre=20
système. Le texte qui vous a été diffusé =
propose=20
des pistes.
En tout =
état de=20
cause, le débat qui s’ouvre doit permettre de =
définir=20
librement et ouvertement ces conditions. Je n’ai pas d’a =
priori=20
sauf sur deux principes :
- garantir=20
l’adaptation du système français à la=20
construction de l’espace européen, tout en =
préservant=20
voire en renforçant sa qualité et ses valeurs=20
;
- garantir que le nouveau =
système=20
n’engendrera pas des inégalités entre les=20
étudiants qui ont le « code » et ceux qui ne =
l’ont=20
pas mais au contraire réduira ces inégalités, =
ces=20
discriminations par un dispositif d’accompagnement le plus =
efficace=20
possible.
=20
Une capacité =
d’initiative=20
élargie mais une évaluation=20
renforcée.
Je =
voudrais enfin=20
préciser un dernier point. Il est clair que la =
démarche=20
que je propose, la confiance que je place dans les =
établissements et=20
les équipes enseignantes, renforcent leur capacité=20
d’initiative.
Mais, en=20
matière de politique des formations supérieures, -je =
vous le=20
dis- il ne peut y avoir plus d’autonomie pédagogique =
que=20
s’il y a plus d’évaluation. Autant je suis =
prêt=20
à libérer l’initiative des universités de =
la=20
contrainte de contrôles que l’on a dit parfois =
tatillons, autant=20
cela ne sera possible que si de véritables pratiques=20
d’évaluation se développent dans les=20
établissements d’une part, au niveau national =
d’autre=20
part. C’est ce que j’ai proposé lors du colloque =
annuel=20
tenu à Lille le mois dernier par la Conférence des=20
Présidents d’Université.
L’approche globale que je vous propose permet de le =
faire et=20
d’améliorer ce que nous appelons « la =
procédure=20
d’habilitation ». Il me semble en effet possible dans un =
grand=20
secteur de formation d’une université d’examiner=20
globalement l’offre de parcours, sa cohérence et sa=20
qualité. Après tout, c’est la même =
équipe=20
enseignante qui enseigne de la première année des=20
études supérieures au doctorat. Cet examen =
d’ensemble me=20
semble préférable à l’approche =
diplôme par=20
diplôme. Mais cela ne prend tout son sens que si, =
d’abord, au=20
niveau de l’établissement, de véritables=20
stratégies de formation sont définies et une =
évaluation=20
quantitative et qualitative des pratiques et des résultats =
est=20
menée associant l’ensemble des acteurs et donc les=20
étudiants mais également, s’il y a lieu, les=20
partenaires, en particulier, professionnels.
Quant au niveau national, il convient, à mon sens, =
que=20
s’approfondissent également les méthodologies=20
d’évaluation en alliant davantage analyse des cursus=20
pré-licence et post-licence, cohérence globale =
et prise=20
en compte des résultats. En la matière, les travaux =
conduits=20
par le Comité national d’évaluation, les =
pratiques des=20
autres pays peuvent apporter des éclairages dont il ne faut =
pas se=20
priver. La conférence de Salamanque a montré toute=20
l’actualité de ces questions.
Une telle évolution renforcera fondamentalement et =
la=20
politique contractuelle et le principe du diplôme national. =
Plus=20
d’évaluation, loin de l’affaiblir, conforte le =
service=20
public.
J’ai dit récemment parlant de notre =
démocratie=20
qu’il y avait un paradoxe français : plus les =
politiques=20
nationales sont fortement dessinées, plus =
s’épanouissent=20
les initiatives. Ce propos s’applique parfaitement à=20
l’enseignement supérieur.
=20
L’organisation du =
débat=20
:
Afin d’aboutir cet =
été à la publication du texte-cadre que je =
propose, il=20
convient que chacun se mette à =
l’ouvrage.
Le débat doit être conduit dans =
les=20
établissements et sur le plan national. A cette fin, le texte =
d’orientations comme mon intervention =
d’aujourd’hui seront=20
diffusés dès demain dans tous les =
établissements=20
d’enseignement supérieur de l’Education nationale =
afin=20
que des discussions s’instaurent selon les formes qui=20
apparaîtront les plus appropriées. Je demande à =
la CPU=20
d’une part, à la CDEFI d’autre part =
d’en =20
assurer la synthèse. Parallèlement, =
je=20
me réserve la possibilité de saisir les =
instances=20
compétentes dans tel ou tel domaine, par exemple celles que=20
j’ai citées précédemment : la CTI et les=20
CPN.
De votre =
côté, je ne=20
doute pas que vous mènerez au sein de chacune de vos =
organisations,=20
les réflexions nécessaires sur toutes les questions =
que la=20
démarche permet d’aborder.
Je=20
confie à Francine DEMICHEL, directrice de =
l’enseignement=20
supérieur, le soin de recueillir toutes les propositions =
issues de=20
vos réflexions comme de celles des conférences=20
d’établissements. En tant que de besoin, des rencontres =
associant toutes les parties prenantes seront organisées avec =
l’appui de mon cabinet.
Je ne=20
souhaite pas aujourd’hui définir au delà les =
formes=20
d’organisation mais je reste ouvert à toute=20
suggestion.
En tous les =
cas, mon=20
objectif demeure l’ouverture de ces nouvelles =
possibilités par=20
un texte-cadre pris dès cette année. Il faut que ce =
texte=20
autorise les établissements à expérimenter et =
à=20
élargir ce que nombre d’entre eux ont d’ores et=20
déjà engagé avec les programmes=20
ERASMUS/SOCRATES.
Le=20
calendrier de l’application
Dans=20
la mesure où certains établissements auraient=20
déjà organisé leurs formations ou, du moins, =
certaines=20
d’entre elles en semestres et en modules créditables - =
par=20
exemple dans le cadre des programmes européens -, je ne vois =
pour ma=20
part aucun inconvénient à les autoriser dès la=20
rentrée 2001 à étendre ou à=20
généraliser le nouveau dispositif.
En quelque sorte, cela concernerait les secteurs de =
formation=20
déjà prêts ou, en tous les cas, ceux qui =
pourront=20
facilement s’adapter au cadrage que nous élaborerons.=20
Pour les autres, =
j’avais=20
songé initialement à une période =
d’adaptation=20
progressive de 5 ans ; le contexte européen m’invite =
à=20
proposer aux universités d’affirmer leur dynamisme en =
allant=20
plus vite : il m’apparaît souhaitable, que le dispositif =
puisse=20
être généralisé d’ici 3=20
ans.
=20
Conclusion
Voilà, Mesdames=20
et Messieurs, ce que je souhaitais aujourd’hui vous=20
dire.
Les questions que je =
viens=20
d’aborder n’épuisent pas l’ensemble des =
sujets qui=20
concernent l’Université. J’évoquerai, dans =
les=20
prochaines semaines, les évolutions du métier=20
d’enseignant-chercheur, le problème des méthodes =
pédagogiques, l’exécution du plan U3M, la vie=20
étudiante, l’encadrement, la recherche, les nouvelles=20
technologies, etc.
Les=20
étudiants nous invitent à entreprendre « une=20
révolution pédagogique ». Je comprends ce =
qu’ils=20
veulent dire et – même si je ne reprends pas le =
vocabulaire- je=20
veux répondre à leurs attentes par une =
rénovation=20
pédagogique permanente. J’y tiens d’autant plus=20
qu’ils ont montré à Göteborg leur =
capacité=20
– avec, naturellement, les objectifs spécifiques qui =
sont les=20
leurs- à s’approprier l’ambition de la =
construction de=20
l’espace européen de l’enseignement=20
supérieur.
Avec =
l’accroissement des effectifs étudiants depuis 15 ans,=20
l’Université a subi un choc auquel aucun autre service =
public=20
n’a eu à répondre. Elle a su le faire et=20
démontré ses capacités d’adaptation.=20
J’observe d’ailleurs que les critiques à son =
endroit se=20
font désormais timides ; mieux, de plus en plus, on entend =
louer les=20
qualités d’imagination, de réponse à=20
l’imprévu dont font preuve ses diplômés.=20
Il faut donner à=20
l’Université et à l’ensemble de=20
l’enseignement supérieur le plus large espace pour=20
développer sa force créatrice dans un contrat =
renouvelé=20
avec l’Etat et, au-delà, avec la nation tout=20
entière.
=20
Retour haut de la=20
page
=20
© Ministère de l'éducation =
nationale=20
http://www.education.gouv.fr/discours/2001/orientsup.htm=20
Espace européen d'enseignement =
supérieur:=20
réactions de la FAGE et de l'UNEF-ID aux propositions de Jack =
Lang=20
devant le CNESER
Domaine(s) : Enseignement supérieur =
Rubrique(s) : Etudiants, Gouvernement
Paris=20
le 24-04-2001
FAGE. La FAGE (Fédération des =
associations=20
générales étudiantes) soutient les propositions =
de Jack=20
Lang, ministre de l'Education nationale, sur la construction d'un =
espace=20
européen d'enseignement supérieur. "L'approche du =
sommet=20
de Prague et le retard relatif pris par notre pays dans cette=20
construction européenne ont poussé le ministre =
à=20
l'audace. Ce n'est pas moins qu'une refonte en profondeur de notre=20
système d'enseignement supérieur qui nous est =
proposé=20
(...) Nous voyons dans ces orientations proposées de nombreux =
points=20
très positifs à nos yeux: une harmonisation qui repose =
sur un=20
principe d'équivalence et non d'uniformisation; des parcours=20
universitaires individualisés pour pouvoir répondre =
à=20
la diversité des origines et des attentes des =
étudiants; le=20
développement des formations pluridisciplinaires et la prise =
en=20
compte de nouvelles formes de formation."
La fédération étudiante =
apporte=20
également son soutien "au principe =
d'expérimentation au=20
niveau des établissements, à la condition que cela ne =
se fasse=20
pas au détriment des étudiants qui ne doivent en aucun =
cas=20
être les cobayes involontaires d'expériences=20
pédagogiques". Stéphen Cazade, président =
de la=20
FAGE, a déclaré hier lors de la réunion du =
CNESER=20
(Conseil national de l'enseignement supérieur et de la =
recherche),=20
après l'intervention de Jack Lang (L'AEF du 23/04/2001): =
"On ne=20
peut imaginer un système qui renforcerait l'autonomie des=20
établissements sans qu'il soit accompagné de mesures =
fortes=20
pour augmenter les 'contre-pouvoirs' à l'intérieur de =
ces=20
mêmes établissements. Nous devons profiter de ce =
débat=20
pour imaginer toute une série d'outils d'évaluation =
ainsi que=20
des mesures concrètes afin de renforcer la vie =
démocratique=20
des établissements."
Contact: FAGE, 01 53 34 93 93
UNEF-ID. "Nous prenons acte des objectifs=20
affichés par Jack Lang, mais il y a un problème de =
moyens.=20
Ainsi, les 1 000 bourses de mobilité que propose le ministre =
de=20
l'Education nationale pour l'année universitaire 2001-2002 =
sont=20
insuffisantes", déclare à L'AEF Gweltaz Frigout, =
membre=20
du bureau national de l'UNEF-ID (Union nationale des =
étudiants de=20
France-indépendante et démocratique), élu au =
CNESER.=20
"Nous avons rappelé à Jack Lang que la=20
généralisation du système de crédits ne =
doit pas=20
conduire à un empilement des modules et au =
développement d'un=20
supermarché du savoir. De même, les équipes=20
pédagogiques doivent être renforcées." =
L'UNEF-ID=20
préfère l'élaboration d'un texte-cadre,=20
"plutôt que des initiatives se multipliant de tous=20
côtés", et veut renforcer le cadre national des=20
diplômes. Le syndicat étudiant revendique ainsi la mise =
en=20
place de normes de qualité pour les formations. De plus, =
Gweltaz=20
Frigout estime que "la phase de concertation aurait dû =
commencer=20
plus tôt" et que "les mesures annoncées au=20
début de l'année universitaire auraient dû =
être=20
mises en place dès cette année au lieu d'être=20
reportées à la rentrée 2001".
Contact: UNEF-ID, 01 42 02 25 55
Rédacteur : Sylvie Lecherbonnier=20
=20
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