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Posté par phillipe lieutaud le 20/12.

Je tiens d'abord à souligner que ces réflexions sur les Etats généraux qui
se sont tenus les 16 et 17 décembre 2000 à la Sorbonne n'engagent que leur
auteur, c'est-à-dire moi, qui ait participé aux débats pleiniers du samedi
et du dimanche, au débat en commission pédagogie, et qui a séché la dernière
demie heure. Mais deux sources qui ne se sont pas contredites m'ont donné
des informations sur la fin à laquelle je n'ai pu assister.

Tout d'abord sur les participants : à l'oeil nu, je dirais maximum 250/300
personnes, très majoritairement de l'UNEF-ID. Pas plus de 75 personnes de
l'UNEF le dimanche, et 35/40 le dimanche. Avec des participations très
inégales : beaucoup de militants de Nanterre et de Jussieu, assez peu de
PVIII ou des autres facs parisiennes (2/3 de P1, 6 de PIV le samedi, une le
dimanche, 1/2 personnes d'Orsay, 2/3 de PXIII, 6/8 de Clermond, une dizaine
maxi de PVIII, 2/3 de Nantes, 2/3 de Bordeaux, etc.) Bref, une
sur-représentation de l'UNEF-ID, qui n'a pas pourtant très mobilisée pour
cette échéance.

Le meilleur terme qui me vient à l'esprit pour définir ces Etats-généraux :
"une perte de temps utile". Ce terme peut sembler paradoxal, mais pour des
responsables ou des militants qui connaissaient à la fois l'UNEF et
l'UNEF-ID, ces Etats-généraux étaient ennuyeux, car ils n'ont servis qu'à
rappeler les divergences importantes qui existent entre ces deux
organisations en terme d'orientation sur la professionnalisation (même si
entre la TPAS, la TUD et la Majo, il y a déjà de très grandes divergences
d'analyse), sur l'aide sociale (les concepts d'autonomie et de justice
sociale n'ont pas vraiment été confrontés, de même que l'idée d'une
allocation d'études accordée selon les critères des parents ressemblaient
pour de nombreux militants de l'UNEF à des bourses), ou sur la pratique
syndicale (quelle place donner à l'adhérent et à l'étudiant dans les
processus de mobilisation), etc. De même, le projet de transformation
sociale de l'UNEF-ID, que je souhaiterais davantage étudier même si les
arguments avancés ne m'ont pas convaincus, n'a pas vraiment semblé
convaincre les militants de l'UNEF. Bref, ces Etats Généraux ont démontré
que la volonté ne suffit pas, il faut des convergences. Il est aussi
clairement apparu que les références culturelles et politiques des militants
des deux organisations ne sont pas les mêmes et qu'il faudrait du temps pour
les dépasser. En fait, seules les questions sur les étudiants étrangers ont
fait consensus.
L'atonie des débats venait-elle de l'absence d'enjeux ? La direction de
l'UNEF-ID a-t-elle souhaité punir la direction de l'UNEF de la décision du
congrès d'Orsay de reporter sine die le congrès de réunification en
orientant les débats sur des positions qui luyi semblaient consensuelles ?
De la même manière, on aurait dit que la quasi-totalité des secrétaires
nationaux de l'UNEF était tétanisée, les militants dubitatifs ou comme moi
en attente d'être convaincus, assistant quasiment sans mot dire à la
sarabande des sensibilités de l'UNEF-ID (TPAS sifflée par la TUD et la Majo,
la TUD citant Mao, la Majo sûre d'elle même, etc.), un peu comme dans leurs
Collectifs Nationaux. Cela ressemblait plus à un CN de l'UNEF-ID qu'à une
réunion UNEF-UNEF-ID.
Je dois l'avouer, et beaucoup l'ont admis, autant à l'UNEF qu'à l'UNEF-ID :
on s'est emmerdés fermes, mais les militants de l'UNEF ont subi un véritable
choc culturel (notamment lors d'interventions de la TPAS, forts bonnes sur
la forme et l'argumentaire au demeurrant, prônant pour des rapprochements
avec le MEDEF, ou sur les méthodes de syndicalisation, l'UNEF-ID considérant
que pour syndiquer il faut insister sur les avancées du syndicat, et non
avancer sur la thématique de la lutte conçue, organisée et mise en place
comme facteur de syndicalisation, défendue par l'UNEF. De plus, les rapports
sur les commissions étaient loin d'être exhaustifs, notamment sur l'aide
sociale...
Au final, désolé Stéphane, mais je n'ai pas vu l'ombre d'un projet commun se
dessiner (c'est-à-dire où les deux parties auraient fait des concessions) ;
il ne sort aucun communiqué commun, du fait de divergences d'analyses sur
les composantes amenant à la construction de la future organisation, pas
d'échéance claire en terme de calendrier : Congrès ou pas Congrès en mai ?
Bref, beaucoup de bruit pour rien sur ces Etats-Généraux, notamment sur qui
pouvait entrer, puisque théoriquement il fallait un coupon vert, mais qu'en
pratique (et c'était tant mieux), il n'y avait pas de contrôle.
Seule chose intéressante, un coup de main offert à des salariés d'un Mc-Do
en grève par des délégués majoritairement de l'UNEF et de la TUD. D'ailleurs
il serait intéressant de refléchir à développer des liens avec la CGT
Services. N' y a-t-il pas 700 000 étudiants salariés pour financer leurs
études ?
Philippe Lieutaud
Membre du BN
Président de l'UNEF Paris-IV




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