ࡱ > \ ^ [ Y R bjbjWW r = = N ] N N N N N Z T N $ 6 6 p*N N z z Les dbuts difficiles de l'allocation d'tudes Mis jour le mardi 9 novembre 1999 PLE DESCENDANTE de l' allocation du jeune travailleur intellectuel revendique par la grande UNEF, mais nanmoins nouvelle,l'allocation d'tudes mise en place depuis cette rentre connat des dbuts difficiles. Alors que 7 000 allocations d'un montant moyen de 12 915 francs ont t budgtes pour cette anne, 392 seulement ont t attribues la mi-octobre. Faible renomme d'une mesure nouvelle, absence de critres clairs d'attribution et contingentement de l'aide sont en cause. La philosophie de l'allocation se veut diffrente de celle des bourses classiques, attribues en regard de la situation sociale des familles. Elle doit d'abord rpondre des situations d'urgence : l'allocation pourra donc tre dlivre, aprs avis d'une commission o les tudiants sigent parit avec l'administration, tout moment de l'anne universitaire. Le contingent attribu par le ministre n'a donc pas vocation tre puis dans les premires semaines de la rentre. Mais il s'agit aussi, ce qui pose plus de problmes, de reconnatre que l'autonomie des tudiants ne vivant pas chez leurs parents peut gnrer des problmes financiers de nature perturber leur russite. Un texte de cadrage, paru le 15 avril, indique que l'objectif de la commission acadmique d'allocation d'tudes est de rpondre des situations de prcarit intervenant au cours de l'anne universitaire et qui n'auraient pas pu tre prises en compte par le systme d'attribution des bourses. Il s'agit de cas correspondant notamment une dgradation des conditions de vie de l'tudiant (rupture familiale, divorce, sparation, maladie, chmage ou surendettement des parents) ou toute ralit se traduisant par une situation d'autonomie constate de l'tudiant . Cette dernire clause, dfendue par l'UNEF-ID, connat une traduction variable sur le terrain. Le ministre de l'ducation nationale n'a pas, ce jour, fix de critres nationaux d'attribution de l'allocation, ni dfini l'autonomie constate . Une mission a t confie ce sujet Jean-Francis Dauriac, directeur du Crous de Crteil, qui doit remettre un rapport d'ici au mois de dcembre. Nous ne voulons pas de critres normatifs a priori ,souligne Francine Demichel, directrice de l'enseignement suprieur. Informons les tudiants de l'existence de l'allocation, voyons quelle est la nature des demandes, et nous pourrons construire des indicateurs. Ceux-ci pourraient se baser sur les enqutes sociales ou sur une dclaration fiscale indpendante fournie par l'tudiant - une piste de travail encore dans les limbes. Dans ce cadre pragmatique, le ministre pense qu'il faut surtout rpondre l'autonomie subie des tudiants. Une orientation conteste par les syndicats d'tudiants. L'UNEF-ID prne une liste de critres non cumulatifs : disposer d'un logement individuel, tre salari, vivre en couple, avoir des enfants charge. Le syndicat estime le nombre de demandeurs potentiels entre 600 000 et 800 000 tudiants - ce qui porterait le cot de la mesure 10 milliards de francs -, considrant que tout tudiant de moins de 26 ans ne vivant pas chez ses parents et ne pouvant bnficier d'une bourse sur critres sociaux peut prtendre l'allocation. Le syndicat juge que le ministre essaie de dcourager la demande et incite les tudiants remplir des dossiers. INTERPRTATIONS DIVERGENTES En septembre, les Crous ont commenc utiliser le contingent d'allocations pour rpondre des cas qui relevaient antrieurement des bourses sur critres sociaux. Le ministre a alors tent de clarifier les choses dans une circulaire indiquant que les cas qui relevaient antrieurement des anciennes commissions rgionales des bourses doivent tre traits de manire analogue l'an pass ; soumis la commission d'allocation d'tudes, les tudiants pourront se voir atttribuer comme prcdemment une bourse sur critres sociaux . Cette instruction n'a fait qu'ajouter la confusion, interdisant d'utiliser l'allocation sauf pour des tudiants dont l'apprciation de l'autonomie reste soumise au libre jugement du terrain. Depuis, les interprtations locales divergent. Un cas de surendettement de la famille a donn lieu l'attribution d'une bourse Amiens, une allocation d'tudes Orlans. Ici, l'allocation est refuse parce que l'tudiant est salari. L, elle est donne pour la mme raison. Au total, sur les quelque 400 allocations dj dlivres, seules une centaine l'ont t sur la base de l'autonomie constate du jeune, les autres ayant t attribues sur des critres qui auraient d relever d'une bourse. Le montant de l'allocation est variable : il va de l'chelon 1 (7 524 F) l'chelon 5 (20 682 F) des bourses. Reste que pour Mounia, 21 ans, tudiante en deuxime anne d'anglais l'universit de Caen, l'allocation est venue point nomm . En rupture avec ses parents, redoublante, elle ne pouvait compter jusqu'alors que sur les 900 francs mensuels gagns en faisant le service de cantine d'une cole maternelle. Je ne pouvais pas continuer comme a. Sans aide, j'allais tre oblige d'arrter mes tudes. N. G. la fiert et l'ambition des nouveaux mritants PORTRAITS : Les titulaires des bourses de mrite rvent dsormais de l'inaccessible Mis jour le mardi 9 novembre 1999 RCOMPENSE , reconnaissance , fiert , encouragement , ces mots reviennent comme un leitmotiv chez les nouveaux mritants . Frdrique, Isabelle, Romain, Emmanuel, Hlne et Anne-Sophie, tous enfants d'ouvriers, d'employs ou de chmeurs, n'imaginaient pas, en obtenant en 1998 leur baccalaurat gnral, que leur mention bien ou trs bien leur donnerait droit une bourse de mrite. Bons lves et ligibles une bourse sur critres sociaux, ils se sont tous engags sur l'honneur - sans obligation de rsultat - prparer le concours de l'Ecole nationale d'administration (ENA) ou celui de l'Ecole nationale de la magistrature (ENM) et bnficient dsormais d'une aide de 40 000 francs par an tout au long de leur scolarit. Seul l'abandon des tudes oblige rembourser les sommes touches. Pour la plupart de ces lves, l'ENA et l'ENM relevaient avant tout de l'inaccessible . Dsormais, l'espoir d'intgrer l'une de ces prestigieuses coles est vaguement caress . Lances par Claude Allgre la rentre 1998 pour restaurer la promotion sociale rpublicaine , 186 bourses de mrite ont t attribues l'an dernier (135 pour l'ENA et 51 pour l'ENM), dont 136 des filles. Cette anne, 400 aides de ce type devraient tre distribues et largies aux tudiants souhaitant prparer Polytechnique ou une facult de mdecine. En outre, 48 bourses seront rserves aux diplms de deuxime cycle (licence, matrise, IEP) qui souhaitent prparer le concours de l'ENA. Attribues elles aussi sur critres acadmiques (mention au bac et au diplme universitaire) et sociaux par quatre acadmies pilotes (Bordeaux, Grenoble, Rennes, Strasbourg), elles n'ont suscit pour l'instant qu'une vingtaine de candidatures. Paralllement, Sciences-po Paris s'est engag ne plus recruter d'tudiants issus des IEP de province son centre de prparation l'ENA. Au-del de la volont ministrielle de dmocratiser l'accs aux grandes coles, la cration de ces bourses de mrite vise galement acclrer la diversification des parcours de formation . Si la majorit des tudiants mritants sont inscrits dans un Institut d'tudes politiques (93 boursiers), dans une classe prparatoire (77) ou dans une facult de droit (32), d'autres ont choisi les filires lettres, sciences conomiques, langues trangres appliques (LEA), histoire, etc. UN VRAI MIRACLE Frdrique n'avait jamais envisag l'Ecole nationale de la magistrature (ENM). Mais c'tait avant d'obtenir sa bourse de mrite. Un vrai miracle , dit-elle. J'avais trim pour obtenir une mention au bac. Finalement, cela a servi quelque chose. On se dit que c'est mrit et on est quand mme fier. Etudiante en deuxime anne de facult de droit Dijon, Frdrique met de l'argent de ct afin d'intgrer une facult parisienne l'anne prochaine. S'tre engag passer le concours de l'ENM, cela fait un peu peur au dbut. Mais les jours o je n'ai pas le moral, je me dis que j'ai cette bourse et a me booste. Isabelle, quant elle, pensait se donner le temps de la rflexion avant de choisir son orientation professionnelle. Cette bourse m'a presse , explique-t-elle. Alors ce sera la prparation l'ENA. Actuellement tudiante l'Institut d'tudes politiques (IEP) de Rennes, elle refuse de se clotrer pour arriver premire mais essaie de profiter de la vie et conomise pour effectuer une anne d'tudes l'tranger . Aprs en avoir bav pour dcrocher une mention bien son bac ES, Emmanuel savoure le confort matriel que lui procure sa bourse. Etudiant en deuxime anne de DEUG LEA Strasbourg, il s'imagine plus tard acheteur l'international en entreprise et met peu d'espoir dans une entre l'ENA. Quant Romain, lve en deuxime anne de DEUG de droit, il s'est engag pour l'ENM, curieusement sans savoir quelle profession envisager. Dsormais tudiante Sciences-po Paris aprs une anne l'IEP de Rennes, Anne-Sophie a bien besoin de cette bourse pour financer sa nouvelle vie parisienne. Si elle parvient un jour intgrer l'ENA, ce sera tant mieux , mais elle a dj prvu de se rabattre sur d'autres concours administratifs. Hlne, titulaire d'un bac scientifique mention trs bien et passionne de droit administratif , a profit de sa bourse pour mettre tous les atouts de son ct. Cette aide m'a permis de prendre un logement trs proche de l'IEP de Strasbourg afin de pouvoir assister aux confrences du soir, d'acheter un ordinateur, plein de bouquins et de couvrir mes frais de retour chez mes parents le week-end , numre-t-elle. Elle voulait depuis longtemps intgrer la section service public de l'IEP mais ne se faisait aucune illusion sur les concours. Dsormais, elle se dit motive pour passer l'ENA. Mon projet se structure , assure Hlne, qui voque, dans un clat de rire, le Conseil d'Etat ! . Sandrine Blanchard Des licences professionnelles dans les universits la rentre 2000 Mis jour le mardi 9 novembre 1999 COMME UN PETIT PLAT longtemps mijot, la licence professionnelle (LP), nouveau diplme national auquel les universits pourront prparer ds la rentre 2000, vient de natre aprs un an et demi de discussions entre le ministre de l'ducation, les syndicats d'enseignants et d'tudiants, et les reprsentants des entreprises. Sa cration a t approuve, lundi 8 novembre par le Conseil national de l'enseignement suprieur et de la recherche (Cneser), avec 33 voix pour (dont celles de la CFDT, de la FEN, du Medef et de la CGPME), 14 contre (FSU, UNI, SUD, FO) et 5 abstentions (CGT, UNEF-ID). Cette nouveaut s'inscrit dans le projet de Claude Allgre d'harmonisation europenne des diplmes. Avec ses homologues trangers, le ministre de l'ducation nationale s'est engag depuis 1998 btir une architecture commune de rfrence pour les formations universitaires, fonde sur deux cursus, avant et aprs la licence . Une rorganisation des sorties de l'enseignement suprieur autour de trois niveaux, trs dbattue, s'est engage depuis lors : le bac + 3 - avec une licence professionnelle compltant les diplmes existant -, le bac + 5 - avec le nouveau grade de mastaire - et le bac + 8 (le doctorat). L'APPUI DU MEDEF La licence professionnelle conue dans un objectif d'insertion professionnelle est un diplme homologu de niveau II. Le Medef s'est engag dfendre ce niveau d'insertion dans les conventions collectives des entreprises. La formation sera conue et organise dans le cadre de partenariats troits avec le monde professionnel . Elle visera apporter les fondements d'une activit professionnelle, et permettre au titre de la formation continue, des personnes engages dans la vie professionnelle de valider les connaissances et les expriences acquises dans leurs activits . Sont prvus un stage de 12 16 semaines, et un projet reprsentant au moins un quart du volume de la formation, hors stage. Au moins 25 % des enseignements seront dlivrs par des professionnels. Ces derniers donneront leur avis, au sein d'une commission nationale d'expertise compose parit avec des universitaires, sur la cration des LP. Ils participeront aux jurys d'examen. Si certains syndicats rejettent la philosophie d'un diplme faisant la part trop belle aux entreprises, les principales contestations viennent du fait que le texte ne fixe aucune fourchette horaire au cursus. Le ministre, satisfaisant ainsi une demande du Medef, n'a pas souhait encadrer la LP, alors que les autres licences tournent autour de 500 heures annuelles. Le Snesup-FSU, notamment, s'est inquit d'une version du projet qui prvoyait une LP 300 heures. Les prsidents d'universit, comme le SGEN-CFDT, se satisfont nanmoins d'avoir obtenu une autre garantie, davantage susceptible selon eux d'assurer la qualit de la formation : les moyens accords aux LP devraient tre aligns sur ceux des filires professionnalises existantes - IUT ou IUP - qui bnficient de taux d'encadrement levs. PUBLICS DIFFRENTS Autre point laiss dans le flou, les poursuites d'tudes l'issue de la LP : thoriquement possibles, mais contraires l'esprit de la licence, elles seront prvues au cas par cas, au gr des habilitations. La licence doit enfin, et ce n'est pas la moindre des difficults attendues, tre ouverte des publics diffrents : titulaires d'un DEUG, d'un DUT, d'un BTS ou d'une exprience en entreprise. Les Instituts universitaires de technologie (IUT), qui ont dj dvelopp de nombreuses formations d'un an aprs le DUT, voient bien l'usage qu'ils feront de la LP. Ce diplme national se substituera aux formations locales bac + 3 dveloppes pour mieux adapter les tudiants l'emploi. Dans les filires universitaires classiques, les motivations sont plus diverses : offrir une sortie rapide des tudiants de DEUG gnral en chec, spcialiser des scientifiques, donner une double comptence d'autres. Dans un premier temps, les LP risquent d'tre rserves tel ou tel de ces publics. La plupart des universits ont des projets de LP, mais attendent, compte tenu de ces difficults, un dmarrage en douceur du nouveau diplme. L'arrt ministriel prvoit qu'un bilan sera dress aprs dix-huit mois d'exprimentation ; la liste des dnominations des licences sera alors dresse. Par ailleurs, une mise plat des formations universitaires professionnalises est promise pour janvier 2000. Nathalie Guibert 0 1 : : x: R 5CJ 55CJ 0 1 j k b ] Y b i p G 0 1 j k b ] Y b i p G N O W f g c f g w ! } 0 M U \ [ z / 3 < E 9 : _ d N O W f g c f g w ! } 0 M U \ [ z / 3 < < E 9 : _ A B *! y! ! 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