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[discussions] reforme allegre

Posté par Jean-Paul CANEVET le 13/12.

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Bonjour, 

voici un extrait de la brochure réalisée et diffusée par le CEN-UNEF intitulée "Ensemble contre les Réformes Allègre", qui vous donnera un aperçu de l'avancement local de l'application des réformes Allègre. Pas de problème pour le diffuser dans vos publications respectives, vos tracts vos AG...

En attendant de vos nouvelles, amitiés syndicales

Manuel.

A Nantes les «pôles d’excellence», c’est parti...


Décidement la culpabilisation semble être un procédé largement employé par les détenteurs du pouvoirs. On se souvient que le principal argument utilisé par la présidence de l’université de Nantes pour justifier la fermeture de la filière d’histoire des arts et archéologie en Janvier 99 était de mettre en avant la faible qualité de l’enseignement dispensé. Paradoxalement, au lieu de prendre des mesures pour améliorer les conditions d’études des étudiants de la filière, au lieu de remédier au faible taux d’encadrement , au manque de matériel...la présidence décidait de supprimer la filière, ou plutôt non de la délocaliser...à Rennes, autre lieu d’enseignement de l’histoire de l’art, mais lieu reconnu, filière ancienne. Rennes futur Pôle d’Excellence en Lettres et Arts ?

Nantes, est-il besoin de le rappeller n’a pas choisi de faire des Lettres et Sciences Humaines ses matières de prédilection. Les Sciences sont clairement privilégiées. C’est d’autant plus flagrant tant dans la répartition des moyens que dans le poids dans les conseils et les instances de l’université ou personnels et étudiants scientifiques sont surreprésentés.


Dès lors il n’est pas surprenant que les deux Pôles Universitaire Provinciaux (ou Pôles d’Excellence dont parlait J.Attali dans son rapport p. 29) qui aient vu le jour à Nantes lors de cette rentrée 99/2000 soient des pôles scientifiques! 

Le 20 Septembre 99 était inauguré un institut de recherche en cybernétique commun à l’école des Mines et à l’Université (Ouest-france 20/09/99). Huit équipes de recherche, des doctorants, ingénieurs, techniciens, chrecheurs...120 personnes pour 5300m2. «L’objectif des ces travaux : créer à Nantes un pôle d’excellence en automatique, traitement du signal, informatique temps réel(...)beaucoup [des contrats de recherche ] sont aussi effectués pour le compte de grands industriels (Renault, PSA, Dassault, Matra...)» (O.-F.)

Le 08 Octobre 99 était signé un protocole d’accord : la première "école polytechnique universitaire" de France va voir le jour à Nantes le 1er Janvier 2000. Le fruit de la fusion des deux écoles de l'université (Ireste et isitem) et de l'Esa-Igélec, établissement de formation supérieur de la chambre de commerce de Saint Nazaire. L'ensemble devrait rassembler un millier d'élèves ingénieurs et 150 étudiants de troisième cycle, encadrés par une centaine d'enseignants chercheurs.la nouvelle université sera positionnées sur trois domaines que l'université estime être "stratégiques pour le développement économiques et scientifiques du pays" : les technologies de l'information et de la communication, la production maîtrisée de son énergie et son utilisation efficace, la synthèse et la caractérisation des matériaux. Trois domaines qui correspondent déjà aux spécialités des écoles qui s'unissent : le génie électrique, l'électronique et l'informatique industrielle, les matériaux et la thermique énergétique... «L'union des trois établissements est dans la ligne de ce qu'attend le ministère de l'éducation nationale.» (O.-F.01/10/99)


En attendant, on «restructure» les Lettres


Yann " the incredible " Tanguy, Président de l'Université, a lancé le chantier de la restructuration de l’ Ensemble Lettres. Avec le souci de concertation qui le caractérise, il a lancé des pistes sans demander l'avis des premiers concernés : Etudiants, Profs, IATOSS. Exemples de propositions : Des nouveaux UFR (Lettres, Sciences Humaines, IGARUN -géographie- et Langues), répartis dans des bâtiments particuliers, le tout dans une université qui demeure omnidisciplinaire. Ein UFR, ein bâtiment, ein Université, ein führer : Tanguy. 

La plus grande méfiance s’impose face à des dossiers de ce type qui prévoient des changements d’ordre concret assez considérables tout en ne débloquant aucun moyen supplémentaire,...alors que c’est ce qui nous fait le plus cruellement défaut. On est pas les seuls à le dire ! Les personnels de l’université, qui eux, ont à gérer cette pénurie, vont dans le même sens : «Il (le projet de restructuration NDLR) n'apporte en aucune manière les moyens supplémentaires en matériel et en personnel dont nous avons le plus grand besoin pour fonctionner sur des bases cohérentes(...)Aucune démonstration n'est faite de l'amélioration qu'un tel projet peut apporter à la qualité du service aux étudiants....»(extrait du communiqué des personnels non-enseignants du département de sociologie 15.11.99). Il est effectivement grand temps d’améliorer nos conditions d’études en Lettres et de lancer le débat plus large d’une possible partition de l’université.


«Pays de la Loire : priorité aux filières technologiques et professionnelles.»


Voilà comment s’intitulait un article du Monde du 18 Mai dernier. Il se passerait presque de commentaires , puisqu’il corrobore deux éléments que nous avons évoqué précédemment : le net avantage dont profitent les matières scientifiques à l’université de Nantes, ainsi que la volonté de créer des filières de plus en plus professionnalisantes. 

«Pour tenter d'y remédier(au faible taux de troisième cycle ainsi qu’au retard dans le domaine de la recherche, NDLR), il est prévu d'identifier plus clairement les objectifs des formations de troisième cycle et de porter un effort particulier sur la carte des formations professionnelles(...). Dans chacune des universités, à Nantes, Angers et au Mans, le nombre de DESS est jugé insuffisant. Leur création devrait être encouragée dans les filières qui conduisent au secteur privé et dans les disciplines à gros effectifs comme les sciences de la vie.(...) Autre volonté : développer une politique de formation continue répondant aux attentes des milieux professionnels et assurant une validation des acquis. L'un des outils de cette politique pourrait être un " campus virtuel " assurant un enseignement à distance. Côté recherche, les travaux préparatoires au plan U3M et au contrat de plan Etat-régions manifestent l'importance qu'est appelé à prendre le pôle " sciences exactes ".(cf paragraphe précédent) En quelques lignes nous retrouvons les principaux projets contenus dans les réformes Allègre. A nous de nous mobiliser pour faire barrage à ces attaques contre la qualité de nos études, et à ces dévaluations de nos diplomes.