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[discussions] Infos sur le CNESER du 25 octobre (licence professionnelle)

Posté par Ensemble contre les refomes Allegre le 30/10.

Voici un compte-rendu du CNESER qui nous est parvenu par mail de Jacques

Thibiéroz, reçu sur notre site Web (http://www.altern.org/ecra).
Nous le diffusons à titre d'information, en précisant qu'il n'engage
évidemment  que SUD Education, organisation avec laquelle nous n'avons
aucun lien formel, mais à qui nous sommes reconnaissants pour ces infos.

nous sommes preneurs de toute autre sur le même sujet.


De    jacqthib@biogeodis.jussieu.fr
Date: 28/10/99 12:06:04


Jacques Thibiéroz, Sud Education Jussieu (-01 44 27 51 47)



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CR du CNESER - 25-10-99

Réunion plénière

Réunion intégralement consacrée au projet d'arrêté créant la licence
professionnelle, sur lequel le CNESER votera le lundi 8 novembre.
Réunion pénible, tenant du lavage de cerveau pour qui ne partageait pas
le consensus sur l'importance de ce nouveau diplôme.
Face à l'énorme accord, les divergences paraissaient minables : fallait
-il mettre l'accent sur la sortie (et renforcer la professionnalisation)

ou l'acquisition d'une licence de plein droit (et renforcer les
enseignements généraux) ?

Introduction et interventions de Francine Demichel, directrice des
enseignements supérieurs (extraits)

- " Les modèles préétablis ont éclaté, chaque jeune veut se faire
 son propre parcours de formation " (citation à apprécier dans le
contexte : FD a longtemps été au SNESup, dans la tendance PCF).
- " La règle d'égalité, c'est la diversité, l'uniformité, c'est
l'exclusion" (elle cite un article d'Olivier Mengras paru dans la
presse).
- " Renversement de la construction, on part du terrain et on construit
progressivement ", le cahier des charges après la première campagne
d'habilitation, la liste des dénominations nationales à l'issue des 3
années d'expérimentation.

- A propos de la commission nationale d'habilitation (50% de membres
issus des activités professionnelles, 50% d'universitaires, tous nommés
par le ministre), critiquée par le SNESup qui souhaite la présence de
représentants des personnels et usagers : " c'est un diplôme national,
le ministre c'est l'Etat et il est normal qu'il nomme les membres de la
commission ".
- " On répond à une demande réelle de poursuite d'études, qu'on ne va
pas envoyer sur une voie de garage : donc pas de formation académique,
dogmatique ". " On ne peut pas attendre que le plein emploi arrive dans
10 ans ".
- A propos d'une demande de fourchette horaire : " L'important, c'est la

discussion avec les entreprises de terrain, fixer des fourchettes serait

une démarche bureaucratique ".
- Après une intervention de Antoine Delachaiserie (directeur de
l'Association des Directeurs d'IUT) indiquant le risque qu'une demande
de LP émanant d'une composante soit rejetée par le CA de l'établissement

: "On ne laissera pas un établissement faire une politique de
discrimination vis à vis de la LP, S les experts iront sur le terrain,
ils auront tous les projets ". Elle annonce, au moins dans un premier
temps, le fléchage des moyens attribués aux licences professionnelles
(comme quoi, l'autonomie, c'est bien ou pas selon les choix politiques).

- En réponse à Sud Education : " le service public est dans une société
marchande, on ne peut pas opposer service public et marché, si on ne
l'accepte pas, les innovations se feront à l'extérieur " (c'est le
discours du rapport Attali: face à la mondialisation, la compétition
maîtrisée).

Débat
En réponse à une question de Sud Education, la LP est un diplôme
homologué au niveau II en application de la loi de 1971 sur
l'enseignement technologique. Le MEDEF, qui s'opposait au printemps
dernier à la reconnaissance automatique de la LP à ce niveau précisera
en souhaitant une homologation de plein effet. Il n'y aura pas de
réponse unanime dans les conventions collectives, mais si le texte sort
en état, un certain nombre de professions sont prêtes à jouer le jeu,
branche par branche, convention collective par convention collective.
Et en général, le patronat (MEDEF et CGPME), très représenté à cette
réunion (de Calan, Farroudgia, Jostua, Morel S pas du petit bois), a
fortement pesé pour que le texte garde tous les aspects déréglementés en

rencontrant à chaque intervention, le soutien du ministère : souplesse,
homologation à durée limitée, longueur du stage, présence à  toutes les
étapes des projets, dénonciation des attitudes idéologiques (celles qui
poussaient à introduire des planchers au niveau des contenus), écoute du

terrain et pragmatisme en mettant leur soutien dans la balance. Par
contre, ils n'insisteront sur la sélection à l'entrée (il faut dire
qu'elle est à la discrétion des établissements les 3 premières années).

Le ministère donnera son accord pour que le texte fasse référence à
l'arrêté général sur les formations d'avril 97, et mentionne que
l'expertise pour l'habilitation vérifiera la professionnalisation ET le
niveau requis pour la licence. Ce seront les deux seules concessions.

Deux votes :
1. Stage ramené à 10-14 semaines : 15P, 22C, 1A(FO), 1NPPV (Sud).
2. Fourchette horaire des formations entre 400 et 600 heures, dont 100h
correspondant au projet tutoré : 26P, 9C, 4A, 1NPPV (Sud).
Le ministère : l'amendement ne sera en aucun cas retenu.

Et pour finir, Sud Education, critique la mystification de la
professionnalisation et demande un débat sur sa contribution à
l'emploi. Ce qui est en cause, c'est au contraire la déréglementation du

service public, qui, au travers de cet arrêté passoire, va avoir deux
conséquences :
pour les établissements, le démarchage des milieux patronaux locaux,
sans aucun contrôle, avec l'idée de prendre pied dans le marché des
formations,
pour les étudiants, le choix du parcours de la chance dans un maquis de
formations. Il s'agit d'une agression contre le service public
d'enseignement supérieur, de même ampleur que les projets de
privatisation de la recherche. Inévitablement, cela conduit à des
formulations inacceptables, par ex. quand les formations académiques
sont qualifiées de dogmatiques par leur première responsable.
Sud Education, pour ces raisons, votera contre le projet et ne prendra
pas part aux votes sur les amendements.

Sur toute une journée de débat, seuls Sud Education et FO afficheront
leur opposition au projet, tous les autres syndicats s'exprimeront en
faveur de la démarche, certains (SNESup, SGEN, UNEFs) en appuyant sur
l'importance à donner à la formation générale, aux accès de plein droit,

poursuites d'études, sans contester l'intérêt de cette nouvelle
formation.
L'opposition devra s'exprimer ailleurs

Sud Education, 28 octobre 99


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