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[discussions] Apres le triomphe de la machine a mentir aux etudiants, reagissons !

Posté par Des militants de l UNEF et de l UNEM le 29/4.

piece jointe : TEXT/HTML
Réflexions de militants de l'UNEF et de l'UNEM sur le résultat des élections
aux CROUS de Paris et de Versailles

(Une version mieux mise en page est accessible à partir de la page d'accueil
http://unef.org, ou du site de l'UNEF Paris IV http://paris4.unef.org Nous
tenons aussi à la disposition de ceux que cela intéresserait des versions
Word pour Mac ou PC
Ce texte vous donne envie de réagir ? Il est fait pour ça. Alors n'hésitez
pas à le faire, sur le forum UNEF, discussions@unef.org, ou en nous écrivant
directement.
Enfin, s'il vous convainc, nous vous signalons que la liste de ses
signataires n'est pas close...)

Juste avant les vacances, mercredi 29 mars, ont eu lieu les élections au CA
des CROUS d'Ile de France. Celles-ci ont été marquées par un taux de
participation ridicule et un raz de marée de l'UNEF-ID, qui remporte plus de
la moitié des voix dans les académies de Paris et Versailles et, grâce à une
proportionnelle judicieusement corrigée, cinq sièges sur sept dans chacun
des deux CROUS. L'UNEF avec 1234 voix soit 9,73 % à Paris (26 % sur les
sites de Paris IV, 15,7 % sur ceux de Paris I) et 464 voix soit 8,5 % à
Versailles (25 % à Évry) n'a aucun élu.
Si nous assumons délibérément ici le rôle des mauvais perdants, c'est que ce
résultat pose un certain nombre de questions.
D'abord, est-il normal qu'au moment où un mouvement unitaire de toute
l'Éducation nationale vient d'obtenir la démission d'Allègre et continue à
exiger un changement radical de politique, dix des quatorze élus aillent à
l'UNEF-ID qui a constamment soutenu les réformes de Bayrou puis d'Allègre ?
Les élus du CROUS ont pourtant un rôle essentiel à jouer pour défendre
l'idée d'une Université publique de qualité ouverte à tous, celle que ces
réformes attaquent directement.
Ensuite, ce raz de marée électoral a été obtenu par un autre raz de marée:
celui le jour de l'élection de militants de l'UNEF-ID venus de province
(l'UNEF-ID ayant obtenu du ministère, allez savoir comment, que les
élections aient lieu à des jours différents à Paris et en province), alors
que cette organisation était très peu présente depuis le début de l'année
sur nos facs, faute d'adhérents sur celles-ci (ainsi elle n'a pu présenter
de liste aux UFR de Lettres modernes de Paris IV, étant incapable de
trouver... quatre candidats dans la filière la plus importante de
l'Université). Mercredi 29 au soir, ces professionnels venus de Lyon,
Strasbourg, Grenoble... ont repris le train pour aller faire campagne
ailleurs. A quoi les élus ainsi obtenus serviront-ils aux étudiants d'Île de
France ? Un élu étudiant n'a d'utilité que s'il appartient à une
organisation présente sur la fac, à l'écoute de vos revendications. prête à
recueillir pour les défendre les dossiers individuels. Mais l'UNEF-ID a mené
campagne sans jamais vous dire ce qu'était le rôle réel d'un élu étudiant,
en vous servant un programme abstrait sur papier glacé, illustré de photos
provocatrices mais sans rapport avec les problèmes réels des étudiants.
Surtout, et c'est là le plus grave, ce papier glacé était truffé de
mensonges. Vous voulez des preuves ? Allons-y !


Sur les SIX POINTS que l'UNEF-ID présentait comme son bilan, on peut relever
SIX MENSONGES.
1) "7000 allocations d'études... pour la première fois la situation propre
de l'étudiant est prise en compte". C'EST FAUX. Sur les 7000 "allocations
d'études" prévues, de montant en fait très insuffisant pour vivre (le même
qu'une bourse) moins de la moitié ont été attribuées parce que, justement,
il n'y a aucun critère. Une aumône qui a tourné à l'arnaque.
2) "L'UNEF-ID a obtenu le maintien de la bourse en cas de redoublement ou de
réorientation pour les étudiants de premier cycle". DEUXIÈME MENSONGE: ce
maintien est conditionnel, et les conditions sont drastiques (avoir réussi
une partie de son année, prouver son assiduité aux cours). En même temps
sont remises en cause les AIE, qui étaient attribuées plus largement aux
boursiers redoublants.
3) "Exonération (...) L'UNEF-ID a obtenu une nouvelle aide: "la bourse à
taux zéro". En fait, ces 11000 pseudo-bourses, qui ne donnent pas un sou
mais exonèrent seulement des droits d'inscription, conduisent à la remise en
cause de l'exonération de 10 % des étudiants non boursiers (soit 150 000 en
théorie) qui était inscrite dans la loi. ÇA FAIT TROIS MENSONGES
4) "Sécurité sociale pour tous les étudiants étrangers". Là, rien à dire,
c'est vrai.
5) LÀ, ON TOUCHE AU SUBLIME "L'exonération de la taxe d'habitation en
résidence". Il n'a JAMAIS été question de taxe d'habitation en cité U
(vérifiez le auprès de camarades résidents depuis plusieurs années).
L'UNEF-ID considère donc comme sa victoire la suppression d'un impôt qui n'a
jamais existé (mais elle ne dit rien de l'augmentation constante, bien
réelle celle-là; des redevances des chambres depuis plusieurs années).
6) LE SOMMET. "L'UNEF-ID a obtenu la réduction à 50 % dans les transports et
[la] gratuité dans toute l'Île-de-France le week-end". D'abord ce n'est pas
l'UNEF-ID qui a obtenu la carte Imagine R: le 50 % était une revendication
commune aux deux syndicats étudiants (pour une fois que nous étions
d'accord, c'est dommage de l'occulter) reprise par des organisations non
syndicales, la FAGE et même l'UNI. C'est cette unanimité qui a conduit la
RATP à faire un geste. Ensuite, le compte n'y est pas: ça fait au maximum 40
%, beaucoup moins pour ceux qui ne sont pas à Paris l'été et doivent payer
quand même, ou pour ceux qui n'ont pas eu leur carte d'étudiant à temps à
l'automne. Quant aux week-ends... essayez de voyager sans carte pour voir.
IL Y A DONC LÀ DEUX MENSONGES, QUI FONT SIX. LE COMPTE Y EST !

Le titre de cette page édifiante était "Ce que nous avons obtenu hier est la
garantie de ce que nous ferons demain". Cela, nous ne le contestons pas.
Mais c'est bien là qu'il y a raison de s'inquiéter et de s'indigner d'autant
plus qu'à ces six mensonges s'est ajouté un septième, de loin le plus
ignoble. Le principal argument des militants de l'UNEF-ID qui se sont
adressés à vous le jour de l'élection a été "Vote pour nous pour empêcher
l'extrême-droite de gagner". On comprend qu'il ait convaincu. Mais ceux
qu'il a convaincu ressentiront sans doute un certain malaise à la lecture du
résultat: à Paris,les listes du GUD et du FNJ font respectivement 2,02 et
1,68 % des voix, concentrées sur Assas. (Ça n'a rien d'une surprise: il y a
deux ans, unis, ils faisaient 3,4 %) Le danger était pressant ! Ils ont
juste oublié de dire qu'il y avait... six autres listes qui n'étaient pas
d'extrême-droite, et que l'enjeu n'était pas là mais qu'il s'agissait pour
vous de choisir des élus ayant la volonté et la capacité de défendre vos
intérêts.

Et voilà comment ont été portés aux CROUS de Paris et de Versailles dix élus
qui ne vous serviront à rien, parce qu'ils appartiennent à une organisation
qui a le culot de se dire "indépendante et démocratique", mais dont la
direction est totalement extérieure au monde étudiant et qui n'a plus rien à
voir avec le syndicalisme étudiant.
Alors que la condition étudiante ne cesse de se dégrader, que nos études
sont menacées par les réformes libérales, l'UNEF-ID revient à chaque
élection vous dire que tout va de mieux en mieux et que c'est grâce à elle:
quelle meilleure preuve que ses intérêts ne sont pas les vôtres ?
Nous avons fait, nous, le choix d'un véritable syndicalisme vraiment
étudiant. Ce choix nous a permis de remporter un certain nombre de succès
dans la défense des intérêts étudiants (inscription chaque année de
plusieurs dizaines de bacheliers sans-fac, limitation de l'application de la
désastreuse réforme Bayrou-Allègre, et dernièrement participation à la
mobilisation qui a obtenu la démission d'Allègre et pétition "Sauvons le
CAPES et l'Agrégation", http://paris4.unef.org/concours.htm). Nous en avons
vu les limites quand nous avons été submergés par le papier glacé. Ce choix
suppose qu'il y ait des étudiants syndiqués: il y en a, mais malheureusement
pas assez.

Si comme nous vous pensez que la défense des étudiants est l'affaire des
étudiants, non de professionnels qui vous disent "Votez pour nous, nous
ferons le reste" et ne font rien, alors pourquoi ne pas vous syndiquer ? Il
ne s'agit ni d'embrigadement, ni d'activité à plein temps, mais de donner
chacun un peu de temps, et éventuellement un peu d'argent pour ceux qui le
peuvent, pour construire le syndicat étudiant dont nous avons tous besoin.
L'UNEF a le mérite d'exister et d'avoir cette ambition. Elle sera ce que les
étudiants qui décideront de la rejoindre en feront.

Ne laissez à personne le soin de vous représenter !
Faisons ensemble entendre notre voix !
Construisons ensemble un syndicat présent et efficace, au service des
étudiants, pour une Université publique de qualité ouverte à tous !

Emmanuel Dupraz (thèse Latin Paris IV, élu CA), Taieb Ighoud (thèse Histoire
EPHE), Clémence Joste (Deug Lettres mod Paris IV, élue UFR), Emmanuel Lyasse
(thèse Histoire Paris IV, élu CS et UFR), Guirec Manceau (Deug Droit,
président de l'UNEF Évry, élu CEVU), Deniz Oztorun (Deug Histoire Paris I),
Khalid Pijjou (thèse Philo, EPHE, coordinateur UNEM Paris), Sandra Potdevin
(Deug Lettres mod spé Paris IV, élue UFR), Kevin Revillon (Deug Droit Paris
I),, Sylvestre Roth, (Lic. Histoire Paris I, tête de liste UNEF-UNEM pour le
CROUS), Frédérique Sabadie (Deug Histoire Paris IV, élue UFR) Deniz Uztopal
(Deug Histoire Paris I), Maud Vergnol (Deug Philo Paris I), Matthias
Vincenot (Deug Lettres mod Paris IV, élu CA et UFR), Jihad Wachill (Maîtr.
Droit, président de l'UNEF Paris I , élu CEVU)

Contact au local UNEF-UNEM, Sorbonne au pied de l'esc. H, à côté du nouveau
service des Bourses (salle 121), Tolbiac: B905, Clignancourt à gauche en
sortant des amphis, Malesherbes salle 113, courrier 1 rue Victor Cousin
75230 Paris Cedex 05, tél: 01-40-46-32-27 (répondeur), paris4@unef.org,
paris1@unef.org, unem@unef.org
Evry: salle 27, courrier bd F. Mitterrand 91025 Evry Cedex, tél:
01-69-47-71-59, evry@unef.org