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Article refusé par Rond comme une orange en juillet

Posté par UNEF Paris IV (AGEPS) le 5/9.

Date:  02/09/99 16:21:21



Pour alimenter le débat, nous publions sur ce forum un texte que RCUO a refusé en juillet,
malgré nos efforts pour nous adapter à sa ligne éditoriale.


"Robert, étudiant en maîtrise d'histoire à Paris IV. Robert ne s'intéresse pas beaucoup
à la politique, mais il s'est toujours posé des questions sur le syndicalisme étudiant en général,
et à Paris IV en particulier.
UNEF Paris IV : A ton avis, est-ce que les syndicats étudiants devraient davantage travailler
ensemble ?
Robert : Dans l'absolu oui, mais il faudrait d'abord qu'il y ait plusieurs syndicats à Paris IV.
On ne voit que l'UNEF. Sauf l'UNEF-ID le jour des élections ou dans la presse et à la télévision.
De plus, il me semble que même si les syndicats peuvent travailler ensemble de façon ponctuelle sur
des problémes matériels, il me semble difficile d'envisager qu'ils puissent travailler sur les grandes
questions nationales.
Même si l'UNEF et l'UNEF-ID semblent avoir les mêmes idées sur l'université, il reste de grandes
divergences notamment sur l'aide sociale et sur la stratégie syndicale. L'UNEF-ID, c'est quand même
ceux qui tentent d'abord de négocier et qui ne mobilisent les étudiants que lorsque ils sont sûrs d'en
retirer quelque chose. Il m'a semblé que beaucoup plus de militants UNEF se sont mobilisés pour se
battre en novembre/décembre, et ce sont les militants UNEF qui ont cherché à informer les étudiants
sur le rapport Attali à Paris IV.
UNEF Paris IV : Mais Robert, tes propos semblent très pro-UNEF, cela ne semble pas naturel.
Pourquoi ne te syndiques-tu pas alors ?
Robert : Je me sens très proche de l'UNEF Paris IV, mais je reste allergique aux tracts nationaux de l'UNEF.
Je les trouve mal écrits, peu clairs sur l'idée générale qui s'en dégage. On ne sait jamais ce que l'UNEF pense
parce que il y a toujours écrit : "Toi aussi donne ton avis, nous le prendrons en compte". Il me semble qu'il y a
une volonté de noyer le poisson.
UNEF Paris IV : Mais, Robert, te rends-tu compte qu'il n'y a que 3% d'étudiants syndiqués en France ?
Cela n'est-il pas un argument décisif pour pousser à l'unité ?
Robert : D'abord, ça n'a pas de sens de raisonner à partir d'un chiffre qui est manifestement faux.
A Paris IV, il paraît que l'UNEF a 220 adhérents sur 27 000 étudiants, et c'est pourtant un des plus
gros syndicats étudiants en France.Ça laisse imaginer quels sont les taux de syndicalisation ailleurs...
Il est certain que ce syndicat serait plus efficace s'il avait plus d'adhérents. Mais une addition
d'appareils pour en avoir deux fois plus ne changerait rien à ce problème. 
L'essentiel pour moi, c'est qu'il y ait à Paris IV un syndicat qui défende mes intérêts, même si je
n'ai pas personnellement la possibilité ou l'envie d'y militer, un syndicat par lequel je me sente bien
représenté, parce qu'il me défend et qu'il m'informe. J'aimerais que ce soit la même chose au niveau
national. Si pour faire une unité factice, on recule sur la défense des intérêts des étudiants, nous serons
tous perdants. C'est particulièrement vrai pour ce qui est de la réforme Bayrou. Il y a deux ans, l'UNEF
disait que c'était catastrophique, l'UNEF-ID que c'était une grande victoire. A l'époque, j'étais resté
passif, même si j'étais plutôt convaincu par les tracts distribués par l'UNEF. Maintenant qu'elle est
appliquée, je sais ce qu'il en est, et suis prêt à participer à une mobilisation pour son abrogation.
S'il n'y avait eu qu'un  syndicat à l'époque, que se serait-il passé ? Qui pourrait maintenant protester
contre l'application de la réforme ?"



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