[discussions] CAPES-Agreg: reponse a Philippe Zaouati

>Je vais répondre quant à moi sur le fonds et sans être vulgaire.

Enfin ! Vous êtes le premier, pour ce qui est du PS.

>Et cette réponse n'engage que moi.
>Ce gouvernement a augmenté le budget de l'éducation nationale depuis
trois
ans à un ryhtme deux fois supérieur à l'ensemble du budget de l'état.

Certes, mais l'augmentation du budget de l'Etat étant à peu près nulle,
dans le cadre d'une politique globale d'austérité, ça ne fait toujours
pas beaucoup.
D'autre part, le peu d'argent qui est affecté à l'Education nationale
l'est plus à la démolir qu'à la rénover.

>Il a engagé des réformes structurelles d'envergure dans les collèges et
les
lycées.

C'est bien ce que nous lui reprochons. Ces réformes liquident tout
simplement l'instruction publique. Comme l'a dit l'impayable Ségolène,
le but de l'enseignement secondaire désormais est apprendre à lire,
écrire, compter... et la morale.
Le premier était naguère celui de l'école primaire.
Le deuxième revient à remplacer l'instruction par l'endoctrinement
Vous trouverez plus d'infos et d'analyses sur les aspects concrets de
cette politique pour le secondaire en
http://www.geocities.com/demission_99
pour le supérieur sur nos différents sites, cités par notre premier
courrier

>Il a embauché 70.000 aides éducateurs dans le cadre des emplois
jeunes.

C'est à dire qu'il a démoli le statut de pion et diminué le nombre de
ceux-ci pour les remplacer par des "aides éducateurs" qui lui coûte
beaucoup moins cher. Un poste de pion était pour beaucoup un moyen de
poursuivre des études. Un emploi-jeune conduit à leur arrêt, sans aucune
garantie pour l'avenir.

>Il a mis la sécurité dans les écoles au rang des priorités.

Il a plutôt mis un discours larmoyant sur la violence au centre de tout
discours sur l'école. Ce n'est pas la même chose.

>Evidemment, on peut en demander plus.

On DOIT surtout demander autre chose, en particulier quand on se prétend
socialiste.

>On peut être insatisfait de la situation dans certains départements
défavorisés.
>On peut reprocher le ton employé par le ministre.

Le ton est à l'image d'une politique, laquelle ne date pas d'hier. Elle
était déjà celle de François Bayrou et, avant lui, de (comme on se
retrouve) Lionel Jospin.

>Et bien d'autres choses encore.

Non, une seule. Le choix politique de casser l'école et de la livrer aux
intérêts privés. Tout le reste en découle.

>Mais si votre façon de faire avancer l'éducation nationale en France se

limite à votre souhait nombriliste d'avoir plus de chance d'obtenir
votre
concours.

Vous semblez ignorer, ou vouloir ignorer, qu'un poste en moins au
concours, c'est un prof en moins à la rentrée. Un prof que vos 70 000
aide éducateurs ne sauraient à eux tous remplacer.
Si vous n'avez pas d'enfant, pas l'intention d'en avoir, aucun frère ou
soeur susceptible de vous donner des neveux ou nièces, et que vous vous
foutez complètement de ce qui peut arriver aux enfants des autres, alors
vous pouvez nous dire que cela ne vous concerne pas. Mais il vous sera
alors difficile de nous traiter de nombrilistes.
Pour ma part, j'ai réussi l'agrégation depuis quelque temps déjà, mais
ce qu'on appelait naguère conscience de classe m'incite à ne pas
m'arrêter à cela.

>Si votre façon de l'exprimer est de traiter le gouvernement de
cynique et de menteur,

ce n'est qu'un constat

>alors je pense effectivement que votre crédibilité
est nulle et votre message totalement inaudible.

Tout le monde n'est pas de cet avis. Vous pourriez le découvrir un jour
dans les urnes.

>Bien cordialement et avec tous mes voeux de réussite.
S
i c'est pour les concours, il est trop tard en ce qui me concerne.
Si c'est dans la lutte contre ce gouvernement qui liquide l'école
publique (et bien d'autres choses), merci.

Emmanuel Lyasse


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