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[discussions] INITIATIVE POUR DES ASSISES NATIONALES DE l'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR (I.A.N.E.Sup)

Posté par Emmanuel Lyasse le 4/3.

piece jointe : TEXT/PLAIN
Trouvé sur le site du Collectif pour la démission d'Allègre
ce texte qu'il me semble intéressant de vous faire
connaître et de vous appeler à signer.

INITIATIVE POUR DES ASSISES NATIONALES DE l'ENSEIGNEMENT
SUPÉRIEUR
 (I.A.N.E.Sup)

 L'Université achève à peine de mettre en place la
réforme-Bayrou. Alors qu'aucun bilan n'a été tiré de la
 semestrialisation, des modules-découverte, du monitorat ou
de la compensation, décrets et arrêtés pleuvent depuis un
 an dans une indifférence à peu près générale : c'est la
réforme-Allègre.

 - Le plan U3M implique un redécoupage de la carte
universitaire avec la création de neuf "pôles d'excellence"
et le
 décrochage de plus de 70 Universités, condamnées à
délivrer des diplômes sans valeur.

 - Dans le cadre de la Loi sur l'innovation, la recherche
est soumise aux intérêts du privé et à la politique des
régions.
 Les sciences fondamentales sont sacrifiées au profit des
"incubateurs" et autres "start-up" d'entreprises. Nul ne
sait
 très bien quel sera le rôle des Maisons de Sciences de
l'Homme dont on annonce la multiplication. Vont-elles
 concurrencer les Écoles doctorales et marginaliser encore
plus la recherche universitaire en Lettres et Sciences
 humaines?

 - Dans la nouvelle définition des cursus (3/5 ou 8), la
licence devient un diplôme de premier cycle, la maîtrise
ne
 signifie plus rien et le DEA est pris en tenaille entre le
deuxième et le troisième cycles. Faisant preuve d'une
subtilité
 qu'on ne lui soupçonnait pas, Claude Allègre a décidé que
le mastaire ne serait pas un diplôme mais un grade.
 Rappelons que jusqu'à présent tous les grades
universitaires (bachelier, licencié, agrégé, docteur)
correspondaient à
 des diplômes et des cursus bien définis. Ce ne sera plus
le cas. Le Ministre se réserve le droit de l'accorder à son
gré
 à toute formation de niveau Bac+5, y compris par
"validation des acquis professionnels". Les IUFM font
pression
 pour que les stages pédagogiques fassent partie du lot.
Les titulaires d'un DEA ou d'un DESS auront ainsi le même
 titre que les professeurs des écoles ou les capésiens
stagiaires. Quant aux agrégés, il faudra qu'ils attendent
un an de
 plus. Le "corps unique des maîtres depuis la maternelle au
Collège de France" est en bonne voie. Qui va s'inscrire en
 thèse? Ceux qui ne s'estimeront pas capables d'enseigner
dans le primaire ou le secondaire ?

 - Le démantèlement de l'ENS-Ulm et la création d'un
"troisième concours" impliquent, à brève échéance,la
 disparition des classes-prépa, y compris les maths-sup et
les maths-spé où ne subsistera plus que la
filière-ingénieur.
 Quant à l'ENS-Fontenay, transportée dans le fief lyonnais
de Philippe Meirieu, elle est destinée à devenir un
 super-IUFM.

 - Les réformes du primaire, du secondaire et du
Baccalauréat (avec, pour ce dernier, contrôle continu,
"travaux
 personnels encadrés", suppression de la dissertation,
etc.) vont emplir nos amphis d'étudiants encore moins
aptes
 qu'aujourd'hui à suivre des études universitaires. Alors
que la situation est déjà catastrophique en Lettres depuis
de
 nombreuses années, les Facs de Sciences commencent à être
durement touchées par le phénomène. Ce sera bientôt
 infiniment pire.

 - Le nouveau CAPES de Langues comporte un oral sans
programme ni contenu et dont chaque "épreuve" compte
 trois fois plus que la dissertation ou l'analyse de textes
à l'écrit, par ailleurs condamnées à une mort prochaine : à
quoi
 bon les maintenir puisque ces exercices démodés ont
disparu des programmes du secondaire?
 Les autres CAPES suivent : il n'y a pas de raison pour que
seuls les professeurs de langues aient à démontrer leurs
 "capacités de communicateurs" à propos de documents
disparates, leur aptitude au travail d'équipe, leurs
 connaissances du fonctionnement des collèges et des lycées
ou à s'interroger gravement sur le rôle de leur discipline
 dans la lutte contre la drogue et la violence, puisque
c'est en cela que consiste le nouvel oral.
 Le Ministère a déjà annoncé la modification du CAPES
d'Histoire-Géographie et, pour 2001, une refonte complète
du
 système de recrutement des professeurs du secondaire :
CAPES départementalisé, pédagogisé, et semestrialisé
(écrit
 en janvier, oral en juin sous le seul contrôle des IUFM).

 Il est aussi question d'organiser l'agrégation tous les
deux ans dans certaines disciplines désuètes : Lettres
classiques,
 Philosophie, Langues rares (dont l'Allemand), etc.

 Nous demandons l'abrogation de l'arrêté sur le CAPES de
Langues et rejetons l'ensemble des
 mesures envisagées. Nous exigeons d'être consultés sur
toute modification des concours de
 recrutement. Nous invitons l'ensemble des enseignants et
enseignants-chercheurs du Supérieur à
 se mobiliser contre cette entreprise de démolition du
système éducatif, d'asservissement de la
 culture et de mépris des valeurs.

 Nous appelons à l'organisation au début du mois de mai
des Premières Assises Nationales de
 l'Enseignement Supérieur. Cette initiative ne peut avoir
de succès que si chacun de nous se sent
 concerné et participe au niveau local à l'organisation de
cette rencontre. Nous souhaitons l'appui
 de tous les syndicats et associations professionnelles
qui, partageant notre inquiétude,
 désireraient s'associer à notre démarche.

 Contact: Pedro CORDOBA
 Co-directeur du Département de Langues romanes de
l'Université de Reims.
pedrocor@club-internet.fr

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