Nous vous l’avons déjà dit: les réformes prévues par le rapport Attali et le plan U3M achèvent et aggravent la réforme Bayrou.

Après la semestrialisation, qui casse l’année universitaire, le projet suivant est la refonte des cursus selon le schéma 3/5,8, pour achever l’adaptation aux exigences des entreprises (ce qui ne veut pas dire de l’emploi !).

Le mouvement de novembre-décembre 98 avait empêché l’application du 3/5,8 dès cette rentrée, mais deux arrêtés, l’un pris en juin, l’autre ces jours-ci, en jettent les bases.

Le premier crée un grade de mastaire à bac+5. Le projet d’Allègre prévoyait de le réserver aux DESS et à certains DEA sélectionnés sur… leur contenu professionnalisant approuvé par le patronat ! Suite au mouvement contre Attali et à l’opposition de nombreux enseignants, il a reculé. Le mastaire est donc une coquille vide. Mais comptons sur Allègre pour la remplir s’il n’y a pas de nouveau mouvement.

Le deuxième, beaucoup plus grave, crée la licence professionnelle, soi disant pour répondre à un besoin de formation débouchant sur un emploi. En fait, l’essentiel de cette "licence" est un stage dans le privé de 12 à 16 semaines, sans aucune garantie sur la rémunération, et, bien sûr, noté par le patron. Quant aux… 11 à 13 semaines restant sur les 25 de l’année universitaire, il paraît qu’il y aura un peu d’enseignements, mais personne ne sait où on prendra les enseignants ni ce qu’ils feront.

En fait de formation professionnelle, il s’agit donc de se faire exploiter pendant six mois pour avoir un beau diplôme bidon à la fin. Conséquence immédiate la plus importante: la dévalorisation des diplômes pro à bac+2 (DUT et BTS) avec lesquels il sera désormais dur de trouver du travail (il est tellement plus économique de prendre des stagiaires). A plus long terme,(et ça nous concerne directement), on peut s’inquiéter sur le maintien des vraies licences: le rapport Attali ne prévoyait qu’un seul type de licence, pas besoin de vous dire lequel.

Le rouleau dégraisseur de mammouth, un instant ralenti, s’est donc remis en marche. Pour l’arrêter, la solution est désormais connue: mobilisation pour le retrait de toutes les réformes Allègre, y compris la première d’entre elles; la réforme Bayrou-Allègre