LIBEREZ
LA SORBONNE !
Lettre
ouverte à Monsieur le Recteur d'Académie
Monsieur le Recteur,
Depuis la rentrée
d'octobre, se sont multipliés en Sorbonne
des incidents mettant en cause la sécurité et la liberté
d'expression de tous et perturbant gravement le déroulement des
cours. A l'initiative de ces incidents se trouve, toujours, le personnel
du rectorat.
Il ne peut y avoir désormais
une manifestation à quelque propos que ce soit dans le quartier
sans que la Sorbonne soit partiellement ou totalement fermée, avec
un mépris total pour les étudiants et les enseignants dont
le travail est ainsi perturbé, voire rendu impossible.
Il est de plus en plus
difficile aux étudiants ayant cours dans le grand Amphi d'y accéder.
La fermeture des galeries Lettres et Sciences leur fait perdre un temps
considérable. Ces cours sont de plus en plus en plus souvent
annulés sous des prétextes divers.
A l'occasion des dernières
élections à Paris IV, plusieurs tentatives ont été
faites pour gêner la campagne de notre syndicat (et la sienne seulement,
d'ailleurs...). Cela n'a pas suffit à dissuader les étudiants
de voter majoritairement pour nos listes.
Quand nous protestons,
nous sommes souvent traités par vos agents avec la dernière
grossièreté. Quand nous insistons en rappelant certains principes
et certaines réalités, ils se réfugient derrière
vos ordres, dont nous ne voyons jamais de trace écrite. Quand nous
téléphonons au rectorat pour demander des explications, nous
avons affaire à des gens charmants, partageant nos préoccupations,
qui nous promettent que Monsieur Vitry nous rappellera dès que possible.
Il ne rappelle jamais. Les protestations des enseignants, celle du CA de
notre Université ont été traitées avec le même
mépris.
Vous
semblez agir comme si la Sorbonne était votre propriété
personnelle. L'objet de cette lettre est de rappeler qu'il n'en est rien.
Elle appartient d'abord à ses enseignants et à ses étudiants.
Ils attendent de votre personnele qu'il assure leur sécurité.
Ils n'ont pas à accepter qu'il organise l'insécurité,
la pagaille et la censure, remettant en cause huit cents ans de libertés
de l'Université de Paris. Ils peuvent, et doivent, lui demander
des comptes.
C'est pourquoi nous exigeons
qu'une commission comprenant des élus étudiants et des représentants
des universités concernées soit mise en place pour traiter
des problèmes de sécurité, de circulation et d'expression
en Sorbonne. Tant qu'une telle commission n'existera
pas, nous appelons les étudiants à rejeter toute consigne
de votre personnel qui leur paraîtra illégitime.