(Trait d'Union n 15 bis (septembre 2000), Editorial)

EXAMENS: SEPTEMBRE NOIR

Vous avez aimé l'organisation de la session de janvier, adoré celle de la session de juin. La session de septembre vous conduira sans doute au sommet de la félicité. Elle sera plus catastrophique encore que les deux précédentes réunies.

Un nombre significatif d'entre nous ne savaient pas au premier septembre s'ils devaient ou non la passer… faute d'avoir reçu leurs résultats de juin.

D'autres paraissent avoir reçu des relevés tout à fait fantaisistes. Un exemple en première année d'histoire: avec 10, 9; 11 et 11 aux quatre périodes, à coefficients égaux, la moyenne indiquée pour l'UE est 9,5 ! En deuxième année (pour éviter cet inconvénient ?) des relevés ne donnent que les moyennes, pas le détail des notes. Pas moyen de savoir ce qu'on doit repasser…

Dans certaines matières (licence de philo par exemple), on en est déjà à préparer une troisième session en octobre la deuxième étant considérée comme définitivement compromise.

Enfin, pour ceux qui ont la chance d'avoir reçu une convocation exacte, il reste encore un obstacle. En effet, les épreuves y sont désignées par des codes ahurissants de longueur, à charge pour le destinataire de deviner de quelle matière et de quel semestre il s'agit.

La cause principale du désastre est la semestrialisation Bayrou-Allègre: deux fois plus d'épreuves, puisqu'il faut rattraper janvier et juin, complication à l'extrême des coefficients. Mais son effet s'est trouvé décuplé à Paris IV par sa conjonction avec une autre calamité, également imposée par le ministère: le système informatique Apogée. Tout le monde savait, et nous l'avions dit en conseil, qu'il avait fait exploser à peu près toutes les universités où on l'avait introduit. Pourtant, on a commis la folie de le mettre en place à Paris IV l'année même où la semestrialisation bouleversait tout.

Le résultat est là. Il faudra en tirer les conséquences pour la suite.

Nous savons déjà celles que veulent tirer les promoteurs de la réforme et d'Apogée: pour supprimer le problème, supprimer la session de septembre, et supprimer la capitalisation des acquis. Nous devons imposer les nôtres.

Nous appelons tous les étudiants de Paris IV à se mobiliser dès la rentrée pour l'abolition de la semestrialisation, et la suppression du système Apogée.

D'ici là, nous demandons à toutes les victimes du bug de cette année de prendre contact avec nous. Il est trop tard pour trouver une solution globale satisfaisante pour cette session: il s'agit pour chaque problème individuel de trouver la solution la moins mauvaise pour l'étudiant. Le président Molinié nous a reçus ce vendredi 7 pour s'engager à examiner et traiter favorablement tous les dossiers que nous lui présenterons. Nous veillerons à ce que cet engagement soit tenu. Mais évidemment, nous ne pouvons traiter que les problèmes dont nous avons connaissance.