RU et Cités: un constat de catastrophe
V
oilà un type d'aide sociale censé concerner tous les étudiants, sans aucun critère, et donc être un facteur d'autonomie pour tous ceux qui n'ont pas envie de manger ou de coucher chez papa et maman, ou n'en ont pas la possibilité.A Paris, nous en sommes très loin.
Il y a moins de 1500 chambres disponibles à Paris même, presque toutes réservées aux deuxième cycle. Sur toute l'Ile de France, il y en a moins de 10000 (souvent loin de nos facs) pour plus de 500 000 étudiants. Il n'y a eu aucune nouvelle construction depuis 1971, alors que le nombre d'étudiants a explosé.
De plus, leur état est souvent scandaleux: insalubrité, promiscuité, bruit, cafards, sécurité laissant à désirer ...
Côté resto, ça n'est pas mieux. Certes, la qualité de beaucoup d'entre eux a été améliorée. Encore faut-il que les horaires des cours, les distances et la durée des queues nous permettent d'y manger: ce n'est pas souvent le cas
Pour remédier à cela, de gros investissements seraient nécessaires, pour rattraper ceux qui ont manqué depuis des années. Le gouvernement a au contraire choisi de rentabiliser les œuvres sociales:
– par l'augmentation constante des prix depuis vingt ans.
Les redevances des Cités-U, à l'origine symboliques, se rapprochent de plus en plus des loyers du marché.
Le prix du ticket de RU était calculé selon le principe de la parité État / étudiant. L'étudiant payait la moitié du prix de son repas, l'État le reste. Depuis 1980, la part de l'État a constamment régressé.
– par le développement de services meilleurs, mais à prix supérieurs. Pseudo-rénovation des cités qui diminuent le nombre des chambres (parfois remplacées par des studios) et augmentent les prix. Chaînes de RU où pour un ticket, on n'a pas un repas complet.
Nos élus préconiseront une autre politique:
– Retour à la parité État-étudiant pour les tickets de RU.. Utilisation de la hausse de la part de l'État moitié pour baisser le prix du ticket, moitié pour améliorer la qualité.
– Blocage pour plusieurs années du montant des redevances, et investissement financier de l'État pour une véritable rénovation des chambres.
– Politique de construction de RU proches des lieux d'études et cités.
– Refaire des cités U des lieux de vie: la mise en place de bibliothèques, salles de travail, projections de film, aide au développement de groupes d'études.
– Vente des tickets de RU à l'unité, et obligation d'accepter les paiements par chèque aux guichets.
– Extension des horaires d'ouverture des RU pour tenir compte de la diversité des horaires des cours. Ouvrir à 11h30 (qui sont souvent 11h45 en fait), ce n'est pas suffisant.
Pour la Sorbonne:
Il n'est pas normal qu'à midi nous en soyons presque systématiquement réduits aux sandwichs ou fast-food, soit des repas plus chers que le RU et moins équilibrés Nos élus demanderont:– L'ouverture d'un nouveau RU à proximité (Le RU Mazet a été fermé il y a quatre ans, et jamais remplacé, et l'extension de Mabillon.
–Une cafétéria gérée par le CROUS en Sorbonne même, qui soit en même temps un espace de convivialité. Il est question d'en faire une au 18 rue de la Sorbonne. Nous agirons pour ce projet soit mis à exécution le plus vite possible.
Pour Clignancourt:
Nos élus demanderont: la rénovation de la cité-U qui en a bien besoin (en priorité, le remplacement des étagères dangereuses)Pour Malesherbes:
Nos élus demanderont qu'on porte enfin remède à l'absence totale de RU dans ce quartier, puisque nous sommes de plus en plus nombreux à y avoir tous nos cours.