(Trait d'Union 13, spécial élections du CROUS de Paris, 29 mars 2000, page 2-3)

DES ÉLUS UNEF ET UNEM AU CROUS, POUR QUOI FAIRE ?

Le CROUS nous semble un organisme lointain. Si on voit assez bien l'utilité des élus étudiants aux conseils de la fac, centraux ou d'UFR, qui ont une influence directe sur le contenu et les conditions de nos études (cette utilité, nous pensons vous l'avoir prouvée en de multiples occasions), ce n'est pas aussi évident pour cette administration placée très loin de nos facs.

C'est pourquoi sans doute il y a deux ans les étudiants des facs où nous sommes présents et actifs avaient très peu voté, laissant à d'autres le soin d'élire des représentant qui ne leur on servi à rien.

Pourtant, le CROUS a un rôle essentiel, qui nous concerne tous et sur lequel nous devons nous donner les moyens de peser

1) C’est lui qui attribue les bourses. Elles sont trop peu nombreuses, de montant insuffisant, données sur des critères contestables, mais représentent pour beaucoup d’entre nous un apport indispensables pour financer nos études. Certes, les marges de manœuvre des élus sont faibles, puisque les critères d'attribution sont définis par la loi. Encore faut-il contrôler qu’ils sont correctement appliqués, et personne n’est lésé. Cela suppose des élus présents dans toutes les commissions, attentifs à chaque dossier, qui soient au courant des problèmes des étudiants parce qu’ils sont eux-mêmes étudiants.

2) Pour tous ceux qui sont hors de ces fameux critères, le CROUS peut attribuer des aides exceptionnelles (AIE, FSU). Là, les marges de manœuvre sont plus grandes, car les critères sont moins précis. Dans chaque commission, les élus peuvent veiller à ce que l’aide soit donnée à ceux qui en ont le plus besoin, et défendre les dossiers sur lesquels leur attention a été attirée.

3) Le CROUS gère les cités-U et les Restos-U. Normalement, cette aide devrait concerner tous les étudiants: chacun d’entre nous devrait avoir la possibilité, s’il le désire, de manger au RU et de loger en Cité. A Paris, nous en sommes loin aujourd’hui, la tendance est plus à se retirer devant le privé qu’à combler les manques.

Nos élus se battront pour l’augmentation du nombre de places au RU et en Cité, pour l’arrêt de l’augmentation des prix, contre leur privatisation rampante, pour des améliorations concrètes.

4) Enfin, le CA du CROUS peut et doit être une tribune pour dénoncer l’insuffisance de l’aide sociale, demander un réinvestissement financier massif de l’État et une refonte du système dans le sens de la justice sociale. Nous ne vous disons pas, comme d’autres "Votez pour nous et vous aurez tous une allocation d’études". Mais nous nous engageons à porter au CA du CROUS vos revendications et à nous battre pied à pied pour les faire aboutir.

Ne demandez pas leur bilan aux sortants… ça leur ferait de la peine

Nous n'avons pas de bilan à vous présenter car il n'y avait pas d'élus UNEF dans le Conseil d'Administration sortant du CROUS, élu en 1998. En 1998, les étudiants des facs où l'UNEF est présente, et réalise un véritable travail syndical de proximité, celui que vous connaissez à Paris IV , avaient peu voté. Résultat: un raz-de-marée de l'UNEF-ID et des corpos des grandes écoles et de médecine.

Mais, manifestement, les organisations qui y étaient représentées n'en ont pas non plus. Vous pouvez toujours le chercher sur leurs tracts.

Ne parlons pas de l'UNI (1 sortant). Vous savez tous qu'elle est trop occupée par les règlements de comptes internes au RPR et à l'extrême-droite, la lutte contre le PACS et l'immigration pour faire quoi que ce soit pour les étudiants. Elle, au moins, ne se cache pas.

Les corpos des grandes écoles (2 sortants) avaient débarqué trois jours avant l'élection avec des tracts pour nous dire "Les syndicats c'est mal, ça ne songe qu'à faire de la politique, nous nous sommes là pour vous aider". Les avez-vous revus depuis ? FAGE, PDE, CNELIA etc. fédèrent des assocs qui ne sont pas présentes sur nos fac mais dans des grandes écoles où l'aide sociale n'est pas le souci dominant. Leur seul but est de défendre leurs subventions et leurs esprits de corps, pas de vous défendre. C'est pourquoi, à part des calomnies contre les syndicats, ils n'ont rien à vous dire.

Quant à l'UNEF-ID (4 sortants), elle nous a expliqué qu'elle avait gagné la coupe du monde de football (ah bon ?) et le plan social étudiant (pas de quoi être fier, voir pages suivantes), puis au cas où vous n'auriez pas compris qu'elle nous prenait pour des idiots, a sorti des affiches qui, si elles peuvent exciter certains, n'évoquent certes rien de notre situation sociale réelle en tant qu'étudiants, ni du travail concret d'élu au CROUS.

Soyons clairs. Au CA du CROUS, on ne joue pas au football, on ne s'occupe pas de votre vie sexuelle, on ne détermine pas le budget de la nation. On gère au jour le jour l'aide sociale pour les étudiants de Paris, dans un contexte de pénurie imposé par le gouvernement.

C'est pourquoi nous avons besoin d'élus vraiment étudiants, qui siègent vraiment, et dans toutes les commissions, et qui soient présents réellement sur nos facs pour faire redescendre les infos, être à la disposition de tout étudiant victime d'une injustice ou d'une erreur, qui aurait besoin d'une intervention auprès du CROUS. Ce sont de tels élus qui ont manqué depuis deux ans. Ce sont ceux que nous nous engageons à être, si vous nous donnez votre confiance.