(Trait d'Union n°10, décembre 1999 - janvier 2000, p. 3)

L'UNEF tous azimuts…

Bug I: les cartes d'étudiant

Le bug de l'an 2000 n'a pas eu lieu. Tant mieux ! Mais à Paris IV, dans notre "université de tradition et de modernité", il a été en quelque sorte anticipé, puisqu'à cause de notre merveilleux système informatique, plus de 600 d'entre nous n'ont eu leur carte d'étudiant que dans les derniers jours avant les vacances de Noël.

Le coupable est connu: le système informatique Apogée, une idée géniale de plus venant du ministère pour nous compliquer la vie. Dans toutes les facs où il a été installé, il a eu ce genre d'effet. Ça n'a pas empêché son installation à Paris IV, avec les mêmes conséquences.

Les élus UNEF sont intervenus auprès du secrétaire général pour attirer son attention sur cette situation inadmissible, demander qu'il y soit mis fin et que le nécessaire soit fait pour qu'elle ne se reproduise pas l'an prochain. En somme, adapter Apogée à la fac, non la fac à Apogée.

Rappel: le dernier argument qu'on nous a opposé contre le maintien de la capitalisation des acquis était qu'Apogée ne pourrait jamais comprendre. Sur ce point, nous avons amené la méchante machine à composer.

 

Bug II: le calendrier des examens

Autre méfait du changement de système informatique: la pagaille dans le calendrier des examens (qui n'avait pas besoin de ça, voir page 2). Là, on nous dit que ce n'est pas à cause d'Apogée, qui sait gérer merveilleusement cela: c'est parce qu'Apogée n'est pas encore au point ! Appréciez la nuance. En tout cas, l'administration en a été réduite à écrire aux étudiants menacés par ce nouveau bug pour leur dire: "si vous avez deux épreuves le même jour à la même heure, prévenez nous". Sur ce qui sera fait alors, on ne sait évidemment rien.

C'est pourquoi si cela t'arrive, tu as tout intérêt à t'adresser à l'UNEF. Nos élus sont prêts à intervenir à tous les niveaux nécessaires pour éviter que des étudiants ne puissent passer un exam pour cause de bug dans le calendrier. Mais il faut qu'ils soient au courant.

 

Le CAPES d'Histoire-Géo à la campagne

Les oraux du CAPES d'Histoire-Géo auront lieu cette année à… Châlons sur Marne ! Pourquoi ? Parce qu'Allègre a décrété qu'ils ne seraient pas organisés à Paris, et qu'aucune Université de province ne pouvait les accueillir faute de locaux suffisants.

Il paraît que c'est une mesure de justice à l'égard des candidats de province. Ceux de Rennes, Toulouse… qui devront changer de train à Paris et trouver à se loger dans cette ville charmante, mais petite, seront ravis de l'apprendre.

Aux dernières nouvelles, plusieurs membres du jury avaient démissionné parce qu'ils ne pouvaient pas, matériellement, passer un mois dans la Marne. Il faut les remplacer au dernier moment: ça ne contribue pas à la crédibilité du concours. Mais cela, Allègre s'en moque. Il ne cache pas que son but est de supprimer le CAPES et de le remplacer par une formation non universitaire en IUFM. Et, en attendant, il fait des économies en nous envoyant à la campagne.

 

Le Grand amphi de la Sorbonne interdit aux étudiants en décembre

Il n'y a pas qu'Allègre à se moquer des candidats aux concours. Le Recteur de Paris, en serviteur zélé, suit l'exemple de son ministre en perturbant par tous les moyens leur préparation en Sorbonne.

Nous vous parlions le mois dernier de l'arbre de Noël du personnel qui annulait deux journées de cours. On a répondu à notre pétition qu'il était absolument impossible de déplacer cette sympathique cérémonie. Or, une semaine plus tard, elle l'était… pour faire place à un colloque du Conseil d'Etat qui, lui, a annulé trois jours de cours de suite. Bien sûr elle a été déplacée aux mercredis précédents. Résultat: pour les matières concernées, pas un seul cours en décembre !

Nous appelons tous les étudiants concernés à écrire au Recteur pour protester contre ces abus.

 

Un nouveau point marqué contre la réforme Bayrou-Allègre.

Nos élus ont obtenu au dernier CA de l'année que les étudiants en deuxième année de Khâgne (cubes) et ceux inscrits au CNED (enseignement à distance) soient dispensés des examens de janvier, et n'aient donc qu'une session à réussir, alors que la réforme les obligeait à en passer au moins deux.

C'est un premier pas vers la restauration d'un véritable contrôle terminal pour tous ceux qui ne peuvent pas être étudiants à plein temps. Nous n'allons bien sûr pas nous arrêter là: ce qui est possible pour les Khâgneux doit l'être pour tous les étudiants salariés ou en double cursus.

Semestrialisation: le cauchemar continue.

Après le DEUG et la licence, avec les résultats que l'ont sait, il est question de semestrialiser la maîtrise (l'info vient des élus d'UFR de Grec, mais vaut pour toutes les filières), et c'est encore plus grave. Cela obligerait à passer des examens pour les C2 en janvier, au moment où on aborde à peine le mémoire après les recherches préliminaires. Cela revient tout simplement à remettre en cause la place primordiale du travail de recherche, et donc la spécificité de l'année de maîtrise. (C'est un élément du 3/5,8 du rapport Attali: pas de recherche avant d'avoir bac +5, ça n'est pas rentable. Comme on se retrouve !) Inutile de vous dire que les élus UNEF s'y opposeront vigoureusement, et qu'ils auront besoin de votre soutien à tous pour que cette opposition soit efficace.