UNEF: lettre de Karine Delpas

La lettre de Karine Delpas aux responsables d'AGE,
le 14 novembre
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Courrier aux responsables d'AGE : réussir les Etats Généraux, perspectives de notre congrès

L'accélération du mouvement des connaissances, la révolution technologique et informationnelle appellent à une mutation des formes et des contenus de formation. La hausse générale des qualifications requises pour exercer n'importe quel type d'activités pose des questions nouvelles quant à l'accès à la formation, à sa durée et sa fréquence durant la vie d'un individu. Pour toutes ces raisons, nous pensons que tout appelle à un bouleversement en profondeur de l'enseignement supérieur. Et de renvoyer alors immédiatement à la question du nombre d'étudiants partie prenante, à la faiblesse des syndicats étudiants, à la défiance vis à vis des institutions universitaires et au sentiment trop fréquent que les divisions riment avec guerres de chapelles. Permettre à chacun de s'engager à partir de ses centres d'intérêts, de ses disponibilités et de ses savoir faire appelle alors à la rénovation du syndicalisme étudiant.

C'est le choix qu'a fait notre congrès. Si certains, et j'en fais partie, ont pu penser avancer vite dans la construction d'une nouvelle organisation, à partir d'expériences communes ou en anticipant les convergences en matière de projet pour l'université, le congrès de l'unef il me semble à fait un choix ambitieux: celui de préparer pour décembre des états généraux avec toutes celles et tous ceux, organisés ou non, qui veulent que ça change et qui souhaitent se doter pour cela d'un projet pour l'université et d'un outil syndical fort et moderne pour le porter!

C'est avec la volonté de sortir des débats de structures, de ne prendre aucun raccourci et d'impliquer non seulement les adhérents mais plus largement les étudiants dans la préparation et la tenue de ces états généraux que notre congrès a fait un choix. Ce n'est pas un recul dans notre volonté de rénover le syndicalisme, bien au contraire.

Pour cela nous devons nous organiser mieux et dans notre travail repartir de l'exigence de transparence, de démocratie et d'élaboration collective exprimée fortement à notre congrès et dans la plupart des AGE.

C'est le sens de ce premier courrier mais ça ne saurait suffire.

Nous devons donc en premier lieu cibler les thèmes que nous souhaitons mettre en débat lors de ces états généraux.

En reprenant la première partie de l'introduction au congrès, la problématique générale est donnée quant aux défis de formation que doit aujourd'hui relever l'enseignement supérieur. Cette problématique repose clairement l'ambition d'un service public d'enseignement supérieur, doté de moyens suffisants, ouvert sur l'Europe et le monde, notamment par l'accueil des étudiants étrangers, d'un enseignement supérieur en phase avec les défis de formation.:

Sécuriser les parcours de formation avec toutes les questions liées à la pédagogie, la recherche, les stages et l'insertion professionnelle.

Construire un statut social de l'étudiant avec les questions des aides directes (quelle rénovation du système d'aide sociale), de logement étudiant, d'accès aux transports, à la culture et aux loisirs, de restauration et de santé.

Changer les institutions et reconnaître l'engagement associatif avec tout ce qui touche au besoin de rapprocher les élus, les conseils des préoccupations étudiantes, de favoriser de nouveaux espaces de vie et de débat, de dégager les moyens suffisants à la vie associative et culturelle sur nos campus.

Enfin, et lié aux thèmes précédents, quel syndicalisme pour permettre l'intervention étudiante.

C'est donc autour de ces objectifs de débats que nous avons à réfléchir aux gestes d'aides et d'animations de la part de la direction nationale. Nous avons besoin qu'elle aide sur toutes ces questions à pousser notre réflexion, pas en donnant toutes les réponses mais au contraire en donnant à tous des éléments d'analyses, de réflexion, des questions ouvertes et des outils permettant à ces états généraux de se préparer en premier lieu sur les campus.

Nous avons donc plusieurs gestes à mettre en œuvre:

m Elaborer un matériel (unef et/ou avec tous les partenaires partie prenante des états généraux) qui annonce publiquement la tenue des états généraux et qui invite largement les étudiants à y participer. Ce matériel pourrait être enrichi des initiatives prévues localement.

m Par thèmes de débats, éditer des fiches techniques qui donnent des éléments chiffrés, des analyses, qui ouvrent des débats pour aider les responsables d'AGE dans l'animation des états généraux locaux et des CLP (collectif de liaison paritaire) thématiques.

m Mettre en place le Groupe d'Information et de Transparence (GIT) rapidement pour faire circuler toutes les informations de ce qui ce fait et se réfléchit tant dans les CLP locaux et nationaux qu'en terme d'initiatives.

m Mettre en adéquation notre manière de fonctionner et notre volonté que chaque étudiant puisse être acteur des transformations à l'université.

En effet cette volonté doit commencer par s'appliquer à l'unef: chaque adhérent ou AGE doit pouvoir selon ses centres d'intérêts faire partager sa réflexion à l'ensemble de l'union nationale. Par exemple quant une AGE réfléchit à l'autonomie des universités ou au statut social, le résultat en terme d'analyses et de propositions ne doit pas seulement être remonté au bureau national mais doit au contraire être connu de l'ensemble des AGE. Il s'agit donc de pousser à plus de transversalité. D'ores et déjà l'AGE de Bordeaux souhaite organiser des assises nationales sur l'aide sociale.

Dans ce cadre le rôle de la direction nationale, sans enlever aux membres du bureau national leurs responsabilités d'animation, n'est il pas d'aider pas d'aider à ces échanges de réflexions et d'expériences?

- Pour la préparation des états généraux, nous pourrions donc définir en ce qui concerne l'élaboration d'un projet pour l'université, une équipe de coordination impliquant sur chaque thème non seulement les membres du bureau national pour coordonner mais aussi plus largement toutes celles et tous ceux qui souhaitent sur des sujets précis animer la réflexion. Cette équipe pourrait par ailleurs être chargée de l'élaboration des fiches techniques pour chaque thème de débats.

-Ce besoin de réorganiser notre manière de travailler touche l'ensemble des responsabilités.

Par exemple les secrétaires à l'organisation avec le responsable national à l'organisation, de même que les trésoriers d'AGE et le trésorier national pourraient travailler plus souvent en réseau autour de l'objectif que représente ces états généraux en terme de nombre d'étudiants impliqués et d'autofinancement de cette échéance.

- Tous ces gestes ne sont pas exhaustifs, d'autant que cette volonté de réorienter le processus de rénovation et de refondation syndicale vers une construction plus collective, donne un rôle nouveau aux responsables de l'unef.

Je pense en particulier aux présidents d'AGE et à la présidente de l'union nationale. N'avons nous pas là aussi à travailler ensemble pour garantir publiquement l'apport original de l'unef dans ces états généraux. Nous pourrions pour cela organiser des rencontres avec des organisations type CGT, FSU, ... pour échanger avec eux sur les défis d'un syndicalisme moderne et citoyen, réfléchir à l'apparition médiatique de l'unef sur sa volonté originale de rénover le syndicalisme étudiant, porter enfin cette volonté jusque dans les CLP.

Enfin, utiliser Internet, des conférences téléphoniques, tant dans l'UNEF qu'avec l'UNEF id et les autres associations pour faire vivre le débat de manière transversale.

Pour cela le site UNEF est en cours de réactualisation. Les différents sites, qu'ils s'agissent de l'UNEF ou des CLP doivent également être ouvert aux étudiants. N'hésitons pas alors à diffuser largement les adresses.

Le CLP national:

Jeudi 23 novembre aura lieu le premier CLP national suite à notre congrès. Plusieurs points devront y être débattus suite à notre décision de tenir en décembre des états généraux.

Sans figer le contenu des débats, ne serait-ce pas au CLP national de lister les thèmes autour desquels nous avons envie d'intervenir lors de ces états généraux nationaux, pour qu'ils ne soient pas déconnectés des débats locaux? Si tous les thèmes ne sont pas abordés au niveau local pour des raisons de priorité, de temps ou de centres d'intérêts, les étudiants partie prenante des états généraux nationaux ne devraient_ils pas être pour autant porteurs de propositions et de débats qui auront lieu au niveau local?

Préparer les états généraux au niveau local, par filière, par campus, par thème ne serait ce pas là aussi le moyen d'y impliquer toujours plus d'étudiants? Pour porter ces débats, n'aurions nous pas besoin, outre d'un matériel de l'unef, d'un matériel fait en commun lors de ce CLP, porteur de l'ambition commune de construire un projet ambitieux pour l'université et de rénover le syndicalisme étudiant?

L'élaboration d'une charte pour doter le syndicalisme étudiant d'une ambition commune en terme de rénovation et de refondation syndicale.

Enfin, la déclaration de notre congrès propose que les états généraux se dotent d'une coordination provisoire pour rester dans une dynamique commune. Nous devrons donc aborder la question lors du CLP national et y apporter notre réflexion. D'ici jeudi donc, nous devons réfléchir à la construction de cette coordination provisoire. Sans être une addition des structures des organisations parties prenantes, ne doit elle pas être le prolongement des CLP pour structurer la dynamique commune autour du projet syndical au sortir de ces états généraux? Comment y impliquer les étudiants? Comment définir cette coordination provisoire pour qu'elle permette à la fois d'impliquer les organisations partie prenantes mais également les étudiants ayant un coupon de participation sans pour autant faire le choix d'une organisation?

Nous avons à peine plus de 3 semaines pour réussir ces états généraux. Il est donc important que dès la semaine prochaine des collectifs d'AGE, des rencontres unitaires aient lieu là où ce n'est pas encore fait pour définir les thèmes de débats, la date de forums publics thématiques et réfléchir à un matériel commun pour y inviter largement les étudiants.

D'ores et déjà à Clermont un débat public est prévu le 6 décembre sur les étudiants étrangers.

L'urgence de tenir ces réunions repose aussi sur la nécessité de réfléchir à comment financer toutes les initiatives et les montées à Paris en décembre .

Enfin, d'ici au CLP du 23 n'hésitons pas à faire remonter toutes les propositions sur son ordre du jour.

Karine Delpas, Présidente

Pour préparer toutes ces échéances je te propose de nous réunir en Bureau National ce mercredi 22 novembre à 17H. Dans un souci d'efficacité chaque AGE est invitée à mandater une personne pour réunir avec le BN le Groupe d'Information et de Transparence.